Point de vue
Le soleil est déjà haut, comme dans un roman de Christian Jacq, sauf que je n’irai sans doute jamais en Égypte et, de toute façon, qu’irais-je y faire. Pour l’instant je vois surtout la route, sans lunettes de soleil, et ça tape. Je roule à 60 sur la petite départementale vers Saint-Donat. On est invités chez des amis pour un déjeuner du dimanche. Le pare-soleil de la Dacia d’occasion — 244 000 kilomètres au compteur — me gêne encore plus que la lumière. J’allume la radio par réflexe, pour m’accrocher à un bruit, et ma chérie coupe aussitôt. « C’est incroyable que tu fasses ça quand je suis à côté de toi. Tu deviens comme ton père : personnel, égoïste. Tu t’en fiches des autres. » Elle est nerveuse ces jours-ci, problèmes familiaux. Je tente une blague, mauvaise idée : « Un égoïste, c’est quelqu’un qui ne pense pas à moi. » Elle se ferme. On roule. Déviation à l’entrée du bourg, on tourne un peu en rond. Ces villages de la Drôme ont un talent pour inventer des fêtes de rien : kermesse à la saucisse, concours de choux farcis, bugnes et pralines au vin chaud. Gaston nous ouvre la porte, bras écartés. Il est content de nous voir. On s’est croisés à une expo il y a quinze jours, après les confinements. Ça faisait deux ans. Son travail a bougé, je lui ai réservé une petite pièce que je dois payer. Michèle, sa femme, et la mienne se connaissent depuis longtemps ; moi je suis le second mari, donc l’ajout. À l’apéro je refuse le vin blanc, j’ai peur de l’acidité en fin d’année, et je prends un martini blanc. On y passe tous, sauf Michèle qui reste au pastis. On parle, on rigole, on évite les sujets qui plombent. Gaston tente déjà, en passant, deux ou trois allusions à son estomac ; personne ne les ramasse. Je sors fumer. Michèle m’accompagne. Leur mâtin espagnol vient vers nous. J’avais oublié sa taille. Michèle dit qu’il est doux mais craintif : l’ancien maître le battait, et lui a coupé la queue. Le chien a un pompon ridicule au bout de ce corps énorme. Je fais ce que je fais toujours : grimaces, voix débile, main tendue. Il garde ses distances. « J’ai fait des cailles, j’espère que vous aimez ça, cailles aux marrons avec gratin de cardons. » Je dis que j’adore, que je salive déjà. À table on repart sur les sujets habituels : le vaccin, ceux qui n’en veulent pas, le petit resto du village où les serveurs ne portent plus le masque. Un peu de politique, du flou. Je lâche un « je ne voterai pas Macron » et je me prends le bilan dans la figure ; je garde le reste pour moi. Les cailles arrivent, on passe aux histoires de subventions du club de seniors de Michèle, supprimées parce qu’en 2020 ils n’ont rien dépensé. Ma femme annonce qu’on ira en Grèce cet été. Et là Gaston s’engouffre : « Moi je ne peux plus prendre l’avion. » Dernier vol pour la Tunisie, trou d’air, impression de mourir, bip bip dans la cabine, “on ne nous dit rien”, stage à 800 euros pour apprendre à ne plus avoir peur. Ma femme ajoute que c’est surtout une simulation. Gaston repart, se palpe, détaille, saute de l’avion à ses cancers, à la mort qui tourne dans sa tête. Il fait de l’art-thérapie, dit-il. Il a une méthode : quand l’angoisse monte, il ventile. « Je ventile et ça se calme, c’est génial. » Ma femme me donne sa caille sans demander si j’en veux ; elle garde les cardons. J’essaie de ramener la conversation ailleurs en parlant du vin, mais Gaston est lancé. Les plats en sauce au vin rouge, terminés, trop de turbulences gastriques. Le médecin lui a dit de ne pas se retenir. Quand il doit roter, il rote. Il mime un rot, théâtral. Je regarde Michèle deux secondes, elle serre les lèvres. Gaston a vécu plusieurs cancers, ça râpe la table dès qu’il s’y met. Il vous fixe, il vous embarque, il