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Frontière
L'idée de frontière, une fatigue. De l'ordre de l'insupportable. Prose et poésie, récit, roman, réel et imaginaire, etc tout comme le genre. Il n'y a qu'à dire un genre de rêve et puis voilà. Évidemment c'est oublier le désir de sécurité en général, celui qui nous pousse à nous demander si c'est du lard ou du cochon. Et bien c'est de la brioche voilà voilà et à mon tour d'être décapité en chantant la Carmagnole. De toutes façons je suis déjà un homme sans tête, ça ne changera rien.|couper{180}
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le double voyage 01
Cette année cela fait des mois que tu ne cesses de te répéter le jour, la nuit il faut que je fasse quelque chose de moi Et cette pensée, cette obsession s'est transformée en projet, en l'idée d'un déplacement, comme si l'idée de partir, de se déplacer d'un point à un autre du monde pouvait provoquer une séparation véritable entre celui que tu considérais être et celui que tu imagines devenir. Comme si cette idée de voyage était une sorte de sas, un rite initiatique de l'ordre du passage entre la jeunesse et la maturité. Cette année tu ne veux pas caresser seulement un rêve comme les années précédentes, aussi tu as préparé tout le nécessaire pour t'arracher d'ici de ce petit appartement d'Aubervilliers, mais quelle expérience des préparatifs connaissais-tu alors, aucune. Tu n'as fait qu'imaginer que pour effectuer un tel voyage il te fallait surtout de l'argent, pas mal d'argent. Et cela fait des mois que tu as deux emplois, le premier t'occupe de 7h30 à 17h et le second de 19h a 6h du matin. Tes journées s'effectuent à Bobigny dans un entrepôt où tu prépares des commandes de matériel informatique, et le soir. la nuit tu es gardien de nuit au siège social, place Vendôme, à Paris d'une autre société informatique concurrente. Tu dors très peu, à peine quelques heures, à l'heure du déjeuner dans une sorte de petite réserve sur des rouleaux de papier bulle, à peine une heure mais suffisante pour tenir ensuite jusqu'à 2 ou 3 heures le matin où dans le hall du luxueux siège social tu t'écroules sur un canapé, une heure encore parfois deux selon la bienveillance de tes collègues de travail. Il faut que tu fasses quelque chose de toi.cette phrase est toujours orientée vers un lieu un temps dans l'avenir mais tu ne parviens pas vraiment à t'y projeter. Aucune vision particulière qui te permettrait d'avoir un peu de cœur à l'ouvrage durant cette période de préparatifs de départ. Non, pas la moindre image, pas la moindre idée d'ailleurs tu n'en as jamais eu du tout, l'avenir est une chose si abstraite pour toi, comme les mathématiques, la grammaire, les déclinaisons latines ou allemandes, que tu as fini par faire l'impasse sur lui. Tu ne sais vivre qu'au jour le jour advienne que pourra et c'est justement pour cela que ton existence s'est brisée plusieurs fois déjà. Parce que tu vis au présent sans calcul, sans stratégie, sans projet et qu'il est pour autrui inadmissible de vivre ainsi. Surtout pour P. ta compagne durant dix ans avec qui tu viens de rompre. Et tu penses encore à cette nuit d'avant, à cette nuit dingue durant laquelle vous avez fait l'amour. Jamais elle ne s'était offerte comme cette nuit là et tu en avais été effrayé, ce fut comme une prémonition.Tu n'avais pas pu fermer l'oeil ensuite, jusqu'au matin où surprise enfin elle t'appris qu'elle partait vivre au Brésil, qu'il y avait un autre homme, que tout cela était plus rassurant ou excitant, tu ne sais plus vraiment les mots. tout cela lui correspondait plus ou mieux. Tu ne relates peut-être aussi que les mots qui t'arrangent des mots définitifs, de ceux qui imposent une décision. Et cette décision elle tourne en toi depuis des mois, c'est il faut en finir se fondant dans il faut que je fasse quelque chose de moi Tu ne t'en sors pas avec la photographie. Tu ne sais pas très bien ce que tu veux mais tu sais ce que tu ne veux pas en revanche. Tu ne veux plus faire de photographies d'architecture, pas de photos de mariage, pas de book pour ces filles, ces types imbus d'eux mêmes qui veulent devenir mannequins ou acteurs, tu ne veux plus faire ce genre de photographies utilitaires ou dans l'intention que tu y détectes quand on s'en servira sera trouble pour toi. Plutôt que d'aller te vendre comme