Protester
Hercule et le lion de Némee, Rubens.
Je proteste poliment, je ne me dévoierais pas, pas d’enculé, ni de nique ta mère, non rien de tout ça.
Je vais sonner aux portes des vieux autour. Ce que je ne fais jamais en temps normal.
— je vais à l’inter besoin de quelque chose ? je demande.
Je vais faire les courses des vieux voilà ma façon.
Je n’attends pas de merci pas de thé ni de petit gâteaux, rien de tout ça
C’est pour moi que je le fais, c’est comme ça que je m’oppose. Je suis un égoïste de nature vous savez… mais bon là si je ne fais rien si je reste dans mon atelier à gober devant mes toiles blanches… la vanité me monte au nez.
Peut-être que je vais agrandir encore le cercle… promenez les chiens énervés, vider les bouteilles vides dans le container, ramasser les crottes, les mégots dans les rues… peut-être que tout ça ne suffira encore pas…
Qu’il me faudra protester encore plus fort
Inviter chez moi des pauvres gens leur donner à becqueter, les loger, leur laver les pieds…
Je proteste contre ma propre ou sale inhumanité, comme vous voudrez, je renonce à mon petit confort, celui qui coute tant d’avilissements finalement.
Je proteste poliment, vous voyez…
Non vous ne voyez pas , et c’est très bien comme ça, un peu plus et j’allais en tirer de la fierté…
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}