convocation d’urgence.

J’ai à peine terminé d’écrire le texte précédent que j’entends un bruit au rez de chaussée. Quelqu’un essaie de rentrer dans la maison. Je passe un pantalon et descend les escaliers pour me diriger vers l’entrée. Je vois la poignée agitée frénétiquement par quelqu’un ou quelque chose à l’extérieur. Je tourne la clef tout doucement dans la serrure prêt à faire face.

Une sacrée montée d’adrénaline que je n’ai pas eu depuis un paquet de temps. Je me sens invincible prêt à assommer un Troll s’il le faut.

— C’est Jim idiot, pas la peine d’exploser tes vêtements en te transformant en Hulk mon gars. Désolé pour le dérangement en pleine nuit, mais là tu as dépassé les bornes, tu as fichu le bordel, tu es convoqué d’urgence.

Et j’ai à peine le temps de réaliser tout ça qu’une lumière éblouissante irradie la rue . Jim me tire dehors sans ménagement et je me sens attiré vers le haut, je m’envole carrément. Puis je perds connaissance.


Lorsque je reprends connaissance je découvre une vaste salle sphérique au milieu de laquelle des silhouettes que je distingue encore mal s’affairent autour de ce que j’imagine être à première vue un corps allongé sur une table d’opération.

Mon regard dérive, attiré par les parois de la salle qui sont bleutées et transparentes. Au travers de celles-ci il fait sombre et j’aperçois de minuscules points de lumière qui scintillent faiblement.

A un moment surgit soudain une énorme boule au delà des parois et je mets un instant à comprendre qu’il s’agit de la lune. Je la vois s’éloigner à grand vitesse jusqu’à ce que prenne conscience simultanément de deux choses.

Je suis dans un vaisseau spatial, et le corps allongé sur la table c’est le mien. Mais je ne suis pas dans mon corps, par un phénomène que je ne m’explique pas, j’ai réussi à m’évader de celui-ci et je me tiens là à distance en train d’ observer toute la scène.

Je n’éprouve pas de peur vraiment, juste de la curiosité au début. Mais lorsque je vois tout à coup que l’on m’enfonce dans les narines un objet métallique je me révolte. Je ne peux retenir mon exclamation

— Mais qu’est ce que vous êtes en train de me faire, arrêtez !

Mais c’est comme dans un rêve où l’on tente de courir et ou on s’aperçoit avec stupeur qu’on fait du surplace.

Personne ne semble entendre.

Je vois l’objet qui ressemble à une espèce d’aiguille ressortir de mes narines avec au bout un tout petit morceau de métal. Je me concentre pour zoomer sur celui-ci et je parviens à obtenir une vision claire tout à coup comme si je m’étais transformé en microscope.

C’est un tout petit bout de métal sur lequel j’aperçois des caractères, comme une inscription mais je n’arrive pas à déchiffrer ceux-ci.

A peine ai-je terminer mon examen que je me sens tout à coup aspiré par mon corps.

Je me retrouve désormais dans ce corps. J’entrouvre les paupières et j’aperçois nettement les êtres qui m’entourent. Ils sont vêtus d’un uniforme sombre avec un sigle clair sur le coté gauche de la poitrine.

— Tout va bien me dit une voix d’homme en français avec un léger accent.

— Il s’est réveillé, il ne faut plus tarder nous avons déjà un bon quart d’heure de retard dit une autre voix qui soudain m’est familière.

Des yeux je cherche son propriétaire et j’aperçois Salvador, moustaches au beau fixe. Puis son image si je peux dire s’évanouit pour laisser la place à un personnage étrange, un être avec une tête plus grosse que le corps qui parait malingre. Je ne peux détacher mon regard du sien, un regard d’un noir profond et légèrement humide.

— La reine désire te parler en toute urgence me dit-il. Mais ses lèvres ne bougent pas. D’ailleurs il possède une bouche sans lèvre. Il échange avec moi par télépathie.

Au moment où je finis de traiter l’information je sens une secousse qui provient je l’imagine du vaisseau tout entier. Il s’est mis à accélérer et il m’emporte à une vitesse supraluminique vers l’inconnu.

Post-scriptum

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Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener