Le bon moment pour dessiner, pour peindre
jouer du piano sur un tapis volant d’accord, mais tout cela est cousu de fil blanc !
Y a t’il un moment meilleur qu’un autre pour dessiner ou peindre ? C’est que nous croyons en nous inventant de nombreuses raisons pour repousser ce fameux moment. Ce ne sont d’ailleurs pas tant des raisons que des excuses.
—Excusez-moi mais en ce moment, ce n’est pas le moment.
Quelles sont les excuses habituelles ? Essayons de les lister pour y voir un peu plus clair.
- Je ne suis pas assez doué ou expérimenté, donc il faut que je suive des cours, que j’aille voir des tutos sur internet.
- Je n’ai vraiment pas le temps de le faire parce que je dois faire tout un tas d’autres choses en priorité.
- C’est un hobby, je ferai cela lorsque je serai à la retraite.
- A chaque fois que j’ai dessiné ou peint quelque chose j’ai toujours été anéanti par le résultat, c’est nul à chier.
- Je ne possède pas le bon matériel.
- Je n’ai pas suffisamment de place et si je m’y mets je devrai tout ranger pour utiliser la table du salon, de la cuisine, le bureau etc.
- Je ne sais pas quoi dessiner ou peindre.
- D’autres sont doués, ils ont vraiment du talent ce qui est n’est pas mon cas, je préfère renoncer.
Je pourrais continuer cette liste sur des pages et des pages car les excuses que l’on s’invente sont innombrables. Et c’est assez paradoxal d’ailleurs de voir un tel développement de créativité surgir lorsqu’il s’agit d’être négatif, de prendre ce prétexte du bon moment que l’on ne trouve jamais bien sur.
On préfère ainsi rester dans une sorte de fantasme. Un jour peut-être... C’est ce que se disent les joueurs de loto, et les gratteurs de black Jack. Sauf qu’eux passent tout de même à l’action chaque semaine au moins une fois pour nourrir leur espoir.
Je pourrais décortiquer chacune de ces excuses pour vous montrer qu’elles ne tiennent pas debout et que la véritable raison de cela n’est probablement aucune de ces raisons.
La véritable raison est de ne pas être ok avec son désir dans le moment présent.
J’ai envie de dessiner mais je me frustre parce que je connais mieux le renoncement que l’acceptation, je connais mieux l’échec que la réussite.
Je suis exactement semblable à vous. Je me donne sans arrêt tout un tas d’excuses pour ne pas dessiner ou peindre. Mais je sais pertinemment que ce ne sont que des excuses, je ne peux pas me le cacher.
Sans oublier la culpabilité qui me talonne car c’est mon métier de dessiner et peindre, si je ne le fais pas je ne peux pas payer les factures tout simplement. Encore que j’exagère, puisque je donne des cours je peux aussi trouver cette excuse de ne pas en avoir besoin, me dire que je sais dessiner et peindre, et que j’attends d’avoir une bonne idée pour m’y mettre.
A chaque fois que j’ai pensé ce genre de chose je me suis retrouvé totalement déprimé très peu de temps ensuite.
Donc non la bonne méthode ne consiste pas à repousser le fameux moment de s’y mettre. La bonne méthode découle d’une prise de conscience concernant l’organisation de son temps.
On ne peut pas dessiner ou peindre toute une journée, je veux dire en obtenant un bon résultat.
La vérité c’est qu’il suffit d’une ou deux heures par jour pour parvenir à un résultat et s’arrêter suffisamment à temps pour conserver le désir d’y revenir les jours suivants.
Imaginez que vous rencontriez quelqu’un qui vous plait, avec qui vous éprouvez le besoin d’échanger, de partager. Imaginez que vous ne lui lâchiez pas les basquettes de toute une journée... moi personnellement je trouverais cela fatiguant. Je ne dis pas que je ne l’ai pas vécu, bien sur que oui je l’ai vécu, j’ai vécu ce genre d’illusion amoureuse. Mais tout bien pesé j’ai trouvé que c’était épuisant, et surtout parfaitement inutile. C’est une dérive de la consommation je crois bien que de vouloir épuiser les gens ainsi en leur disant le plus de choses possibles en un court laps de temps. En monopolisant leur temps. Ont-ils ou elles envie de réitérer l’expérience par la suite ? à voir. Sauf si l’amour rend aveugle, là vous ne serez bien sur pas en mesure de voir quoique ce soit, vous ne pourrez que découvrir votre besoin de dépendance, votre facette de client ou de consommateur en un mot : de micheton.
Savoir quand commencer et savoir quand s’arrêter, voici une des clefs les plus importantes pour pouvoir durer sur le long terme que ce soit en dessin, peinture ou dans la simple vie de tous les jours.
Une fois que vous avez décidé de ces limites le bon moment est une blague.
Vous n’avez plus qu’à décider du créneau horaire pour vous lancer dans l’aventure, quelque soit ce créneau, il suffira ensuite de vous y tenir comme une moule accrochée à son rocher. Même si durant ce laps de temps vous ne faites pratiquement rien, même si le papier ou la toile reste blanche, restez devant, soyez imperturbable tout au long de la durée que vous avez choisie.
Peut-être qu’au début vous devriez être raisonnable, prudent, et ne vous accorder qu’une demi heure chaque jour, voir même une ou deux fois par semaine. Mais faites le, ne réfléchissez plus une fois le créneau inscrit sur votre agenda, arrêtez de vous trouver des raisons, des excuses pour vous absenter de cet instant là cet instant que vous aurez décidé.
Et vous verrez comme c’est magique. Au bout d’un mois à peine vous aurez enfin trouvé votre "bon moment" vous m’en direz des nouvelles, non ne me remerciez pas, j’accepte les cb et les chèques cependant.
J’entends déjà les objections.
C’est quoi ce discours ? l’art ce n’est pas ça, c’est faire ce que l’on veut quand on veut, c’est ça la liberté etc etc
Et bien non la liberté ce n’est pas cela je suis au regret. Mais la liberté dont vous parlez ressemble comme deux gouttes d’eau à ce bon moment que vous cherchez je peux vous le garantir, j’ai l’âge, j’ai l’expérience, j’ai le capital de bêtises dites et faites.
La véritable liberté comme le meilleur moment c’est lorsque vous aurez posé un cadre, quelques contraintes et que vous vous y tiendrez . C’est à ce moment que la créativité se réveillera qu’elle déroulera sous vos fesses un tapis volant et que vous pouvez vous envoler vraiment.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}