Les uns et les autres.

Illustration Siddhârta médite

Le nombre 19 est le symbole de l’ouverture de l’un vers les autres. C’est à 19 ans que Siddhârta décide de cheminer vers la sagesse. D’après certains érudits la naissance de Jésus aurait eu lieu le 19 ème jour du mois de mars. C’est aussi dans le jeu de tarot le soleil ou la flamme, la 19 ème lame.

Il est aussi dans certains pays comme au japon un signe de malheur car il représente le malheur, le chagrin. Ce qui n’est pas étonnant étant donné la structure encore très féodale du pays du soleil levant, où chaque individu se doit plus que partout ailleurs d’œuvrer pour la collectivité. " Pour le bien de tous".

Mal compris le 19 est aussi le signe du dictateur, de l’abus de pouvoir, de l’intérêt personnel au détriment des autres.

C’est toujours le risque de rencontrer le pouvoir sans s’y être préalablement préparé.

Tout le monde rit et je ris de concert et soudain je regarde les écrans géants et je comprends.

La reine se tient devant un individu qui doit bien être moi. Mais je n’ai plus rien d’humain. Je suis un reptilien comme un autre. Rien de sensationnel ne me distingue de tous les autres. Je ne suis même pas blanc. Plutôt métissé si je puis dire.

Pour un peu je jurerais que quelqu’un entonne il est des nôtres dans la foule, et que le champagne coule soudain à flot. Pétards et cotillons.

Merde de merde je me dis si je m’attendais à ça...

— Continue à respirer calmement, ne t’étonne de rien trop longtemps me rappelle le souvenir de Maria.

—A genoux esclave m’ordonne la reine et comme je n’obtempère pas suffisamment rapidement des gardes m’empoignent pour m’y forcer.

Un pour tous tous pour un me souffle t’on.

Le spectacle semble terminé. Je vois la foule qui se lève, les gradins se vider. Sur les écrans désormais je saisis le message qui s’affiche : sortez !

Même les gardes tournent les talons et je reste seul avec la reine.

— Je te dégoute toujours autant ? me demande t’elle une fois que nous sommes seuls.

— Je n’appelle pas ça du dégout, je suis plus dans l’étonnement et la déception je réplique.

— Majesté...

— Oui je suis déçu profondément majesté.

— tu te croyais humain c’est humain.

— ce qui m’étonne c’est de m’être tellement trompé sur ma nature majesté. D’avoir été victime de ma propre illusion si longtemps. Et le fait est que j’ai beau récapituler ma vie toute entière que je ne trouve aucun indice.

La reine fait un geste en l’air et soudain j’ai des images qui défilent. Au début elles sont un peu floues puis elles deviennent de plus en plus nettes. Je me retrouve à une période de la Terre où l’être humain n’existe pas encore. La Terre est alors le monde des reptiles. Je comprends aussi confusément que toutes les planètes sont ainsi, comme notre Terre Gaia. Les premiers enfants qu’elles enfantent sont des reptiles.

Ce qui crée la différence c’est que l’évolution de ces reptiles suit des possibles différents sur chacune de ces planètes, dans toutes les galaxies. Dans un seul et même instant des milliards de possibles se chevauchent pour produire des résultats différents.

Sur Terre les reptiles ont évolué durant des millions d’années et ont acquis une sagesse immense sur nombre de choses.

Mais un portail s’est soudain ouvert depuis un univers parallèle pour laisser passer un possible tout à fait différent. Les drakos dont le but est d’asservir tous les mondes car leur unique obsession est le pouvoir.

Il ne faut pas confondre les deux espèces elles sont en tous points différentes quant à leurs intentions.

Le flux télépathique que m’envoie la reine s’interrompt. Sur les écrans géants on diffuse des scènes de guerre. Des centaines de cadavres jonchent les rues d’une ville totalement dévastée. Les deux camps adverses racontent chacun une version fort différente de l’évènement, relayée par les journalistes du monde entier.

— Mensonges et vérités ne sont plus désormais que des mots d’ordre appartenant à des stratégies basées sur la perception me disait hier encore Maria.

— Il faut des méchants pour qu’il y ait des gentils me dit la reine télépathe qui semble avoir compris ce à quoi je pensais.

C’est la raison d’être de cet univers dans lequel nous sommes tous ensembles prisonniers volontaires.

Au delà de nos perceptions que peut il y avoir réellement ?

Certains pensent pouvoir franchir la frontière mais ils sont rares car franchir cette frontière confère un pouvoir incommensurable sur autrui.

Pour ceux qui sont guidés par la compassion l’amour une chance leur est offerte de quitter cette dimension tandis que pour tous ceux qui ne jurent que par l’avidité aucune issue jamais ne leur sera permise.

— Si je peux me permettre Majesté dans votre énoncé un truc me chiffonne. C’est que l’amour ne soit qu’un moyen alors que je pensais qu’il n’était que but.

La reine me regarde avec un regard triste.

— Qui peut savoir ce qu’est l’amour ? tous autant que nous sommes, bons ou méchants nous en sommes chacun le jouet.

— alors pour vous le tyran ultime, plus fort que tous les autres c’est l’amour ? ( Majesté). Et j’ai à peine le temps de penser que cette reine là est un tantinet fleur bleue, que je me retrouve attiré dans un vortex lumineux, j’ai l’impression de n’être plus qu’un paquet de données téléchargées.

Puis l’obscurité totale à nouveau. je ne sais plus où je suis, si je suis toujours, pas même ce que je suis vraiment.

Je suis une conscience en vrac voilà ce que je suis pour le moment.

Post-scriptum

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Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener