Cocktail chez les siphonnés du bulbe.

Petit à petit tout s’effiloche, un fil sort de la manche, on tire, plus de manche, plus de pull. Plus de Don Quichotte. Toute cette haine est comme une laine, on peut la prendre par tous les bouts, tout pourrait se détricoter, le monde entier. On se retrouverait avec un mouton dans une main et dans l’autre le poids d’une plume, une paille.

Cocktail chez les siphonnés du bulbe.

A part ça

Les mots expert et comptable associés me font le même effet que sens et giratoire accolés.

Dégueulis.

Tu vas dans une pharmacie pour louer un tensiomètre, arrivé à la maison tu t’aperçois qu’il ne fonctionne pas. Tu poses le tensiomètre défectueux quelque part. Tu places dans un coin de ta tête l’idée de retourner là-bas pour le rapporter, l’échanger. A la fin, une semaine plus tard le tensiomètre est toujours à la même place. T’as rien fait. Y avait toujours autre chose de plus important à faire.

Resté quelques instants à déplier le fil d’actualité sur Twitter. Lire tout ça d’un coup comme on prendrait une bouffée de périphérique, un coup de boule. C’est plus trop de mon âge. Certains écument de rage désespoir tristesse. L’insulte est vite dégainée. Des duels, des phrases qui claquent qui crépitent , même pas. Que dalle. Tout à coup je vois un compte nouveau qui me suit, du LREM, mais quelle horreur. Qu’ai-je fait ou dit pour en arriver là.

L’excitation liée à toute la daube parfois j’ai dû jouer des coudes, sucer une roue ? non pas trop mon genre mais ça peut être pris ainsi malgré tout. Je suce pas de roue, que mes pastilles de 2.5 mg de nicotine que je m’enfile par plaquette entière pour résister à l’envie de fumer. D’ailleurs pendant que j’y suis, est-ce que j’ai encore envie de fumer vraiment ? je fais un pas, deux pas en dehors de ma chaise. Je me toise me sonde m’examine attentivement, puis tourne la lampe d’architecte pour me la flanquer en pleine poire.

Donc vous disiez que vous n’aviez plus du tout envie de fumer.

Et comme enfoiré je me pose là. Et je sors un paquet de Winfield de je ne sais où, et je me le présente.

Je te remercie camarade mais dois décliner. Je parviens à le dire youpi.

La lumière s’éteint.

Pas de fanfare pas de flonflon

Je ne fume plus, voili voilou c’est tout.

Pendant une heure dire tout ce qui me passe par la tête, c’est plus ça quand même. Pendant une heure être attentif aux quelques tifs qui poussent lentement sur mon crâne et éviter d’être trop crâne. Le courage ne m’étouffe pas tant que ça, j’arrive encore à respirer. Suivre la pente des mots des phrases des vides entre tout ça, et dévide ta pelote mon pote. Te débarrasser surtout du surplus, d’un peu de pression de tension ainsi. Ecrire comme on avale un médicament le matin c’est tout.

Illustration : Lost in the horizon ( ça fait toujours mieux en anglais ) Huile sur toile