ne supporte pas qu’on décroche. Autrefois ça m’énervait ; aujourd’hui je le vois venir et ça glisse un peu. J’ai même une tendresse sèche pour ce numéro. Je lui dis qu’il devrait écrire tout ça. Il rit : il ne sait pas écrire, mais il fait du qigong. La boule d’énergie entre les mains, il a fini par la sentir, et avec la ventilation il est “totalement zen”. Les deux femmes ont le visage grave, mais je vois leurs épaules trembler. Il reste du repas : fromage, dessert, café. Je tente une sortie. « Dessine-le, alors. Une BD. Gaston prend l’avion. Gaston et la boule d’énergie. Gaston et la libération des flatulences. » Les femmes éclatent. Gaston me regarde noir. Je ris, je dis que je plaisante, pas méchamment. « Ventile, ventile. » On finit dans le jardin au soleil. Le chien vient se coller à ma jambe après avoir récupéré des bouts de caille et de fromage. On se revoit bientôt, on se dit ça comme on se serre la main. Sur le retour, le soleil est dans le dos. On roule sans radio, sans se piquer. Je reparle du stage à 800 euros, incrédule. On rigole un coup. Et je me demande si ma blague était de la cruauté ou de la peur. Je n’ai pas envie de trancher. On se prend la main et on rentre comme ça, sans rien ajouter.
illustration huile sur toile ( détail) pb 2021
Pour continuer
Carnets | décembre 2021
Remonter à la source de l’intention
La notion de maïeutique est-t 'elle encore d'actualité dans ce monde où le savoir semble posé toujours face à l'ignorance ? Le savoir en tant que pouvoir, précisa t'il. Je piochais dans mon paquet de Lucky en toute hâte car je sentais que je n'étais pas encore tout à fait tiré d'affaire. Que la matinée allait certainement être beaucoup plus longue que prévue. En allumant ma cigarette et en expulsant la fumée par la fenêtre ouverte du bureau, je jetais un regard en coin vers les hlm en contrebas, vers les parkings qui les cernaient, je cherchais un espace vert où l'œil puisse se reposer, mais comme c'était un jour d'hiver je ne vis que grisaille jusqu'à l'horizon. Bill était sympa, il m'avait embauché pour monter une étude de marché à propos de synthétiseurs pour une grande marque. Sa faiblesse était qu'il mélangeait tout, le domaine privé comme le public. Au début j'avais trouvé cela plutôt cool mais à la longue, cela faisait désormais deux semaines que je m'étais installé dans les locaux et qu'il faisait ses sorties épatantes dans le saugrenu, j'en avais ras la casquette. Je venais tout juste d'avoir trente ans et j'éprouvais une nécessité impérieuse d'ordre, aussi ma réaction ne se fit pas attendre. — Tu peux me dire ce que la maïeutique vient foutre dans une étude sur les synthétiseurs ? Si tu as envie de parler philo tu peux m'inviter à diner un soir et ce sera avec plaisir, mais là franchement tu m'emmerdes. — Tu as tort de te braquer, la maïeutique est un élément essentiel justement. Comment faire comprendre aux gens qu'ils savent déjà que cette marque est la meilleure, voilà une piste intéressante non ? — Tu déconnes ou t'es sérieux ? je répliquais. Il ne daigna même pas répondre et tourna les talons pour sortir du bureau, avec ce petit sourire agaçant dont Bill a le secret. J'avais posé devant moi toutes mes notes et je les relisais. . Pourquoi les gens achètent-ils ce genre d'instrument ?Pourquoi cette marque est-t 'elle meilleure qu'une autre ?Quel est l'acheteur type ?Pourquoi suis je venu me foutre dans cette galère ? J'avais accumulé ainsi des pages entières de notes et de références que j'étais aller piocher dans des collections de magazines pour musicos et je tentais d'effectuer une synthèse afin de pouvoir pondre le questionnaire qui va bien. Les délais étaient assez courts mais je ne m'affolais pas. J'avais confiance en mes capacités encore à cette période bénie de ma vie. En fait j'étais totalement inconscient devrais-je plutôt dire. Je tentais de remonter à la source des intentions d'achat des prospects pour les ferrer dans un texte imparable qui les transformerait en client. De la musique je ne connaissais pas grand chose mis à part quelques accords de guitare, péniblement appris sur un coin de lit, pour épater une jolie brunette dans mon adolescence. Et puis la musique de synthétiseur franchement, pour moi ce n'était même pas de la musique. A la vérité la seule bonne raison pour laquelle je m'étais engagé à mener à bien ce job n'était rien de plus que l'appât du gain encore une fois. Si toutefois payer ses loyers en retard et ses traites s'appelle ainsi évidemment. J'avais tiré un trait que je considérais comme définitif sur à peu près tout ce qui de près ou de loin pouvait ressembler à du romantisme, du romanesque, jugeant que tout ça n'était purement que du sado masochisme. Il ne fallait pas me parler d'amour pas plus que de maïeutique, je sortais d'une longue période de sevrage, je savais que si je touchais à la moindre émotion dans ces domaines, j'allais replonger irrémédiablement et en reprendre pour je ne sais combien de temps comme un voleur à l'étalage en chope pour des mois en zonzon. Pour m'aider Bill avait embauché une jolie rouquine, la quarantaine encore glorieuse qui était venue spécialement de Rome où elle vivait pour rejoindre Clichy. Cela m'avait étonné au début, pourquoi aller chercher si loin ce que l'on peut trouver à deux pas ? Mais Bill m'avait assuré que c'était une chic fille et qu'en plus cela lui permettrait de "changer d'air" . Visiblement son couple périclitait, elle était un peu paumée. Je ne sais pas pourquoi, sans doute quelque chose dans la posture corporelle de Bill, son intonation, une petite lueur dans l'œil ou un tremblement infime de la lèvre inférieure, tout m'avait plus ou moins indiqué qu'il ne disait pas toute la vérité à propos de cette femme. Mais j'oubliais. Et effectivement elle était compétente, elle ne ménageait pas ses efforts, et en plus le café qu'elle faisait était excellent. Assez vite je me détendais et même commençais à envisager des relations extra professionnelles avec elle. Ce dont elle se défendit presque aussitôt prétextant toujours devoir rencontrer de la famille qu'elle ne voyait jamais la plupart du temps, puisqu'elle vivait à l'étranger. Je suis du genre buté d'autant plus qu'on me résiste. Je ne suis jamais à court de stratégies toutes les plus loufoques les unes que les autres pour parvenir à mes fins dans ces cas là. Le but premier étant de faire rire ce qui, comme on le sait, fait les trois quart du job avec les femmes. Sauf que là non, pas du tout. Elle restait cordiale, chaleureuse même, et même si elle riait à mes blagues, le sourire finissait généralement par l'emporter et nous glissions inexorablement vers la pente qui mène à l'amitié. La seconde semaine s'était écoulée et j'apercevais enfin le bout du tunnel grâce à Nathalie, c'était le nom de la dame, lorsqu'un soir, de retour chez moi, je me rendis compte que j'avais oublié des papiers que je voulais relire. Je retournais donc à Clichy et tournais la clef que Bill m'avait confiée dans la serrure pour m'engouffrer dans le dédale des couloirs. Soudain j'aperçus une lumière provenant du bureau de Bill ce qui m'étonna à cette heure tardive. Puis en m'approchant des râles traversèrent les cloisons, j'arrivais à la hauteur de la porte entr'ouverte et là j'aperçu la belle Nathalie en train de prodiguer une fellation au patron. Je me sentis bête et sur la pointe des pieds faisais marche arrière. j'en profitais pour récupérer mes papiers sans le moindre bruit et filer à l'anglaise. En revenant chez moi je réfléchissais à la phrase que Bill m'avait lâchée à propos de la maïeutique et je me tapais le front du plat de la main en riant. — Bien sur que je le savais, je me suis dis, depuis le premier moment où j'ai vu cette femme aux cotés de Bill. Et puis comme j'aime bien aller au fond des choses et que j'avais du temps devant moi à présent, je me suis mis à relire dans l'édition Folio, les présocratiques, qui venaient tout juste de sortir en librairie et que j'avais achetée sans bien savoir pourquoi.|couper{180}
Carnets | décembre 2021
Avant toute chose, une bonne histoire
Richard me ressert un coup de Payse puis se renverse dans son Voltaire. — tu sais il y a un point commun entre la jeunesse et la vieillesse, il dit, les jeunes en général ne savent pas ce qu'ils veulent, et les vieux ne veulent plus grand chose sauf la paix. Puis il me toise comme il sait le faire lorsqu'il a une chose importante à me dire. — Est-ce que tu sais ce que tu veux ? il me demande. — Finir mon verre de Payse et aller me coucher je dis pour faire le malin. Mais ça ne le fait pas rire et je reste comme un con à siroter ma piquette en maintenant ma posture de crâneur. — Depuis que je te connais j'ai un peu fait le tour me dit Richard, un coup tu veux être chanteur, un autre tu veux écrire des romans, et un autre encore tu veux être navigateur... tout ça ne me parait pas bien carré . — tu veux dire que je ne tourne pas rond Richard ? — Si tu arrêtais de faire le mariole et que tu écoutais ce que je dis, un de ces quatre tu vas tomber sur un os tu verras, tu ne pourras plus te défiler aussi facilement. Tu crois tromper qui avec tes pirouettes ? Pas moi en tous cas. Je me demande ce que j'ai encore fait pour qu'il prenne la mouche. Et puis ça me les brise de me demander, du coup je repose le verre sur la table et je dis : — bon moi tu sais la philo ça me gonfle le boudin et puis t'es pas mon père. Heureusement d'ailleurs. Regarde-toi t'es devenu un vieux con qui joue les prophètes et t'es même pas capable de te couper les ongles de pied tout seul. Et je suis parti tranquillement sans me retourner ce soir là. J'ai pas fait comme d'habitude c'est à dire ce petit signe de la main quand j'arrive dans la rue Quincampoix et que je regarde là haut ses fenêtres et sa vieille tronche qui dépasse des géraniums. Il était tard, peut-être 2h du matin, il n'y avait plus de métro et j'ai décidé de remonter toute la rue de Rivoli à pince pour rejoindre la Bastille et mon gourbi au septième étage de la banque de France. L'eusse tu cru ? Un petit vent désagréable contre lequel aller m'a gâché la promenade. Et j'ai évidemment ressassé. — Qu'est ce que tu veux vraiment. Cette phrase de Richard m'a obsédé longtemps je crois, des semaines, des mois, des années. Je n'ai jamais pu répondre à celle-ci de façon définitive. Sans doute parce que tout ce que j'ai voulu je ne l'ai voulu que provisoirement tant la notion de provisoire se colle à mon existence toute entière. Hier je voulais ça, le lendemain autre chose, j'ai toujours eu de la peine à tisser quelque chose de solide entre tous ces désiderata. Une étoffe qui me tiendrait au chaud et qui enfin me rassurerait, donnerait un sens à ma vie comme on dit désormais. Il y a pourtant des volontés récurrentes et contre lesquelles je ne peux rien. Ces volontés proviennent de je ne sais où. D'une partie secrète dans laquelle la lucidité comme la conscience ne peuvent pénétrer. Cela n'a pas été simple de l'accepter. Que les seules volontés auxquelles j'étais forcé plus ou moins d'obéir appartenaient à ce qui est "plus fort que moi". J'en ai vu 36 chandelles, et de toutes les couleurs pour commencer à m'approcher du pot aux