Il y a des anges qui, tout anges qu’ils sont, sont des bons à rien. Ce sont les anges gougnafiers. Peu de textes les évoquent. Et encore c’est toujours à mi-mot, dans l’interligne. De l’étude des anges, l’angélologie, et ce quelque soit l’une de ses trois sources, le judaïsme, le christianisme, l’islam , on ne recueillera que très peu d’information sur les anges gougnafiers. Et encore avec beaucoup de peine. Alors peut-être faut-il se rendre en Perse pour en retrouver trace dans le zoroastrisme. Encore faut-il pour cela maîtriser les langues archaïques, comprendre chaque étymologie, et même la raison, l’emploi de chaque lettre pour commencer à éprouver le picotement lié à l’intuition. Désensevelir le concept sans quoi l’angélologie toute entière s’effondrerait irrémédiablement. A quoi peut bien servir comme part de l’agrégat, participant à la fondation des hiérarchies, cet ange qui de toute évidence ne sert à rien. Même si on l’ignore il convient cependant d’accepter qu’il n’est pas là pour rien. Qu’il possède autant que tous les autres y compris les archanges sa raison d’être et qu’entre tous, d’après ce que j’ai pu recueillir dernièrement, il serait dès l’origine éminemment respecté par tous ses pairs.