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Vie numérique
Mon portable est un iPhone X. Il tient dans une poche il m’accompagne partout. Sur mon IPhone X 256 gigas de mémoire je peux me connecter à plusieurs « clouds » nuages en francais. Je peux ouvrir l’app Dictaphone et inventer un poème ou bien dicter une liste de courses, je peux aussi laisser l’app ouverte sans parler pour enregistrer les sons du moment. Sur mon iPhone X, protégé par une coque en plastique transparent, je peux consulter mes e-mails sur l’app Gmail. Au jour d’aujourd’hui les nombre de ses e-mails atteint 10556 il y a quelques jours j’en avais 30000, j’ai passé une matinée à supprimer la moitié de ces e-mails dont la majorité ne veut rien dire, une énorme partie des e-mails sont des e-mails pour rien. Sur mon iPhone X acheté dans un magasin spécialisé dans la revente de matériel d’occasion, je peux voir tout un tas d’app qui ne me servent à rien comme par exemple Maison Santé Plans FaceTime Localiser Astuces Bourse PommeTv Météo Rappels Anticovid Cartes. Mais je voulais absolument posséder un IPhone X ou d’un autre modèle peu importe, c’est une affaire de prix tout de même, le dernier modèle ne se trouvait pas en reconditionné où il était bien trop cher pour mon budget. Je peux désormais être heureux car je possède aussi un IPad Pro 2018 acheté d’occasion lui aussi. Désormais les deux appareils sont bien appareillés. Ils se parlent sans soucis et avec une fluidité que je n’aurais jamais pu imaginer autrement que dans une pub ou dans un rêve. Je ne fais rien de spécial avec mon IPhone X couleur noire sans aucune rayure garanti un an parfois je rêve de pouvoir l’utiliser au maximum de ses possibilités qui sont nombreuses m’a confié le vendeur. Mais pour l’instant il ne me sert qu’à téléphoner et à surtout dire non merci à toutes ces personnes qui me téléphonent toute la journée pour me proposer des biens des services des sondages qui ne m’intéressent pas ou dont je n’ai sous preuve du contraire aucun besoin.|couper{180}
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Décrire un chant d’oiseau
Il n’y a rien et soudain il y a un chant d’oiseau qui te remplit de tous les ciels. Et tu t’élèves ainsi dans les temps tu voles à travers tous les temps puis le silence te ramène au présent. Il y a rien ça ne sert à rien d’attendre. Quand tu n’attends plus rien revient ce chant. https://youtu.be/yr2aieSg5so|couper{180}
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Décrire un instant
Cour entre deux bâtiments, la nuit est là, tout est indistinct sauf les éclairages doux auto alimentés par leurs batteries solaires, gorgées du jour passé. Tablette sur les genoux nus, ouverture de l’app WordPress. Cliquer sur le signe + en bas à gauche de la fenêtre. Ouverture de la page blanche. Écrire le premier titre qui vient à l’esprit. Décrire un instant. Continuer ainsi à écrire des phrases sans penser à rien. Chaque phrase existe au moment précis où on écrit des mots, pour cela l’index erre au travers des lettres du clavier virtuel, erre ou suit quelque chose soufflé par l’instant même. Continuer à dévider ce qui se murmure jusqu’à ce que la tête se relève que l’œil cherche la distraction nécessaire pour s’évader du texte.|couper{180}
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Questions
Tu penses à quoi tu m’écoutes tu ne dis rien tu ne crois pas qu’il faudrait qu’on parle tu pourrais au moins me regarder tu ne crois pas quand vas-tu sortir un mot c’est si difficile que ça de se parler comment veux-tu que l’on se comprenne si tu ne dis jamais rien tu veux du café tu crois que la boulangerie est ouverte tu n’irais pas chercher du pain des fois et si tu passes au tabac tu peux aussi m’acheter deux timbres on dirait bien qu’il va faire beau on pourrait manger dehors qu’en penses tu tu ne veux toujours rien dire mais qu’est ce que je t’ai fait on dirait que tu m’en veux de quelque chose tu pourrais au moins ouvrir la bouche regarde moi quand je te parle tu pourras faire trancher le pain quand tu iras tu as envoyé un mail à x pour répondre tu as appelé y non bien sûr tu n’as rien fait de tout ça tu crois peut-être que les choses se font toutes seules que tout le monde est à ton service tu sais que je ne serai pas là ce soir tu t’en rappelles tu t’en fous mais pourquoi tu ne dis rien qu’est-ce que je t’ai fait tu veux manger quoi à midi tu as vérifié si ta carte est encore valable ils mettent au moins une semaine pour la refaire tu le sais tu ne crois pas qu’on pourrait acheter un palmier pour mettre à la place de l’olivier tu n’as pas vidé le lave-vaisselle si tu vas peindre aujourd’hui non bien sûr tu vas encore écrire n’est ce pas tu ne fais plus que ça j’espère que tu t’en rends compte et aussi que les jours passent qu’il y a des expos à préparer tu t’en souviens non bien sûr tu ne te souviens jamais de rien heureusement que je suis là tu sais pour te le rappeler tu pourrais au moins me regarder quand je te parle tu me prends pour qui tu ne veux toujours rien dire des fois je me demande ce que je fiche avec toi tu pourras prendre aussi du lait et des œufs au Casino s’il est ouvert ?|couper{180}
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Accumuler, vider
Je ne compte plus le nombre de billets. Mais il y en a beaucoup, énormément, trop. Sur ce blog j’ai accumulé durant quatre années beaucoup de textes que rien ne semble relier les uns aux autres à part un ordre chronologique. Rien, peut-être pas. C’est la notion d’accumuler quelque chose finalement qui est le lien. Comme lorsqu’on éprouve une peur du vide, je n’ai jamais aimé les pièces trop vastes autrement qu’en les remplissant progressivement de tout un tas d’objets hétéroclites voire incongrus. Comme jadis enfant je détestais ce silence affreux entre les gens surtout lorsqu’ils se parlent. Malgré quelques tentatives pour être zen et pas mal de crampes à la clefs dans les articulations j’ai souvent échoué à ne pas trop envahir l’espace. Tout au contraire on me l’a souvent dit et sur divers tons : tu prends toute la place. Je ne crois pas du tout que ce soit par négligence envers autrui, ni par égocentrisme, non c’est purement de la trouille, la trouille d’être englouti par l’espace, qu’il engloutisse le peu, l’infime que je suis parvenu avec le temps à considérer comme étant moi. Bien sûr je ne parle pas de ce pantin que j’affiche et que je peux désarticuler à l’envie en toutes circonstances, non celui là n’a d’espace aucun besoin sinon celui de l’imagination pour le transformer en putching ball collectif. Il en faut bien un pour vider toute l’angoisse du monde l’amour qui se dissimule avec. Quelques siècles plus tôt je crois qu’être martyr ne m’aurait pas déplu, d’autant que la durée de vie de martyr me paraît avec le recul bien plus supportable que toutes ces longues années noyées dans la répétition et les redites. Ces derniers jours j’ai rangé mon atelier une fois de plus de fond en comble, et mes papiers … ah les papiers … bref je suis donc en train de lorgner sur ce blog désormais. Envie de le vider progressivement de son trop plein, de faire le vide. Et puis si au moins j’écrivais pour me relire de temps en temps… mais non, comme tout le monde ou à peu près je me réfugie derrière le prétexte du temps, avoir ou ne pas avoir le temps de faire quoique ce soit, vous savez bien.|couper{180}
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Tsunami
La misère on lutte contre de toutes les manières durant des années, une vie entière, mais en certaines circonstance, l’âge n’aidant pas, on voit bien qu’on n’a plus la peau si dure. La misère matérielle on peut encore à peu près s’en arranger mais la misère mentale c’est autre chose. Comme si peu à peu des digues se fracassaient en silence, comme si la misère d’avoir été si longuement repoussée se mettait sitôt que l’occasion ,si infime soit elle , se présentait, à pénétrer en force dans l’esprit ravageant tout les fragiles édifices aussi idéaux qu’enfantins qu’on avait cru lui opposer. Une porosité, une imbibition, une capillarité, et peut-être n’y a t’il aucun mot suffisamment explicite pour rendre compte de toute cette merde qui s’engouffre dans notre esprit désormais. Tout n’est plus que merde ersatz de merde succédané de merde. Mais on fait comme d’habitude malgré tout on se blesse résolument seul dans ce combat inégal, on ne fait chier personne. On se tait. C’est sûrement ainsi qu’elle nous préfère une fois qu’elle nous a maté la misère. On peut essayer de la baiser mais elle ricane elle hurle au viol et les flics s’amènent… A la fin tu démissionnes mais qu’on te flanque en prison ou ailleurs ça ne changera pas grand chose il y aura toujours autant de merde dans ta tête aussi bien dedans qu’au dehors. Le mal est fait, il est bien fait. Et on admire le courage , même s’il nous semble imbécile, de ceux debout encore, il ne nous reste guère que ça de noblesse, alors on s’y accroche pour ne pas totalement sombrer dans l’horreur du monde et on a peur parfois au bord d’en claquer que cette noblesse là ne soit encore qu’un piège, qu’une pauvre illusion.|couper{180}
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La première phrase
Longtemps je me suis couché de bonne heure en espérant que le lendemain matin, à condition d’avoir passé une excellente nuit, je n’aurais aucune peine à voir surgir, comme par magie, sur le papier, la première phrase de mon premier roman, ce qui bien entendu n’arriva jamais. J’eus beau essayer tout une série de stratégies comme par exemple ne manger qu’une soupe pour ne pas alourdir le processus complexe de la digestion, éviter de lire le moindre roman pour ne pas risquer d’être aussitôt influencé par son auteur, éviter toute effusion exagéré envers un tiers entre 21h et 21h30, heure de mon couché, je n’eus de cesse d’enfiler les échecs comme on peut, si toutefois on a le temps et une certaine obstination, enfiler des perles à un collier. Cette première phrase, celle qui me fit tant espérer et surtout tant souffrir, ne se présenta jamais autour de 7h, AM heure à laquelle transi je l’attendais, emmitouflé dans un pull tricoté par une réfugiée afghane ou turque je ne m’en souviens jamais, mais acheté à vil prix et qui m’enveloppait du col aux doigts de pieds (ou presque) oh oui je vous le jure je l’attendais, bien sur de pied ferme, avec mon stylo waterman encre violette en l’air. Pour tenter de me consoler je me mis à n’écrire que les phrases suivantes, en laissant un blanc en tête de page. Personne n’y vit évidemment que du feu. Ce n’était bien sûr visible que pour moi seul, il y a ainsi des blessures secrètes qu’on ne serait dévoiler au monde sous peine d’en rougir jusqu’aux oreilles de honte. Et puis plus tard j’ai bien regretté de n’avoir pas utilisé cette honte pour en faire un roman…|couper{180}
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Lire des chroniques
Une fois passée la sensation de malaise, de voyeurisme, lire des chroniques comme on pratique un exercice. Trouver le fil conducteur s’il y en a un… peut-être en imaginer un. Observer les mots comment ils surgissent, comme ils se lient aux autres pour constituer une phrase. Pourquoi une séparation soudaine entre deux paragraphes, se demander en tâche de fond qui est le narrateur, tout en prenant en compte que l’auteur est forcément une, un inconnu. Se demander si la familiarité soudaine vient du texte, ou de la façon de lire un texte en général. Une familiarité suspecte dans ce dernier cas, dans tous les cas. Une chronique fait justement trembler ce lien que l’on pose sur les choses sans souvent même se rendre compte. Il s’agit d’une membrane extrêmement fine entre l’autre et soi, c’est parfois si semblable que cela peut en devenir monstrueux.Monstrueux car on ne parvient pas à établir vraiment l’épaisseur de cette membrane. On pourrait aligner ainsi un ensemble de chroniques les unes à côté des autres disons sur un thème, une ville par exemple, la même ville, une chronique par page bien séparées les unes des autres pour qu’elles possèdent chacune leur espace propre. Cela existe déjà bien sûr, ce ne serait pas un récit habituel. Ce serait un récit que l’on se raconterait tout bas en feuilletant toutes ces pages presque semblables mais pas tout à fait vraiment… on pénétrerait alors dans une dimension spéciale, celle de l’inframince ou infra-mince Bien sûr ce n’est pas nouveau on connaît cela depuis Marcel Duchamp- on c’est qui -surtout vu tous les romans qui continuent de s’écrire de façon traditionnelle. Et ceux qui utilisent cet infra mince sont ils populaires ou sont ils seulement connus d’une élite. Le terme élite m’exaspère régulièrement et je le demande si ce n’est pas parce que j’éprouve un peu d’amertume ou de jalousie de n’appartenir à aucune sauf la mienne dans laquelle je reste fier et droit à la barre sur la coquille de noix qui prend de plus en plus l’eau. Encore une fois la pression de l’extérieur… on s’est qui bordel à queue|couper{180}
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Ah diction vous dites
Souvenir de dictées, pas terrible, jamais zéro faute. Ou plutôt si une fois, la dernière, jamais plus recommencé. Le nombre 20 écrit au stylo bille rouge dans la marge, une si drôle impression d’imposture. Une copie parfaite ça ne pouvait pas aller. Mais la dictée la diction les mots passant ainsi du livre à l’air libre au travers d’une voix s’adressant à la classe toute entière, une drôle d’impression aussi. La lecture à haute voix ou à voix basse, la façon de dicter, tout ce que ça charrie du corps jusque dans ses tréfonds. Une sorte d’impudeur totale dans la diction et la dictée. Une fois zéro faute mais trop visible j’allais être repéré, forcément puni d’en avoir trop bien entendu. Plus jamais recommencé.|couper{180}
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Bien sûr
Bien sûr il fait beau, encore pas trop chaud, le bleu du ciel est nettoyé de la veille , et cette longue journée devant toi , cette journée demande t’elle si fort d’être employée , veux-tu être maître de cette journée à ce point. Bien sûr ce serait tentant, une journée qui s’achève avec tous les râles, les murmures, les larmes, les gestes les caresses apaisées et tous ces signaux que proposent les visages perdus dans la satiété, le contentement. Peut-être à la fin un petit kiosque à musique, le balancier des ombres et la musique.Bien sûr on pourrait se laisser aller à occuper cette journée , s’y enfourner, s’y cuire, la prendre de mille façons et parvenir ainsi à point. Fourbu et béat comme autrefois.Bien sûr tu peux encore et encore l’imaginer, le penser, le ruminer.|couper{180}
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Reviens-y
Est-ce de la gourmandise, est-ce appétissant, est-ce du plaisir.Dans le temps on disait c’est un goût, un goût de revenez-y ou de reviens-y. Est-ce que l’on peut y prendre goût à ce point qu’une envie irrépressible nous y oblige, parce que se serait incontrôlable, plus fort que moi. On dit aussi ça me dépasse avec une mine contrite, faussement contrite. Pour autant parle t’on encore de goût Est-ce ce vraiment lui ce petit goût de reviens-y.|couper{180}
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Est-ce si important
Et si aujourd’hui tu décidais de ne pas y revenir. Si tu te disais il fait beau pas trop chaud les oiseaux pépient quelque par là haut , la chatte dort sur son coussin . Si tu te disais toutes ces choses en préambule, au lieu d’ouvrir ton cahier, ton carnet pour noter toutes ces choses que se passerait-il… Est-ce si important de toujours y revenir|couper{180}