Diverses tentatives pour attirer les muses

Ménagère des sixties.

Je me demande si on ne pourrait pas compresser le temps d’attente comme la patience, afin d’en extraire juste une essence. Trouver un raccourci à l’inspiration. Attirer les muses. Féminines elles ne sont sans doute pas si différentes des autres femmes. Il suffirait d’un éclat de pacotille, d’un bon mot, et d’un peu de mystère pour capturer leur attention, oh pas longtemps, juste le temps d’être enfin envoûté en retour. Et à partir de là se trouver heureusement en mesure de lâcher une ligne ou deux. Un paragraphe flirterait trop avec l’exagération. Défaut presque toujours honnit par les ménagères en général tant celui-ci touche leur intimité profonde. Possible que l’archétype de la ménagère comme on pouvait encore le rencontrer dans les années 60 n’existe plus aujourd’hui que dans les entreprises de sondages. Peut-être aussi qu’en abandonnant ce statut, la femme y ait aussi beaucoup perdu en croyant y gagner. Car l’irréalité de la ménagère, ce double inversé des chimères masculines aura probablement beaucoup participé à repeupler les pays dévastés par deux guerres mondiales. Et étrangement après les 30 glorieuses, l’avènement du féminisme et la disparition progressive des ménagères semble bien coïncider avec le déclin démographique, comme le désir sexuel en général. Cette perte de désir amène de toute évidence à l’exagération, à fantasmer le sexe, et à l’industrie pornographique. Et, cerise sur le gâteau, avec la fin de la prostitution. Ce qui pousse des populations entières de mâles déçus ou frustrés à chercher un paradis sexuel au delà des frontières de l’hexagone, ou bien à s’enfermer dans leur bureau ligotés à leurs écrans. Il doit y avoir un lien entre la disparition des muses et celle des ménagères. Même si pour l’instant je n’arrive pas vraiment à le formuler. C’est là qu’il convient de s’arrêter d’écrire justement. Afin de ne pas entrer dans l’exagération.

Post-scriptum

haut

Pour continuer

import

Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

import

technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

technique mixte 70x70 cm

import

La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener