Le livre et la ville
plan ancien de Venise
mise en page du Talmud de Babylone
C’est à Venise en 1523 que le livre fut édité pour la première fois par un homme nommé Daniel Bomberg un non juif né à Anvers , un hollandais qui s’installa dans la ville Et cet homme était si éperdument amoureux de celle-ci qu’il choisit de mettre en forme l’ouvrage à la façon dont avait été ordonnée la Sérénissime. Toute une architecture de campos, de places de tailles diverses et de canaux. Coïncidence interessante car ce livre fut crée à dessein de suppléer la perte pour le peuple juif du cœur de sa religion-le Temple- et du lieu dans lequel il se dressait Jérusalem. Les deux eurent pu être sauvés lorsque le rabbin Yohanan Ben Zakkaï - paix à son âme - rencontra le général romain qui assiégeait alors la ville ( en 70 après JC) . La légende raconte qu’il fut le tout premier à le considérer tel un empereur et qu’en vertu du fait qu’il le fut véritablement quelques instants à peine plus tard, l’envahisseur lui offrit d’effectuer un vœu. La logique aurait voulu que le rabbin implore le nouvel empereur d’épargner le temple et la ville mais contre toute attente il formula un autre vœu. la création d’une école chargée de perpétrer l’enseignement de la Torah à Yabné. Et ainsi la continuité de l’exercice du Talmud qui n’est que le commentaire de cet enseignement oral. Ainsi plus que Temple et ville c’est cet étrange choix qui maintint l’unité d’Israël et dont il convient de comprendre la nature, l’essence spirituelle. On pourrait même dire à l’appui de cette simple observation que la littérature vaut mieux qu’une ville fut-elle Jérusalem. Aussi la littérature engendre t’elle sa continuité jusqu’à des siècles encore plus tard pour ressurgir soudain sous la forme d’une autre ville- et quelle ville- Venise et sous le titre de *Talmud de Babylone*. Une compilation de l’ensemble des commentaires effectués par les maîtres de chaque génération depuis l’origine de la Torah- reçue par Moise en personne des mains de Dieu. Quel est donc ce livre, mais rien qu’un jeu qui se joue au minimum à deux personnes et dont la règle est d’étudier et de commenter tout verset de la Torah de façon contradictoire autant que possible afin de mieux appréhender ainsi la réconciliation des opposés bien sûr. A l’origine l’intention de Bomberg était d’introduire les réponses aux objections des rabbins contre le christianisme rédigées par son ami juif Félix di Prato, mais ces notes furent perdues et ce dernier renonça à les réécrire. Bomberg investit la totalité de sa fortune -conséquente- dans la publication d’ouvrages religieux notamment juifs, Il mourut pauvre mais en ayant acquis la considération de tout le monde savant d’Europe dont faisait partie François Rabelais si ceci peut t’ aider à t’ expliquer cela.
NB il existe un roman historique " La colline aux corbeaux" publié par Heliane Bernard et Christian-Alexandre Faure, en 2018, et dont le héros, jeune apprenti typographe est venu à Venise pour s’initier à l’hébreu classique et parfaire sa formation d’imprimeur. Un peu inquiet de le trouver puis de le lire car les romans historiques sont toujours plus ou moins décevants désormais. Mais si c’est pour approfondir quelques infos ou les recouper peut-être que ca vaut la peine de produire cet effort.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}