22.notule 22

Dans cette période de vaccins et de cachets tomber sur une série comme En thérapie fait du bien. Je regarde de moins en moins la télévision car j’ai la sensation que l’on m’intube de la connerie liquide dans les neurones systématiquement. D’ailleurs en général il suffit que je la regarde 5 minutes pour sombrer dans les bras de Morphée.

Bon je sais c’est devenu tout autant politiquement correct de ne pas aimer la télévision que de commander ses livres sur Amazon. Mais je ne prétends pas être ni meilleur ni pire que tout à chacun.

Il m’arrive aussi d’avoir envie de gober, de me métamorphoser en poisson rouge. Et puis j’ai biberonné à la boite à conneries depuis l’enfance. D’ailleurs il me semble que le gout était meilleur avant, bien évidemment.

Bref, j’avais déjà regardé la saison 1 et voici donc que je découvre sur le replay de la chaine Arte la saison 2.

35 épisodes d’environ 30 minutes, ça parait se digérer facilement.

Et bien pas tant que ça. Car comme c’est une série "intelligente" elle peut déclencher des réflexions intempestives ( ce qui n’est pas conseillé à tout le monde je vous le concède).

J’aime bien l’acteur principal Frédéric Perrot, alias docteur Phillipe Dayan, ce qui ne gâche rien. J’aime bien ses patients, interprétés par des pointures comme Jacques Weber, Carole Bouquet, Charlotte Gainsbourg, parmi les plus connues.

On assiste à la vie de ce psychiatre, à ses séances, les hauts et les bas de la vie et de la thérapie. Rien de spectaculaire vraiment mais dit avec beaucoup de finesse. Quoique parfois un peu didactique à mon gout. Mais je crois que cet aspect didactique est nécessaire justement pour qui ne sait rien de la thérapie, ce qui est mon cas.

A l’époque où les neurosciences semblent prendre le pas sur la psychologie, la psychanalyse, où le matérialisme se targue de tout vouloir résoudre par des formules, des équations, la logique et les pilules, je trouve rassurant qu’on puisse encore trouver des personnes qui puissent privilégier la parole, la discussion, la conversation comme outil de guérison.

Personnellement si c’était à refaire, je pense que j’entrerais probablement en thérapie vers la quarantaine. Peut-être ainsi aurais-je emprunté un raccourcis plutôt que de me taper encore 22 ans de tâtonnements et de souffrances, de doutes, pour me sentir un peu mieux dans ma peau.

Mais j’étais contre à l’époque. J’avais peur qu’en effectuant une thérapie je perde ma créativité. La belle affaire. En plus je pense que c’est faux aujourd’hui. Tout au contraire.

Mais à l’époque non, j’étais contre, c’est comme ça. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis on le sait.

Pourquoi je vous parle de ça déjà ?

Ah oui. Le protagoniste principal, Phillipe Dayan se rend chez un autre psychologue ( Charlotte Gainsbourg) dans le cadre d’une supervision de son travail. Il raconte l’enterrement de son père et sa position de départ est qu’il n’a rien ressenti de spécial, il n’a même pas pleuré. Il dit qu’il a coupé les ponts depuis des années avec ce père.

Progressivement on comprend grâce au questionnement des deux personnages que les choses ne sont pas si simples qu’elles puissent paraitre. Qu’il y a beaucoup de colère derrière cette prétendue indifférence du fils envers le père. Et c’est encore plus intéressant que chez un quidam moyen puisque le fils en question est thérapeute. On comprend bien que tout le monde passe par une ignorance profonde des véritables relations qui se tissent entre les êtres. On comprend toutes ces histoires que l’on ne cesse de ressasser sans arrêt et qui nous maintiennent dans une fiction de l’autre comme de nous mêmes.

Il se trouve que la psychologie, notamment la psychanalyse soit en grande partie "inventée" par des juifs, ce qui ne m’étonne pas, car l’étude du Talmud et de la Tora c’est déjà en soi de la psychologie de très haut niveau. Je veux dire une certaine manière de poser la question en général. Je veux dire en sachant que la question est toujours bien plus importante que n’importe quelle réponse.

Bref à un moment donné le terme de Shéol est lâché par Charlotte Gainsbourg. C’est le lieu où vont tous les morts et en hébreu l’étymologie renvoie au mot tombe mais aussi au mot question. C’est un lieu de passage en fait. Il n’est pas définitif, une sorte de purgatoire chrétien sans doute.

Bref le père est mort, le fils et le père sont passés à coté l’un de l’autre sans se rencontrer pensent t’ils chacun. Du moins pensé encore celui qui reste plus que celui qui n’est plus.

Reste la question. La question de l’autre, à la fois terrible et merveilleuse.

Je vous conseille vraiment cette série si vous ne la connaissez pas.

du coup j’ai commencé un autre travail probablement influencé par cet épisode particulier où l’on évoque le shéol.

Deux tableaux dont j’ai travaillé un peu les fonds. Je laisse ceux commencés avant hier en suspens pour le moment. Il y a parfois des priorités émotionnels comme des priorités pour tout.

Réalisés tous les deux à l’acrylique pour le moment... à suivre.

Nb. Si un tableau vous plaît dans l’état où je vous le montre durant le processus, dites le moi vite avant que je ne le transforme parfois du tout au tout… je ne garantis pas que je vous le mettrai de côté car en ce moment j’observe une frénésie des métamorphoses… mais ça ne coûte pas grand chose d’essayer ! Je dis ça je dis rien comme il se doit.

Post-scriptum

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

technique mixte 70x70 cm

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener