L’oreille est essentielle et il faut être sourd à bien des inepties. Il faut un sang dur, cirer les tympans pour ne laisser filtrer que le chant des ruisseaux qui, si on l’écoute, rassemble tout le nécessaire pour vivre.

Ça crée un monde parallèle à ce monde, un jus mot.

Une scissiparité de l’organisme monde, pénétré par le chant, le son, le mot.

Un acte sexuel, diront les benêts. Non, ça crée bien au-delà.

Ça crée sans arrêt, une démultiplication des avenirs et des passés, des milliards et des milliards de mondes, mais là n’est pas l’important.

Le résultat n’est qu’un leurre.

Comme la corolle, les pétales des fleurs, les jupons, les cornettes, joli leurre, ma sœur.

Non, l’important, c’est l’infini que ça crée, l’infini sacré, le vieux serpent de mer, Nessy dans sa mare, l’écho sait cela.

L’ouroboros, dont il est mensonger de dire qu’il se mord la queue, étant donné qu’il est cercle parfait.