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donne en vrac ou pas expressions (atelier #40 jours)

hier je suis allé donner mon sang, le don du sang, donnez votre sang il lui aurait donné la lune je te fiche mon billet qu'il lui a donné je ne donne pas cher de sa peau quoi seulement ça mais c'est donné à un moment donné donner sa langue au chat se la donner, ils se sont donnés à fond elle il veut se donner un genre on lui aurait donné le bon Dieu sans confession et ça donne quoi maintenant ? il elle a tout donné tu donnes dans le sentimentalisme à présent non mais ça va j'ai déjà donné la rue donne sur un boulevard la fenêtre donne sur la rue la fenêtre donne sur un coin de cour tu ne veux pas donner un peu de ton temps pour aller acheter des poireaux ou sortir les poubelles avec lui il faut toujours donner mais on ne reçoit rien c'est donnant donnant il donnerait la mer et ses poissons il s'en donne de la peine il s'en donne à cœur joie je donne je donne et je ne reçois jamais rien tu as donné le chèque pour la cantine on se donne bien du mal pour joindre les deux bouts ça ne donne jamais rien ah moi c'est fini je ne donne plus rien dans la rue avec tout ce qu'on t'a donné je te le donne en mille j'ai déjà donné donne moi donnez leur des croissants je redonne mon sang tu n'as rien donné ça ne donne plus autant qu'avant je ne sais pas ce que je donnerais pour l'avoir ça me donne des boutons, ça me donne la chair de poule, ça me donne envie, ça me donne la nausée, on s'est donné tellement de mal, ne te donne plus la peine, donnez moi madame monsieur s'il vous plait, l'impasse donne sur cette rue qui donne sur un boulevard, je t'ai tellement donné, je t'ai donné ma jeunesse, je t'ai tout donné, je ne te donnerai plus rien, je ne donne pas cher de ta peau, à un moment donné il faut savoir s'en aller, on ne sait pas ce que ça donne taper donne sur la barre d'adresse du moteur de recherche en premier sur Google première page seulement en tête de liste donne nom féminin action de distribuer les cartes au jeu distribution répartition ( des chances des forces) une nouvelle donne politique puis jedonne.fr site de dons d'objets entre particuliers donnons.org site de dons d'objets et de nourriture partout en France. Jedonne.fr permet aux particuliers de donner gratuitement des objets. Donner ou récupérer des ... peut-être y a t'il maldonne et que je n'ai rien compris du tout à la consigne, j'aurais du écrire donner le verbe pourquoi j'ai écrit donne comme ça oui surement ce n'est pas ça tout à fait il doit y avoir une erreur on veut se donner des grands airs on se croit mèche on n'est que suie. Elle s'appelait Anne More, la nièce (par alliance) de la femme de son patron. Comme elle n'avait que 17 ans (Donne avait alors près de 30 ans), ils se sont mariés en secret. Son père était furieux et fit jeter Donne immédiatement en prison et démis de ses fonctions. Emprisonné, il a écrit un jeu de mots caractéristique, "John Donne, Anne Donne, Undone".|couper{180}

donne en vrac ou pas expressions (atelier #40 jours)

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Donne (note atelier #40jours)

Donne juste ce mot Pour que ça donne un texte, pour qui pour quoi pas important Donne juste ce mot Pour dire quelque chose Le lancer en l’air A un moment donné Comme ça en n’ayant pas peur de ce que Ça va donner Donne toi l’idée de t’accrocher comme Un wagon Un instrument dans une oreille Donne toi l’idée du concert Tu peux même donner de la voix Tranquillement Sans dépasser la flûte ni le hautbois Donne comme si tu ne donnais pas Comme ça l’air de rien Qu’est ce ça peut donner pas important Donne change la donne Et surtout donne toi l’idée Une seule idée à la fois Un texte encore d’après Chistophe Tarkos pour l’exercice du jour C’est ici pour qui voudra s’en donner le plaisir.|couper{180}

Donne (note atelier #40jours)

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Répugnance matinale

Je répugne à rebloguer essentiellement parce que je ne sais pas faire pour pas que çà se voit.|couper{180}

Répugnance matinale

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Attendre (note atelier #40jours)

Pronom je, nous, on, mouvement vers l'impersonnel, attendre dans l'attente. Qu'est-ce que ça peut produire sur le pronom. Lieu public, un lieu où l'on est pas seul à priori, où il y en a d'autres qui attendent. Est-ce que "je " les voit, comment est-ce que "je" les voit. Il y a t'il une possibilité de "nous" vraiment. Que faut-il pour donner une sensation de "nous" inclusive, ou bien exclusion "ils". Entre je et ils entre nous et on. Nous attendons quelque chose. On attend. On attend quoi ce n'est pas dit. Ce n'est pas important. Ce qui constitue le texte c'est attendre. Ce qui se passe quand "je" "nous" "ils" "on" attend. Description du lieu de l'attente, une salle d'attente mais ne pas donner d'indication précise qui informerait s'il s'agit d'un hall d'aéroport, d'un hall de gare, l'Anpe, la sécu, une présentation funéraire, une église, une chapelle, la cour de récréation, etc Description minimaliste du lieu, le rendre le plus impersonnel possible. Pas de mobilier sauf des chaises quelconques. on ne peut pas décrire grand chose, peut-être le revêtement de sol et c'est chaises justement. Puis les chaussures de ceux qui attendent, les chaussures et les jambes, pas plus haut ce serait risqué. On n'a pas besoin de connivence, pas d'échange de regard par exemple. A quoi ça pense dans l'attente, à quoi je nous on pense. Peut-on s'évader dans une rêverie, certainement, mais pas là, pas dans cette salle d'attente précisément. On ne peut s'appuyer que sur ce qui fabrique une réalité, on a besoin de noter du regard sans rêver les éléments constitutifs de cette réalité. Des chaises, leurs pieds, des tubulures sans fantaisie, puis la moquette, ou avant, dire simplement une moquette grise "tout le monde" comprend ce que veut dire une moquette grise. Tout le monde a déjà attendu dans une salle d'attente dont le revêtement était de couleur grise, accessoirement ça peut-être de la moquette. Les chaussures, les chaussures de ceux qui sont là autour de la pièce, ceux qui attendent, elle disent quoi les chaussures de ceux qui attendent. La semelle est comment, est-ce que ce sont seulement des chaussures de ville, des souliers d'homme de femme, des escarpins, des mules des baskets des tennis, ça donne quoi de décrire seulement les chaussures de décrire la semelle usée ou pas, la propreté ou pas. ça passe le temps de l'attente. texte ébauché pour l'atelier documentation Le Depeupleur de Beckett lire aussi ça Ensuite tout oublier de ces notes écrire.|couper{180}

Attendre (note atelier #40jours)

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Traces, notes, essais sur "rentrer chez soi"

Un nouvel exercice qui prend appui sur le retour, un retour mais pas n'importe lequel il s'agit de retourner chez soi, revenir chez soi, à partir d'un point de départ, une ville, un lieu dans cette ville, ville étrangère, ville française, à partir d'un matériel biographique ou inventé peu importe, l'essentiel d'après ce que je comprends ( ne faut il pas dire en toutes lettres ce que l'on comprend d'une consigne ) est que le récit avance qu'on puisse se déplacer grâce au récit mais cette fois dans le sens inverse dont on a l'habitude au lieu d'aller vers un point B revenir au point A, (chez soi) Ailleurs>>>>>> chez soi Point B >>>>>>Point A Pour illustrer, donner des exemples, on s'appuie sur des textes notamment celui de Jean Rolin " le pont de Bezons" On pourrait aussi revisiter "le jardin des plantes" de Claude Simon mais ce sont plus des exemples A>>>>>B attention ! ne pas se tromper de sens ! Donc il faudrait que le récit avance à reculons. Peut-être en crabe, mais que l'impression aille tout de même vers l'arrière, si toutefois on prend comme parti pris que chez soi est derrière soi ... voici donc un point d'achoppement pas piqué des hannetons, où se situe vraiment ce chez soi par quoi le matérialiser ? Surement pas dans un je, peut-être un lieu, une maison, un immeuble qui serait une allégorie une métaphore ( toujours ce trouble quand je dois effectuer une différence entre allégorie et métaphore je remarque en passant) Sur un plan spirituel il faut un paquet d'années d'entrainement, un entrainement régulier et à l'aide de combines plus ou moins douteuses, voire douloureuses, parfois même user du fouet, se flageller abondamment et souvent à une heure très précise à l'aide de ce petit engin que l'on appelle une discipline, version plus ou moins archaïque du bon vieux martinet. chez soi... comment y retourner sans se tromper, sans s'égarer encore en fabriquant une idée d'un chez soi erroné, un chez soi fantasmé, une pure fiction du chez soi car dans l'absolu qu'est-ce qui me prouve vraiment indéniablement que je serais éloigné d'un chez soi, d'un chez soi qui à l'origine me parait évident clair indubitable. Et remarquez que je fais bien attention de ne pas écrire un chez moi mais un chez soi. le fait que je prenne garde à respecter cette partie de la consigne, parce que je la comprends 5/5 presque inconsciemment. Parce que le je ou le moi est fluctuant à un point tel qu'on a bien du mal à le déterminer géographiquement quelque part précisément. Que c'est la perception des lieux vus au travers de ce je ou moi qui peut à un moment donné, celui de l'écriture, comme s'il s'agissait d'une membrane, la faire vibrer, d'une façon chamanique une peau de tambour afin d'effectuer une sorte de voyage où l'on finit par se rendre compte que c'est l'attention que l'on porte à tous ces lieux et seulement celle-ci qui procure au voyageur l'impression d'être chez soi ou pas. Aussitôt revient la forme de la spirale et toute son ambiguïté, ce petit cercle qu'on aperçoit là bas tout au bout est-ce le début ou la fin de cette spirale, question essentielle depuis la toute première fois où j'ai vu ce symbole. Qu'une telle confusion puisse exister entre le début et la fin je ne vois pas d'autre forme qui puisse mieux représenter par une image cette confusion. Tant qu'on pense d'une façon rationnelle se déplacer de A vers B ou de B vers A, dans une sorte de rêverie perpétuelle d'allers et de retours. Il serait intéressant de se souvenir de notes prises sur le mythe de l'éternel retour quand j'étais suspendu aux textes de Mircea Eliade avant de découvrir son comportement plus que douteux dans l'entre deux guerres politiquement, ses sympathies avec la Garde de Fer d' Antonescu ce qui me l'a fait lâcher des mains séance tenante tellement j'étais encore poreux aux rumeurs, à cette nécessité permanente désormais d'avoir des opinions bien tranchées sur à peu près tout et n'importe quoi. Par contre je ne me souviens pas d'avoir laissé s' échapper les livres de Cioran, de les avoir laissé tombé des mains volontairement ou pas, ce qui est contradictoire vu qu'il se trouvait être à peu près dans la même situation qu'Eliade à l'époque. Donc un poids deux mesures et on ne se rend pas compte de tout ça dans l'instant évidemment, il faut revenir en spirale comme un rapace, aigle ou vautour, sur les lieux pour se rendre compte. D'où cette importance des lieux comme décor de nos petites tragédies personnelles, des grandes qui nous dépassent à priori, l'importance des lieux, l'importance capitale de l'attention que l'on porte dans l'instant présent à ces lieux lorsqu'on s'y trouve. D'où probablement une raison s'il en faut absolument une, de noter, de reporter toute cette attention quelque part, de l'écrire. Reste ensuite à savoir comment l'écrire, soit de façon chronique, les faits et les décors le plus objectivement possible, où bien déjà les mélanger, les malaxer dans cette bouillie de je et de moi... pour brouiller les pistes, mais brouiller les pistes pour qui pour quoi ? Va savoir ... Mais dans ce cas admirons le ridicule d'avoir à lâcher des mains tous les livres suivant la mode, la pensée du moment qui nous les rendrons par le biais du politiquement correct bénéfiques ou pas tolérables ou pas. Et déjà est-ce qu'un livre quel qu'il soit peut se confondre entièrement avec son auteur ? plus encore avec ses opinions sur ceci ou cela ? Il faudrait être un lecteur de pacotille pour penser ça, d'un autre coté ne devons nous pas passer par toute cette pacotille justement pour saisir enfin sa raison d'être, la véritable raison d'être de la pacotille toujours la même : manipuler influencer, enfermer parquer surveiller punir. Mais c'est au plus profond des camps que la pensée s'aiguise, dans l'acceptation, la révolte, l'indignation, beaucoup de chemins mène à Rome quand on est barbare et qu'on veut la détruire. Au fond des camps les plus obscurs, lorsqu'on est le plus démuni, dans la pauvreté de moyens la plus extrême c'est là que l'humain nous différencie de l'animal et ce n'est peut-pas tant une question de volonté qu'une question d'intention et d'attention à tout ce qui nous entoure. Et admettons même que l'on s'imagine être mal intentionné que notre attention ne se porte que sur le pire toujours ce n'est toujours pas une affaire de vouloir, ce sont simplement les cartes qui nous sont données et avec lesquels nous participons au jeu collectif. Qu'ensuite quelqu'un se positionne en juge, qu'une société entière à un moment donné s'indigne de tel ou tel comportement à une époque donnée cela ne signifie pas qu'elle est en mesure de comprendre vraiment les mystères insondables des intentions et attentions qui nous animent. Qu'une intolérance en juge une autre n'a jamais apporté autre chose qu'une mise en abime de cette intolérance. Une spirale négative. Mais parlons du fouillis, parlons de la confusion qui soudain vient s'interposer face à la consigne et qui m'entraine systématiquement dans ce genre de digression. Si c'est un réflexe, cela vaut aussi le coup de remonter à l'origine d'un tel réflexe autant qu'il me sera possible d'y parvenir. Je ne me mets pas la pression, il n'y a pas d'urgence, créer une spirale consciencieusement demande un certain temps et surtout une disposition d'esprit favorable à prendre ce temps. Le quartier Saint-Lambert a beaucoup changé depuis mon enfance. J'habitais avec mes grand-parents à cette époque au 15 bis rue Jobbe Duval 7ème étage de 1960 année de ma naissance( à l'ex hôpital Saint-Michel, au 33 de la rue Olivier de Serres et qui a été démoli depuis en juin 2017 pour que l'on construise à sa place le village Saint-Michel ) à 64, peut-être même 65. Disons environ 5 ans puisque j'étais déjà entré à la crèche ou à la maternelle de la rue Dombasle. Jusqu'à récemment j'aurais été incapable de fournir autant de précisions sur les lieux les rues, leurs patronymes, leurs emplacements caractéristiques et particularités tous ces souvenirs se trouvaient profondément enfouies dans ma cervelle ou ailleurs-car nous n'avons pas de preuve indubitable que la mémoire soit quelque part dans la matière grise- Rien n'est scientifiquement prouvé encore, à moins que sur cela aussi je puisse me tromper - Jusqu'à ce que je veuille bien me pencher sur le sujet, ces souvenirs oubliés, au détour d'un atelier d'écriture et que je découvre Google Earth qui jusque là ne représentait pas autre chose pour moi qu'un des mille et uns gadgets crées pour détourner le plus systématiquement possible notre attention de l'essentiel ( je suis un tantinet paranoïaque si cela peut toutefois vous rassurer ou m'excuser) Grâce à Google Earth j'ai pu revenir sur les lieux et me rendre compte vraiment de ce qu'ils sont, et ce