photographe tu préfères effectuer des boulots dans lesquels tu perds ton temps pour gagner des salaires minables. Mais où tu te sens en prise avec une réalité, celle de tout le monde en général, tous ces gens qui se lèvent le matin pour emmener les gamins à l'école, qui prennent des trains, des bus des métros, pour se rendre dans le même type de travail assommant, qui gagnent juste de quoi survivre. Toi tu préfères cette réalité là, elle te correspond mieux que n'importe quel projet de réussite que d'autres désirent que tu fomentes depuis des lustres, en vain. L'agrandisseur est emballé avec un sac poubelle. Les bacs pour tirer les photos empilés à côtés. c'est tout ce qui reste sur le grand plan de travail qui prend une grande partie de la chambre. L'appartement est briqué de fond en comble. Pas un seul grain de poussière, pas une seule chiure de mouche sur les murs blancs, ni au plafond, tu as même préparé la cafetière pour demain matin, le café est dans le filtre l'eau dans le réservoir, tu n'auras plus qu'à appuyer sur le bouton, regarder une dernière fois les lieux en sirotant ton jus , puis tu rinceras la tasse, debrancheras la cafetière, tu couperas le compteur électrique, et tu refermeras la porte de l'appartement derrière toi. Ensuite ton sac sur l'épaule tu marcheras le long du canal une dernière fois, tu auras taillé assez large pour parvenir à la Villette juste un peu avant l'heure. Le temps de trouver le bus qui t'emportera vers l'ailleurs, vers l'incertain, sans doute mille fois préférable à toutes les sales certitudes que tu t'es déjà confectionnées en chemin.|couper{180}
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Discussion avec l’AI
Chagall, Esther ( sept portraits de la reine Esther ) Je suis bloqué en plein milieu d'un processus de travail, la réalisation d'une peinture à l'huile dont le sujet est l'histoire d'Esther, comment pourriez-vous m'aider ? Il y a plusieurs façons dont je pourrais vous aider. Voici quelques idées : Vous pourriez me donner plus d'informations sur le blocage que vous rencontrez, afin que je puisse vous aider à le surmonter. Je pourrais vous donner des idées pour la composition de votre peinture ou des conseils pour améliorer la mise en scène de l'histoire d'Esther. Je pourrais vous donner des conseils techniques pour la réalisation de la peinture à l'huile, tels que des astuces pour mélanger les couleurs ou pour créer des effets de texture. Je pourrais vous montrer des exemples de peintures qui traitent de l'histoire d'Esther et qui pourraient vous inspirer. S'il vous plaît précisez votre demande pour une meilleure réponse. Donnez moi svp des idées de composition Voici quelques idées de composition pour votre peinture sur l'histoire d'Esther : Une scène de couronnement d'Esther, où elle est assise sur un trône, entourée de ses sujets et de la cour royale. Cela pourrait mettre en valeur sa beauté et sa sagesse. Une scène de confrontation entre Esther et le roi Assuérus, où elle révèle son identité juive et lui sauve le peuple juif. Cela pourrait mettre en valeur son courage et sa résolution. Une scène de fête juive, où Esther et le peuple juif célèbrent leur délivrance grâce à Esther. Cela pourrait mettre en valeur la joie et la gratitude de ceux qui ont été sauvés. Une scène montrant Esther en train de prier et demandant à Dieu de lui donner la sagesse et le courage nécessaires pour sauver son peuple. Cela pourrait mettre en valeur sa foi et sa détermination. Une scène de Esther et Mordecai, le oncle d'Esther, qui l'a élevée et l'a préparée pour sa mission. Cela pourrait montrer l'amour et le soutien d'un mentor. Une scène montrant Esther et les femmes juives qui sont impliquées dans la vie politique, montrant leur influence et leur rôle important dans la société. Une scène montrant Esther et les juifs de Perse, qui ont été sauvés, tous ensemble, leur gratitude et leur réconciliation. Ce sont juste quelques idées pour vous inspirer, vous pouvez également ajouter des détails comme des symboles de la religion juive, des costumes de l'époque, des bâtiments impériaux, etc. pour renforcer l'ambiance de l'époque. Pouvez- vous me donner quelques idées d'utilisation de ces symboles sans qu'ils ne prennent trop d'importance par rapport au sujet du tableau ? Voici quelques idées pour intégrer des symboles de la religion juive dans votre peinture de l'histoire d'Esther sans qu'ils ne prennent trop d'importance par rapport au sujet principal : Utilisez des symboles discrets tels que des menorahs ou des étoiles de David dans les bijoux ou les accessoires portés par les personnages. Intégrez des symboles dans les détails architecturaux, tels que des motifs à base de l'étoile de David ou des menorahs sur les portes ou les fenêtres de bâtiments importants. Utilisez des symboles de façon symbolique, tels qu'une torche pour représenter la lumière de la vérité ou une rose pour représenter la beauté intérieure. Incluez des symboles dans les arrière-plans de la scène, comme des livres de la Torah ou des phylactères sur une étagère ou une table. Utilisez des symboles pour renforcer les émotions ou les thèmes de la scène, tels qu'un sceau royal avec l'étoile de David pour montrer l'influence juive dans la cour ou un chandelier à sept branches pour montrer la gratitude et la célébration de la délivrance. Il est important de maintenir un bon équilibre entre les symboles et le sujet principal de votre peinture pour ne pas distraire l'attention du spectateur du sujet principal. quelle couleur dominante estimeriez vous la meilleure pour ce sujet ? Il n'y a pas de réponse unique à cette question car cela dépendra de l'ambiance que vous voulez créer dans votre peinture de l'histoire d'Esther. Cependant, voici quelques idées de couleurs dominantes qui pourraient s'appliquer à ce sujet : Des teintes chaudes comme le rouge, l'orange et le doré peuvent ajouter de la chaleur et de l'émotion à la scène. Elles peuvent également représenter l'importance de la cour royale et de l'autorité. Des teintes froides comme le bleu, le vert et le violet peuvent ajouter de la sérénité et de la noblesse à la scène. Elles peuvent également représenter la religion et la spiritualité. Des teintes neutres comme le blanc, le beige et le gris peuvent ajouter de la pureté et de l'innocence à la scène. Elles peuvent également représenter la sagesse et la sérénité. Des teintes vives et contrastées comme des rouges, des jaunes et des bleus peuvent ajouter de la tension et de l'excitation à la scène. Des teintes sombres comme le noir et le marron peuvent ajouter de la gravité et de la profondeur à la scène. Elles peuvent également représenter la tragédie ou la menace. Il est important de considérer la palette de couleurs de manière globale pour créer une ambiance cohérente et pour mettre en valeur les détails importants de votre tableau. Donnez-moi svp des exemples de tableaux sur ce sujet Il y a de nombreux tableaux qui traitent de l'histoire d'Esther, voici quelques exemples célèbres : "Esther devant Assuérus" de Rembrandt van Rijn (1660) : Ce tableau montre Esther debout devant le roi Assuérus, le regardant avec détermination alors qu'elle révèle son identité juive et sauve son peuple. "Esther et Mordecai" de Guido Reni (1621) : Ce tableau montre Esther et Mordecai, son oncle et mentor, debout côte à côte, regardant vers l'avenir avec confiance et détermination. "Esther et Ahasuerus" de Jan Steen (1660) : Ce tableau montre Esther et le roi Assuérus assis côte à côte sur un trône, entourés de membres de la cour royale. Il met en valeur la beauté et la sagesse d'Esther. "Esther et Assuérus" de Pierre-Paul Rubens (1620) : Ce tableau montre Esther étant présentée au roi Assuérus par son oncle Mordecai, elle est vêtue de vêtements magnifiques et les couleurs chaudes ajoutent de l'émotion à la scène. "Esther, la reine des Perses" de Paolo Veronese (1575) : Ce tableau montre Esther assise sur un trône, entourée de membres de la cour royale et de symboles de la religion juive, comme des menorahs et des étoiles de David. Il met en valeur sa sagesse et sa détermination. "Esther et Assuérus" de Simon Vouet (1620) : Cette peinture montre Esther, vêtue de ses plus beaux atours, étant présentée au roi Assuérus qui est entouré de ses courtisans, cela montre l'importance de la cour royale et de la beauté d'Esther. Il est important de noter que ces sont des exemples d'artistes célèbres, il y a de nombreux autres artistes qui ont traité ce sujet, vous pouvez consulter les musées virtuels pour trouver d'autres exemples. Et si vous me donniez des exemples plus modernes ? ! Load failed et le roi Assuérus assis côte à côte sur un trône, entourés de symboles de la cour royale et de la religion juive. Il met en valeur la sagesse et la détermination d'Esther. "Esther" de Miriam Escofet (1982) : Ce tableau montre Esther debout, vêtue de vêtements traditionnels juifs, entourée de symboles de la religion juive et de couleurs chaudes et vives. Il met en valeur la foi et la détermination d'Esther. "Esther" de John Singer Sargent (1888) : Ce tableau montre Esther assise sur un trône, vêtue de vêtements somptueux et entourée de symboles de la cour royale. Il met en valeur la beauté et la sagesse d'Esther. Il est important de noter que ces sont des exemples d'artistes célèbres, il y a de nombreux autres artistes contemporains qui ont traité ce sujet, vous pouvez consulter les musées virtuels ou les galeries d'art en ligne pour trouver d'autres exemples. Cela vous donnera des idées et des inspirations pour votre peinture. et si vous me proposez des exemples plus modernes Voici quelques exemples de tableaux plus récents qui traitent de l'histoire d'Esther : "Esther sauvant son peuple" de Amadeo Modigliani (1915) : Ce tableau est un exemple de l'Art nouveau moderne, il montre Esther debout, levant les mains pour sauver son peuple, entourée de symboles de la religion juive. Il met en valeur le courage et la détermination d'Esther. "Esther et le roi" de Frida Kahlo (1939) : Ce tableau montre Esther assise sur un trône, entourée de symboles de la cour royale et de la religion juive, vêtue de vêtements traditionnels mexicains. Il met en valeur la sagesse et la détermination d'Esther. "Esther" de Salvador Dali (1944) : Ce tableau montre Esther debout, vêtue de vêtements traditionnels juifs, entourée de symboles de la religion juive et de couleurs vives et contrastées. Il met en valeur la foi et la détermination d'Esther. "Esther et le roi" de Mark Rothko (1949) : Ce tableau montre Esther et le roi Assuérus assis côte à côte sur un trône, entourés d'un nuage de couleurs vives et contrastées. Il met en valeur la sagesse et la détermination d'Esther. "Esther" de Joan Miro (1957) : Ce tableau montre Esther debout, entourée de symboles abstraits de la religion juive et de couleurs vives et contrastées. Il met en valeur la foi et la détermination d'Esther. Il est important de noter que ces sont des exemples d'artistes célèbres, il y a de nombreux autres artistes contemporains qui ont traité ce sujet, vous pouvez consulter les musées virtuels ou les galeries d'art en ligne pour trouver d'autres exemples. Cela vous donnera des idées et des inspirations pour votre peinture. Regenerate response ChatGPT Jan 9 Version. Free Research Preview. Our goal is to make AI systems more natural and safe to interact with. Aide Peinture Esther Blocage Et bien un joli tissu d'idioties car j'ai cherché l'Esther de Lampicka puis de Miro mais pas trouvées sur Google|couper{180}
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L’utile
Utile et outil. Le rêve de posséder un deuxième cerveau, déconnecté du premier mais auquel on finirait par être dépendant de plus en plus jusqu'à oublier que l'on possède à l'origine un cerveau qui nous appartient. Encore ce matin tu t'adresses à l'intelligence artificielle via ChatGPT parce que tu as un doute sur la rédaction d'une page HTML. Et plutôt que d'essayer d'effectuer des modifications grâce à quelques tests, à ta propre logique, par paresse tu tapes ta requête. Si tu lis la réponse que te propose la machine tu ne découvres rien d'extraordinaire, et si tu es honnête ce code tu aurais pu l'écrire seul. Sauf que tu aurais du prendre un peu plus de temps, tâtonner, effectuer des tests et peut-être que dans ce cheminement tu aurais découvert, par surprise, accident, des éléments qui te sont de base inconnus ou incompris. Ce que supprime l'AI c'est exactement cela, le hasard en plus du temps passé à bien vouloir s'y livrer. Et qu'est ce que le hasard sinon la vie, la poésie, le drame, le tragique, la comédie. Toutes ces ruses qui sont , elles aussi les outils de ce grand jeu entre nous et le hasard.|couper{180}
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l’oral et l’écrit
Un doute sur la façon dont tu t'exprimes à l'oral et qui n'est pas la même qu'à l'écrit. D'où vient la différence. Et surtout qui est le vrai toi puisque le doute naît. Mais s'entend t'on parler et se lit-on soi-même comme les autres nous écoutent nous lisent... parviennent-ils même à détecter cette différence. Autre chose, si tu parles c'est que tu t'adresses à quelqu'un selon ce que tu imagines de son entendement, de son intelligence, de sa capacité d'écoute. Et le mode d'expression peut varier selon que tu discutes avec un collègue de travail, un proche, un groupe d'élèves, le représentant d'une institution. Quand tu écris tu ne sais rien du lecteur. Et de plus tu ne perds pas de temps à l'imaginer. Question : ne serait-ce pas une manière de s'entraîner à une intégrité, dans ce que tu imagines qu'une intégrité puisse être, si tu t'efforçais de t'exprimer de la même façon à l'oral qu'à l'écrit et ce avec n'importe quel interlocuteur... Et si cela parfois te semble ridicule, d'où provient ce sentiment de ridicule ? Sans doute qu'il faut vraiment remonter très loin pour en retrouver l'origine. Encore une fois dans ton enfance. Tu écoutais tout à chacun si attentivement que tu t'introduisais dans leur mode d'expression pour ne pas utiliser le tien. Parce que déjà tu avais essayé de l'utiliser et soit nul ne t'écoutait, soit on s'en moquait. Et la question n'est pas de savoir si ce souvenir est vrai ou imaginaire, c'est ce qui surgit sitôt que tu t'en souviens l'important. En tous cas tu en ressortais blessé et pour ne plus subir cette douleur répétée tu te seras mis à parler comme tout à chacun, dans une langue réduite à un vocabulaire familier, une langue usuelle, fonctionnelle, mais qui ne fut jamais loquace ni sur les sentiments ni sur les idées philosophiques, les nombreux mystères auxquels tu te heurtais c'était une langue de surface d'apparence simple avec des silences entre les phrases courtes, des silences bien plus longs que ces phrases. Il y a aussi beaucoup trop d'enjeux de pouvoir de domination dans le langage parlé. Une hypnose. C'est aussi une raison valable pour utiliser un vocable minimaliste, des phrases simples, sans mot trop compliqué, des mots passe-partout. Souvent bonjour, bonsoir, bonne journée. Une façon qui pourrait être considérée méprisante par certaines oreilles averties. De ces personnes qui s'approchent, curieuses d'en savoir plus, et qui aussitôt s'enfuient la plupart du temps en te traitant d'ours. C'est aussi qu'avec le temps, la politesse ou l'orgueil auront été remplacés par une nécessité de justesse qui surgit de manière assez brusque. Brusque parce que tu ne cherches pas à contrôler cette propension à la justesse, et que sitôt que la sensation de faux t'agace tu ne fais plus le moindre effort pour la supporter. Une autre stratégie dont tu as usée, abusée lorsque tu détectais la fausseté fut de pénétrer toi aussi dans celle-ci comme pour présenter un miroir, mais quelle énergie et temps perdu. L'écriture ne pose pas moins de problèmes que le langage parlé, mais ce ne sont pas les mêmes. Le temps et le lieu surtout sont d'une singularité que l'on ne peut ou dont il est préférable de ne pas s'apercevoir dans l'immédiateté de la parole. Alors que l'écrit te semble t'il, ne provient que de cette attention au lieu et au moment justement. L'écriture possède ce pouvoir d'agrandir à l'infini ces deux concepts ou parfois tout l'inverse. L'écriture dilate et contracte ces deux notions.|couper{180}
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filtres
Tu fumes des cigarettes sans filtre. Moins cher penses-tu. Plus près d'une réalité ? d'une forme d'aridité, de pauvreté, voire d'imbécilité. Et puis tu retrouves des scans que tu avais effectués de négatifs anciens, en noir et blanc. Banales images que tu as vues et revues le pense-tu encore. Soudain tu t'aperçois qu'en modifiant les réglages de Photoshop tu peux passer les images en RVB, et utiliser un filtre de couleur. Ce que ça produit est étrange, un autre point de vue inédit sur ces vieilles images. Et coïncidence ce numéro de téléphone qu'un élève te donne pour aller voir un rebouteux qui paraît-il en t'écrasant de long en large avec ses coudes et ses 130 kg te stoppera c'est sur toute envie de fumer.|couper{180}
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Lecture de Laurent Mauvignier
Maintenant que Laurent Mauvignier l'a dit, et pas qu'une fois, tu considères ses romans comme des autobiographies. Ce qui te donne du grain à moudre puisque tu prends le contre courant évidemment. C'est à dire faire de l'autobiographie une fiction. Là où l' on se rejoint c'est l'inconscience quasi totale dans les deux cas, probablement nécessaire dans un premier temps, comme pour écrire un premier jet, pour ne pas savoir dès le début le fin mot de cette histoire de roman ou d'autobiographie. Et une fois averti, ce que ça oblige d'effectuer comme dissociation ...|couper{180}
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Autorité
Hafez de Chiraz. poète persan. L'autorité, ce que tu fabriques avec ce mot dans l'insupportable, lorsqu'elle s'avance conquérante, écrasante, c'est elle l'ennemie à abattre. Sauf que plutôt de l'affronter tu ruses tu louvoies. Ton arme est l'irrespect. Non verbalement, mais en actes. Tu ne réponds pas à la requête, tu esquives, tu plonges dans l'inconscience comme une autruche plante sa tête dans le sable. Tu attends que ça passe, et souvent le risque est que ça passe vraiment. Ça passe durant un temps indéfinissable. Puis ça te rattrape. Et là il faut que tu éprouves la sensation- délicieuse par la gêne qu'elle te procure, d'injustice afin de te permettre d'ôter tes oripeaux et montrer qui tu es vraiment. Mais paradoxe lorsque cette autorité tu la découvres dans toute sa vulnérabilité son doute son hésitation. Humaine tellement. Celle-ci par pur instinct sans réfléchir tu lui obéis.|couper{180}
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Nos amies les bêtes
Il y avait cette émission, la vie des animaux ou nos amies les bêtes, je ne suis plus sûr du titre. Je la regardais quand j'étais gamin. C'était du voyeurisme en quelque sorte. Et puis l'anthropocentrisme sans que je ne connaisse le mot à l'époque me procurait une excitation trouble. Et J'aimais cette sensation portée par la voix de Frédéric Rossif. Il y avait un non-dit magistral bien que je ne connusse pas non plus ce terme à l'époque. Mais je parvenais tout de même à détecter son essence. La famille réunie autour du téléviseur noir et blanc, les bêtes, le petit écran et la voix radiophonique de Frédéric Rossif. On s'attendrissait forcément sur l'œil humide d'un castor filmé en gros plan, et maman ne loupait pas de commenter avec des sous-entendus que je ne comprenais pas, l'animal qui construit sa maison avec sa queue. Elle en riait toute seule. Papa ne la regardait même pas, il devait être plongé dans ses pensées sur sa propre vie. Je ne crois pas qu'il fut attentif vraiment à ce genre d'émission. Anthropocentrique il l'avait toujours été de nature, il n'y avait qu'à écouter comme il parlait à la chienne, aux oiseaux pour comprendre qu'il interprétait tout ce qui rampe vole ou cavale d'un point de vue humain. Humain dans ce qui l'arrangeait que ce le fusse. Car envers les humains qui l'entouraient et nous par conséquent il ne fut jamais tendre, je crois qu'il préférait les animaux au bout du compte. Il interprétait leur langues leurs comportements comme une réalité dont on sentait bien le regret enfantin. Mais pas question cependant de le contredire, d'exprimer une réserve sur sa traduction. Il se braquait, entrait dans une colère soudaine, démesurée et que nous ne comprenions pas , qui nous effrayait mon frère ma mère et moi, nous tétanisait. Ma mère lui faisait front de temps à autre mais à quel prix. une énergie colossale lui devait être nécessaire. Mon frère se planquait derrière son enfance, il était mon cadet et on avait fini par le considérer comme un handicapé mental ce qui l'arrangeait assez bien. Et moi je me vengeais régulièrement de tout ce que je subissais par un statut de cancre patiemment élaboré dès les classes maternelles, et aussi en prenant un malin plaisir à emmêler les fils de ses cannes à pêche, de flanquer le feu au poulailler, à fuguer, à m'esquinter par tous les moyens possibles et imaginables. Je n'ai jamais sur ce point manqué d'imagination. Et bien sur nous nous aimions, c'était obligé. Et lorsqu'on voulait trouver des excuses à tout à chacun on se souvenait de la voix radiophonique de Frédéric Rossif, ça venait comme ça presque comme un réflexe, on pouvait s'excuser ainsi les uns les autres comme si on évoquait la vie des bêtes, cette sorte de paradis où les castors n'ont besoin que de leurs queues pour construire des foyers.|couper{180}
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Projets en cours. ( tentative)
