Revenir

Tatoueur, huile sur toile Thierry Lévy Lasne

Tu vas tu viens tu reviens. Que ce soit au réel, ou à quoi que ce soit c’est l’idée de revenir toujours qui l’emporte. Un assassin revient toujours sur le lieu de son crime. Ensuite on se donne des raisons, des excuses, des prétextes. Mais on y revient c’est cela l’essentiel. Visionné deux conferences du peintre ThomasLévy Lasne suite à la requête “peindre le réel” sur Google. Juste pour voir ce que c.est que le réel, on ne sait jamais. Donc lui explique que le savoir-faire vaut mieux que le savoir dire, ce qui ne l’empêche pas de dire autour du prétexte du savoir-faire… un réalisme nouveau parlant du temps présent. Bon. Pourquoi pas. Cela lui vaut l’entrée à la villa Médicis et autres flatteries institutionnelles. Toujours bonnes à prendre tant la précarité artistique est toujours présente, même si on possède déjà une certaine notoriété. A croire que la précarité est une des conditions nécessaire pour peindre. Oui d’une certaine façon la précarité oblige à trouver des moyens de survie, de subsistance, des commandes. Mais en même temps elle offre le temps libre. Ensuite on peut procrastiner, se plaindre, ou élaborer des stratégies. Aller aussi vers les autres pour se désembourber de soi. Revenir vers les autres. Ce que j’ai bien aimé c’est sa modestie même étant reconnu par l’institution, il continue à se considérer comme un jeune peintre, donné beaucoup d’infos sur sa pratique, et n’hésite pas à montrer ses ratages. Revenir aussi à cette modestie. Surtout pour un jeune, bravo. Et puis aussi une confiance dans la vie, qu’il n’y a finalement que ça qui compte, se positionner au delà des vicissitudes, de la plainte banale. Revenir aussi à ce courage là qui est d’une belle sagesse y compris toutes les folies qu’il ne manquera pas de nous proposer. Revenir c’est effectuer des cercles et ce faisant on saisit sans doute beaucoup mieux la nature des cercles, des cycles. Important pour peindre, comme pour tout.

https://youtu.be/cDGJ9z5Gens

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

technique mixte 70x70 cm

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener