Ridicule
Prototype d’un hélicul gouache sur papier
Il ne tue plus. Mais parfois lorsqu’on le repère il tord les boyaux, sans rire.
Je n’arrive pas à peindre donc j’emmerde le monde dixit ma moitié
C’est ridicule n’est-ce pas…mais un peu moins que certaines vidéos que je regarde.
Des vidéos sur la fin du monde, des glapissements de trouille qui se propagent de l’un à l’autre sans aucun autre fondement que ce que produit en boucle l’imagination lorsqu’elle n’est pas réfrénée.
Chacune et chacun y allant bon train avec toutes sortes de tons, du melliflu au caverneux et sur des basses et des aiguës dont on s’inquiéterait des conséquences sur la tessiture, le timbre, les cordes vocales ,avec un brin d’empathie si seulement…
Si seulement le ridicule de tout ça ne dévastait pas le moindre élan cardiaque.
L’altruisme est dans les choux.
Cet altruisme là auquel on a cru par défaut.
Un autre est en train de pousser dans l’utérus de la modernité, un altruisme plus pondéré, patient, méprisant l’effusion sous toutes ses formes.
Vous êtes ridicules oyez oyez mais ce n’est pas forcément une fatalité.
Tout cela pourrait s’arranger… cure de zinc, magnésium, et un zest de bon sens , vous voyez… le monde est toujours là, les premiers crocus sont déjà dans un rêve à venir … ils vont bientôt percer la bêtise de la neige et du blanc
Et alors fini les bonhommes de neige leurs tarins de carotte et leurs regards de pierre.
Et alors , elle tourne, elle tournera encore
Et si vous la voulez plate pourquoi pas, la belle affaire …
Le ridicule de demain se moquera de celui d’hier
On nommera cela le progrès ou je ne sais quoi
N’oubliez pas vos pilules, avalez buvez
Et tentez donc d’être sage ouvrez en grand les yeux
voyez le ridicule d’aujourd’hui c’est l’évidence de demain.
Post-scriptum
hautPour continuer
import
Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
import
technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
import
La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}