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Condescendance
exposition Vals les bains Il pousse la porte, jette un coup d'œil rapide à l'exposition puis vient se planter devant moi. —Bonjour vous êtes l'artiste, c'est pas mal ce que vous faites. Merci je réplique sans autre en le toisant sans même un sourire. Il ne manquerait plus que j'en rajoute après une critique si constructive. C'est à cause ou grâce à ce genre de petites rétentions inopinées que l'on prendra peu à peu conscience de la distance que l'on a franchie à la fois avec soi comme avec le monde. C'est d'une précision mathématique. Puis vient le moment du regret. Du j'aurais peut-être dû être un peu plus sympa, être un peu plus tolérant au minimum. j'aurais pu faire semblant de rosir d'aise, de me trémousser de plaisir, de remercier sans sombrer dans l'exagération ironique. La possibilité de l'inconnu diminue avec l'âge, l'habitude de classer en catégories du déjà vu nous embourbe. Le miracle vient toujours quand on ne veut pas penser pas savoir quand on oublie tout cela, quand on perd toute volonté consciente ou pas de condescendance. Rappelle-toi seulement de ta timidité première, d'oser ouvrir la bouche pour exprimer la moindre chose. Même un c'est beau. Comme si à chaque fois tu avais l'impression de te retrouver nu. Tu as juste corrigé comme pour ne pas rester en reste. -Le peintre pas l'artiste. Mais ce n'était pas de la fausse modestie, c'est vrai que tu es peintre. Un artiste ne se mettrait probablement pas autant de bâtons dans les roues.|couper{180}
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carré 70x70 huile sur toile mars 2023
carré 70x70 huile mars 2023|couper{180}
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imagine
Je crois qu'on est venu sur Terre parce qu'on était beaucoup trop pépère là haut. On avait tout à disposition, il fallait que ça change, qu'on apprenne un peu la difficulté. Tout ça pour quoi ? on peut se le demander. Pour que quand on y retournera là haut on savoure ce qu'on a à sa juste mesure sans doute et surtout sans moufter. Dans mes existences parallèles ( c'est à dire qui ne se rejoignent jamais ) je me souviens du temps béni où il suffisait de penser à une religieuse au café pour l'avoir en bouche instantanément. Ce qui n'est pas une sinécure suivant l'heure de la journée et les gens avec qui l'on est. Assez perturbant en pleine réunion ou bien au moment de rouler une pelle, de prononcer un sermon. Mais c'est moins pire que de penser à une bouchée de Boursin à l'ail et aux fines herbes malgré tout. Même là-haut comme ici-bas, la Providence nous accompagne à chaque pas. Imagine voilà le mot magique. Mais malheureusement on n'imagine pas toujours des choses sympas. A un moment j'ai du faire cette erreur d'imaginer venir sur Terre ( à cause des femmes qui y sont souvent plus jolies que celles de là haut, souvent édentées et qui n'ont plus que les os sur la peau) Imagine me suis-je dit, une terrasse de café à Paris au printemps ... Après je ne me souviens plus où , ni quand ni comment les choses ont merdé, il y a dû y avoir un sacré bug pour que je me retrouve ici en pleine cambrousse dans cet atelier plein de toiles d'araignées.|couper{180}
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chat gpt un câble
Donc via Neuralink des puces électroniques seront implantées dans le cerveau des enfants pour les rendre compétitifs face à Open AI... Donc Neuralink et Open AI... c'est le même proprio Donc quelle souplesse. Donc Elon Musk est un yogi il peut s'autosucer... les doigts de pied.|couper{180}
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carré 80x80 huile sur toile
étape 1étape 2étape 3stabilisation carré 80x80 huile sur toile|couper{180}
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Les temps sont en train de changer
A chaque fois que je l'entends je me dis ça y est oui les temps sont vraiment en train de changer, ça fait 63 ans que ça dure. https://youtu.be/90WD_ats6eE Rassemblez-vous braves gens D'où que vous soyez, Et admettez qu'autour de vous L'eau commence à monter. Acceptez que bientôt Vous serez trempés jusqu'aux os, Et que si vous valez La peine d'être sauvés, Vous feriez bien de commencer à nager Ou vous coulerez comme une pierre, Car les temps sont en train de changer. Venez écrivains et critiques Qui prophétisez avec votre plume, Et gardez les yeux ouverts La chance ne reviendra pas. Ne parlez pas trop tôt Car la roue tourne toujours, Et elle n'a pas encore dit Qui était désigné. Le perdant de maintenant Pourrait être le prochain gagnant, Car les temps sont en train de changer. Allons sénateurs et députés S'il vous plaît écoutez l'appel, Ne restez pas dans l'embrasure N'encombrez pas le hall. Car celui qui sera blessé Sera celui qui n’a pas avancé. Il y a une bataille dehors Qui fait rage, Elle secouera bientôt vos fenêtres Et ébranlera vos murs, Car les temps sont en train de changer. Venez mères et pères De partout dans le pays, Et ne critiquez pas Ce que vous ne pouvez pas comprendre. Vos fils et vos filles Sont au-delà de vos ordres, Votre vieille route Est en train de vieillir rapidement. Ne restez pas sur la nouvelle Si vous ne pouvez pas nous aider, Car les temps sont en train de changer. La ligne est tracée La malédiction est lancée, Ce qui arrive lentement maintenant Va bientôt s'accélérer. Comme le présent de maintenant Sera plus tard le passé, L'ordre établi change rapidement. Et le premier maintenant Sera bientôt le dernier. Car les temps sont en train de changer. Come gather ‘round people Wherever you roam, And admit that the waters Around you have grown. And accept it that soon You'll be drenched to the bone, If your time to you Is worth saving Then you better start swimming Or you'll sink like a stone, For the times they are a-changin' ! Come writers and critics Who prophesize with your pen, And keep your eyes wide The chance won't come again. And don't speak too soon For the wheel's still in spin, And there's no telling who That it's naming For the loser now Will be later to win For the times they are a-changin'. Come senators, congressmen Please heed the call, Don't stand in the doorway Don't block up the hall. For he that gets hurt Will be he who has stalled. There's a battle outside And it's raging It'll soon shake your windows And rattle your walls For the times they are a-changin'. Come mothers and fathers, Throughout the land And don't criticize What you can't understand. Your sons and your daughters Are beyond your command, Your old road is Rapidly aging. Please get out of the new one If you can't lend your hand, For the times they are a-changin'. The line it is drawn The curse it is cast, The slow one now will Later be fast. As the present now Will later be past The order is rapidly fading. And the first one now Will later be last For the times they are a-changin'. Georgia Guidestones Sur 4 plaques de granite figurent 10 commandements en 8 langues : Maintenez l'humanité en dessous de 500 millions d'individus en perpétuel équilibre avec la nature ;Guidez judicieusement la reproduction afin d'améliorer adaptabilité et diversité ;Unissez l'humanité grâce à une nouvelle langue mondiale ;Traitez de la passion, de la foi, de la tradition et de toutes les choses avec modération ;Protégez les personnes et les nations avec des lois et des tribunaux équitables ;Laissez toutes les nations gouverner leurs affaires intérieures, et réglez les conflits extérieurs devant un tribunal mondial ;Évitez les lois mesquines et les fonctionnaires inutiles ;Équilibrez les droits personnels et les devoirs sociaux ;Faites primer la vérité, la beauté, l’amour en recherchant l’harmonie avec l’infini ;Ne soyez pas un cancer pour la Terre - Laissez de la place à la nature - Laissez de la place à la nature. Si on est naif on peut trouver ça très bien... Si on ne l'est plus les cheveux ( le peu qui m'en reste ) se dressent sur la tête. bon il parait que le monument n'existe plus ... un attentat soi- disant ou alors ils se seront rendus compte qu'ils avaient été un peu trop loin|couper{180}
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Affres
https://youtu.be/UBxy4-K41fE Les affres de la faim, de la misère, de l'amour, de la mort etc Affreux. Risible en même temps parfois lorsqu'on y repense ridicule. Toutes ces années à tirer le diable par la queue. Une sorte de détachement vient avec l'âge de toutes ces stupidités. Il faut bien que ce soit des stupidités n'est-ce pas pour ne pas rester collé encore à ça. C'est de l'irrespect pur et simple tu ne devrais pas en rire non c'était ta vie comme tu l'as voulue. Pas à s'en plaindre ni à s'en réjouir. Mais qui dit affres désormais ? et même affreux ? On dit quoi maintenant ? bonne question comment nomme t'on tout cela de nos jours ? Etre timbré, fêlé, out , has been ? -wesh passe moi le ketchup et fais pas chier j'écoute Gogol premier|couper{180}
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grand carré 80x80 huile sur toile
huile sur toile 80x80 mars 2023|couper{180}
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un pas de côté
huile sur toile février 2023 des systèmes que l'on installe pour se procurer une illusion de stabilité, une identité, une cohérence rassurante. Un pas de côté pour examiner le hors champs de l'illusion. Ce qui doit être retenu le sera ou sombrera dans l'indifférencié.Plus de 3000 textes écrits sur ce blog, examiner cette accumulation. Mais ne pas trop se focaliser dessus. Prendre le recul , se laisser du temps pour mesurer quelques écarts. Revenir à l'intention de départ qui était que l'écriture prenne le relais de la peinture durant le premier confinement de 2019. Au début c'était déjà prendre ce fameux recul encore autrement, essayer de vouloir- le mot n'est pas innocent- clarifier quelque chose, atteindre à une plus grande précision dans une démarche. Le problème de la précision et de tout l'arbitraire qu'elle contient. Et puis, comme ces textes furent écrits au jour le jour, constater dans la durée l'impact du temps sur lui même. L'arbitraire en chasse un autre, s'effiloche puis disparaît presque sans conscience. Une écriture qui se sera déroulée dans l'immanence chère à Georges Bataille. Et puis se dire que c'est très bien ainsi, que tout est impeccable, parfait, dans le plan construit au fur et à mesure par l'être. Accepter cette impeccabilite. Cela n'est pas simple. Mais à terme bien sûr que ce sera juste, en accord parfait avec le temps qui passe. Le fait qu'on ne soit pas tout à fait le même jour après jour, que les préoccupations -cette couche de contingence de surface- qu'on imagine surface, puisse se modifier et nous inciter à nous tromper d'intention ; qu'un ou plusieurs glissements s'effectuent, que le tremblement comme la stupeur sont aussi outils de progression. L'écriture se modifie ainsi que ses sujets. Comme la peinture se modifie pareillement. Vouloir contrôler, maintenir une unité, mais quelle unité ? sinon une projection d'une autre toujours fantasmée. Une unité qui n'appartient à personne. On sent que l'on tourne autour de quelque chose qui se dérobe de jour en jour. Et que de s'acharner, en s'enivrant de cette idée de régularité est un leurre. On sent que ça pourrait durer indéfiniment, toute une vie. On constate que la régularité finit par primer sur tout le reste au bout du compte . C'est une régularité pour être régulier , une régularité qui tourne à vide autour d'un axe dont on ne sait si c'est lui ou elle qui force, oblige, s'entête. Est-ce en raison de la précocité de cette suspicion (et qu'elle soit ou non légitime , la question vaut d'être posée) qu'il faut effectuer ce pas de côté ? Peut-être faut- il attendre encore un jour de plus, un an, dix ans pour que le fruit soit mûr et qu'il ne résiste plus à l'intention d'une cueillette fébrile ? Le risque sera le même quelque soit le délai que l'on se donnera puisque en vrai on ne cherche pas une destination mais un moyen de cheminer. Ou bien encore l'élan vers le pire, cela peut ou doit arriver aussi : on se sera trompé, on se sera égaré dans la régularité- n'est-ce pas tant un comble ? c'est si vrai des qu'on mord la chair familière de cette évidence. Mais ça fait aussi partie de cheminer. Possible qu'il faille s'égarer ainsi aussi, pour se rendre au bout des évidences ; comme par exemple en imaginant que la régularité pourvoira à tous les manques, toutes les absences , les empêchements, à l'instar de ce que l'on exige d'une divinité tutélaire. Pour en finir avec les religions vides de sens. Une intuition est là et elle suggère que l'intention ne se soucie ni du temps ni du nombre, il faut seulement qu'elle soit intention posée clairement des le début. Et critère non moins important : qu'elle soit simple. Le plus simple qu'on le puisse. Ce qui est loin d'être une sinécure. Ne pas changer d'intention en cours de route poussé par l'injonction de régularité mise désormais en avant, ce culte vidé d'une foi de départ, foi d'origine, ou relique dont on se servirait de preuve posthume pour dire ici un corps était, un corps fut.La régularité peut rendre un corps débile autant que ces salles de gymnastique où l'on désire acquérir du muscle pour ne rien en faire. Un pas de côté donc. Un peu plus de silence, un éloignement de ce lieu qu'est ce blog qui s'associe à l'éloignement des réseaux dans leur globalité , ce brouhaha. Le but, l'urgence sont de restreindre l'expression, à seule fin d'en conserver la force vive. Retrouver la fécondité du silence. Il faut refaire le plein d'autre chose et dans ces cas là, je ne sais guère faire autrement que de revenir en amont, revenir à la perception seule, à la source, sans pensée, sans concept, une perception qui irrigue le corps avec son corollaire l'émotion, car c'est bien de cela dont la régularité m'aura vidé. Revenir au lieu d'origine de pas de côté en pas de côté pour ne jamais quitter totalement de vue l'axe du cœur.|couper{180}
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une position intenable
bataille de Douaumont Il y a de nombreux récits dont le sujet principal est la tentative de tenir dans une position considérée comme intenable. Celle qui me vient en tête est le siège de fort Alamo Le siège de Fort Alamo, du 23 février au 6 mars 1836, fut un événement majeur de la révolution texane. Après un siège de 13 jours, les troupes mexicaines commandées par le général Antonio López de Santa Anna (le siège eut lieu durant les présidences de Miguel Barragán et de José Justo Corro) lancèrent un assaut contre la mission Alamo près de San Antonio de Bexar (aujourd'hui San Antonio aux États-Unis). Tous les défenseurs texans furent tués et la cruauté apparente de Santa Anna pendant la bataille poussa de nombreux colons et aventuriers américains à rejoindre l'armée texane. Poussés par l'envie de prendre leur revanche, les Texans battirent l'armée mexicaine à la bataille de San Jacinto le 21 avril 1836 qui mit fin à la Révolution. Cette position était de fait intenable et elle ne pu être tenue, mais on en conserve malgré tout un souvenir héroïque. Puis le mot Douaumont vient à la suite car c'était le nom de ma promotion a l'école de Saint-Cyr Coetquidan, lorsque j'ai gagné mes galons d'officier d'infanterie. Période héroïque elle aussi, intenable le croyais-je mais au bout du compte tenue. Le 21 février 1916, le tonnerre des canons marque le début de la bataille de Verdun. Situé sur le secteur de Verdun, le village perdu par les troupes françaises le 6 mars 1916 et repris le 24 octobre 1916 disparaîtra totalement sous l'acharnement des pilonnages des obus français et allemands. Ordre du jour du général Nivelle le 25 octobre 1916, remerciant les troupes qui ont repris le fort de Douaumont : « Officiers, sous-officiers et soldats du groupement Mangin, en quatre heures, dans un assaut magnifique, vous avez enlevé d'un seul coup, à notre puissant ennemi, tout le terrain, hérissé d'obstacles et de forteresses, du nord-est de Verdun, qu'il avait mis huit mois à vous arracher par lambeaux, au prix d'efforts acharnés et de sacrifices considérables. Vous avez ajouté de nouvelles et éclatantes gloires à celles qui couvrent les drapeaux de Verdun. Au nom de cette armée, je vous remercie. Vous avez bien mérité de la patrie. » Je n'avais pas encore lu le voyage au bout de la nuit de Céline à cette époque, je devais à peine sortir de certaines lectures toxiques de Dorgeles sur la grande guerre notamment Les croix de bois ce non parce que je posséda un tempérament guerrier, mais parce qu'il se trouvait dans la bibliothèque familiale, probablement un jour de pluie ou je ne pouvais sortir. Malgré tout les valeurs de l'héroïsme m'avaient frappées déjà bien auparavant avec des feuillons télévisés comme Zorro ou Thierry La fronde. Mes jeux d'enfants nécessitaient des armes que je confectionnais de manière industrieuse, d'une grande efficacité, arcs et flèches notamment. Mais j'étais plus indien que cow boy, j'ai toujours préféré être indien malgré le déversement continuel de mots d'ordre surgissant de partout pour devenir cow-boy. Être indien ressemble évidemment à l'une de ces positions d'intenable où il s'agit ni plus ni moins de mourir pour des valeurs, des idées et qui pour la plupart sont outils de manipulation s'il en est. A qui profite le fait de vouloir tenir une intenable position, c'est ce qu'il faudrait se demander., prendre le temps nécessaire pour le faire, ce temps dont on ne dispose jamais évidemment. Ou bien lorsqu'enfin on en dispose c'est toute une vie qui se sera écoulée de position intenable à une autre. On pourrait s'enorgueillir bêtement d'avoir malgré tout tenu jusque là si on n'éprouvait pas soudain un doute qui nous empêche de sombrer dans le ridicule. A qui profite l'héroïsme ? certainement jamais aux héros.|couper{180}
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6.Le double voyage, raconter un voyage, à qui, pourquoi, comment
astuce typographique pour effectuer une distinction entre un narrateur et celui qui l' écoute ou le lit la mise en italique de certains passage. comment choisir le narrateur et l'interlocuteur ? ici se trouve l'énigme. Je ne racontais plus. des années de silence. probable que la colère y est pour beaucoup. La frustration et la colère. La pression sociale aussi, celle qu'on s'imagine surtout. Toute une histoire là aussi à écrire. Enfant j'avais surtout retenu une phrase dans Homère, oh elle n'était pas inclue dans les péripéties de la guerre de Troie, ni dans celles d'Ulysse. Non c'était une phrase introductive. Raconte- nous Homère quelqu'il fut, un homme seul ou un groupe d'hommes se réunissant, eurent cette formidable intuition, l'invention d'un auditoire qui lui formule cette demande, presque une injonction : raconter Cet exercice sur la notion de double voyage, celui que l'on effectue réellement et celui que l'on interprète toujours plus ou moins en se servant de cette réalité est vraiment d'une richesse formidable. Il permet de prendre encore plus de distance et, pour un peintre, un auteur, n'est-ce pas là ce qu'il faut considérer, malgré les vicissitudes que l'on traversera pour y parvenir une aubaine ? Je repense aux cinq premiers exercices en me lançant dans ce sixième. je n'ai pas réfléchi à un but qui pourrait produire une cohérence à l'ensemble. J'ai écris comme j'ai pris l'habitude de peindre, depuis le fond de ma solitude, de ma propre obscurité, de mon aveuglement. Un aveuglement qui est volontaire désormais ou dont je me serais fait une raison. L'écart est nécessaire pour aller puiser quelque chose qui existe dans la proximité mais qu'on est toujours en peine de définir justement parce que l'on se tiendrait dans cette proximité. On se tiendrait surtout dans ce que je sais désormais être une illusion de proximité. Lorsque je suis revenu de ce voyage en Asie qui dura six mois, j'étais un autre homme que celui que je pensais être en partant. Je n'étais ni meilleur ni pire qu'auparavant, j'étais différent. Et le monde tout entier avait lui aussi glissé dans cette différence sans que je ne puisse m'en apercevoir Les lieux sur lesquels je revenais, les êtres que j'avais connus, tout me paru avoir changé et une sorte de vertige s'installa aussitôt que je revins dans ce que je croyais être chez moi. Cette bizarrerie me proposait deux issues pour tenter de me l'expliquer. Soit j'avais fait un voyage si extraordinaire que je trouvais pénible de retrouver un quotidien morne et tous les problèmes matériels que j'avais fuis en partant. Peut-être avais-je naïvement espéré qu'ils disparaissent comme par magie. Ou encore que les photographies prises au cours de ce voyage me permettraient d'atteindre enfin à ce statut de photographe que j'espérais, et qui, lui aussi, me permettrait de résoudre toutes ces anciennes difficultés. Et encore n'avais-je pas considéré ce voyage comme initiatique pour parvenir à l'âge d'homme puisque mon adolescence semblait être une difficulté due à son excessif prolongement. J'essayais de trouver des raisons plausibles mais aucune ne fut assez solide pour que je puisse m'y atteler et reprendre le cours de ma vie d'une façon normale Tout au contraire je crois que je me suis réfugié encore plus dans l'enfance, dans cette solitude chère que j'avais déjà appris à apprivoiser très tôt et qui surtout me servait de refuge. Le fait de n'être pas parvenu même à partager mon travail photographique à cette époque aurait pu être un indice que quelque chose de bien plus profond était en train de se produire tout au fond de moi-même. c'est à dire une remise en question totale. C'est à partir de cette période que je me suis mis à écrire dans des carnets. j'ai éprouvé cette nécessité de me raconter à moi-même ce que je traversais. Je crois que je m'étais rendu compte bien qu'assez confusément qu'il ne servait à rien de vouloir le raconter à mes proches. Ils étaient devenus soudain lointains comme je leur apparaissais lointain désormais. Le peu de fois ou j'ai tenté de raconter ne les intéressait pas je le sentais bien. Ils semblaient toujours dans une autre attente, ce que je leur proposais ne les satisfaisait pas. La question alors se posa si c'était le contenu qui posait problème, ou bien la façon dont ce contenu était mis en forme. Je ne pouvais guère modifier le contenu donc je décidais peu à peu a corriger la forme. Et là je me suis heurté à des difficultés innombrables. Donner forme à quoique ce soit n'est pas une mince affaire. Le risque surtout de tomber dans l'imitation me hantait jour et nuit. j'avais déjà beaucoup lu et je me mis à lire encore plus à partir de mon retour à Paris. L'essentiel de mon temps libre je le passais dans les bibliothèques de la ville. J'avais cette soif inextinguible d'en apprendre plus sur la forme du récit et tout alors pouvait y contribuer. N'importe quel ouvrage, pas seulement des romans. Un manuel de botanique, d'anatomie, un ouvrage sur l'économie, la politique, tout pouvait être un document précieux alors pour étudier la forme avec laquelle le contenu était mis en valeur. Au bout de quelques mois, j'avais déjà rempli plusieurs carnets de notes sur mille domaines diverses mais quelque chose m'échappe sans même que je n'y prête attention. J'avais fini par tomber dans un piège grossier, amasser du contenu, et finalement très peu de réflexion sur les formes diverses avec lesquelles j'avais été séduit par la présentation de ces contenus. Je n'avais rien fait d'autre que d'avaler du savoir comme un affamé dévore un plat gastronomique sans prendre le temps de le savourer, d'en chercher la composition, distinguer chacune de ses saveurs. Le constat ne fut pas immédiat et il fallu encore plusieurs années avant que je ne formule cette douloureuse conclusion : je n'étais rien de plus qu'un barbare avec un maquillage d'érudition. Et sans doute était ce pour cette raison, parce que cela se voyait comme un nez au milieu d'une figure que tout ce que j'avais pu raconter au retour de ce voyage et probablement bien avant était suspect, l'avait toujours été. Un barbare n'est pas un terme péjoratif, les valeurs du barbare existent, elles sont différentes de celles des êtres civilisés. Il faudra encore plusieurs années afin d'étudier ces valeurs avec une minutie d'entomologiste car il n'existe pratiquement aucun manuel dans le domaine de la barbarie qui ne soit écrit par des érudits. Et donc interprétés de leur point de vue d'érudit civilisé. La littérature elle-même peut mener à de nombreuses fausses pistes dans la recherche que j'effectuais. L'art visuel me proposa des pistes plus convaincantes. Encore que lui aussi soit raconté la plupart du temps par des savants, avec des mots choisis qu'un barbare serait bien en peine de savourer comme il se doit. Je dois à ma colère ontologique cet écart avec tout ce qui a un moment fut considéré comme mensonger car ne répondant pas aux critères naissants de ce que peux nommer ma barbarie. Sans doute la colère m'aida t'elle dans ce processus complexe d'affirmation, de renoncement que je commençais inconsciemment encore à élaborer. Le fait de renoncer à une idée d'hypocrisie associée au mot civilisé m'entraîna alors à renoncer longtemps à toute idée de carrière. J'abandonnais peu à peu la photographie car j'avais découvert que je ne la pratiquais pas avec une intention juste, une intention en accord avec cet embryon de valeurs barbares qui commençait à poindre. Vouloir être un photographe reconnu, célèbre, ne m'intéressait pas plus que de vouloir gagner ma vie en tant que photographe de quartier ou de mariage. La photographie était comme ces amour déçues dans quoi on fini par déposer ses hontes, ses remords ses regrets et que l'on n'ose plus recontacter pour ne plus avoir à respirer des souvenirs trop pénibles, à éprouver des émotions des sentiments que l'on est bien forcé après coup de considérer factices. Au contraire s'enfoncer dans des emplois précaires me sembla être une nécessité absolue. Je ne rechignai à partir de ce moment là à aucune tache si besogneuse fut elle, voire dégradante. Car cette idée de dégradation ne pouvait provenir que d'une idée contraire , ennemie jurée un mélange scabreux de distinction de satisfaction de soi d'arrogance et de préciosité. Le fait aussi de pratiquer des travaux ou la force physique était surtout requise me plaçait dans une situation de forçat qu'il devait aussi m'être importante d'étudier et aussi, accessoirement. me maintenir moi aussi en forme. De plus dans ce genre de travaux l'esprit est libre. On ne doit se concentrer que sur très peu de gestes, au bout de quelques journées ceux ci deviennent automatiques. Alors on peut construire un espace neuf nécessaire à la pensée. Un espace qui n'a rien à voir avec l'espace habituel pour exercer cette pensée. Car être dans la réalité du travail pénible propose des opportunités de réflexions qui partent de cette réalité intrinsèque et non d'un savoir hérité, qui souvent transforme les hommes en simples perroquets. Tout à coup l'auteur éprouve un frisson en repensant à ses textes écrits les jours précédents. Notamment ce roman policier construit maladroitement de façon épistolaire. La notion de double voyage se trouble. Un titre surgit soudain. Le double assassinat de la rue Morgue d'Edgar Poe. Quelle est l'intention de cette nouvelle... Double Assassinat dans la rue Morgue (The Murders in the Rue Morgue) est une nouvelle de l’écrivain américain Edgar Allan Poe, parue en avril 1841 dans le Graham's Magazine, traduite en français par Isabelle Meunier puis, en 1856, par Charles Baudelaire pour le recueil Histoires extraordinaires. C'est la première apparition du détective inventé par Poe, le chevalier Auguste Dupin qui doit résoudre l'énigme d'un double meurtre incompréhensible pour la police. Cet enquêteur revient dans les nouvelles Le Mystère de Marie Roget et La Lettre volée. le coupable est bien sûr l'orang-outan à peu de chose près un barbare finalement.|couper{180}
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Double voyage 5 -ème partie
1.Limbes 2.Luxure3.Gourmandise4 Avarice5. Colère 6.Hérésie7. Violence8. Ruse et tromperie9. Trahison 1.Limbes Encore dans les limbes à la suite de l’énoncé vidéo proposé par François Bon pour le 5 -ème exercice sur le double voyage. Limbes, et j'ai renoncé à publier sur le blog collectif la 4. Limbes ce mot qui surgit comme ça tiens. Comme le premier cercle de l’Enfer de Dante. Sans doute parce qu’il y a neuf mots, les neuf étapes tracées laconiquement, sur un dessin, une sorte de carte. Neuf mots le long d’un parcours dessiné en pointillé, pour que Nicolas Bouvier puisse rejoindre les artistes-peintres Thierry Vernet et Floristella Stéphanie lorsqu’il arrive en voiture la fameuse Fiat Topolino, jusqu'à la ville de Galle à Ceylan. Limbes est aussi relié à Aloysius Bertrand qui ne vit jamais de son vivant la publication de son recueil de poèmes en prose Gaspard de la nuit. Un livre qui faillit atterrir lui aussi dans les limbes. Ce fut l'ami David d’Angers, le statuaire, qu’il avait nommé légataire universel qui reçut le manuscrit après sa mort et parvint à le faire publier en 1842. Sainte-Beuve était de la partie. Ce serait trop long de raconter le parcours de ce livre d'éditeur en éditeur, des bons et des moins bons, et aussi des franchement mauvais. En tous cas il vint enfin au jour. Ce ne fut pas la gloire immédiate. Mais Baudelaire l’avait certainement apprécié assez puisque l'on puisse l' imaginer l'avoir pris comme modèle pour ses poèmes en prose. Enfin d’après ce que je m’en souviens. Enfin il sera surtout connu grâce à Baudelaire c'est ce que je retiens. Désormais je ne sais pas si on en parle encore. Plus personne ne prononce ce nom ni à la radio ni à la télévision. Voilà comment disparaissent les gens, on n'en parle plus. Enfin ce livre connaît un démarrage difficile comme l’Usage du monde de Bouvier. Est-ce que ça ne fait pas un lien puisqu'il en faut toujours. Mais je vois que je digresse encore, je voulais juste parler de ce mot “limbes” qui m’avait frappé à la lecture de ce livre, ce devait être la toute première fois que je tombai sur celui-ci. Mais je pense qu’il y a bien plus de 35 ans désormais. Du coup j’ai été rechercher le livre dans la bibliothèque que je rouvre juste pour retrouver la phrase. …] je te coucherai debout contre la muraille, tu entendras à loisir les petits enfants pleurer dans les limbes. Sinon je suis jusqu’au cou dans un enfer pour de bon grâce à toutes mes lacunes, ma résistance, ma négligence administrative , tout le monde désormais me tombe littéralement dessus , des charognards, tous les organismes suceurs de sang qui vous assèchent littéralement, qui envahissent votre esprit pour qu’il ne tourne plus guère qu’autour de deux ou trois points noirs et d’une horrible fixité… hypnose morbide. Du coup j’ai décidé que j’arrêterai mon activité en mai pour prendre ma retraite en juin. Il faut donc tout régler avant le grand départ. Un enfer à traverser, un voyage aussi. Bon mais je ne suis ni Dante ni Bouvier, je suis plus du coté de Vernet qui disait en rigolant qu'on se souviendrait de lui uniquement parce qu'il était son pote. Idée tirée de la paresse ou de l'empêchement : Je pourrais bien prendre le nom de chaque cercle de l’enfer pour réaliser cet exercice. 2.Luxure Le second cercle de l'enfer de la Divine Comédie. Ce mot ne signifie plus grand-chose désormais. On se luxe l'épaule tout au plus en dépassant certaines limites dans un mouvement du bras. Francesca di Rimini est le personnage central de cette seconde partie du récit. Son péché selon Dante et son époque, le XIII ème siècle est d'avoir trompé son mari avec le frère de ce dernier. Mon Dieu comme c'est grave et original. Dante nous les montre donc tous les deux, Francesca et Paolo victimes de violents tourbillons, de vents violents, on comprend qu'il s'agit là d'une infernale punition. d'autres en d'autres époques auraient adoré pouvoir s'envoler ainsi, même si on a un peu de mal à se diriger, à contrôler l'assiette, le cap etc. Le plaisir de voler. Mais je digresse encore. Le passage d'un cercle à l'autre s'effectue par une prise de conscience de la responsabilité ( faute, péché ) et c'est cette prise de conscience qui provoque la souffrance, la folie. Emportés par les vents violents de la déraison voilà à la fois la raison comme la sanction expliquant la présence de ces deux tourtereaux en ce lieu. Que s'est-il passé entre Epicure et Dante, que s'est-il passé avec le désir, la satisfaction de celui-ci. Ce n'est pas que les épicuriens soient débridés comme l'imagination populaire le croit toujours, ils sont aussi contre l'exagération, mais le Christianisme abaisse le désir à un désir sexuel comme l'un des sept synonymes de la faute, du péché. Et qui inéluctablement conduit donc à l'enfer si l'on enfreint certaines règles morales. En l'occurrence pour Francesca la notion de propriété. En tant qu'épouse elle ne peut tromper son mari et encore moins avec le frère de celui-ci. Elle a tout faux la pauvresse. La faute à quoi ? Dante ne la traite pas de dévergondée, il dit qu'elle a lu l'histoire de Lancelot et Guenièvre... C'est à cause de ça qu'elle s'est donnée, offerte, vouée au "péché de luxure" Elle s'est accaparée le désir d'une autre ou d'un autre. Deux mots flottent autour de la luxure c'est la convoitise et la concupiscence. Lire un livre, peut donc au XIII ème siècle être considéré comme dangereux, expliquer bien des fautes, et déjà donner quelques bonnes clefs à ce que nous nommons le désir y compris sa tête réduite de gorgone, le désir sexuel, la luxure. Cela oblige aussi à refaire mentalement un cheminement entre l'animal et l'être humain. Aucun animal ne perdrait du temps à s'embarrasser de telles questions. Un animal c'est ce que je deviens aussitôt quand la banque m'appelle hier pour me dire qu'ils vont me supprimer mon découvert autorisé, m'ordonnant aussi ne plus utiliser ma carte bancaire. Un animal se heurtant à toute la complexité des relations clients désormais. Cette politesse m'a toujours paru excessive, démesurée, hypocrite, suivant des formulations murement réfléchies dans les plus hautes sphères. Il n'y a plus aucun responsable réel, on n'a plus à faire qu'à des conseillers qui n'ont aucun pouvoir décisionnaire, c'est une machine un ordinateur qui décide que l'on devient un client inquiétant, et qui sanctionne en débitant des lettres, des sanctions, qui réduisent les gens à être comme en apesanteur dans les airs, dans l'attente d'une réponse, dans l'expectative, dans la peur, dans la souffrance. Et c'est sur le dos des plus faibles que le monstre se repait de frais financiers exorbitants, que le conseiller t'appelle la politesse est soudain plus stricte, plus de rond de jambe, on prend sa voix la plus grave ; la plus sérieuse, et vas-y que je te gronde comme un enfant. Si c'est pas du désir sexuel refoulé ça je ne comprends rien à la psychanalyse. Animal et aussi animosité. Je préfère tout à coup mille fois Robin des Bois à la Légende du roi Arthur. Animal, ils vont voir. Puis accablé, fatigué, quelques heures plus tard, je me dis que je m'en fous en fin de compte de ne plus avoir de découvert, j'avance déjà à découvert perpétuellement faut-il y voir encore un signe ? Je peux me passer de découvert je peux vivre sans découvert. Bah oui que je le peux et pas qu'un peu. On se serrera un peu plus la ceinture, et eux les banquiers ils l'auront dans le derrière avec leurs frais bancaires voilà tout : 80 euros ce mois-ci. comme quoi plus t'es pauvre plus t'es pas riche. Et n'est-ce pas au final ce que je veux ? être pauvre. Donc finalité, ne te plains de rien. tu as ce que tu désires, même si ce n'est pas toujours comme espéré ou rêvé ou je ne sais quoi. Résumé : tout va très bien, c'est ce qu'il faut retenir. 3.Gourmandise pour occuper la bouche quand on a rien à dire on peut y placer un bonbon. Un bonbon fait toujours plaisir à la bouche, à la langue, une vague sucrée projetée par le bonbon dans la bouche envahit toute la bouche, tout le corps tout de suite. ça calme tout de suite d'avoir un bonbon dans la bouche. mais comment trouver des bonbons pour retrouver cette sensation de plaisir et de calme. pour occuper cette bouche qui n'a rien à dire, qui a décidé qu'elle ne dirait plus rien. méchante bouche, bouche en colère, la rancune de la bouche est tenace. Il faut faire attention de ne pas avaler la langue. on entend souvent cette question. tu as avalée ta langue. c'est une question inquiétante. il est peut-être possible qu'on puisse avaler une langue sans même s'en rendre compte. Sauf si on met un bonbon dans la bouche, la langue aime le bonbon, elle reste sagement dans la bouche, elle est éperdue de plaisir. Éperdue c'est à dire qu'elle ne vit plus la langue que part ce plaisir d'être en contact avec le bonbon. S'il n'y a pas de bonbon dans la bouche la langue est triste, elle peut disparaître, on peut l'avaler. Donc on se rend au carrefour, il y a l'épicerie au carrefour et là il y a un étalage de bonbons. on n'a pas d'argent pour ça. on nous a confié l'argent pour tout autre chose. du beurre par exemple ou des ampoules , ou un kilogramme de pommes de terre. Il y a juste assez d'argent pour ça. rien pour les bonbons. la langue risque d'être avalée, on attend que l'épicière tourne le dos et on prend une poignée de bonbons qu'on fourre dans sa poche. on salive à l'avance et déjà saliver est un peu rassurant.on ne peut pas saliver si on a avalé sa langue. la nuit on fait des cauchemars, il y a ce chien à trois têtes. on voudrait sortir du cauchemar mais on ne peut pas, le chien se tient devant la porte de la chambre on ne peut pas sortir il montre les dents. il a des yeux terribles le chien a trois têres et des langues de feu sortent de sa gueule. Dans le jardin il fait gris il a plu, il y a des mares partout. on aime l'eau, on creuse des canaux dans la boue c'est un plaisir aussi. Quand on n'a pas de bonbon, on met les mains dans la boue et ça remplace le bonbon. on invente une ville, on invente des canaux qui traversent la ville on invente des magasins qui vendent des bonbons. ils sont gratuits. on peut en prendre autant qu'on veut. Mais le temps passe vite quand on met les mains dans la boue, on croit qu'une heure seulement est passée et déjà c'est la fin de la matinée. on est appelé pour mettre le couvert, pour manger. et quand on arrive il ou elle dit tu n'as donc rien fait de ta matinée et regarde tes habits tu es plein de boue. Parfois il ou elle dit va dans ta chambre qu'on ne te voit plus. Alors dans ces moments là jon sort un bonbon d'une poche, un bonbon pris chez l'épicière pendant qu'elle avait le dos tourné. Et la langue est heureuse. elle reste dans la bouche elle n'est pas avalée. 4 Avarice dans le quatrième cercle de l'enfer Dante a réuni les avares et les prodigues qui ne cessent de se disputer tout en roulant des pierres en suivant la périphérie du cercle. Les avares et les prodigues occupent ainsi leur temps dans une double action répétitive. Ce qui peut évoquer certains souvenirs d'emplois qui sans ce surgissement resteraient dans les limbes. Tous les jours faire exactement le même type de travail idiot tout en ne cessant de ruminer, en s'en prenant aux unes, en critiquant les autres. on peut être très prodigue en critiques, comme avare de compliments quand on effectue le travail d'aplanir une route pour la réparer en la re goudronnant. Les engins à conduire dans ce genre d'emploi secouent le corps. à la fin de la journée le corps a été tant secoué qu'il faut se rendre au café et boire un verre ou deux pour commencer à le sentir de nouveau, pour qu'il se recompose doucement. Ensuite on rentre à la maison, on emprunte les transports en commun, on se rend en banlieue, on n'a envie de rien sinon que tout cela s'arrête. on continue quand même parce qu'il faut payer le loyer, la cantine des enfants, remplir le frigo. De temps en temps on voudrait bien sortir de ce cercle on effectue un achat inconsidéré, c'est cela être prodigue c'est effectuer un achat inconsidéré en imaginant que cette sensation de liberté nous prodiguera l'illusion de sortir du cercle. Mais c'est faux évidemment on le sait aussitôt que l'on rentre à la maison, que l'on dépose l'achat inconsidéré sur la table de la cuisine, ça ne loupe jamais. Et le lendemain tout recommence comme la veille, on attrape l'engin pour écraser la terre, ou l'engin qui lâche sous son ventre métallique et brûlant une couche de goudron fumant, le corps est secoué à nouveau, il n'y a pas d'issue. On lève la tête et on voit la route qui continue jusqu'à l'horizon. On se dit qu'il n'y a pas de fin, que c'est comme ça, qu'on ne peut rien y faire, à part de temps en temps effectuer un achat idiot pour se disputer avec sa compagne, parce que ça passe le temps un peu autrement, du moins c'est l'impression. 5. Colère Mélange de notes. le cinquième cercle des enfers est attribué à la colère. On y parvient en s'embarquant avec Phlégias, à la fois supplicié et gardien des lieux . Au bout du voyage se trouve la ville de Dité dont on ne sait que très peu de chose d'après Wikipédia. C'est ici que sont réunis les violents, les indifférents au fait d'être nés. « Leur sort est de croupir immergés dans les eaux boueuses du Styx. Combien sont-ils là-haut, vivant comme des princes qui deviendront un jour des porcs dans le bourbier, laissant pour souvenir un horrible mépris ? » « Il ne décolérera jamais, celui qui ne sait pas pour quoi il s’est mis en colère ». La colère a donc de bonnes raisons d'exister même si la morale les dénie en raison de la peur de la violence physique qui lui est associée La colère constitue d’abord un signal de frustration, ou de violation du territoire, par la mise en train d’un mouvement de protestation. Signal d’une perte de liberté (physique, psychique, spirituelle), elle va contribuer à activer chez la personne concernée une capacité à retrouver ses libertés bafouées. La personne en colère fait savoir aux autres qu’ils auront à tenir compte d’elle. En cas de blessure, d’offense, d’insulte, d’injure, d’atteinte à sa dignité la personne en colère va donc exercer une certaine pression, conduisant les autres à prendre conscience de leur méfait, et à entreprendre des réparations.Elle suscite la prise de conscience d’une situation d’alerte. La personne en colère aura un pouvoir mobilisateur que n’affiche pas l’observateur neutre. Elle est plus présente, plus perceptible à l’autre, et suscite une meilleure écoute de la part des autres.En ce sens elle renforce l’unité interne. La personne en colère marque que son rapport à autrui n’est pas fusionnel et qu’elle entend reconstituer des frontières interpersonnelles. Même les personnes dépressives ou insuffisamment structurées se sentent unies à l’intérieur, et beaucoup plus fortes, lorsqu’elles sont en colère.La colère en effet fonctionnalise cette énergie : elle améliore l’efficacité comportementale en augmentant l’acuité perceptive, en orientant l’attention vers un but, qui est en fait la mission que la colère doit nous permettre d’accomplir (reprendre son dû, rouvrir le passage, chasser l’intrus, etc.) : rien de tel qu’une colère qui cible de façon pointue sur ce qu’il convient de changer.La colère signale aussi la force du lien avec la personne-cible. En même temps qu’elle teste la solidité de cette relation, la colère manifeste que le changement ici a de l’importance pour la personne en colère. Elle va faire évoluer la relation d’un stade fusionnel, symbiotique ou co-dépendant vers une différenciation et un attachement plus autonome. Ainsi les relations qui soutiennent la colère de leurs protagonistes sont plus solides, plus tissées que celles où la colère ne peut pas avoir de place. Tous les termes associés à la colère pour l'empêcher, la juger. « Ne nous fâchons pas » « La colère est mauvaise conseillère »« La colère vous aveugle » Une colère rentrée ... dans les équipes et les couples, les colères auxquelles l’on n’a pas donné la suite constructive qu’elles nécessitent se manifestent indirectement par les silences, les bouderies, ou leur contraire apparent, la crainte, la peur que l’autre nous échappe, nous tourne le dos. ces silences divers risquent en fait d’aggraver la détérioration des relations que l’on souhaite bonnes, et donc d’aggraver les douleurs ou les peurs qui avaient été les premiers signaux se traduisant par une colère potentiellement opérationnelle. C’est le refus de cet emploi opérationnel de la colère qui risque donc, en fin de compte, de chroniciser notre tendance aux colères sourdes, et improductives. Ainsi ravaler ses colères peut conduire à l’anxiété, l’insomnie, une "mauvaise humeur" chronique ou un tempérament qualifié de "ronchon". La colère est une réaction à la frustration notamment au stade orale, être privé du sein comme être privé de son dû. Le nourrisson se met en colère car il a peur de mourir d'inanition ou d'abandon. Le fait de naitre prématurément provoque t'il une colère source qui grossira ensuite toute une vie ? Il se peut que cela soit aussi simple que cela ce qui peut expliquer aussi une recherche permanente de fusion avec l'autre et en même temps le même mécanisme de rejet, pour revivre la scène d'origine, la répéter jusqu'à trouver un dénouement satisfaisant. C'est à dire plus que de le comprendre intellectuellement, le pardon est la seule solution. Le pardon est cette part que l'on n'a soudain plus à porter seul soi-même. On trouve un élément tiers à qui la confier, une divinité, une activité artistique, faire du sport à haut niveau, devenir moine bouddhiste en Suisse. La colère est aussi une raison pour laquelle il faut partir en voyage, de la ville, de la maison, du ventre d'une mère ( se dit-on) pour rejoindre Dité la ville des enfers. Pour aller au bout de sa colère. Pour épuiser la colère comme on épuisera une monture. L'obstacle pour qu'une colère soit vraiment utile est toujours la distraction, il ne faudrait pas se laisser distraire de sa colère, la conserver toujours vive à l'esprit car c'est à partir d'elle que l'on peut élaborer aussi d'autres mécanismes dans notre rapport au monde, à l'autre. Avant d'être un mot la colère est une énergie. Ensuite que ce soit l'un des cercles de l'enfer bien sur, que l'on puisse croupir dans la boue si l'on n'a pas résolu ses colères, si on n'en a rien fait, bien sur. 6.Hérésie Là se dresse la cité de Dité, dans laquelle sont punis les pécheurs conscients de leur péché. Devant la porte fermée de la ville, les deux amis sont bloqués par les démons et les Érinyes ; ils n'entrent que grâce à l'intervention de l'archange Michel et voient alors comment sont châtiés ceux « che l'anima col corpo morta fanno » (« qui font mourir l'âme avec le corps »), c'est-à-dire les épicuriens et les hérétiques enterrés et brûlés dans un brasier sans fin. Dante condamne comme hérétiques tous les hommes assez présomptueux pour faire de leur pensée et de leur volonté propres la mesure de toute chose. L’esprit de parti est dénoncé dans le personnage de Farinata degli Uberti qui aima passionnément sa patrie mais ne laissa dans son sillage que haine et esprit de vengeance. Sans la grâce divine, sans la charité, la volonté verse dans des excès tyranniques. À la fin du Chant XI, Virgile explique à Dante l’ordonnance de l’enfer selon l’échelle des maux pensée par Aristote. 7. Violence Au-delà de la ville, le poète et son guide descendent vers le septième cercle le long d'un ravin escarpé (« alta ripa »), au fond duquel se trouve le troisième fleuve infernal, le Phlégéthon, un fleuve de sang en ébullition où sont ébouillantés les damnés. Ce fleuve constitue le premier des trois « girons » qui divisent le septième cercle ; y sont punis les violents, parmi lesquels le Minotaure, tué par Thésée avec l'aide d'Ariane. Sur l'autre rive du fleuve se trouve le deuxième giron que Dante et Virgile rejoignent grâce à l'aide du centaure Nessus ; ici se tiennent les violents contre eux-mêmes, les suicidés transformés en arbustes secs, éternellement déchirés par les Harpies ; parmi eux se trouve Pier della Vigna ; dans le giron également sont les gaspilleurs, poursuivis et dévorés par des loups. Le troisième et dernier giron, est une lande brûlante où séjournent les violents contre Dieu, la nature et l'art mais aussi les blasphémateurs, gisant sous une pluie de feu ; les sodomites (parmi lesquels Brunetto Latini), condamnés à courir dans le désert ; et les usuriers, forcés de s'asseoir sur les flamme 8. Ruse et tromperie Le huitième cercle est divisé en dix bolges ; chaque bolge est un fossé circulaire. Les cercles sont concentriques, creusés dans la roche et descendant en terrasses vers le bas. À leur base s'ouvre le Pozzo dei Giganti (le « puits des Géants »). Dans les bolges sont punis les ruffians et séducteurs, adulateurs et flatteurs, fraudeurs et simoniaques, devins et ensorceleurs, concussionnaires, hypocrites, voleurs, conseillers fourbes — parmi lesquels Ulysse et Diomède. 9. Trahison Lucifer y réside. Ce cercle est divisé en quatre « zones » couvertes par les eaux gelées du Cocyte. Dans la première zone, appelée « Caïnie » (de Caïn qui tua son frère Abel), sont punis les traîtres ayant trompé leurs familles, enfouis dans la glace jusqu'à la taille. Dans la deuxième, « Anténore » (d'Anténor qui livra le palladium de Troie aux ennemis grecs) se tiennent les traîtres ayant roulé leurs pays, enfouis jusqu'au cou. Dans la troisième, la « Ptolémaïe » (du roi Ptolémée XIII qui, au temps de Jules César, tua son hôte Pompée) se trouvent les traîtres ayant manqué d'hospitalité à leurs hôtes, dont seules les têtes sont à l'air libre. Enfin dans la quatrième, la « Judaïe » (de Judas qui trahit Jésus) sont punis les traîtres ayant trahi leurs maîtres, complètement congelés. Au centre de la Judaïe, les trois têtes de Satan dévorent éternellement Brutus, Cassius (assassins de Jules César) et Judas. NB Ce n'est surement pas ce qui était attendu de l'exercice. Mais ça m'a amusé de visiter ces neufs cercles de l'enfer si l'on peut dire tout comme les neuf mots de la carte auront été revisités d'une certaine façon par Nicolas Bouvier se rendant chez ses amis de Ceylan. Ce fut lent aussi puisque je n'ai pu respecter les délais de cet exercice.|couper{180}