menues choses à régler avant de partir

Pour partir le coeur léger. Pour en finir avec le regret. Pour laisser propre, si possible, derrière soi. A l’ impossible nul n’est tenu. Ceux qui n’ont rien compris, on ne leur en voudra pas. On ne s’est pas compris soi-même. Il n’y a peut-être rien à comprendre. La tête ailleurs, tête de cochon ou tête de lard, l’entêtement et l’endettement, l’abus de croyance, les excès de crédits comme de méfiance, tous les excès pour mesurer la dose exacte, sans oublier l’obsession du manque. Le manque d’entrain, le manque de rigueur, le manque à gagner, les occasions manquées, celles surtout de la boucler, la bouche en cœur, le manque de souplesse, de fermeté, le manque d’appétit, le manque de retenue, les heures de colle, les idées noires, les nuits blanches, les petits matins blêmes, les difficultés persistantes, le manque d’argent, le manque de temps, le manque de confiance, le manque d’humilité, le manque d’imagination, le manque de repartie, le manque d’ argument, le moule à manque, le manquement à la règle, les réussites et les défaites, les petites combines à deux balles, le plomb dans la cervelle, les mensonges, les omissions, les péchés, les bonnes poires, la queue de cerise dérobée, la pomme croquée, la banane épluchée, les pépins du raisin, l’absurdité des raisons, le ver dans la prune, la ficelle du poulet rôti, la peau des andouilles, la peau du lapin, la papatte du chien, la langue pendante, les pieds sur les deux freins, le pied sur le champignon, toujours le sempiternel refrain, le geste auguste du semeur, le bras d’honneur, le noeud gordien, le foin pour lequel on fait l’âne, le couteau trouvé par la poule, le bonheur des imbeciles, la béatitude des serins, la mélancolie des génies, la messe de minuit, Pâques au tison, un été pourri, une fleur au fusil, le manque de ténacité, l’excès de désinvolture, la cuillerée pour maman, la bouchée pour papa, le yin et le yang, les herbes aromatiques, le goût perdu, le goût retrouvé la longue cohorte des dégoûts, le soupçon de sel, le scrupule en la matière, la tête à Toto, le ventre de Paris, l’araignée au plafond, le lupin des prés, les allers et les retours, les dimanches qui n’en finissent pas, le tour de France. le petit vélo, l’éternel perdant, le second permanent, les virements bancaires, le chèque en bois, les montagnes de toc, les lundis sous la pluie, la montre plaquée, la gourmette qui brille trop, les orifices bouchés, les plaies qui suintent, la musique de supermarché, les caddies qui bouchonnent, la caissière aux lèvres gercées, le patron beat, le coup du père François, celui de Trafalgar, les 400 coups, celui de Jarnac, la botte de Nevers, le lasso de Buffalo Bill, l’herbe de bison dans la bouteille, la vodka trop chaude, le canon trempé dans une barrique de flotte, pour tuer plus et plus vite, le lieu où les Satrapes s’attrapérent, le bras perdu à la victoire de Samothrace, les bras qui tombent vu l’ampleur des dégâts, les maudits trous dans le gruyère, la dent cassée sur une porte claquée, la Fanny des boules, la glace qui fond sur le cornet puis sur les doigts, le temps qui se brouille, la mémoire qui fait défaut, la paille dans la main, la poussière dans l’œil, les poches crevées, la fausse monnaie, le retour à l’envoyeur, le chien de ma chienne, le taureau pris par les cornes, la corrida de Noël, le m’as-tu-vu du samedi soir, le fond du verre, la bouteille à moitié vide, le fond de veau, l’acidité des prunelles, la grenouille qui veut se faire aussi grosse qu’un bœuf, le grenier où elle sèche, la cave où il fait noir, la mère a quatre bras du puit, la chouette crucifiée sur la porte, l’oiseau frappé en plein vol, la dérive des incontinents, le rapprochement des faits, la preuve par neuf, la baignoire qui fuit, le robinet qui coule, le printemps qui revient, les femmes prises pour des truies par des veaux, les vessies prises pour des lanternes, le meunier qui dort, le crocodile qui veille au grain, l’hallali les jours de solde, la course à l’échalote, le pluriel des attentes interminables, le singulier de la foule, l’étrangeté des évidences, la frappe jetée par l’ alignement, la propriété c’est le vol, la bêtise la mieux partagée, la raison du plus fort, les yeux qui s,injectent de sang, le carton rouge donné par l’arbitre, la joie simple des gueux, le bon sens des repus, l’affiche rouge, le pull over rouge, le petit livre rouge, les betteraves rouges, l’arrogance des minables, le parfum de l’entourloupe, le monologue incessant, la barre au t, le point sur le i, la cuisson exagérée des carottes, le point à la ligne.
Post-scriptum
hautPour continuer
import
Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
import
technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
import
La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}