le zéro et l’infini.
couverture de la première édition américaine.
Blaise Pascal dit que l’infini est un cercle dont le centre est partout et le périmètre nulle part.
Et c’est évident. Ce n’est pas une théorie. Pas besoin d’observation, d’hypothèse.
Chacun de nous est en quelque sorte ce centre. Nous sommes en outre tous des zéros. C’est à dire un néant infini en opposition au tout infini dans cette vibration, cette manifestation du monde visible que nous nous acharnons à nommer la réalité.
L’infini ne possède aucune caractéristique. Car s’il en possédait la moindre on pourrait grâce à celle-ci le définir, donc faire de son concept quelque chose de "fini" ce qui est à proprement parler une ineptie.
Dieu par exemple ne peut être l’infini puisqu’il est Dieu, il est quelque chose. Eternel, tout-puissant miséricordieux, vengeur etc....
L’infini tel que la nécessité d’en prendre conscience me l’impose contient tout autant zéro que tous les dieux que l’on voudra bien s’imaginer.
L’infini n’est rien sauf une nécessité.
Et une nécessité qui passe par la plus haute forme d’honnêteté humainement possible, celle du cœur.
Comme la suite infinie des chiffres et des nombres forme un infini mathématique dont on ne peut jamais voir la fin. Il n’y a ni début ni fin. On ne peut pas trouver un nombre qui caractérise la limite ultime de cet infini. Il n’existe qu’un symbole.
En revanche on ne peut retrancher aucun nombre à cette suite menant vers l’infini. S’il en manque un seul tout s’écroule et on se retrouve face au néant.
Le zéro c’est le néant qui s’oppose au tout pour que la conscience puisse créer sa propre opposition, pour que cette chaise soit suffisamment solide afin que je puisse m’y asseoir.
Conscience et amour. C’est de cette friction que les mondes visibles naissent et meurent tout comme chacun de nous.
Conscience donc quelque chose de fini en opposition à l’amour , à la nécessité d’infini.
Je ne peux être conscient que de ce qui se trouve dans ma conscience.
Au-delà de cette conscience il ne peut rien y avoir d’autre.
Le zéro ne contient pas le tout. Il ne contient que l’infini d’un rien.
En revanche la nécessité de l’infini absorbe l’infini du rien, l’infini du zéro la nécessité de l’infini ne peut se passer de la nécessité du néant.
Voici donc le fragment numéro 22. Appartenant à l’ensemble des fragments retrouvés dans le fouillis des cartons qui gisent encore épargnés par les souris, les rats là haut dans le grenier.
Tout ce fatras de notes, de manuscrits plus ou moins achevés que laisse derrière lui le peintre fêlé à quelqu’un comme à personne.
A zéro comme à l’infini
Et nul ne peut savoir qui des deux un jour les emportera vers l’oubli total ou la connaissance globale.
Mystère et boule de gomme.
Quelle importance accorder à tout cela ? Aucune probablement.
Entre l’auteur et son lecteur rien d’autre ne compte véritablement que la lecture, c’est à dire la relation.
On pourrait même imaginer que c’est la lecture, la relation qui crée de toutes pièces lecteur et auteur, qui ontologiquement sont à la fois nulle part et partout, ici et là, ailleurs et nulle part. Ils existent comme ils n’existent pas.
Seule la lecture, la nécessité de la lecture qui s’élance vers l’infini ne peut être remise en question.
Staline, les grands procès des années 30 et toujours la même léthargie des européens de nos jours avec Poutine.
Assister à l’horreur et rester ainsi bras ballants paralysé par l’infini des hypothèses, des pour ou contre...
Se mouiller, ne pas se mouiller....
Justement il pleut.
Post-scriptum
hautPour continuer
import
Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
import
technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
import
La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}