Création, croyance et morale.
huile sur carton format 30x30 cm
Peut-être en va t’il de la peinture comme de toutes les grandes choses comme disait Nietzche, "celles-ci périssent par elles-mêmes par un acte d’auto destruction."
Mais je crois que c’est en raison d’une vision individualiste qui s’offusque soudain de s’être bernée elle-même.
Enfant nous créons comme nous respirons, nous ne nous posons pas vraiment de question à propos du pourquoi et du comment. La vigueur d’un rouge, nous la suivons sans y penser là où celui-ci veut bien nous emporter.
C’est ensuite que les choses commencent à se gâter. Lorsque nous disons j’ai peint une belle chose, regarde donc. Lorsque nous finissons par croire que la peinture vient du je, de la cervelle, lorsque nous répudions les muses en les transformant en de simples contes à dormir debout. On se croit maître de quelque chose, on s’enivre d’un tel pouvoir et évidemment comme on veut asseoir cette autorité, l’étendre, on finit par lui adjoindre une morale.
Moi je sais bien faire alors que les autres pas vraiment. Moi seul comprend quelque chose à tout ce bordel et je vais vous fournir des règles, des lois, afin de mieux vous orienter dans la confusion tout en vous mettant évidemment le grappin dessus.
C’est l’être humain de base. Ce besoin atavique de conquête, de pouvoir, de profit, cette pensée unique autour de laquelle tant de choses tournent encore de nos jours.
Qu’un pays entier soit ravagé par de tels objectifs encore parait hallucinant. Mais si surnaturel cela soit-il en même temps que monstrueux, je crois que cela nous apprend encore quelque chose. Surtout suite à cet autre événement extraordinaire que représente le Covid.
Cela indique une résistance et en même temps une agonie. Ce sont des sursauts d’agonie.
Un monde s’évanouit laissant place à un autre.
Quelque chose aura été poussé à l’extrême de sa propre absurdité. Ces notions de pouvoir et de profit qui agitent encore plus ou moins les peuples alors que nous pressentons bien que la vie ne veut pas cela vraiment. Que le but de la vie n’est pas la conquête mais la créativité et l’échange d’informations. Et que l’argent, l’exploitation d’autrui ne sont pas nécessaires à cela.
Que cette habitude de laisser nos existences gouvernées par une poignée d’hommes ou de femmes plus intelligents, plus cultivés, plus riches, plus ceci ou cela n’a aucun fondement véritable.
L’art, et la peinture notamment n’échappent pas à la règle nietzschéenne dans ce cadre égoïste du monde bordé par le ressentiment, l’appétit de gloire et de richesses, le désir d’avoir un ascendant quelconque sur autrui.
Quand l’émotion se transforme en matière à challenge, quand elle ne sert plus qu’une volonté de performance, ou bien encore de s’élever artificiellement au dessus de la concurrence, par une morale d’entreprise qui consiste à trouver des trucs des astuces pour placer un produit, cela signifie aussi qu’un changement important est en train d’arriver, que toutes ces choses ne sont pas autre chose que des sursauts d’agonie également.
Un art se meurt vive l’art.
Certainement le monde nouveau est déjà là, et je veux être optimiste car je vois bien qu’il existe malgré tout en moi une conscience qui me dépasse. Malgré tout ce que j’ai pu penser, imaginer de bien et mal, tout cela n’a absolument rien à voir avec cette conscience qui ne se meut que dans le but d’étendre son amour. Je dis "amour" mais je pourrais aussi parler de clarté comme de justesse. Dans le fond à ce propos il n’est pas besoin d’avoir beaucoup de vocabulaire.
Il suffit de faire confiance à la source, d’affronter la peur en tant qu’illusion nécessaire à la compréhension encore pour un moment. Elle disparaitra d’elle-même lorsque nous n’en n’aurons plus besoin.
Car nous avons besoin de la peur pour comprendre ce qu’est le courage. Comme nous avons besoin du mensonge pour comprendre la justesse. Ce que nous faisons ensuite de toutes ces choses apprises parfois douloureusement est encore un étape, un point de bascule qui crée soit une morale soit un avenir et en même temps un passé.
Mais c’est par ce chemin que nous pouvons déplacer parfois d’un iota un univers tout entier, le métamorphoser.
Il suffit de très peu, comme par exemple d’oublier ne serait-ce qu’une micro seconde la notion d’impossible. Pour cela je crois que la notion de tourbillon peut nous guider. Etre attentif aux tourbillons, car c’est par ceux-ci que voyage l’information.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}