double bind

Accueil Actionnaires BNP Paribas rappelle que son exposition aux clients du secteur de l’énergie représentait, fin 2021, moins de 4 % de l’intégralité de ses crédits à l’économie. (Pascal SITTLER/REA)

la relation client en général, et en particulier dans le domaine bancaire est un poème. Une chanson comme

je t’aime moi non plus.

Avant on appelait ça du foutage de gueule, ou encore de l’hypocrisie, mais aujourd’hui on doit utiliser des mots modernes, sinon qui va comprendre ?

la double contrainte ou en anglais double bind c’est, pour résumer, quand ta maman, ton papa, ton patron, ton président, ta banquière te dit je t’aime en te flanquant aussitôt une tarte dans la gueule.

ça peut détruire facilement un être humain ou au mieux le rendre schizophrène. Enfin comme ce phénomène est devenu une sorte de modèle societal, tellement banal, on ne le voit même plus. Les politiciens sont des as du double bind, et encore plus les politiciens issus du monde bancaire n’est-ce pas.

en résumé tu peux être appelé en début de semaine par ta conseillère de la Bnp par exemple. Elle est gentille au téléphone, elle dit qu’elle voit comment tu galères, et elle ajoute nous ne pouvons pas laisser nos clients s’enfoncer dans les difficultés, on veut les aider... et toc elle te propose un prêt.

Tu crois rêver mais tu as tout de même un doute. Tu en parles à ton épouse qui ,elle, n’a aucun doute

elle dit surtout pas, pas de prêt !

Tu es mi figue mi raisin car ce prêt aurait permis de respirer un peu, mais bon. Tu décides que ce sera non et on continuera comme avant à se faire des virements mutuels d’un compte l’autre comme on le fait depuis toujours.

le lendemain, tu reçois un coup de téléphone d’une femme que tu ne connais pas, mais qui se présente comme conseillère Bnp elle aussi. Mais tout autre ton. elle dit cette dame : touche plus à ta carte bancaire sinon gare à ta gueule de pauvre con et si tu couvres pas ton découvert derechef je t’écrabouille la tronche avec mes talons aiguille ( elle ne m’a pas dit les choses exactement comme ça mais j’avoue que j’ai traduis comme j’ai compris )

je t’aime moi non plus

du coup hop on se refait le virement dans l’autre sens avec mon épouse pour bien enfoncer le clou, genre voilà voilà le découvert est comblé, et la bécane qui crache des alertes va se calmer. Car je soupçonne que plus rien n’est humain à la Bnp comme dans pas mal d’autres banques, voire institutions. Ce doit n’être plus que des machines qui commandent. Elles déclenchent des alertes, et ensuite deux pauvres humains se téléphonent. L’un dit je t’aime moi non plus, et l’autre prend ça dans la gueule. Le tour de force des machines c’est qu’elles ont rendu pas mal d’humains comme des machines. C’est un prêté pour un rendu pour user de la terminologie adéquate.

mais la pilule est dure à avaler. J’ai calculé que ça doit faire plus de trente ans que je suis client de la bnp... j’ai toujours été à découvert, toute ma vie, chaque mois et on a toujours comblé ceux-ci. Ou parfois avec un peu de retard mais jamais on ne nous a fait grâce des frais, des agios, là-dessus rien à dire, c’est le deal... les pauvres paient beaucoup plus que les riches, peut-être même que sans pauvres les banques feraient carrément faillite.

en tous cas si je calcule tous les frais bancaires payés en trente ans... non mieux ne vaut pas y penser

bref cet aller-retour aura crée une émotion très intense ah oui, elle m’aura d’un coup submergé

j’ai du rester deux jours à terre et puis me suis relevé. L’important c’est surtout de se relever.

Il y a des années je n’aurais jamais pu dire ce genre de chose de vive voix ni même me l’écrire. J’aurais eu bien trop honte. Honte d’être pauvre. Mais aujourd’hui les choses ont beaucoup changées. C’est aussi dû au fait de toujours se relever je présume. Il faut imaginer que je suis chanceux. D’autres probablement ne s’en relèvent pas, ne s’en relèvent jamais.

D’ailleurs, changer de banque est aussi une option, en découvrant plusieurs articles sur internet je découvre que la mienne est l’une des plus polluantes de la planète. Quand même me dis-je avec tout ce pognon qu’ils ont gagné sur mon dos ils auraient au moins pu faire un effort ... mais non.

Finalement comme rien ne se perd tout se transforme et que le karma existe ils n’ont pas volé de se faire flanquer en demeure par OxfamLes Amis de la Terre et Notre Affaire à Tous trois ONG qui ont trouvé que la banque de paris était une très mauvaise élève, en matière d’environnement.

Je cite : « le premier financeur européen et 5e mondial du développement des énergies fossiles, avec 55 milliards de dollars de financements accordés entre 2016 et 2021 » à de nouveaux futurs forages pétro-gaziers dans le monde. Les trois ONG considèrent que la banque a « le doigt posé sur le détonateur de ces bombes climatiques » et que ses financements constituent un non-respect, pouvant être sanctionné, de son « devoir de vigilance ». d’après cet article de Ouest France

Manque de vigilance.. bah voilà pareil que moi, en matière de finances tiens. C’est toi qui le dit pis c’est toi qui y est.

La photo est drôle. La banque d’un monde qui ne change pas j’aurais dit, le monde de la finance en tous cas. Par contre tout autour il commence à y avoir pas mal de remous...

Post-scriptum

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Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener