Ivresse

j’ai cru dans l’esprit j’ai cru dans la chair,

oh tout ce chemin pour pénétrer dans l’ivresse

Pour se défaire de tant de liens

avec n’importe quel vin.

Certains me disaient quelle piquette

d’autres quel nectar.

Leurs avis n’ont rien changé à mon ivresse,

Il me suffit désormais de me souvenir

de la moindre goutte du jus de grenade et de raisin

pour m’en aller

vers le soleil et la lune conjoints.

Et traverser les nuées comme les gouffres

plonger dans la nuit me sécher au soleil

pour qu’au travers l’ivresse

l’âme soit en liesse

Ah ces doux souvenirs

que furent, malgré moi,

la prunelle et le jasmin.

Et aujourd’hui que ma coupe est vide

et que mémoire aussi s’en va

D’un pas chancelant, en titubant

Pauvre servante,

Il ne me reste que le son du glas

qui sonne à l’unisson de mon cœur

dans ce grand vide

simultanés ici sont

la vitesse et l’ indolence

A l’unisson les bruit et les silences

Ma coupe est renversée

Le vin en a coulé mille fois

on m’a traité de tous les noms

mais je tiens bon

car je le sais maintenant

je le sens

Au delà de toutes les ivresses

il y a toi.

Il y a nous.

Post-scriptum

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener