exercices d’écriture, espaces

1 La table de travail de l’atelier
un inventaire des objets se tenant ici ou là dans un espace. La description, le choix, la façon de les placer dans une hiérarchie (laquelle ?) La table de travail, cette appellation est-elle la bonne, on peut dire aussi la table ou une table tout simplement.
Il y a dans l’atelier une grande table constituée par plusieurs tables juxtaposées les unes aux autres. Elle mesure environ 4 mètres de longueur et 2 mètres de largeur ( de large ou de largeur une hésitation à dire ici la dimension ) Elle est donc plus longue que large cette table. La hauteur moyenne est de 80 cm mais il peut y avoir par endroit une différence de plus ou moins deux cm ce qui n’est pas gênant. Elle n’est pas carrée, ni ronde, ni même ovale. C’est la table de l’atelier. Dire que cette table est un plan de travail est aussi une possibilité. Au lieu de dire table on pourrait dire que c’est un plan de travail, un espace de travail à l’intérieur d’un autre espace plus vaste, ce dernier espace est constitué par les limites de la pièce que j’appelle l’atelier. cette pièce est elle-même inclue dans l’espace d’une parcelle ( 200 mètres carrés inscrits au cadastre) on peut aussi nommer cette parcelle un lot. Auparavant tous ces lots formaient un espace encore plus grand appartenant à une famille importante dans le village où nous habitons désormais. Le lot que nous avons acquis pour une somme raisonnable comprends donc une maison de deux étages avec grenier et caves ( il y a deux caves ) une cour et une partie de l’ancienne scierie qui fut aussi autrefois une écurie. D’ailleurs et il est agréable de pouvoir l’insérer ici depuis que j’ai arrêté la cigarette, je peux sentir, dans les remises attenantes à l’atelier une odeur de cheval qui me réjouit. En tous cas elle, cette odeur fait le lien avec des harnais, des licous qui sont encore suspendus aux poutres de l’étage supérieur au dessus de l’atelier, étage dont nous nous servons de débarras.
Les objets posés sur cette table ou ensemble de tables, (voire de bureaux provenant des héritages conjoints, recyclés en plan de travail ) entretiennent tous, de près ou de loin, une relation avec la peinture. la configuration de ces objets peut se modifier. Ils ne sont pas toujours exactement à la même place le soir que le matin, et dans la semaine il arrive qu’un objet se déplace d’un mètre ou deux sans crier gare.
idée : prendre une photographie de la table deux fois par jour. Une le matin, et une autre le soir. Il faut pour cela conserver le même angle de prise de vue. Installer l’appareil photographique sur un pied sans qu’il gêne la circulation. Deux actions simples et brèves à effectuer chaque jour pendant une semaine, un mois, une année... pas de limite de durée.
Le résultat final pourrait être comme ces petits films d’animation où les personnages sont constitués de pâte à modeler et dont on peut modifier les positions, du stop motion
Je vois que je repousse le fait d’effectuer l’inventaire de ces objets sur la table. Que je parle de tout autre chose pour reculer le moment de les énoncer. C’est le désordre qui veut cela. Ou la honte que peut parfois provoquer cette notion de désordre quand on désire s’adresser à quelqu’un pour effectuer un inventaire. Même si ce quelqu’un est seulement soi-même. Éprouver un peu de honte vis à vis de soi-même est aussi normal que d’éprouver une satisfaction excessive. Ce sont des sentiments humains auxquels il est difficile d’échapper. Il convient donc d’en prendre conscience, de ne pas les éluder. Et, enfin, une fois cette petite opération de mise au point effectuée, on peut alors se lancer dans l’inventaire de la manière la plus décontractée possible ; c’est à dire sans enjeu, sans crainte déraisonnable, sans y faire intervenir du surnaturel, du fantastique, de l’horreur, pas plus que du merveilleux. Toutes ces choses qu’il faut laisser aux professionnels de la description, aux stakhanovistes du récit.
Post-scriptum
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Carnets | mars 2023
peuple
Illustration James Ensor Il est dans la rue. Le peuple appelé aussi gueux et chienlit, à l'image exacte de ceux qui prétendent le gouverner. On a du mal aujourd'hui à faire coïncider une certaine idée de culture, d'humanisme avec le foutage de gueule de tous les chefs d'états vis à vis de leurs peuples respectifs. Quand on se fout de la gueule du peuple c'est qu'on le considère comme une bête ; ce qu'il devient car un contenant vide se remplit de tous les noms qu'on veut bien lui donner. Autant de ridicule dans la vocifération des uns que dans la morgue des autres. Et non le ridicule ne tue toujours personne, désormais il fait même exister, il distribue les identités. Ensuite la soi disant misère ou pauvreté... Il n'y a qu'à se rendre dans la zone commerciale juste à côté pour voir avec quelle avidité certains remplissent leurs paniers leurs caddies avec au ventre l'affreuse peur de manquer, l'obsession de remplir d'amasser de collectionner. La queue aux pompes. L'absurde. Si on voulait vraiment marquer un refus politique descendre dans la rue n'est pas le moyen. Il faudrait utiliser les réseaux sociaux et dire n'achetez plus rien, ne buvez plus ne fumez plus, ne roulez plus, ne consommez plus. Contentez vous de peu voire de rien, et d'une pierre deux coups, non seulement l'état ses banques seraient en faillite, mais chaque citoyen retrouverait la joie de vivre, car il y a une vraie richesse, une jubilation dans la nudité.|couper{180}
Carnets | mars 2023
Ce n’est pas encore ça.
Un rêve, non c'est plutôt une blague de rêve, mais je le fais régulièrement et à différents moments de la journée. Un peu comme une séance d'analyse, avant que tu comprennes ce qu'est vraiment une séance d'analyse. C'est à dire que tu parles à quelqu'un qui ne te répond jamais. Un phénomène long d'érosion, parfois assez pénible mais qui soulage en final par l'autonomie formidable qu'on y gagne. Et à chaque fois tu te creuses la tête pour trouver LA bourde, L'ineptie la plus minable qui te mettra minable absolument définitivement. Mais l'autre reste de marbre. Ce n'est pas encore ça tu te dis. Tu te le dis 10 fois, 100 fois, 1000 fois. Bon Dieu comme tu apprends grâce à cette projection de ton bourreau intérieur. Puis le dernier jour tu t'amènes avec une brouette pleine de pièces de 5 cts pour payer ta séance. Tu la renverses sur le tapis persan. Et tu fais un petit signe de la main comme la vieille dame dans la piscine de ce roman de Kundera. Ciao ! Mais évidemment le lendemain tu y reviens, tu sais pertinemment que ce n'est pas encore ça.|couper{180}
Carnets | mars 2023
complot
Grâce au 49,3 l'apoplexie guette la France. Ce qui fait monter le taux d'adrenochrome dans les artères. Des vaisseaux reptiliens sont planqués derrière la Lune. Ils attendent le top départ de Biden la momie moldave pour venir nous sucer le sang. Mais sinon tout va très bien madame la marquise. Poutine est à la manœuvre même si on ne le dirait pas à cause de son air de Snoopy mais il possède une flotte de vaisseaux munis d'un système anti gravité et des informations hyper précises provenant du centre de la terre directement pondues par la fée Carabosse au fin fond du triangle des Bermudes. Alicia peut emprunter la voix d'un mort pour annoncer le couvre feu ou l'arrivée d'une lettre recommandée. Mac Donald sème l'obésité en partenariat avec Comme j'aime pour faire encore plus de ronds et en même temps d'une pierre deux coups dezinguer les ados boutonneux cuistres et sourds comme des pots. Le christ est en stage accéléré près du Roi du Monde dans les bas fonds de Shambala. Quant à moi toujours aucune cigarette depuis le 27 février 2023 pas de joint non plus, j'essaie de conserver en bonne santé mon esprit , mon âme, attaqués de toutes parts par les forces satanistes. Je prévois un changement de patronyme dans peu de temps. J'adorerais qu'on m'appelle à partir de maintenant Jean-Baptiste. Si j'ai le temps j'irai chez Gifi m'acheter un manche balai. Pas de doute qu'avec la puissance de ma foi inébranlable je pourrai le transformer en sabre laser. Le bas astral n'a plus qu'à bien se tenir.|couper{180}