" Dure et molle" .
Ce sont les deux mots qui te viennent quand tu repenses à la mère de ta mère, à ta mère, à toutes les femmes vers lesquelles ton désir t’aura poussé. Celles trop dures, tu les as laissées tomber ; celles trop molles, tu ne les as pas ratées. Il fallait toujours une proportion très précise de dureté et de mollesse pour que ton cœur s’entrouvre d’une façon que tu imaginais alors sincère, authentique, véritable. Ce rapport, équivalent à un nombre d’or personnel, t’aura servi à bâtir de jolis temples avant de les voir s’écrouler comme frappés par un destin souvent incompréhensible. Un destin abscons dans lequel tu n’as toujours eu que la sensation désagréable de n’être qu’une marionnette, un acteur. Mais cette recherche insensée du rapport exact entre dur et mou, rien que ça pourrait te servir de levier pour soulever une montagne, et voir soudain tous les insectes, les mille-pattes, les cloportes, s’en échapper, frappés d’ahurissement, causé par une lumière crue trop intense, trop forte." Le fait que tu répètes lcette qualité de clarté trois fois comme si tu cherchais à l’exorciser.