Des stages du vendredi après-midi

Exercice sur la perspective travail d’élève

Bonjour à toutes et tous, ce mail pour vous faire part de mes réflexions quant aux stages du vendredi après-midi.

Parlons d’abord de cette tristesse que j’éprouve de ne voir que peu de personnes assidues. Évidemment je comprends que tous vous avez un emploi du temps, des aléas, des empêchements, que ces stages ne représentent probablement pas une priorité pour chacun de vous. Dans ce cas cela m’entraîne bien sûr à m’interroger sur mon propre engagement à les dispenser, à vous accompagner. N’est-ce pas de l’ordre du Don Quichotte en guerre contre les moulins à vent. C’est ce que je me dis parfois. vendredi dernier notamment, quatre personnes seulement dont trois appartenant au bureau... je pourrais ne rien dire évidemment, la boucler et me contenter de venir quelque soit le nombre de participants. Considérer qu’il ne s’agit que d’un job parmis d’autres. Empocher mon chèque et vaquer ensuite à mes occupations sans vouloir rien éprouver de spécial. Mais pas mon genre. Je connais parfaitement cette manière de faire. Trop. D’ailleurs j’ai démissionné de deux MJC dernièrement pour ne pas être contraint à revenir dans un tel fonctionnement. J’aime enseigner, j’aime partager, ce n’est pas une affaire pécuniaire seulement , c’est une vraie vocation. Et je n’aime pas m’ennuyer tout comme vous certainement. De plus j’ai voulu offrir la chance au plus grand nombre en n’exigeant pas des sommes importantes à l’association. En me disant ainsi tous ceux qui veulent le pourront. Mais je crois que c’est oublier la nature humaine qui n’accorde de prix qu’à ce qui est cher voire inabordable. Enseigner pour moi ne peut se distinguer d’un engagement politique. L’art, et plus spécifiquement la peinture accessible à toutes et tous n’est peut-être qu’utopie. Mais j’insiste pour continuer à croire en cette utopie. Ceci pour évoquer le ressenti personnel.

Ensuite peut-être me trouvez vous bien exigeant. Car après tout possible que ces heures partagées ne soient pour vous rien de plus qu’un passe- temps, un loisir. Et donc à ce moment là il suffirait de venir chacun avec son travail en cours quelqu’il soit pour que je me contente de donner des conseils et ne plus proposer de thèmes. Ce qui a mon avis serait moins « porteur » moins amusant aussi pour le groupe. Chacun dans son coin à peindre au sein d’un groupe des choses sans lien ne crée justement pas de liens. Peut-être certains trouvent-ils ces thèmes difficiles, hors de portée, ennuyeux car hermétiques à leurs goûts habituels. Mais mangez vous toujours la même chose à chacun de vos repas ? Ne variez- vous pas les mets comme la manière de les cuisiner. Ce que j’essaie de vous proposer dans ces stages ce ne sont que des points de vue variés sur la peinture. Et aussi, je l’ai souvent répété, je n’aurais pas la prétention de vous conduire vers des chefs d’œuvre réalisés en quatre heures ni même en huit ou douze. Je ne cherche évidemment pas à vous ennuyer. Et si cela paraît difficile ou bizarre ou ce que vous voudrez dire la dessus, l’expérience nous a prouvé qu’à chacun de ces stages nous fûmes tous étonnés des résultats, favorablement étonnés. Enfin c’est ce que j’en ai perçu. Mais peut-être ne suis-je pas objectif. Et dans ce cas à vous me le dire.

Je n’aimerais pas que l’on consomme un stage de peinture comme on consomme une tranche de jambon, voyez-vous. Interrogez vous aussi sur ce point et sur les raisons qui vous conduisent chacun à nous rejoindre. Mon expérience de la peinture devrait-elle se résumer en un mot ce ne serait pas la technique, le talent, ni même l’envie que j’utiliserais alors mais le mot régularité. Sans régularité aucun progrès possible, sans la constance dans cette régularité. Et je voudrais aussi que vous y pensiez quand vous trouvez des raisons des excuses pour ne pas venir à ces stages. Chacun de vous à sa place ici. Ce n’est pas une affaire de niveau, d’habileté, juste se décider, effectuer un choix, et sauter le pas ensuite. Si vous désirez que l’on en parle ensemble nous pouvons programmer une réunion spéciale des adhérents au groupe, vous pourrez vous exprimer et toutes critiques toute observation sera bonne à prendre de mon côté comme j’espère que ce mail sera considéré également. Il n’y a pas de verticalité entre vous et moi, élèves, stagiaires et professeur, laissons cela à la porte avant de se retrouver.

Voilà j’ai dit ce que j’avais à dire, à vous de vous exprimer, je suis disponible vendredi prochain 21 octobre après-midi, si toutefois la salle nous est ouverte car nous entrons en période de vacances scolaires et ne nous verrons pas durant deux ou trois semaines. Le temps pour chacun de réfléchir à la validité de ces stages, de décider d’y participer ou non, sans peur de l’énoncer clairement.

Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener