Que faire du passé
Dans le livre Tropique du Cancer, l’écrivain américain Henry Miller écrit une phrase qui se comprend intellectuellement d’une façon limpide mais qui aura mis des années à pénétrer les couches épaisses de ma compréhension. C’est là toute la différence que je puis encore constater entre « savoir » et « connaître ».
De mémoire cela ressemble à : « L’homme que j’étais, je ne le suis plus. »
Tu vois, rien de bien original, au même titre que celle-ci du philosophe grec Héraclite : « L’homme ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. »
Si ces deux phrases paraissent à première vue claires, c’est-à-dire que l’on pense pouvoir les comprendre aisément, en éprouver la véracité dans la moindre de nos cellules est une autre paire de manches, et à mon humble avis tout simplement parce qu’il faut avoir vécu pour qu’elles deviennent d’une évidence profonde pour chacun de nous.
En ce qui me concerne, le passé m’a longtemps obsédé comme si me raccrocher perpétuellement à celui-ci me permettrait de maintenir une notion d’identité, presque une éternité, pourquoi pas ?
Alors les souvenirs, la mémoire des émotions, des événements de mon existence passée, les traumatismes notamment, pourraient avoir la même fonction que la colle qui tente d’assembler autant de fragments possibles de cette vie pour constituer un ensemble plus ou moins homogène que j’appellerais alors « moi ».
Le problème majeur que j’ai détecté par rapport à cette vision du passé, c’est qu’en même temps que cette illusion d’homogénéité que l’on croit bâtir dans cette continuité, on s’enferme dans une prison. Je veux dire que l’on perpétue toujours les mêmes fonctionnements par rapport à des événements déjà vus, déjà vécus, et ce de façon souvent inconsciente.
La souffrance de certaines situations passées imprègne toute situation nouvelle qui se présenterait alors selon certains critères que nous y relevons et nous mettons en place des stratégies qui ne sont que des répétitions du même.
Est-ce pour revisiter le traumatisme ou la jouissance et tenter de la revivre de manière inédite ? Est-ce que c’est la vie qui nous propose sans relâche les mêmes situations jusqu’à ce qu’enfin, parfois au bout du rouleau, un lâcher-prise s’opère et que nous parvenions ainsi à nous extraire comme dans un saut quantique de l’habitude ?
J’aime bien penser que cette solution est la plus plausible. En tout cas elle semble s’adapter au mieux à ce que je crois que la vie exige, c’est-à-dire avancer, toujours plus loin, toujours plus efficacement, quoi qu’il en coûte, vers ce que l’on pourrait appeler « la lumière » ou la clarté, la simplicité, la sérénité, pourquoi pas ?
Si l’homme que j’étais, je ne le suis plus, c’est que je suis parvenu à pouvoir prendre du recul sur bon nombre de situations qui débouchaient systématiquement sur une énigme que j’avais à résoudre. Celles que j’ai pu résoudre par l’intelligence étaient relativement faciles à côté de celles que j’avais à comprendre dans la totalité de mon être, si je peux résumer les choses de cette manière.
Nos pensées font souvent barrage à l’essentiel, comme si quelque chose en nous ne désirait pas voir cet essentiel trop rapidement. Nous prendrions alors le chemin des écoliers, des routes buissonnières pour flâner, car nous sommes avant tout jeunes en cette vie qui s’étend vers des horizons qui paraissent interminables, inatteignables au premier abord.
Cette vision d’un apprentissage sur le long terme appartient désormais à un monde révolu.
Si autrefois nous avions une notion du temps basée sur des expériences particulières comme par exemple écrire une lettre et l’envoyer à un ami, cela prenait un certain temps avant de recevoir une réponse, désormais nous atteignons à une sorte de paradoxe avec l’accélération des systèmes de communication modernes qui nous offrent la réponse avant même que la lettre soit envoyée, si je puis dire.
Pour les personnes qui comme moi sont nées au siècle dernier, nous pouvons constater à quel point nous ne pouvons plus nous appuyer sur l’expérience du passé dans bon nombre de domaines de la vie sur le plan pratique.
Le monde change à une vitesse extraordinaire, les jeunes prennent ce monde comme un train en marche sans se poser de question, tout simplement parce que la plupart n’en ont pas le temps. On remarquera l’allègement des programmes d’histoire, de philo, des sciences dites humaines en général dans l’enseignement désormais, comme si une volonté politique souhaitait que nous perdions la mémoire au profit d’une intégration plus profonde dans le présent, dans l’immédiateté.
En 1986, j’avais déjà constaté un malaise lorsque, de retour d’un périple de six mois à travers l’Asie, je tentais de raconter mon expérience à des proches ou des moins proches. Rares étaient ceux qui demandaient des détails, en général on m’écoutait un peu poliment et puis on reprenait le cours de ses occupations en haussant les épaules virtuellement.
Les six derniers mois qui avaient profondément changé mon point de vue sur le monde, tout le monde en gros s’en fichait et une injonction silencieusement m’était adressée de me taire, parce que raconter le passé, fût-il récent, ennuyait.
J’ai donc fini par me taire en gardant ce souvenir encore vif à l’esprit durant de longues années et sans doute un bon paquet d’autres du même genre.
Le passé dans le fond, comme l’expérience, ça ne s’échange pas volontiers avec les autres qui ont déjà fort à faire avec les mêmes choses en eux.
Lorsqu’on en parle, c’est souvent en prenant un cadre commun et bien délimité comme un terrain de football, où l’on sait que plus ou moins c’est un jeu d’être pour ou contre et de s’enflammer, ou de pleurer « pour rire ». Tout le monde sent bien ça de façon inconsciente, et même certains prennent cela pour argent comptant, les fameux supporters qui sont prêts même à se battre pour avoir raison...
Finalement, entre le supporter aviné et le soldat que les multinationales sous couvert de démocratie envoient au combat, pas beaucoup de différence de programmation. Juste une ligne ou deux à changer dans le code. Et peut-être une lobotomie d’une zone cérébrale occupée par le souvenir, le passé.
Que faire du passé ? me demandais-je encore tout à l’heure, quand la nuit doucement est venue se poser à l’avant de mon véhicule qui roulait à vitesse modérée, vitre baissée, pour profiter de la température clémente de cette soirée d’automne.
Pour continuer
Carnets | octobre
Investir sur soi.
Tu l'as surement remarqué mais on ne peut plus surfer deux minutes sur le net sans être harponné par une kyrielle d'offres alléchantes concernant tout un tas de sujets aussi passionnants les uns que les autres. Ma boite mail en est pleine ! Comment vaincre sa timidité Comment devenir Charismatique Comment écrire un roman à succès Comment avoir toutes les filles qu'on veut j'en passe et des moins bonnes. Evidemment les sujets que j'ai choisis de citer non aucun lien avec les sujets qui m’intéressent vraiment dans la vie. Mais tout de même si j'ai envie de t'en parler c'est que cela a bel et bien attiré mon attention pendant quelques secondes. Le mot clef de tout cela tu l'as compris c'est "attirer ton attention", voir te distraire de la liste de raisons pour lesquelles tu étais en train de surfer sur le net. Parfois ça marche vraiment, par exemple quand Antoine BM t'envoie son mail quotidien et qu'il te propose de créer ton école en ligne ben ça fait mouche. J'ai donc décidé de me payer la formation d'Antoine que je connais assez bien désormais, cela fait une année environ que je le suis que j'observe ses stratégies, et je ne peux pas être autrement qu'admiratif. C'est un jeune homme pragmatique qui sait ce qu'il veut et qui sait l'obtenir visiblement. Alors que moi je suis un vieux de 60 berges qui a passé sa vie à changer de point de vue, de religion, de femme, de job , à errer, bref à voyager autrement qu'en charter parce que cela n'allait pas avec mes genoux. Un jour un gars m'a dit "pierre qui roule n'amasse pas mousse" La belle affaire, qu'est ce que j'en ai à faire d'être plein de mousse lui ai répondu derechef ! je suis venu au monde nu j'en repartirai pareil ! Mais du coup si je te parle de ce jeune aujourd'hui c'est parce que je suis victime d'une étrange nostalgie. Si j'avais 25 ans aujourd'hui il est certain que je serais dans cette mouvance de vendre mes formations en ligne sur un tas de sujets plus ou moins intéressants. Si j'avais 25 ans aujourd'hui je ne serais pas salarié je serais déjà à mon compte et je ne posséderais pas beaucoup plus que ce que je possédais à 25 ans déjà , c'est à dire que j'aurais en plus un Ipad, un Yéti, peut être un clavier bluetooth, un hub pour pouvoir utiliser tout ça et puis un petit sac d'habits. Et je serais souvent en voyage car avec le net on peut bien travailler de partout on s'en fout. Si je regarde leur parcours à ces jeunes, car il y en a plusieurs que je suis attentivement mais je ne vais pas les citer tous. Une chose qu'il m'ont apprise importante, c'est l'idée d'investir sur soi. A part dans les années 90 où j'ai décidé de suivre une formation de PNL payante, je n'ai guère investi sur moi par ce biais. J'ai investi du temps dans les études pourtant, dans les bibliothèques, , j'ai investi du temps dans mille et un naufrage sentimentaux et professionnels, mais je n'ai jamais eu vraiment envie de me former pour acquérir des méthodes rapides et efficaces afin de "gagner ma vie" C'est ce que proposent tous ces jeunes gens, investir sur soi , c'est à dire leur acheter du contenu de la formation pour des sommes relativement modiques. Le pack d'Antoine pour créer son école était en promo et dans mes cordes alors j'ai sauté le pas. C'est vrai que mon plus gros problème c'est de trouver un ordre pour organiser les choses. Un plan d'action, j'ai tendance à partir dans plein de directions en même temps, un plan en étoile loin du centre névralgique des choses justement, c'est à dire l'action. ou plutôt je vais dire que je réalise des actions désordonnées , des actions qui n'ont rien à voir les unes avec les autres bien souvent. Alors là me suis je dit si je ne passe pas à l'action c'est vraiment nul. Un peu comme un patient qui entre en psychanalyse, je me suis dit je paie donc je fais gaffe, je suis sérieux merde faut rien louper. J'ai essayé aussi la psychanalyse, une fois. Je me suis tiré en quatrième vitesse. J'ai épousé une psychanalyste pour achever d'en finir avec la psychanalyse. Dans le fond je pourrais me réjouir de n'avoir jamais pris le temps d'établir un vrai plan d'action dans ma vie car je n'aurais tout bonnement pas eu cette vie là dont je ne suis ni fier ni honteux dans le fond. Mais bon comme je vais avoir 60 ans en janvier je me suis dit que c'était peut-être un soubresaut utile à la suite Qu'est ce qu'on ne donnerait pas finalement pour s'illusionner encore un peu ..? Et tu vois il se pourrait bien que pour passer à l'action justement il ne faille pas se poser toutes ces questions, il faudrait avoir 25 ans et foncer même si c'est dans un mur, ce n'est pas bien grave. Du coup voilà une résistance au changement comme j'ai l'habitude d'en fabriquer à tour de bras et si tu es un peu dans ce même type de fonctionnement inscris toi à mes contacts privés pour commencer, tu recevras une liste de bonne raisons que l'on s'invente communément pour ne pas faire les choses et comment contourner cette manie. https://urlz.fr/aSST|couper{180}
Carnets | octobre
Le mensonge de l’art.
Ce matin je me réveille avec la gueule de bois. Nuit agitée à élaborer des argumentaires de vente, des arborescences d'offres de formations, des plans, des listes. Cela m'avait déjà fait ça je m'en souviens lorsque, il y a maintenant presque 30 ans, j'ai commencé à jouer aux échecs. Je rêvais les parties durant la nuit et je me réveillais la tête dans le cul évidemment. Alors peut-être que toi aussi tu ne dors pas très bien en ce moment parce que tu ressasses ta journée passée ou celle à venir. Tes rêves ressemblent à de grosses lessiveuses d'où l'on t'extirpe rincé, crevé au matin. J'ai envie de dire que c'est plutôt une bonne nouvelle pour toi, c'est parce que quelque chose bouge au fond et que ton cerveau lance les dés, invente des futurs possibles durant la nuit. On dit souvent que lorsqu'on veut trouver la solution à un problème il faut s'endormir en y pensant et la solution arrive le matin. C'est vrai ! Et tu vois, ce matin, la première chose qui m'est venue à l'esprit, avant même de prendre mon café, c'est l'art. Et je me suis aperçu que je n'étais plus du tout hypnotisé par celui-ci désormais. Tu sais cet art tel que je l'ai ou que tu as toujours perçu ou tel qu'on te l'a toujours présenté et qui dans le fond (c'est dur à avaler) mais tant pis, allez, je te le dis : L'art n'est rien d'autre qu'un gros mensonge de plus. Et oui, pendant que la Californie crame, que l'Amazonie crame, que l'Afrique crame, pendant que partout le monde est en train de cramer, de se déliter, j'ai bien l'impression que tous les mensonges s'éventent en même temps et que tout est en train de s'évaporer vers le ciel bleu. La démocratie, mensonge. La république, mensonge. La politique, mensonge. Le terrorisme, mensonge. Bref, comme tout part en cacahuète, pourquoi pas l'art aussi ? Évidemment je n'invente pas le fil à couper le beurre, l'art est déjà parti en cacahuète depuis belle lurette avec la plupart des créations inventoriées avec l'étiquette « contemporaines ». Évidemment les bidules en plastoque de Jeff Koons posés au centre de la cité, c'est le pied de nez ultime à toute velléité de gravité, de sérieux dont pouvait encore s'auréoler l'art jusqu'à peu dans le fond. Alors effectivement, vu sous cet angle, comment ne pas rigoler de ceux qui gravement vont te parler d'art. Qui vont pontifier sur l'art. Tu auras alors deux solutions : leur rire au nez ou en sourire. D'un autre côté, l'art a toujours existé. L'homme ne peut s'en passer. L'art du mensonge accompagne la recherche du beau depuis toujours et ce n'est pas un hasard si les deux marchent côte à côte. Peut-être n'est-ce plus tant le beau que l'on cherche désormais mais le juste, et cette dérive du beau vers la justice est encore une errance j'en ai bien peur. Car tout de même, lorsque je regarde les statues du paléolithique, lorsque je regarde les cariatides étrusques, lorsque je sombre dans le regard obscur d'un Modigliani, quand je suis secoué tout entier par les frontières inouïes que Marc Rothko installe entre ses grands rectangles de peinture. Cette émotion n'est pas mensongère. Elle est écho, résonance face à un silence, un mystère. Est-ce pour autant le « beau », je ne sais pas. Et je ne parle même pas de « l'étoilement totémique » des œuvres chamaniques d'un Thierry Lambert qui par la symétrie nous ramène à un essentiel perdu dans le fond des temps. Le beau est devenu presque une banalité désormais. C'est d'ailleurs la seule chose que les gens disent dans mes vernissages globalement. Intérieurement je leur dis : oui si vous voulez, c'est beau mais ça ne nourrit pas. La beauté ne nourrit pas au sens propre comme au figuré. La beauté des œuvres d'art comme la beauté des femmes comme la beauté des romans, comme la beauté des mensonges, ce qui la rend belle justement c'est le mystère qui généralement les accompagne. Que ce mystère soudain vienne à s'éventer, c'est comme un soufflé qui retombe et on n'a plus qu'à être bienveillant avec la maîtresse de maison désolée tout en n'en pensant pas moins en repartant.|couper{180}
Carnets | octobre
Savoir bien dessiner
Parmi ces trois mots deux ne servent à rien et je vais t'expliquer pourquoi. La plupart des gens pensent qu'il faut savoir dessiner, et donc que ça s'apprend. Mais rappelle toi quand tu étais gamin tu t'en fichais complètement, de savoir dessiner, tu dessinais et puis voilà ! Ensuite que peut bien vouloir dire "bien dessiner" par rapport à qui ? par rapport à quoi ? Savoir bien dessiner implique aussitôt un savoir mal dessiner .. oh mon crayon balance entre les deux pôles j'ai les chocottes maman ! Bon ok si tu feuillettes les carnets de croquis de Léonard de Vinci, et que tu as comme ambition de dessiner comme ça, il va te falloir bosser un peu. Mais pourquoi voudrais tu dessiner comme Léonard de Vinci, puisque c'est déjà fait, plié, enterré, il n'y a qu'un Léonard et puis voilà ! Ensuite rappelle toi aussi qu'à son époque il n'y avait pas les smartphones ni les reflex numériques qui permettent désormais d'avoir des photographies nettes et sans bavure, de jolis portraits, de jolis paysages. Alors tu peux prendre ça comme un challenge de dessiner aussi bien que Léonard bien sur, tu peux copier sa manière, mais est ce que ça va vraiment t'apprendre à dessiner je ne le crois pas. Car pour moi dessiner c'est avant tout s'exprimer avec justesse, montrer qui on est, donc la seule chose que tu peux faire c'est dessiner comme toi tu le sens. Et pour ça tu n'auras besoin que de temps chaque jour pour t'y mettre et réfléchir sur ce que tu as fait au bout d'un moment. Au début ton œil sera pratiquement aveugle, tu ne verras pas grand chose, et tu auras tendance à dire bof, c'est pas terrible, aller corbeille... C'est une erreur, garde tout au contraire, dans un pochette, et mets bien la date à chaque fois que tu réalises un dessin, ta signature et la date. Parce que tout ce que tu fais en dessin compte, tout ce que tu fais en dessin est précieux. Parce que si tu mets ce que tu dessines à la corbeille cela veut dire que tu as perdu ton temps et que tu n'estimes pas ton effort. L'estime de soi est importante ( sans en abuser non plus ) alors conserve, chouchoute tout ce que tu produis et tu m'en diras des nouvelles dans quelques années quand ton œil sera plus ouvert quand sur ces premières esquisses tu comprendras qu'il y a avait déjà la trace, les prémisses d'un talent à venir. Concernant le "bien dessiner" c'est souvent un avis qui provient des autres. C'est assez facile dans le fond de "bien dessiner" quand tes dessins correspondent à ce qu'attendent le plupart des gens concernant un visage, un paysage. Mais dans le fond "bien dessiner" est souvent un mensonge que tu commences par te faire à toi-même. Alors peut-être que "savoir bien dessiner" n'est rien d'autre qu'un faux problème que tu places sur ton chemin pour ne pas te mettre à dessiner vraiment. C'est à dire dessiner comme tu es comme personne .. et voilà ce qu'a super bien compris Mac Donald quand il t'invite à venir "comme tu es" dans ses établissements. Si ma manière de voir les choses dans ce domaine te plait, n'hésite pas à t'abonner à mon blog, et puis il y a aussi un lien que je place juste en dessous pour faire partie de mes contacts privés https://urlz.fr/aSST|couper{180}