Toutes nos petites mesquineries nous paraissent insupportables. Elles le sont d’autant plus chez les autres que nous refusons de les voir en nous. Et quand quelqu’un disparait c’est encore à ses petites imperfections qu’on s’accroche pour se souvenir, et bien plus qu’aux qualités. Les qualités on en parle pour se rattraper après d’avoir dit autant de méchancetés de son vivant. L’être humain est une bourrique donc je suis une bourrique voilà les faits. Donc un saint de nos jours aurait l’air d’un ridicule achevé s’il se promenait dans les rues de la ville et qu’il se mette à prodiguer des miracles, des guérisons. On ne laisserait pas de répit à ce pauvre type que de l’avoir tourné en ridicule jusqu’à la lie. Ce serait l’hallali. Et pourtant je crois que je suis aussi tout à fait un saint capable comme n’importe quel saint de produire guérisons, miracles et autres colifichets à la demande. Sauf qu’en tant que gentleman, je ne l’étale pas, je connais la musique je fais ça en sourdine, incognito.
Après avoir été cyniques, soyons stoïques quelques instants. ( comprendra qui pourra et rira )
Le problème du stoïque c’est l’évacuation du résultat. Les déchets. Et il en produit une quantité industrielle. A force de se contraindre à regarder passer la caravane sans aboyer ni japper, l’animal se constipe, les diverticules s’encrassent, et quand ça ressort ( car tout sort après être entré c’est une loi physique assez peu connue des riches stoïques de ce monde) quand ça ressort ça a la consistance de la merde, l’odeur de la merde, l’aspect de la merde, c’est donc de toute évidence de la merde.
Hier je me suis tellement retenu de me laisser aller comme ce vieux russe que je suis dans l’effusion, qu’en pensée je me suis moi-même pris dans les bras. Et j’en ai ressenti à la fois un peu de douleur car rouillé pour m’auto asséner ce genre d’étreinte, et impression que le cœur s’ouvrait comme un rideau de fer, s’aérait de printemps. Disons que les deux impressions ensemble fabriquaient un cocktail bien enivrant— Ce qui fait que j’ai pu rester absolument de marbre devant ses pleurnicheries, pas peu fier.
Tu cherches à bien écrire ? Tu cherches à bien écrire ? ( comme Robert Deniro devant sa glace dans Taxi Driver ) A quel moment tu sors ton flingue imaginaire par contre mystère et boule de gomme. Mais tu peux te raser la tête si ça te chante, ce sera sans moi.
Cette écrivaine C.D. mon dieu comme sa voix est crispante. Comment une voix peut-elle être si désagréable. Elle ne le peut pas en fait. Peut-être que c’est seulement un problème d’oreille. Ce qui est assez paradoxal c’est que j’entends de moins en moins et quand de temps en temps ça m’arrive, ce n’est plus, la plupart du temps que du désagréable.
Peut-être qu’étant désagréable moi-même, j’attire le désagréable comme la merde les mouches, sauf mon respect.
Cette autodérision ne plait pas du tout à l’intelligence artificielle ; peut-être parce qu’elle en est tout simplement incapable d’en comprendre toute la subtilité. L’avantage. L’intelligence artificielle ne connaît pas l’humour juif. Grosse lacune !