Giacometti, bien sûr : ce qui reste après l’effort, la ténacité, la volonté, l’effacement du superflu, de la fioriture, du trouble qui brouille la vue, et de tant d’autres raisons bien plus obscures encore. De celles nécessaires, indispensables pour éliminer. Ce n’est pas facile d’éliminer. Boire des litres d’eau ne suffit pas. Courir autour d’un stade, en forêt, sur la plaine peut aider, à condition que l’on s’y tienne régulièrement, car il n’y a guère d’autre mot que celui-ci qui vaille.
Prendre l’habitude d’éliminer, facile selon les dires : à peine un mois, une trentaine de jours pour que ça devienne comme une drogue dont on ne peut plus se passer. Mais est-ce vraiment suffisant ? Physiquement sans doute, mais pour écrire, une autre paire de manches. Un véritable parcours de combattant. Ce qui, bien sûr, te fait songer à ces tueurs à gages dans les polars, ceux qui ont pour charge d’éliminer, ceux à qui l’on confie un contrat, et qui le remplissent sans ciller, sans émotion. Tout ce que tu as tant de difficultés à accepter. Le crois-tu vraiment ?