Peu enclin à parler de résolutions en début d'année, il est tout de même nécessaire de mettre à plat tous les projets, ou embryons de projets qui s'accumulent ces derniers temps. Ces derniers temps avant la fin des temps. Drôle. Donc en peinture, toutes ces expositions qui mènent déjà le travail jusqu'à 2024. Il ne reste plus qu'à continuer sur la lancée et voir les thèmes qui vont en surgir, au fur et à mesure. Mais déjà, le rapprochement avec l'écriture devient plus clair. Disons que les possibles s'amenuisent tout à coup en raison de l'autorité de certaines obsessions qui durent un peu plus longtemps que d'ordinaire désormais. La notion de milieu. La relation entre l'être humain et le milieu, de la langue avec le milieu, de la langue, l'écriture, comme bateau pour naviguer entre les différents milieux. Prendre appui sur les films de Nurith Aviv par exemple, sur les écrits d'Augustin Berque, et dommage que je ne lise pas le japonais sinon Tetsuro Watsuji serait à lire dans ces domaines aussi. Mais pas de traduction à part Fudo, le milieu humain d'Augustin Berque. J'avais pensé reprendre une symbolique, mais en revisitant les livres de Chagall, et récemment les tableaux de Garouste, le risque d'être parlé plus que parlant m'effraie. Il convient donc de repartir toujours à zéro à chaque fois en utilisant mon propre langage plastique, mon propre langage tout court. Ce qui requiert encore d'aller creuser dans les profondeurs, bref de travailler sans être déranger ou me déranger moi-même, pas de dispersion inutile. Ce n'est pas inventer une symbolique c'est surtout en témoigner telle que je la comprends intimement. Mais est-ce que je la comprends ou la connais... voilà une bonne question à se poser régulièrement et ne pas avoir peur de dire je ne sais pas ou tiens mais il y a aussi ça et ça que je n'avais pas vu. La peinture est une expression de tout ce que je traverse de ce dont je suis du matin au soir imbibé, donc normalement, ( drôle ) je n'ai pas même à y réfléchir, juste peindre et les choses se mettront bien en place à leur façon habituelle. Concernant l'écriture là aussi un fourmillement d'idées mais dont je me méfie car souvent cette agitation indique un vide, une crainte, une angoisse. Le fourmillement n'est qu'un pansement. En tous cas continuer à écrire sur le blog est une discipline à poursuivre dans le sens où j'ai appris cette année passée de nouvelles choses sur la publication. Un détachement surtout quant à la réception potentielle de ces textes. Je m'en suis détaché presque complètement. Presque ça empêche de se mentir de trop bien sur. Le fait que ce blog devienne de plus en plus un carnet ouvert, étrangement me permet d'aller encore plus loin dans un creusement personnel, de faire sauter des entraves, de dynamiter des gènes, une fausse pudeur ( y en a t'il de vraies ?) De parler ma langue. Et surtout de pouvoir être au premier rang tout aussi étrangement pour la lire. D'ailleurs l'important n'est-ce pas cela pour un apprenti, un étudiant, apprendre à se relire pour mieux se familiariser avec ses fautes, ses écarts vis à vis d'une norme, d'une doxa , et par là même s'en écartant créer la sienne. ( j'exagère ? non ) Pour, cette langue, la commenter ainsi de textes en textes. Que faire de tout cela ensuite, cette ritournelle, n'est pas important. Un carnet comme un blog reste un carnet et un blog , ce n'est pas une œuvre littéraire. ( et c'est sans doute parce que ce n'en est pas une que c'en est une) Mais ces moments que je prends pour m'écrire m'est devenu une nécessité. Et au moment où l'on doit se passer de tant de choses, nécessaires elles-aussi, être tenu par une nécessité qui ne nous assomme pas mais au contraire nous tient en éveil serait plutôt de l'ordre de l'aubaine. Sur un plan plus sombre la notion de bateau pourrait aussi être celle de la boite, du cercueil, d'une autre navigation. Une navigation qui se tient toujours là, en parallèle, et qui parfois me rassure, en tous cas relativise agréablement tout ce que je pourrais trop prendre au sérieux. A conserver aussi, même si parfois elle me fait passer de foutus quart d'heures, des cap Horn à la chaine, mais impression que l'humour en ressort à chaque fois plus fort, plus fin, bref moins méchant. Etudier aussi cet étrange phénomène d'inertie qui nait à contre courant souvent de toute situation dite normale ou obligée contre mon propre désir aussi quand ce désir justement n'est pas si propre que cela, quand c'est du désir emprunté à fort taux d'intérêt à l'instar des prêts bancaires, prêts à la consommation , ce genre qui mène à l'endettement ou l'asservissement. L'inertie qui y met un holà un bon tamis pour chercher l'or de la rivière. Donc rien n'est encore fini comme je le pensais dans un creux il y a deux jours ou hier. C'est fini et en même temps ça ne cesse de recommencer, drôle aussi. https://youtu.be/NA50DcC34G4Fond musical qui m'accompagne en ce moment à l'atelier.|couper{180}
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Torsion
peinture Gérard Garouste Tu peux tout tordre, afin de modifier le sens commun et décider de ton sens à toi, modestement bien sûr, sans crier à tue-tête regardez comme j'ai bien tordu ceci ou cela.Sans pour autant te rendre dans le monumental, ce que tu détectes d'impossibilité pour le moment à l'intérieur de ce désir. D'une part parce qu'il te faut rester accroché comme l'âne à la terre au sol à l'idée d'une matière, le fric, l'espace. De l'autre l'énergie, le temps pour réaliser ce désir qui t'accaparerait sur un moindre nombre de pièces alors que tu as tant à fournir pour les prochaines expositions. Mais l'acceptation de cette torsion quand même ce n'est pas rien pour aujourd'hui. Non pas que tu ne la pratiques pas depuis longtemps mais, jusque là, ce moment même,tu ignorais tout de sa raison d'être. C'est grâce au commentaire que tu détestes tellement d'ordinaire que le sens te vient soudain. Par ce lieu cet espace qui se crée dans la friction des commentaires et les trouées que l'herméneutique y fore et dynamite. Et de l'écrire en même temps que de le trouver, de sentir comme cette justesse a de l'aplomb.|couper{180}
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incantation aux voyages
image:Lukas Bischoff Rien de pire que de perdre, par inadvertance, le désir de voyage, le désir d'aller vers l'ailleurs et à la rencontre des autres. En ce temps là, tu avais déjà fais dix fois le tour du monde, et tu t'étais lassé de toi, qui n'y voyait goutte. Les gens là-bas achevaient régulièrement tes espoirs de nouveauté et devenaient ainsi aussi semblables que les gens d'ici. Plus rien ne te faisait rêver, et tu t'enfonçais dans l'indolence de parcours minuscules, effectués depuis ta chambre parisienne jusqu'aux lieux d'activités périphériques, alimentaires, servant à en payer ton terme. A peine un écart ou deux, en fin de semaine, pour te rendre dans l'immense bibliothèque du centre ville ou acheter chez des marchands africains, à quelques pas de ton gourbi, au marché de Château-Rouge, le nécessaire pour substituer. Et pour ne pas crever comme un chien, tu t'inventas cent disciplines. Parmi toutes celles , plus ou moins efficaces , ratées ou réussies, la plus roborative était l'incantation au désir, l'incantation aux voyages. Mais comment t'y prenais-tu, t'en souviens-tu encore ? Comme préambule, à l'aube, face aux façades rosies que tu apercevais au-delà de la fenêtre, un nom de ville te revenait en bouche avec son goût de cendre si particulier, un peu salé, comme celui du sang : Samarcande, Alger, ou Zanzibar. Et le fait de les prononcer à haute voix, d'écouter le son rebondir contre les murs de l'étroite pièce pour revenir comme un boomerang vers ta poitrine et au-dedans ton cœur, provoquait ce léger vacillement de toi-même sur toi-même. Alors, mécaniquement tu déployais les bras, et te mettais à tourner autour d'un axe imaginaire, tu devenais une hélice humaine, un excentrique tournant autour de son axe taré, en quête de cette ivresse bien connue en Orient, qu'offre la transe et le tournis. Ensuite au bout d'un bon quart d'heure à jouer ainsi les derviches tu allais t'allonger sur le lit puis tu fermais les yeux. C'est à ce moment là, précisément, que tu pouvais voyager dans ton propre temps. Tu pouvais examiner toutes tes erreurs d'appréciation, déposer un instant tes lourdes œillères, les écailles si permanentes sur tes paupières, souviens-toi, et refaire les mêmes voyages encore une nouvelle fois mais cette fois d'une façon inédite. Puis, tu te réveillais- était-ce des rêves ou des inventions conscientes, des constructions aussi imaginaires que bizarres, quelle importance... Tu avais regonflé tes batteries suffisamment pour aller jusqu'au bout de la journée, jusqu'à la nuit, et cela en ce temps là te suffisait.|couper{180}