Pour qui t’écris ?
A partir du moment où tu publies ça signifie que tu écris pour quelqu’un, tu veux être lu. C’est ça le but non ?
—Blanchon, réveille toi je te parle !
— Hein ? Quoi ? Qui vient me déranger ? Z’êtes qui vous ?
— Je m’y attendais, tu fais encore semblant de ne pas avoir bien entendu, tu esquives… c’est ça ?
— non mais déjà on ne se connaît pas, je vous demanderais d’utiliser le vouvoiement, d’être un minimum respectueux, c’est pas la foire d’empoigne, ni une bauge à gorets ma tête ! Soyez poli merde !
—Mais bougre de crétin c’est moi, tu ne me reconnais pas ou tu fais encore le mariole ?
— Mossieur, , je vois que vous persistez dans l’erreur… vous ne tirerez rien de bon de moi de cette façon, moi qui vous le dis…Allez au diable
— Mais je suis toi ! Réveille toi andouille !
— Qui moi ? Vous dites n’importe quoi vraiment car il n’y a que moi qui suis moi !
Bon déjà le simple fait de se poser une question à soi-même n’est peut-être pas la meilleure solution, c’est évident, surtout si on ne s’entend pas.
Peut-être que cette question on ne devrait pas se la poser à soi-même , vu le résultat.
Sinon ça risque de devenir un monologue absurde.
— Mais tu aimes l’absurde, tu me le dis tout le temps, pourquoi ne pas en profiter ? Te déroberais-tu ? Fuirais-tu ? Te carapaterais-tu lâchement ?
— Vous ne comprenez rien à rien, laissez moi tranquille ! Partez ! Sortez de ma tête !
— Et pourquoi ce serait moi qui m’en irais ? J’ai tout autant le droit d’être là que toi, puisque j’y suis depuis le début ! De plus, j’ai souvent l’impression que tu n’écris que pour moi, ça me correspond tellement certains jours que je jurerais l’avoir écris moi-même.
—Arrêtez ça immédiatement , vous n’obtiendrez rien de moi par la flatterie, je connais la musique !
— Oui, bien sûr, mais regarde un peu dans quel état ça te met cette question, juste ça… on dirait que tu es en colère encore une fois. À chaque fois que tu ne sais pas quoi répondre c’est la même chose, tu te braques, te referme comme une huître, es tu bien conscient de ces choses ?
— Absolument désolé, mais je ne sais pas faire autrement avec les emmerdeurs, pardonnez moi du peu …
— Hum, je vois, et dans 5 minutes tu ne diras plus rien tu t’enfermeras à nouveau dans ton mutisme et il n’y aura plus rien à tirer de toi. Je te connais par coeur tu sais.
—… !
— Pas de problème, tu peux rester muet, ça ne me gêne pas. Je sais aussi que tu prendras le temps de réfléchir à ma question quand tu croiras que je suis parti, quand tu t’imagineras seul et tranquille. Et qu’à ce moment là tu ne te feras aucun cadeau. Tu répondras tout seul à ma question comme si c’était toi qui te l’étais posée.
Pourtant si tu me permets de te dire encore une chose simple, personne d’autre que moi ne pourra jamais satisfaire à ta demande d’amour, parce que tu écris probablement que dans ce but uniquement, si tu parviens à éluder tous les prétextes fumeux qui te permettent de te dissimuler cette évidence à toi même, en revanche moi, tu ne pourras jamais me berner.
—…
— oui, je t’entends déjà ruminer sur l’amour, cette chose dégoûtante comme tu dis souvent, cet amour des autres qui n’est jamais trop bien pour toi, ou l’inverse en tous cas qui ne répond jamais à tes attentes, dont tu ne cesses jamais de te plaindre à toi même parce que ça te parait si ridicule de l’exprimer tout haut n’est-ce pas…cet amour que tu refuses d’emblée systématiquement désormais parce que tu t’es persuadé qu’il n’est pas l’Amour. Tout simplement parce que tu défies le miracle encore à ton âge, et que lorsque par miracle justement il surgit dans ta vie, tu le repousses toujours comme si tu voulais qu’il reste dans l’impossible, que sans cet impossibilité motrice tu ne saurais être qui tu es vraiment.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}