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À propos des blurbs

mercredi 28 mai 2025

Le mot blurb, utilisé dès les années 1930, désignait un texte de promotion racoleur, souvent outrancier, collé en quatrième de couverture. Lovecraft s’en moquait volontiers. Il y voyait une manière vulgaire de vendre de la peur empaquetée, un langage de surface, sans profondeur.

Depuis, le blurb a évolué. Il est toujours là, mais plus feutré, plus rusé. Il s’écrit en trois modes principaux.

Il y a d’abord le blurb universitaire, truffé de formules comme “écriture fragmentaire”, “voix singulière”, “obsession du seuil”. Il ne vend pas, il accrédite. Il valide la lecture par avance.

Puis le blurb affectif, qui parle d’intime, de fragilité, de vérité. Il installe une connivence douce, une fausse pudeur. Il crée une émotion d’accès immédiat.

Enfin, le blurb weird, discret, vaporeux, qui évoque un “réel déréglé”, une “langue poreuse”, une “perturbation des repères”. Il donne à croire que quelque chose cloche, mais on ne saura jamais vraiment quoi.

Trois manières de poser un filtre. Trois façons d’habiller un livre avant qu’on ne l’ouvre. La question reste : faut-il encore en écrire ? Ou laisser le lecteur seul face au texte, sans guide, sans promesse ?

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