White hat, black hat

A l’époque où j’installais linux Red Hat sur ma bécane d’occase dans les années 90 je ne savais rien du pourquoi pas plus que du comment. Je voulais juste trouver une alternative à Windows. Les mises à jour à la chaîne m’emmerdaient royalement et cet impérialisme informatique, qu’il fallait supporter en sus des séries B à la con, en raison des quotas négociés par les chaines de télévision m’avait conduit à la rébellion.

Mais Red hat, si je comprenais vaguement qu’on me causait de chapeau rouge, ne me disait rien de plus.

C’est en écoutant hier une émission sur les stratégies SEO d’Olivier Andrieu que tout m’est soudain revenu.

Lorsqu’il évoque les stratégies de référencement du futur, Olivier Andrieu évoque cette vieille affaire de chapeaux noirs et blancs.

Dans cette histoire à la Star War il y aurait les Jedailles et des darkvadors qui s’affronteraient dans les années à venir. Sans oublier la puissance de l’A.I l’intelligence artificielle susceptible de damer le pion à un grand paquet de copywriters en utilisant mathématiquement la syntaxe sémantique ad hoc pour faire jouir les algorithmes gougolesques.

Rester un white hat ne sera certainement pas de la tarte mais on peut aussi se dire que lorsqu’on a fait un choix il est bon de s’y tenir.

Les chapeaux noirs proposeront un contenu de merde, ils inonderont le marché, choperont des gogos par milliers dans leurs mailles et le discernement viendra on l’espère par l’usure. C’est à dire après s’être fait baisé une fois ou deux en achetant compulsivement une merde de chez Ali express ou Wish qui vous explose à la tronche en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.

Chez les artistes c’est déjà en cours. Certains artistes passent déjà maîtres dans l’art du hashtag, dans le maniement des NFT, ils arrivent en prems dans les classements de Google, comme d’ailleurs les plateformes de vente d’œuvres d’art en ligne.

Faut-il vraiment s’en inquiéter ?

Faut-il s’inquiéter de l’utilisation de la magie noire en matière de SEO chez les artistes ?

Bof j’aurais tendance à dire. Il y a toujours des gens qui vont acheter de la viande chez le boucher, du pain chez le boulanger, des boutons chez la mercière. Ce n’est pas parce que le village est cerné de grandes surfaces que tout le monde s’y rend comme à l’abattoir.

Même chez les démunis qui normalement constitue le gros de leur clientèle, un sursaut de dignité ou d’intelligence est susceptible de se produire.

Et avec un peu de réflexion on peut aussi comprendre qu’il vaut mieux patienter un mois de plus, voir deux, pour acheter une paire de godasses digne de ce nom, un peu plus chère certes, mais qui durera plus longtemps.

Exactement pareil pour les œuvres d’art.

J’ai été faire un petit tour sur la plateforme ETSY. Mon Dieu pincez-moi si je rêve... des œuvres peintes à l’huile à des prix cassés qui, à première vue, me font bondir.

Puis je zoome, j’agrandis, je regarde et je me dis bon ouf je comprends à ce prix là le mec s’est vraiment pas cassé le cul. Il y a juste l’effet "flash" nécessaire à faire saliver le badaud. Pour répondre à ses besoins compulsifs. De là à vivre avec une telle œuvre accrochée au mur du salon durant des lustres ... perso ça me déprimerait, déjà que je le suis pas mal en général déprimé par un peu tout.

Donc attention il faut réfléchir prenez un doliprane et une assurance vie.

La différence entre un artiste libre et ce genre de peintre qui fourgue ses toiles à bas prix sur des plateformes pareilles, il faut tout de suite la saisir, ne pas soudain s’engager dans l’ambiguïté. ça n’a absolument rien à voir. Ces mecs là font de la peinture à la chaine de la peinture décorative, qui répond à un besoin du public bien sur et qui est de décorer sa maison.

Rien à voir avec un véritable collectionneur d’art.

Autre ballade, dans les chiffres cette fois, sur les intentions d’achat d’œuvres d’art classées par tranche d’âge. Et l’apparition d’un nouveau mot pour moi : les millenials

Je vous donne ici une définition du mot

"Les Millenials sont des individus devenus adultes aux environs de l’an 2000. Une génération de consommateurs mais aussi de gens de pouvoir, il parait par exemple qu’un Millennial gouverne la France. Alors, les Millenials sont nombreux – 2 milliards, à la louche. En Chine seule, ils sont 400 millions. Mais précisément, ils sont tellement nombreux qu’il est évidemment impossible de leur conférer une quelconque homogénéité, et c’est cela le paradoxe : depuis quand avoir le même âge veut dire se ressembler ?" ( une émission France Culture )

Donc parmi les critères les plus importants qui vont pousser un millenial à acquérir une œuvre d’art arrive en pole position, sans surprise, l’appât du gain. Evidemment celui est bien planqué dans un écrin de "bons sentiments" comme par exemple aider la culture, montrer qu’on est une gentille personne, avec du gout et tout et tout.

Mais quand même le placement financier est prioritaire faut pas déconner.

Ceux là ne vont pas s’abaisser à aller acheter une œuvre produite en série chez Ikea vous voyez.

Donc imaginez que vous soyez un chapeau noir, un de ces fameux black hat... comment vous y prendriez vous pour qu’aussitôt qu’un de ces millenials cherche sur google une bonne affaire il tombe sur votre site, sur vos œuvres ?

Et bien il faudra l’attirer tout simplement avec les bonnes expressions, les bons mots clefs, mais attention avec finesse, subtilité évidemment, en reconstruisant le même écrin de bonnes valeurs, de bons sentiments, qui fera de lui presque une sorte de mécène afin de ne pas trop montrer qu’il n’est qu’un agioteur et pas grand chose de plus.

Comment s’y prendra alors un artiste White hat avec la même cible allez vous me demander ?

Et bien un artiste white hat ne sait même pas qu’il existe une population de vieux jeunes dont fait d’ailleurs partie le président de la république française qui ne pense qu’au pognon sous couvert de bonnes manières.

D’ailleurs il s’en fout complètement l’artiste white hat, lui il montre son travail, le partage, se fait copier par des chinois ou des balinais et ses œuvres se retrouvent chez ETSY, légèrement modifiées pour des raisons de référencement encore, pas des raisons morales.

Car la duplication, google dit que c’est très mal et qu’il ne faut pas le faire.

Post-scriptum

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

technique mixte 70x70 cm

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener