01 novembre 2025

Hier soir, suis tombé par hasard sur un entretien du blogueur Juan Asensio (Stalker). Pas vraiment un soutien d’Annie Ernaux. Mais touché malgré tout par son attachement à une certaine idée de la langue.

De même que je peux aussi être touché lorsque Louis-Ferdinand Céline vilipende Proust en le traitant de « prout Proust » — sauf que parfois, ce dernier avoue quand même qu’il est un des plus grands écrivains du siècle.

Ce qui m’amène à relire Léon Bloy, lecture de jeunesse. En reparcourant certains passages, je vois bien l’effort qui porte sur la phrase, sur une certaine idée du style avant tout. Et comment ne pas être attendri par le moteur de ses hargnes, par ses envolées lyriques sur la foi — ce dont je suis hélas absolument dépourvu. J’en serais presque envieux, parfois. Même si l’objet de cette ferveur, la précision de l’engouement, exagéré, me laisse toujours quelques doutes.

Ce que je veux dire, c’est qu’importe au final les idées des bonshommes, ce qu’ils pensent vraiment. Ce n’est pas ça qui compte une fois le temps passé et que l’on se penche sur les textes. C’est même amusant parfois, sans sombrer dans l’ironie. Attendrissant, oui, comme peut l’être un Hemingway, par exemple.

Je ne sais pas si je dois classer ce billet dans « autofiction » ou « propos sur l’art ». Peut-être que tout ne nécessite pas d’être classé.

Ce qui m’amène aussi à réfléchir sur ce que j’appelle vraiment « autofiction », et me demander si ce n’est pas une sorte de carapace puérile pour ne pas dire véritablement tout haut, parfois, ce que je pense vraiment.

Mais, est-ce que je pense vraiment quelque chose par moi-même ?

Question qui reste pour l’instant en suspens.