Remonter à l’origine des Védas, et on tombe sur les Rishis, ces sages qui ont vu et qui chantent ce qu’ils ont vu.
Des louanges.
Mais qu’ont-ils vu ? Est-ce si important de le savoir ? Non.
Comme il ne paraît pas important de voir un tableau avant de le faire. On ne veut pas s’approprier une vision.
Pourquoi ? Parce que le temps n’existe pas, que tout est accessible au présent. Qu’il est possible de voir en même temps que faire. À condition que l’on s’installe dans ce mode de la louange.
On s’émerveille de ce que l’on voit, de ce qui se fait sous nos yeux et on le peint. Et le sourire n’est même pas nécessaire. C’est une manière de le chanter.
C’est aussi simple que cela.
Ensuite, on peut prendre un malin plaisir (intellectuel) à vouloir tout expliquer, à tout compliquer. Mais ce n’est qu’un détour. Ce n’est qu’une peur.
Le chant juste, le geste juste, la vision claire ne nécessitent même plus d’écarter doucement le mental et ses explications. Il s’écarte par logique.
Ce qu’on n’a pas connu enfant, poussé par l’envie de grandir, l’urgence d’avoir, de savoir, on le connaît dans la certitude d’être ce même enfant dépourvu de but, ce vieillard, cette cendre.