roses. Mais ce que moi je voulais pour moi, je crois que je suis totalement passé à côté. Ce que je voulais pour moi n'était que de l'éphémère et du vent, il n'y avait pas grand chose de substantiel là dedans. Et par ricochet j'ai beaucoup envié les gens auxquels cet éphémère, ce rien suffisait. Cette sensation d'être toujours à la marge de ce que tout le monde appelle la norme, il m'aura aussi fallu des années pour comprendre qu'elle n'était qu'une illusion nécessaire pour m'égarer en moi justement, "faire le tour" comme disait Richard, comme on fait un tour de manège, de chevaux de bois. Mais dans le fond du fond tout ce que je voulais c'était me raconter des histoires. Me les raconter d'abord à moi-même dans le menu, avec force détails et précision pour voir comment j'étais capable de me leurrer tout seul. Avant toute chose je cherchais une bonne histoire plutôt qu'une bonne vie. A quoi donc tout ça servirait-il ? je ne pouvais pas encore vraiment le savoir à l'époque, j'étais tellement dans le flou, le fameux flou artistique. Aujourd'hui je ne suis pas sur d'y voir vraiment plus clair. Je veux dire maintenant que je suis devenu ce qu'il faut bien appeler un homme agé. je repense à cette phrase de Richard et je me sens tout à fait capable de la dire, moi aussi, à présent comme on raconte une bonne histoire un soir entre amis. — vous savez, et je me renverse dans mon fauteuil aller, il y a un point commun entre la jeunesse et la vieillesse, les jeunes en général ne savent pas ce qu'ils veulent, et les vieux ne veulent plus grand chose d'autre que la paix, ils ont oublié tout le reste ou à peu près.|couper{180}
Carnets | décembre 2021
Cafard
Dans ma jeunesse j’ai vécu avec les cafards si longtemps que ça ne me fait plus grand-chose d’en croiser un, au sens propre comme au figuré. Je me découvre mithridatisé — du roi Mithridate qui s’empoisonnait chaque jour par crainte d’être empoisonné. Et c’est vrai que je supporte mal la tristesse chez les autres : dès que ça s’ouvre, je deviens un bon samaritain chiant comme la pluie. Heureusement que je n’arrive pas à faire ça pour moi-même ; sinon ce serait la double peine. Quand j’ai le cafard, je m’assois dedans et j’observe. Une part de moi regarde ce que les autres fabriquent. J’ai ça depuis l’enfance. À l’âge adulte, ça m’a donné quelques sueurs froides : je me croyais anormal, fêlé, promis à mal finir. En réalité je n’étais dangereux que pour moi, et assez lucide pour ne pas m’accrocher au déni. Dans mes piaules insalubres, les cafards cavalaient sur le papier peint. Au début j’ai eu un choc, une sensation de salissure qui allait jusqu’aux os. Puis je me suis demandé si j’avais vraiment une âme, et ce que ce mot voulait dire. J’ai vite réglé ce fantasme de pureté qui vous assigne au noir et au blanc. Quand j’ai mis de côté ces deux bornes, la nuance est venue, et avec elle mes premières peintures véritables. Comment expliquer ça aux gens ? On ne vous écoute pas. On vous rit au nez. “Quel chiant avec son âme.” C’est le même mécanisme avec les voyages : essayez donc de débarquer à un repas avec un DVD de vos photos et de demander qu’on le passe à la télé ; vous verrez la moue de la maîtresse de maison. Avec les gens, on ne parle pas d’âme, on ne parle pas de voyage, et on la boucle sur les cafards. Il reste de quoi faire : il fait beau, tu as vu ; tu as fait quoi pour midi ; la facture d’eau est arrivée ; si on allait faire les courses. Des phrases bateau, oui. Ça coule tout seul chez beaucoup. Pour quelqu’un qui ne trouve rien facile ici-bas, c’est un travail. J’ai dû faire énormément d’efforts rien que pour dire bonjour ; je te fais grâce du reste. illustration :En mémoire du Cluzeau, Huile sur toile pb 2021|couper{180}