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Éros et Thanatos.

Ce que c’est que la vie, ce que c’est on le sait, la vie c’est si, la vie c’est ça, des milliards de poulets sans tête, et du grain qui,de temps en temps, fait pousser des ailes. Du grain à moudre pour des poulets sans tête. Kestafé,tufékoi,keskilouellefé, patati, patata… faut que ça s’aime oh oui que ça saigne. Et du grain. Surtout le grain. Mais pas de folie non. Marcher à pas mesurés en dodelinant du cou de façon savante surtout. Gratter le sol c’est signe d’orage. Ce que c’est que la vie des poulets sans tête. Si au moins ils se reniflaient un peu le derrière, ça ne se fait pas non non surtout quand n’a pas de bec oyé. Acheter un bec de poulet, neuf ou d’occase, livraison en 24h gratis. encore faut-il avoir du grain à perdre. Prenons le point de vue de la mort. Et un tractopelle. Fonçons dans le tas. Une hécatombe magistrale. Oh paix et silence soudain. Oh les beaux jours que ce serait. Faire l’œuf revenir aux origines, mais ne surtout pas recommencer. Jamais !|couper{180}

Éros et Thanatos.

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Fixer le feu

J’entends cette expression, le transistor posé sur la table de la cour, près de la passoire et du saladier où l’on a découpé les fruits. En Gironde les pompiers sont parvenus à fixer le feu. Bien sûr le feu. On peut imaginer qu’il soit fixé, arrêté à un endroit, ce qui procure une illusion de soulagement. Mais dans un envers de cet endroit rien n’est moins sûr. Le feu est un mouvement lui aussi. Il ne semble s’interrompre que pour mieux reprendre des forces, à tout dévorer, griller, mijoter sur son passage. C’est un être feu, un esprit feu. Rien ne peut l’arrêter, on ne peut qu’imaginer le fixer, l’immobiliser mais c’est forcément temporaire. D’ailleurs cette temporalité du feu, qui naît un peu partout et qu’on tente de fixer. Ces incendies. Prouve qu’une temporalité, celle dans laquelle nous vivons par défaut est arbitraire, linéaire. L’aspect cyclique des feux, l’aspect cyclique des efforts pour les fixer, redonne au temps un petit air familier. Comme un vieil ami qu’on retrouve des années après et qu’on reconnaît tout doucement.|couper{180}

Fixer le feu

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La fin des 40 jours

Et bien voilà, c’est terminé, les 40 jours d’écriture quotidienne sur la ville. C’est terminé comme nombre de choses se terminent, comme une cigarette par exemple. Cela n’empêche pas d’en rallumer une nouvelle. C’est aussi une drogue. L’écriture. Un livre se termine probablement un peu comme ça aussi. On en commence un autre. Du moins ça doit ressembler à ce qu’on se dit. Un livre. Comme une ponctuation de quelque chose qui n’en nécessite pas vraiment sauf si… sauf si on doit montrer, prouver, gagner sa vie. Sinon les textes ont-ils besoin d’être rassemblés ainsi, avec internet désormais, pas vraiment sauf si… Une tristesse certainement comme on arrive au sommet d’une montagne, une tristesse car on comprend que cette montagne là n’était pas la montagne, qu’elle, la montagne est toujours à venir. Et que même là dans cet avenir elle nous échappera inexorablement. Une tristesse donc. Mais douce à la fin quand le refus retombe. Quand la douceur remplit l’espace. Quand le ramollissement général, est un élément issu de la digestion, un processus chimique, qui demande un peu de patience avant d’être évacué. Une tristesse aussi comme une borne avant la fin d’un chemin qu’on a peine à quitter. Une borne, un petit amas de cailloux, un petit monument intime, voilà cette tristesse. Et elle berce. On s’y accroche et elle berce. On est dans une oscillation. Comme assis sur une balançoire, et on s’y laisse aller le corps et l’âme. Appelons ça l’âme faute de mieux. Trop tôt encore pour effectuer un « bilan ». Pour y penser. En tous cas c’est un mouvement, l’image d’un mouvement sera à conserver. Qu’il donne l’impression de s’arrêter c’est certainement ce que produit aussi le mouvement comme l’écriture, des pauses, des silences, sans quoi on n’entendrait pas la musique. En attendant, un vide, une belle béance. On pourrait dire aussi un contenant vidé. Un vase, un pot, une marmite. Prêts à être à nouveau remplis. Mais ça se remplit sans qu’on y soit pour grand chose. Ça se vide et ça se remplit comme des poumons. Peut-être qu’on fume pour ça aussi, pour sentir toute cette fumée comme un marqueur entre le vide et le plein|couper{180}

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De Guy Debord à Carlos Castaneda.

Guy Debord Étrange parcours ce matin dans la fraîcheur du matin. Comme un ressort qui se détend lentement, sans hâte, un relâchement lent et mou. Ça commence avec Guy Debord, plusieurs vidéos regardées sur YouTube, en attendant le réveil de la petite fille qui dort dans la bibliothèque, installée en chambre à coucher pour quelques jours. C’est toujours quand c’est difficile d’accès qu’on éprouve l’impérieuse envie. Donc des vidéos, retour au situationnisme, à la société du spectacle. Puis, quelques cigarettes plus tard la sensation d’une prophétie réalisée et comme une urgence à nouveau de trouver une solution. La vieille urgence, celle qui ne cesse de tenailler depuis des années et qui t’envoie de mur en mur tête la première. Pour quel résultat ? Quelques tableaux et quelques textes, du spectacle comme tout le reste finalement. C’est qu’il va se loger si profondément en soi ce spectacle, qu’il faudrait trouver des forceps pour parvenir à s’en extirper. Et même cette extraction, ce fantasme, n’est ce pas encore du spectacle que l’on désirerait s’offrir à soi-même. Puis un moment entre chien et loup, ce moment où l’on éteint la lumière de la cour pour mieux pouvoir le contempler l’éprouver, la lumière de l’aube qui nettoie tout doucement la nuit et fait douter qu’elle puisse s’achever aussi facilement. Et on se met à penser au rêve bien sûr, aux rêves dans les rêves comme un labyrinthe, le fameux labyrinthe éducatif de Debord. Fermer les yeux et quoi voir, de quoi se souvenir avoir vu pour s’en défaire, et aussitôt ce sont des mains qui surgissent. Étranges ces mains dont on ne sait plus vraiment à qui elles appartiennent. Peut-être ne sont elles que des mains, et qu’il ne sert à rien de vouloir leur attribuer un visage. Et bien sûr le petit bouquin revient aussi sec à la mémoire, voir, de Carlos Castaneda. Les vieux engouements, une honte très agréable à revenir dans ces souvenirs de lecture, qui a l’époque dans les années 80 balisaient la fuite. Castaneda… et presque aussitôt les mains disparaissent, on ouvre les yeux, on aperçoit le paquet de tabac, on s’en roule une, et le regard s’arrête sur ce geste automatique. Debord, Castaneda, la cigarette… et un sentiment de colère qui monte, colère et amertume, une violente tristesse. Carlos Castaneda planqué dans Octavio …|couper{180}

De Guy Debord à Carlos Castaneda.

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L’argent

Qui a t’il de plus important que l’argent. On ne peut faire un pas sans qu’il en soit question plus ou moins directement. Des gens s’aiment et se détestent au travers lui. Des gens se prosternent, se prostituent, s’avilissent, sont souvent prêts à de multiples renoncements et bassesses pour obtenir de l’argent. Combien cela coûte t’il combien vendez-vous,combien voulez -vous, en avez vous suffisamment, votre compte est -il approvisionné, un crédit doit être remboursé, vous avez dépassé votre découvert autorisé, veuillez contacter votre conseiller. Le pouvoir d’achat est lié à l’argent. On a de l’argent on imagine posséder du pouvoir. Pour acheter. Pour employer. On appelle les employés ainsi, contre de l’argent on peut employer à peu près n’importe qui et s’acheter n’importe quoi. Être fauché comme les blés c’est ce qu’on récolte quand n’a plus d’argent. On peut alors demander de l’aide, on peut demander, pas sur que ça serve à grand chose. On ne prête qu’aux riches. que d’imagination lié désormais à l’argent. Sauf qu’on en voit de moins en moins, soit il nous aura filé entre les doigts après nous les avoir brûlés, soit il aura été jeté par les fenêtres ou parti en fumée. On voit de moins en moins l’argent pour de vrai il est devenu une abstraction, cartes de paiement, bleu, visa, golf, Mastercard, les substantifs les adjectifs sont criant. Paiement sans contact, on ne palpe plus rien, on ne touche pas au grisbi, on envoie un chèque, un virement, on est prélevé de tout un tas d’abonnements. Sinon on paie aussi des charges, des cotisations, des intérêts, des frais de retard, et si ce n’est pas réglé dans les temps, relances, mises en demeures, contrainte par huissier, main courante et main mise directement. Tous ces termes, cette langue directement issue de l’argent. Quelle imagination aussi. Balzac payé à la ligne ne tarissait pas d’exemples d’anecdotes, d’histoires sordides ou croustillantes à propos de l’argent, de ceux qui en ont , ceux qui en veulent, le désirent, et souffrent la mort de ne pas en avoir ou de n’en avoir jamais assez. L’argent le bain révélateur d’une société.|couper{180}

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Coup de boutoir

Côte ouest de l’île des morts, Dali. Il ne s’agirait pas d’un coup de boutoir frontal. Le courage et la force bien qu’ayant un certain rôle à jouer ne serviraient qu’à faire surgir le mur aussitôt. Et forcément on s’y casserait les dents, et les bois. L’enjeu n’est pas la reproduction. Mais plutôt d’inspirer de nouvelles approches, sous forme d’escarmouches, une guérilla tranquille, et au travers desquelles l’ennemi nous considérerait inoffensif. Le ridicule pourrait être une consigne, ou tout du moins un mode. Mais un ridicule contenu, un ridicule qui ne s’exhibe pas, une étrangeté, proche de l’étrangeté qu’offre l’hermétisme, un peu ésotérique sur les bords pour laisser suffisamment de flou aux voyeurs. Dali dans une mesure. Dali se déclarant comme étant le dernier peintre de la Renaissance avec un aplomb qui fait rire. Qui fait rire en premier lieu avant qu’un gouffre s’ouvre sous nos pieds, en saisissant vaguement, derrière l’apparente absurdité de son dit, quelque chose d’irréductible. il y a l’habileté, très proche du fantasme de perfection, sur chaque toile on peut s’en approcher pour le constater. À la fois avec plaisir mais une fois celui-ci évanoui, que conservons-nous du plaisir sinon un peu, parfois même beaucoup , d’effroi. Le lien aussitôt établi avec la grande peinture, s’effiloche pour finalement se retrouvé tranché par la bizarrerie des sujets déployés. Ceux là même qui touchent à cette partie de nous qui nous semble plus vraie que vraie. C’est à dire l’univers onirique, que nous plaçons généralement au fond des nuits, à sa place attitrée, qui ne serait pas sensée intervenir dans l’univers quotidien. L’apparition d’une toile de Dali ébranle par sa proximité avec la perfection tout en restant installée dans le monde des rêves et par ce fait nous fait douter à la fois de ce que nous nommons rêve et réalité. Voici un coup de boutoir latéral. Vieux style comme dirait Winnie dans oh les beaux jours de Beckett.|couper{180}

Coup de boutoir

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Suffit de l’écrire

Retour du festival d’Avignon. C’était bien. Suffit de l’écrire. Ensuite évidemment les détails. 37 degrés avec des hauts et des bas. Toujours des affiches qui pendent, des comédiens qui racolent pour leur chapelles. Le prix du pass reste stable. Par contre les prix pour tout le reste augmentent. Rien vu du In comme d’habitude, rien que de prononcer In j’ai déjà des boutons. Du off c’est plus le truc. Mais là pas de navet, j’ai très peu dormi durant les spectacles. Comptez pas sur ce billet pour vous vanter tel ou tel spectacle. Vous avez qu’à y aller et faire comme il faut, tenter, tester, vous gourer ou vous réjouir. Je déconseille les rues les plus célèbres, perdez vous dans les perpendiculaires, allez tout au fond des impasses. Ne croyez pas ce que disent les critiques les pubs. De toutes façons on est souvent déçu quand c’est trop vanté. Suffit de l’écrire, le festival d’Avignon cette année, c’était bien. Pas pour tout le monde. Car de plus en plus de gens programment leur festival à l’avance, ils réservent depuis chez eux et ne laissent plus de place au hasard. Comme partout. Un de ces quatre le hasard va se rebiffer, il en aura marre, vous l’aurez pas volé.|couper{180}

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Atelier d’écriture 39 ème jour

Thème l’enfance via notamment Walter Benjamin. https://www.tierslivre.net/ateliers/40jours-39-fragments-denfance-parisienne/|couper{180}

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Que faire de ceux qui respirent mal

Encre Henri Michaux « Quand un Émanglon respire mal, ils préfèrent ne plus le voir vivre. Car ils estiment qu’il ne peut plus atteindre la vraie joie, quelque effort qu’il y apporte. Le malade ne peut, par le fait de la sympathie naturelle aux hommes, qu’apporter du trouble dans la respiration d’une ville entière. Donc, mais tout à fait sans se fâcher, on l’étouffe. A la campagne, on est assez fruste, on s’entend à quelques-uns, et un soir on va chez lui et on l’étouffe. Ils pénètrent dans la cabane en criant : « Amis ! » Ils avancent, serrés les uns contre les autres, les mains tendues. C’est vite fait. Le malade n’a pas le temps d’être vraiment étonné que déjà il est étranglé par des mains fortes et décidées, des mains d’hommes de devoir. Puis, ils s’en vont placidement et disent à qui ils rencontrent : « Vous savez, un tel qui avait le souffle si chaotique, eh bien ! soudain, il l’a perdu devant nous. — Ah ! » fait-on, et le village retrouve sa paix et sa tranquillité. Mais dans les villes, il y a pour l’étouffement une cérémonie, d’ailleurs simple, comme il convient. Pour étouffer, on choisit une belle jeune fille vierge. Grand instant pour elle[…] » Extrait de Ailleurs Henri Michaux|couper{180}

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Habiter une chambre

« Habiter une chambre, qu’est-ce que c’est ? Habiter un lieu, est-ce se l’approprier ? Qu’est-ce que s’approprier un lieu ? À partir de quand un lieu devient-il vraiment vôtre ? Est-ce quand on a mis à tremper ses trois paires de chaussettes dans une bassine de matière plastique rose ? Est-ce quand on s’est fait réchauffer des spaghettis au-dessus d’un camping-gaz ? Est-ce quand on a utilisé tous les cintres dépareillés de l’armoire-penderie ? Est-ce quand on a punaisé au mur une vieille carte postale représentant le Songe de sainte Ursule de Carpaccio ? Est-ce quand on y a éprouvé les affres de l’attente, ou les exaltations de la passion, ou les tourments de la rage de dents ? Est-ce quand on a tendu les fenêtres de rideaux à sa convenance, et posé les papiers peints, et poncé les parquets ? » Extrait de Espèces d'espaces Pérec, Georges|couper{180}

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Symboles

Giger île des morts (détail) Ça tourne autour du symbole, ça ne peut en être autrement. Sinon silence, on entre dans l’île des morts. Une part de soi le sait. L’autre feint de se boucher les yeux. L’aveuglement nécessaire pour peindre, on y revient encore par l’écriture. Et si toute l’actualité, cette accumulation d’horreurs de catastrophe n’était qu’un signe avant coureur de l’épuisement du symbole. Un cadre symbolique qui craque se délite, dernier sursaut de la chose avant sa disparition. Et comme ce bosquet de cyprès noirs, comme dans l’origine du monde la touffe noire, prémonition d’une dimension inédite. peut-être une transition une translation de symboles comme d’un tableau l’autre, pour mettre en valeur le mystère.|couper{180}

Symboles

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Pèlerinage

Exercice du jour associé au thème de la ville toujours, le mot pèlerinage. La ville est loin, depuis que nous nous sommes installés ici, entre Lyon et Valence, elle est devenue abstraite. Aller chercher dans le souvenir, encore, un lieu dans la ville, dans une ville, un lieu, rebutant en premier lieu. Plus de pèlerinage depuis longtemps.Et s’il faut remonter dans le temps c’est aller dans la mort chercher les morts. Ou du moins un support. En ai je besoin ? Pas vraiment puisque le dialogue est ininterrompu. Il suffit simplement de penser à un prénom, proche ou lointain pour qu’aussitôt le décor se crée. Plus nécessaire non plus les hypothétiques préparatifs nécessaires à effectuer le voyage, le fameux pèlerinage puisque la teleportation existe. Oui mais c’est un exercice. Tu peux faire un effort. Ne pas te sentir obligé de toujours dire la vérité, au moins cette fois. Ce n’est revenir sur les lieux pour les lieux eux-mêmes. c’est revenir à une matrice qui à date ou période fixe, récurrente si possible, régulière éventuellement, rejoue un scénario.Presque toujours le même. Comment est-ce possible que ce soit le même si on ne fait pas intervenir en tâche de fond un rituel. S’approcher du lieu fait déjà partie de ce rituel. Et il ne sera pas nécessaire qu’il soit humain, social, anthropomorphe. Il peut être un lieu anonyme pour le reste de l’humanité entière. Avec ça j’ai quelques pistes. Surtout dans le corps quand celui-ci se met en marche pour rejoindre un tel lieu. Ainsi une liste serait bienvenue. Comment l’ordonner, chronologiquement ou par intensité de la sensation. Comme ça vient et ensuite trier dans tel ou tel ordre, si toutefois l’ordre est nécessaire. Pourquoi le mot pèlerinage surgirait ainsi au 37 ème jour de cet atelier d’écriture. Traverser les apparences encore une fois. Il s’agit de toute évidence de relecture, tout ce que je déteste. C’est d’ailleurs sur ce point qu’il conviendrait de s’exprimer. Tu ressasses mais relis-tu vraiment, jamais. Une fois le texte clôt, tu relis pour essayer de corriger les fautes les coquilles parfois une lourdeur, mais c’est rare. La lourdeur est en lien avec celle du corps elle sert de point d’ancrage, de résistance. Lister toutes les raisons que tu inventes, les prétextes, les atermoiements, pour ne pas relire, bon exercice aussi. Sans doute un point d’orgue dans cette conception d’écrire reliée à ta vision personnelle de l’écriture. Les mots doivent venir comme ils le désire tu n’as pas intervenir, tu n’en es que le scribe. Et chaque phrase s’ajoutant à une autre te procure l’impression physique de perte de poids, que tout le poids s’en va sur le blanc support où il devient graisse de caractère. Une fois toute cette graisse posée, déposée noire sur blanc éprouve- tu une sensation de légèreté, Est-ce suffisant d’agir de la sorte, écrire pour retrouver la souplesse d’un corps, écrire pour s’accrocher à une croyance, fontaine de jouvence, éternelle jeunesse…Est-ce si visible comme un nez au milieu de la figure que tu n’écris que pour repousser l’âge la vieillesse, et bien sûr la mort. Sauf que cette régularité que tu t’imposes chaque jour, tu devrais aussi l’interroger. N’est-ce pas cela ce fameux pèlerinage, s’installer chaque matin pour écrire ce qui vient ce qui surgit ou ressurgit de mille et une façons à la fois semblables et variées… Et soudain tu découvres cette petite stèle sur Wikipedia, découverte sous le rocher des Doms en Avignon en 1960. Elle date du Chalcolithique, c’est à dire avant l’âge de bronze.20 cm de hauteur un soleil à la place de la bouche décalée de l’axe central qui lui confère une mimique familière. Ce petit sourire en coin. .|couper{180}

Pèlerinage