La liberté, l’art de savoir choisir.

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Tout à l’heure je repars pour une longue journée de stage dans une MJC. Je réfléchis au temps en ce moment, à comment j’utilise mon temps, et dans quel but ?

Comme tout le monde ma priorité est de faire face aux factures évidemment, avec la peur qui accompagne souvent le fait, qu’en tant qu’indépendant, je ne peux jamais vraiment savoir quel chiffre d’affaire je vais réaliser mensuellement.

C’est la raison pour laquelle j’ai conservé un job d’enseignant. En raison de la trouille. Parce que je ne suis jamais certain que le fruit de la vente de mes œuvres me permettra de faire face aux factures.

Et je m’aperçois que c’est à double tranchant évidemment. Car il est difficile de se donner l’espace et le temps nécessaire à la création, à la recherche, à la rêverie et en même temps d’orienter ses pensées vers quelque chose de très pragmatique comme l’enseignement.

J’ai tenté de me dire que c’était juste une organisation à trouver. Un emploi du temps à bien définir. Mais en fait ce n’est pas si simple, l’énergie dépensée dans l’une ou l’autre de mes activités n’est pas inépuisable. Ce qui au bout du compte finit par nuire à tout l’ensemble.

Comme d’habitude j’oscille entre deux états : l’enthousiasme et la dépression.

Je suis enthousiaste lorsque je parviens à dépenser mon énergie dans un sens utile et déprimé lorsque je m’aperçois que je ne suis pas parvenu à le faire.

Si j’analyse d’un peu plus près les véritables raisons qui font surgir l’échec, la déprime, je ne vois qu’un problème de timing, d’organisation en premier lieu. Et surtout je m’accable tout seul, je ne rejette pas le problème sur des conditions externes. Ce qui au bout du compte me renvoie à la notion de responsabilité ou plutôt d’irresponsabilité.

En même temps cela me demande une dose d’abnégation pour suivre sans broncher la moindre "to do list" que je pourrais inventer et qui parfois me gonfle, me fait ruer dans les brancards. Comme si soudain l’ouvrier et le patron, qui sont en fait une seule et même personne, entraient en conflit.

Il est même à craindre que nous ne soyons pas que deux, il y a aussi l’architecte qui a une vision à plus ou moins long terme et qui lui ne se soucie que de rêver l’avenir, d’élaborer un projet à la minute, pour le remettre ensuite à toute l’équipe qui évidemment reste éberluée parce que ce genre de projet, ne tient pas compte de la réalité le plus souvent. Il n’y a pas de marche à suivre, pas d’étapes clairement définie, par d’énumération de moyens, tout est flou, un véritable merdier.

Donc au moins 3 personnes dans cette équipe.

Qui est le foutu patron de cet équipe, c’est la question ?

Si je dis moi je fais rigoler tout le monde. Parce qu’évidemment tout le monde s’appelle moi dans cette équipe.

Et tous ces moi sont enchainés les uns aux autres, ils ne possèdent pas de recul, pas de discernement.

Chacun tire la couverture à lui et parfois elle se déchire.

Donc il faudrait une entité au dessus de tous ces je qui leur attribuerait une casquette de couleur pour mieux pouvoir les identifier dans un premier temps.

Toi l’ouvrier tu seras vert

Toi l’architecte tu seras bleu

et toi le patron tu seras rouge.

—Oui c’est bien joli tout ça dit l’ouvrier mais c’est encore moi qui vais me taper tout le boulot

— euh non tu te trompes dit l’architecte sans moi tu n’es pas grand chose, c’est moi qui te fournit les idées.

— Bon bon calmez vous vous deux... je suis en train de réfléchir, dit le patron.

De quoi vous plaignez-vous en fait ? Que voulez-vous vraiment ?

— On voudrait bien savoir où on va dit l’ouvrier, parce que j’ai aussi une vie, une famille, je n’ai pas envie de passer toute la sainte journée à bosser pour toi, surtout pour ce salaire de misère !

— Moi je déborde d’idées et tu ne me donnes jamais l’occasion de les concrétiser dit l’architecte, c’est un véritable gâchis.

— Ok ok je vous comprends, mais mettez-vous aussi à ma place dit le patron. Moi je dois faire face aux factures, je dois entrer tous les mois suffisamment de commandes, de fric pour que je puisse vous payer, poursuivi par cette angoisse.

—Erreur magistrale , tu devrais courir dans l’autre sens andouille, car Quel est l’objectif de tout ça ? dit Dieu en allumant un feu dans le cendrier à cause d’une clope mal éteinte. Le cendrier ardent, vous noterez qu’il fallait le trouver...Dieu est fier comme un petit banc. Puis il ajoute :

— Ok les gars je vais vous aiguiller, quelqu’un sait faire du café dans cette baraque ? et puis toi tiens file moi donc une tige, ça fait longtemps que je ne me suis pas encrassé les poumons.

Dieu toussote, se racle la gorge, puis dit

—vous êtes divisés parce que votre objectif principal n’est pas clair voilà la vraie raison de tout ce bordel.

Donc la première chose à faire c’est de croire en l’unité, en gros : croire en Moi. Non pas ce moi ci, ce Moi là. Faites confiance arrêtez de vous égarer, de vous disperser, réunissez-vous autour d’une table, tiens celle-ci par exemple, asseyez-vous, il reste du café, et causons.

Causons de la liberté car c’est le synonyme de l’unité qui elle même est issue du choix comme de la cuisse de Jupiter, c’est à dire encore Moi.

Donc primo : chacun d’entre vous doit dire se qu’il veut vraiment à tout le monde. Quelqu’un doit tout noter pêle-mêle.

Secondo trouvez parmi tout ce bazar ce qui vous réunit tous les trois. faite une liste réduite juste avec ça et enfin virez le reste !

Evidemment ça ne fonctionnera que si vous désirez à tout prix rester ensemble dans cette entreprise, sinon vous pourriez aussi vous virer les uns les autres jusqu’à ce qu’il ne reste plus comme toujours que Moi.

Moi je n’ai hélas pas le choix, vu que je suis Dieu et que je suis en permanence la somme de tous les choix.

Post-scriptum

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Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener