Cycles

Les anciens avaient compris l’importance des cycles. Cela leur avait sauté aux yeux. Cependant qu’ils n’en comprenaient l’origine qu’en l’attribuant à une cause divine. Cycles des saisons, cycles astronomiques ou astrologiques, tout est cyclique et si on ne s’en rend pas compte toujours c’est qu’il nous manque souvent à la fois le recul comme la mémoire des événements. Il nous manque de plus en plus la mémoire, et la disparition de l’Histoire, consciemment voulue ou pas.

Car un peuple qui oublie sa propre histoire est voué à l’extinction. Ce n’est plus un peuple, c’est une bande d’individus plus ou moins bien organisée dont l’unique but est la survie.

Un peuple qui sort de son histoire est prêt à se vouer à tout pour tenter de pénétrer dans une nouvelle histoire, celle qu’on lui fait miroiter en brandissant tous les ingrédients de la division, de la séparation pour lui indiquer une différence, artificielle évidemment.

Que penser alors désormais de la mondialisation qui n’est qu’une façon de plus de gouverner l’humanité en gommant toute différence identitaire peu à peu pour faire de chaque habitant de la planète un simple consommateur et déjà presque uniquement un numéro ? Que penser du groupe de Davos qui prend des décisions pour l’humanité et qui ne servent que le profit, les intérêts d’une poignée de vassaux qui ne se cachent plus d’être inféodée au Pire ?

L’histoire peut s’oublier mais non l’attention aux cycles. Surtout lorsqu’il s’agit des cycles menant à la violence, à l’asservissement et à l’anéantissement. L’intelligence malsaine qui se tient derrière ces recommencements n’a pas d’imagination vraiment. Elle ne fait que répéter des boucles à la façon d’un programme informatique.

De là à songer que nous sommes dans une sorte de simulation, une matrice artificielle, ce n’est pas si idiot que ça peut en avoir l’air. Même si la raison, le bon sens s’y opposent généralement. Mais peut-être que cette raison, ce fameux bon sens sont ils encore des fictions crées de toutes pièces et dont la fin est de nous dissimuler l’évidence.

Car si nous osons effectuer un pas seulement en dehors de la raison et du bon sens nous nous retrouvons alors confrontés aussitôt à l’effroyable comme au merveilleux. Nous voici face à face avec des forces qui nous dépassent et dont nous sommes incapables de saisir les intentions, les buts.

Cependant les cycles sont là pour nous aider à nous repérer dans la confusion et nous avons, en même temps que nous les observons, le réflexe génétique, la nécessité ou le devoir, dirais-je, de les noter comme de les faire remarquer à ceux qui nous entourent et ne les voient pas, aveuglés par la Soi-disant modernité, le progrès, etc.

Donc à période régulière des forces qui nous dépassent s’affrontent ici bas et font de chacun de nous des pions sur la terre qui devient pour la circonstance leur échiquier. Que nous nous accrochions à la raison ou à l’imaginaire, nous ne pouvons y échapper.

Quelque soit le camp que nous choisissons cela n’a pas non plus d’importance, je veux dire que ça n’interrompt pas le cycle, chacun remplira un rôle qui semble attribué depuis toujours et dont il n’a pas conscience dans le détail.

Comment résister alors à l’inéluctable ? C’est cette question essentielle que la fréquentation des œuvres d’art peut faire naître en chacun de nous. Que ce soit la peinture, la sculpture, la poésie, tous les arts ne ramènent qu’à cette interrogation, qui prend la figure d’une résistance inédite. Une résistance qui s’adapte et se transforme pour tenter de s’extraire du cycle justement en pointant une unité, une spécificité de chacun des êtres humains uniques que nous sommes.

Pour nous rappeler à une Histoire au delà des histoires, au delà des fictions qui ne cessent de créer les mensonges de toutes ces histoires.

Post-scriptum

haut

Pour continuer

import

Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

import

technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

technique mixte 70x70 cm

import

La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener