Une toute autre réalité.

Lorsqu’on est habitué à vivre dans un certain décor, en ayant mis en place des habitudes, il est toujours difficile d’en changer. On a du mal à changer cela comme on a aussi du mal à changer notre façon de penser.

Pourquoi changer d’ailleurs ? La plupart des personnes ne pensent pas à changer de vie, ils préfèrent subir, se plaindre, accuser tout un tas de choses extérieures à elles-mêmes. Ce n’est évidemment qu’une manière de renforcer la peur, et... de ne jamais rien changer.

Immaturité et irresponsabilité sont des mots appartenant au vocabulaire de notre époque, et qui la désigneront sans doute le mieux à l’avenir s’il existe toutefois encore des êtres susceptibles d’appartenir à un avenir tel qu’on puisse l’imaginer.

Car les dieux sont ponctuels, ils reviennent à périodes fixes pour tout changer ici sur notre planète.

Comment changer cela ? Cette perpétuelle répétition de la catastrophe et du cataclysme ? Que veulent donc les dieux ?


Le vieil indien avec lequel je travaille parle peu. Je l’appelle l’indien, mais en réalité je ne sais pas s’il est indien vraiment. Aussitôt que je l’ai vu j’ai pensé à un vieux chef sioux.

Il est vêtu comme tout le monde, pas de plume, pas de colifichet aucune amulette. Juste un jean impeccable et une chemise à carreaux rouges et noirs. Il porte les cheveux longs réunis à l’arrière par un chouchou. Il ’en impose.

Pourtant aussitôt que nos regards se sont vraiment rencontrés nous avons pleuré. Comme si un voile se déchirait tout à coup et que nous ayons gagné l’accès à une toute autre réalité.

Jim est à priori Indien mais tout un tas d’autres choses que je ne parviens pas à distinguer. Je sais que je le connais depuis toujours. Que nous avons mené beaucoup de guerres ensemble à la fois ici sur cette planète mais aussi dans d’autres mondes.

Est-il possible de retrouver des âmes frères comme des âmes sœurs ?

— Oui c’est possible me dit une voix qui m’est désormais familière. Maria est revenue et assiste en silence à ces retrouvailles, visiblement très émue elle aussi.

— Il y a encore beaucoup de personnes que tu vas retrouver me dit-elle, Car on ne peut changer la réalité seul, il faut beaucoup d’âmes, beaucoup de cœurs, beaucoup d’amour pour que cela fonctionne.

Jim ne resta pas, il n’avait pas suffisamment de temps lorsque nous achevâmes la journée de travail ce jour là.

— Nous nous reverrons bientôt, on prendra le temps. Et il disparut en me faisant un petit signe de main.

Post-scriptum

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Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener