Sortir de sa zone de confort

Je ne prépare rien. J’aime improviser, j’aime cette sensation de se retrouver soudain suspendu au dessus du vide à marcher comme un funambule sur un fil. Si j’ai peur ? oui, bien sur, un peu tout de même, c’est à dire juste ce qu’il est nécessaire d’éprouver pour être poussé à effectuer le premier pas, et continuer ensuite à avancer.

Je me disais ça en rentrant de mon stage de peinture hier soir. Je me disais que ça avait fonctionné encore une fois comme par miracle. J’avais encore osé me rendre là-bas les mains quasiment dans les poches j’avais osé encore me dire on verra bien.

Car quel enjeu au fond que ça marche ? que ça rate ? Que je gagne ou pas de l’argent ? Toutes ces questions que l’on se pose sans relâche à chaque pas que l’on effectue dans un sens ou dans un autre... à quoi bon ces questions ?

Si je suis ce que je dis alors tout ira bien. Et si ça ne fonctionne pas, c’est que je dois continuer à polir mes phrases encore et encore, c’est que je suis encore trop éloigné de moi et du ciel. Donc une leçon nouvelle, des choses à apprendre... il suffit de l’accepter, d’y prendre plaisir, de conserver l’enthousiasme comme une braise.

Assez classique le début de ce stage. Quoique la présentation soit originale, trois vignettes en bas un grand format dessus, le tout réalisé à l’encre de chine et avec juste un coin de tableau. Puis on enchaine avec le fusain. Encore plus classique finalement sauf qu’à un moment je propose de zoomer d’agrandir le premier dessin, mais peu s’égarent de la représentation d’un visage connu.

Et puis vient l’après-midi, la peinture.

Je fais coller des bouts de papier journal, puis on peindra en les oubliant, un fond, puis le fameux visage.

Oh les beaux visages bien peints, superbes ....

Et maintenant retirez donc les morceaux de papier que vous avez collés au tout début...

Horreur, stupéfaction, désolation, les visages sont presque entièrement détruits par les déchirures.

Reprenez le fusain, complétez la parie manquante ... rien de grave aller courage ...

Stage peinture sur le thème du visage à la MJC de Givors

Post-scriptum

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Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

technique mixte 70x70 cm

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener