Terrassé. Submergé. Toute cette paperasse, et en prime, une fièvre carabinée. À chaque vacance c’est la même : on se relâche, et paf.
La nuit, j’ai fait des comptes en rêve. Des additions, des chiffres qui ne ferment pas l’œil.
Ce matin, 39,7. Je tiens à peine debout. Grippe ? Covid ? Pas la force d’aller à la pharmacie.
Écrire deux ou trois lignes. Ce sera tout pour aujourd’hui.
sous-conversation
On voulait juste souffler. Mais ça n’a pas soufflé. Ça a pris. Fièvre, chiffres, vertige.
La nuit refait les comptes. Les chiffres courent. Ils crient presque. Le front cogne.
On reste là. Couché. Muet. Une seule chose encore possible : deux lignes. Peut-être trois.
Le monde entier tient dans ces trois lignes.
note de travail
Un effondrement somatique. Une saturation. Ce corps qui dit stop. Ce corps qui exige qu’on l’écoute, et pas les formulaires.
Il me parle d’une fièvre. Je l’entends comme une révolte. 39,7°C, c’est une protestation chiffrée. Presque une poétique de la température.
Le rêve de la nuit est bureaucratique. Il additionne en dormant. Le symptôme est clair : la réalité administrative déborde jusque dans l’inconscient. L’imaginaire colonisé par les comptes. Kafka, dans un lit IKEA.
Il m’écrit deux lignes. Ce sont des lignes de vie. Il aurait pu ne pas écrire du tout. Il aurait pu céder. Mais non. Il a écrit. C’est cela que je note : le corps chute, l’écriture reste debout.