Revenons à nos pinceaux

Fleurs travail d’élève

Si l’au-delà est strictement pareil à l’ici, alors il faut peaufiner l’ici, en attendant d’être au-delà.

Je me suis dit que je recommençais encore et toujours les mêmes erreurs en écrivant tout azimut, en publiant comme un dératé tout et n’importe quoi. Comme s’il ne s’était strictement rien passé, et que je ne tirais aucune leçon de ma décision subite d’arrêter ce blog et de mon passage à l’acte qui s’étend sur une petite dizaine de jours à peine.

Tentons donc de canaliser un peu plus les choses. Ne fatiguons pas la lectrice, le lecteur...

Cantonnons nous à la peinture. Du moins autant qu’il sera humainement possible de s’y atteler.

Donc, nous avons fini de peindre des nuages et nous sommes attelés aux fleurs. C’est ce que je voulais dire surtout et puis j’ai oublié, j’ai dérivé, j’ai erré comme d’habitude.

Les fleurs, il faut voir la tête de mes élèves... ça ne les emballe pas spécialement et ça se voit, ils ont peine à le dissimuler.

Pourquoi les fleurs d’ailleurs ? A cause de la délicatesse qui sera une marche supplémentaire à gravir pour continuer vers une idée de l’érotisme en peinture comme je l’avais proposé il y a de cela quelques semaines.

Les nuages c’était la notion de légèreté, nous avons vu à quel point l’interaction du ciel et des nuages était importante dans le rapport des valeurs qu’on y installe. C’est un peu la même chose avec les fleurs, c’est d’ailleurs la même chose toujours entre le sujet et le fond.

—Dessinez-moi d’abord une fleur toute simple, revenez à vos 5 ans et ne vous censurez pas !

—...?

— Non Madeleine, tu n’as pas 5 ans lorsque tu dessines cette fleur, tu dois être âgée entre 10 et 15 ans, revois ta copie je te prie.

— Super Simone, là je vois que c’est toi à 5 ans et si tu le permets je vais montrer ce que tu as fait à tout le monde. Regardez la fleur de Simone, c’est une vraie fleur d’enfant de 5 ans, une fleur minuscule dans un petit coin de la grande feuille. Alors que toi Madeleine la tienne occupe tout l’espace de la feuille, et que ton dessin est déjà très structuré. Rappelez-vous : on se fiche que ça soit beau et bien fait ce n’est pas ce qui nous intéresse dans cette première peinture . Il faut juste que ça soit "juste" pour vous.

fleur travail d’élève

— Mais moi à mon âge j’ai oublié mes 5 ans me dit Madeleine.

— Ah bon ? Tu crois ça vraiment ? tu ne te souviens de rien ? Rappelle toi l’odeur de la classe, celle de l’encre violette, l’écorce des platanes dans la cour, les moment d’averse où tout le monde se réfugie sous le préau et l’odeur de chien mouillé, rappelle-toi aussi du gout du pain frais, et celui des Roudoudous.

— Ah oui je me souviens aussi des doryphores dans les patates, et aussi le poids d’une cerise dans la main, de celle qu’on chipe chez les voisins ajoute Simone, qui a l’air véritablement emballée.

— On n’oublie pas son enfance Madeleine, même quand celle-ci s’est bien passée. Allez un petit effort de laisser-aller enfantin, essaie tu verras bien !

Le second exercice sera de réaliser une fleur en noir et blanc avec seulement trois valeurs de gris.

Le dernier exercice sera de tirer partie des deux autres peintures pour réaliser un tableau abstrait.

Et pour corser le tout car je dois partir vraiment pile poil à l’heure aujourd’hui je vous donne une contrainte supplémentaire : le temps, on va dire 10 minutes pour la fleur naïve, 25 minutes pour le noir et blanc et il restera donc environ 20 minutes aussi pour l’abstraction. Ensuite comme d’habitude on aligne tout et on commente.

A vos pinceaux, partez !

Fleur travail d’élève

Post-scriptum

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Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

technique mixte 70x70 cm

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener