Huile sur toile détail 2021

C’est aux petites heures de la nuit, proches du matin, que j’entrevois des splendeurs , des effrois.

J’entrevois, mais elles s’échappent, ils et elles se confondent l’une l’autre et m’obligent, par de drôles de suggestions, à ne rien retenir pour espérer une chance de les revoir.

Je respire seulement, remède incontournable de mes petits matins blancs.

Je ne suis plus que l’air qui va et vient depuis la plèvre au fond du ventre, en passant par le poumon.

Car c’est l’astuce, la martingale pas mal trouvée, que celle de m’évanouir ainsi à tout bout de champs pour repousser les horizons.

Puis le lever du corps, les quelques pas vers l’amertume du café noir, le renoncement au pain beurré, au goût perdu du pain sous l’épaisse couché de confiture.

Comme en aveugle enfin j’ouvre la porte de l’atelier , prend une nouvelle toile et peins tout ce qui m’échappe tout ce que je ne peux pas voir.

Tout ce que je ne veux pas voir.