faisant établir une sorte de relation avec ce qu'ils furent du temps de mon enfance. Ce qui est assez extraordinaire en regardant la vue street view c'est de s'apercevoir ça et là de tous ces petits changements, comme par exemple la disparition d'un magasin dont j'avais oublié l'existence mais dont l'absence subitement remarquée sur la vue que m'offre l'écran de mon ordinateur me saute soudain aux yeux. Ca alors le marchand de couleurs n'existe donc plus et qu'ont t'ils mis à la place, un salon de beauté... voilà comment les choses ont commencé en m'apercevant de certaines anomalies sur ces photographies j'ai pu retracer par certaines absences par certains trous la présence d'une réalité qui pour moi reste immuable. C'est à dire que c'est cette attention ancienne à la devanture d'un marchand de couleurs et dont je ne retrouve pas la présence dans le décor actuel qui m'entraine à douter de quelque chose concernant la réalité en général. Je veux parler de celle qu'on ne cesse de se fabriquer avec ou sans attention justement. Encore que nous pourrions nous demander dans quelle mesure nous sommes vraiment maitres de nos attentions. Surtout dans l'enfance, et plus encore la petite enfance... Pourquoi ai-je conservé l'image de cette devanture particulière désormais transformée en salon de beauté. C'est le mot beauté qui me met sur la piste. tout me revient brusquement j'étais amoureux d'une petite fille pour autant qu'on puisse être amoureux entre 0 et 5 ans évidemment. Elle se nomme Magali, je me souviens qu'elle est brune et qu'elle a les yeux en amandes, et surtout quand elle me souri je me sens immensément heureux, la joie pénètre ou jaillit je ne saurait dire exactement la trajectoire de cette joie, peut-être que l'image qui la représente le mieux soudain est celle d'une spirale , elle peut venir de la large circonférence extérieure ou de la minuscule au fond cela ne change rien à sa nature, à l'incroyable puissance de cette joie , cela me fait associer à une autre image que je vois désormais se déployer , le même effet que lorsque les ouvriers de la voirie ouvrent les vannes sur les trottoirs avec leur clef étrange pour faire jaillir l'eau qui s'écoulaient joyeusement elle aussi vers la rue Dombasle puisque notre rue était légèrement en pente. Voilà donc un texte un premier jet qui laisse la part belle au bavardage, à la digression, à l'émotion aux sentiments bref tout ce qui vient dans un premier jet finalement et dont on a probablement besoin dans un premier temps. Mais est-ce que ça correspond à un texte publiable dans le cadre de l'exercice donné ? Surement pas. Il va falloir se contraindre après s'être autorisé à ouvrir les vannes. De quelle façon, avec quels moyens peut-être en revenant aux lieux, à la descriptions des lieux en choisissant de dessiner ce que l'on voit, cette spirale, et non ce que l'on pense voir, comme en dessin. je remarque aussi un glissement par rapport à ce que je voulais dire en ouvrant ce traitement de texte et ce qui, au bout du compte, est désormais inscrit sur la page. Car au début je voulais parler d'un lieu où règne le désordre le plus total, probablement le premier lieu susceptible d'incarner pour moi le désordre, le fouillis, la confusion dans tout son mystère, son effroi et en même temps sa beauté. C'est un entrepôt qui se trouvait juste à quelques rues de là tout près des anciens abattoirs de Vaugirard détruits entre les années 1978 et 1985. Mon grand père marchand de volailles sur les marchés des boulevard Brune Lefebvre, notamment, avait un copain qui était le propriétaire de cet entrepôt, et il n'était pas rare que pour aller chercher de la marchandise dans un des frigos qu'il avait juste à coté il fasse un détour pour que les deux compères boivent un coup. Quelquefois j'ai dû l'accompagner dans le petit matin, sans doute parce que grand mère travaillait et ne pouvait s'occuper de moi, sans doute devait-ce être aussi certains week-end car l'école ou la crèche étaient alors fermés. Bref, j'étais fasciné par ce lieu en désordre dans lequel on pouvait trouver des objets extrêmement hétéroclites, cela pouvait aller d'une collection de mannequins à taille humaine, à une série de flippers, des piles de livres qui montaient jusqu'aux plafond, des bicyclettes, des chevaux de bois séparés de leurs manèges, des distributeurs électriques de friandises notamment un distributeur de Bubble gum comme il en existait encore un à l'angle de la rue Jobbe Duval et de la rue Dombasle. Il y avait là une telle accumulation d'objets sans queue ni tète, amassés sans aucun ordre, aucune logique qu'aujourd'hui je pense que c'était vraiment fait dans une intention particulière, un refus de l'ordre, une sorte d'opposition absolue à un ordre donné, en tous cas d'un ordre qui ne correspondait pas à la notion d'ordre que le propriétaire se faisait de l'ordre. Et le fait que mon grand-père et lui soient copains me permet aussi d'associer énormément de petits détails concernant celui-ci que tout le monde dans la famille considérait plus ou moins comme un pauvre type, en raison justement de son désordre permanent, farouche. Ce qui me permet aussi de comprendre à quel point cet haine du désordre a pu naitre aussi chez mon père comme pour tenter de compenser quelque chose par ricochet, en miroir en boomerang, de refuser quelque chose, cet héritage paternel. toujours pour les mêmes raisons qu'on refuse d'ailleurs un tel héritage, la sensation d'un manque d'amour, de reconnaissance. Comme si l'amour était une chose qu'on puisse posséder se donner se reprendre, s'échanger. Sur l'un des murs de l'entrepôt il y avait une petite affichette, je savais déjà lire à quatre ans grâce à grand-mère qui m'y aidait chaque jour, et donc je lu : Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place ça me fait toujours le même effet en y repensant, à la fois une envie de rire en me souvenant des lieux, de ce fatras, et en même temps aussi de la mélancolie, une nostalgie d'une époque où des anonymes comme ce copain du grand-père et probablement aussi mon grand-père avaient posé les bases d'une résistance auxquelles ils se seront accrochés toute leur vie durant sans la moindre reconnaissance de leurs proches. Une résistance contre un ordre qu'ils avaient déjà vu à l'œuvre durant la dernière guerre, un ordre dont enfant ils avaient aussi souffert durant la première celle qu'on avait appelée la der des der Oui sans doute faudra t'il élaguer tout ça pour le rendre digeste, plus présentable. Mettre si on veut un peu d'ordre, ah ah ! et aussi sans doute et surtout encore plus d'humilité de pauvreté, s'absenter en temps qu'individu pour laisser les mots la langue fondre toutes ces choses les digérer et les restituer avec la beauté le mystère dont elle seul a le secret. Peut-être que revenir chez soi participe aussi de cette acceptation justement, de tout donner à la langue qui nous nourrit depuis toujours, cette langue française qu'un petit métèque tente de s'approprier à sa façon sans pour autant renier ses origines. Et bien laissons reposer les choses comme pour un tableau, le tableau, la langue le texte savent toujours beaucoup mieux que tout ce que nous pensons savoir. Il suffit parfois d'accepter cette attente, d'observer le moindre petit signe et de tendre l'oreille. Bref de faire attention. et quand ça commence à communiquer à créer un dialogue c'est peut-être ça aussi revenir chez soi J'ai terminé ce texte et puis je les ai entendus tous ceux qui n'ont jamais cessé de me dire "tu n'en fais qu'à ta tête". Mais je ne leur en voulait pas, je ne leur en voulais plus j'étais soudain comme libéré d'un poids. Peut-être n'est il pas déraisonnable complètement d'imaginer avoir entrevu enfin quelque chose, concernant l'oubli, la confusion le désordre et le soi-disant manque d'attention, toutes ces maladresses qui furent des refuges. Et cette impression d'être un soldat d'une armée des ombres en guerre depuis tant d'années, toute une vie dans cette guerre qui ne cessent d'opposer l'ordre au désordre. Que pourrais-je encore trouver comme raison pour expliquer ce conflit perpétuel qui tienne vraiment la route ? Aucune vraiment, que ce soit l'appât du gain, la quête de pouvoir, la quête de savoir pour dissimuler celle du pouvoir et du profit, aucune de ces raisons ne tient justement raisonnablement debout. Je ne vois en cette guerre fratricide qu'un malentendu permanent concernant les mots, particulièrement le chez-soi, le chacun pour soi, et bien entendu l'amour comme toujours. Au bout du compte j'ai écrit un texte pour le site TIERSLIVRE totalement différent de ce que j'avais imaginé. Voilà l'homme. https://www.tierslivre.net/ateliers/40jours-18-et-a-chaque-fois-cest-la-meme-chose/|couper{180}

Traces, notes, essais sur "rentrer chez soi"

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La ville

Rue Jobbé Duval Evidemment ce n'est pas la rue de Gaité de Perec, il y a longtemps que je n'habite plus à Paris sinon j'aurais probablement essayé le coup des enveloppes et aussi le découpage réel / imagination, mais je n'habite plus à Paris depuis bien longtemps tout ce que j'ai c'est Google Earth et la mémoire pas très fiable d'ailleurs la mémoire c'est pour ça que je m'appuie sur des photographies mais même avec des photographies ce n'est pas non très fiable la mémoire. En tous cas j'essaie on verra bien quelques textes par ci par là au fur et à mesure dans l'ordre où ça me revient on verra bien Les pavés sous les pneus des roues de la voiture, on ne dit pas encore véhicule, les pavés et les pneus de la voiture qui roule sur les pavés c'est la première sensation physique de la ville, ça fait quelque chose comme tougoudougoudou tougoudougoudou on tourne on va tout droit tougoudougoudou on tourne on va tout droit tougoudougoudou et puis à un moment on ralenti une voix dit on arrive, une autre répond merde il n'y a encore pas de place, on se gare en double file pour décharger les valises. La rue Jobbé Duval est légèrement en pente alors on peut entendre le bruit du frein à main accompagné du bruit mou d'une vitesse qu'on passe avant de couper le moteur. Pas longtemps il faut faire vite pour décharger les valises. Klaxon d'un camion, peut-être un de ces gros camion poubelle il faut se dépêcher, portière qui claque, redémarrage du moteur, une odeur d'essence très agréable et puis l'odeur de la ville, l'odeur de Paris, indéfinissable mais reconnaissable entre toutes. Quelques arbres chétifs désormais, autrefois il n'y avait qu'un seul arbre dont le tronc était enserré à sa base dans une plaque de fonte décorée de motifs amusants, des motifs plutôt géométriques et avec une légère ressemblance à des motifs floraux, des feuilles d'acacia, cela faisait penser à des feuilles d'acacia comme il y en avait sur les acacias au bord du canal dans l'Allier une plaque de fonte de forme circulaire comme on en faisait en ce temps là, peut-être au siècle dernier et même celui d'avant, peut-être des plaques crées pour la ville à l'époque de l'Art nouveau quand il y avait encore des fonderies dans la ville, avant que les fonderies ne deviennent des salles de spectacles des musées des cinémas mais ça ne se fait plus de poser ce genre de plaque circulaire en fonte ouvragée comme celle-ci sur un ilot circulaire bordé d'un fin liseré de pierres taillées , au beau milieu de la rue Jobbé Duval. Cette petite rue qui commence rue des Morillons et s'achève à la rue Dombasle à moins que l'on prenne la rue dans l'autre sens ce sera évidemment le contraire dans le 15ème arrondissement de Paris autrefois ce petit arbre chétif était le seul arbre de la rue, et il n'y avait pas de banc pour s'asseoir aujourd'hui ils ont planté plusieurs arbres mais ce sont des arbres aussi chétifs que le premier et ils ont ajouté un banc. Qui peut venir s'asseoir ici sur ce banc. En tous cas c'est à cet endroit, en ce lieu que la rue forme une sorte de renflement ça ressemble à une petite place mais c'est une place sans nom puisque tout du long la rue s'appelle Jobbé Duval. c'est au 15 bis de la rue Jobbé Duval, une lourde porte que l'on pousse après avoir poussé sur un petit bouton qui dépasse d'une petite plaque dorée il se trouve au milieu de la plaque dorée et il dépasse, pas de beaucoup mais suffisamment pour que l'on comprenne que c'est sur ce bouton là qu'il faut appuyer, le bouton, la plaque dorée tout est près de la porte ça fait un bruit long de grésillement quand la porte s'ouvre mais elle ne s'ouvre pas toute seule il faut la pousser elle est très lourde. Ils habitent tout en haut de cet immeuble il faut traverser un couloir avec des glaces, on dit des glaces mais elles ne se mangent pas ce sont des miroirs ces glaces et elles sont sur les murs de chaque coté du couloir on peut se voir dans la glace puis dans l'autre glace puis on pousse une autre porte, vitrée celle-ci mais beaucoup plus légère une porte plume et on se retrouve devant la porte de la loge des concierges, on les appelle les Gassion il y a un monsieur et une madame Gassion, sur la porte de la loge des concierges, de madame et de monsieur Gassion il y a un rideau et sur le rideau une fausse cigale en plastique. quand on toque à la porte de la loge pour dire bonjour comment allez-vous madame et monsieur Gassion on entend le bruit d'une cigale et aussi le gazouillement d'un canari c'est un vrai canari jaune dans une cage métallique mais la cigale c'est une fausse elle aussi . Il y a beaucoup de portes avant d'emprunter l'ascenseur à droite de la loge sous l'escalier si on ne veut pas monter 7 étages par l'escalier, un escalier avec un tapis rouge et qui sent l'encaustique et l' odeur du café. A l'angle de la rue Jobbe Duval et de la rue des Morillons si on remonte c'est sur la gauche si on descend c'est sur la droite il y a une boulangerie dont la devanture n'a presque pas changé. Il y a des choses qui changent dans la rue Jobbe Duval et il y a aussi des choses qui ne changent pas. Le marchand de couleur par exemple a changé, il n'a pas seulement changé, il a disparu complètement, à la place il y a un salon de beauté. Par contre la boulangerie est toujours là et sa devanture n'a presque pas changé. Les propriétaires ont changé, et aussi la présentation des choses à l'intérieur de la boulangerie, avant sur la gauche lorsqu'on entrait dans la boulangerie il y avait un présentoir qui ressemble à un présentoir de parapluies sauf qu'à la place des parapluies le boulanger plaçait des surprises . Dans ces surprises il y avait une surprise et beaucoup de papier journal chiffonné en boules, la surprise c'était un jouet en plastique et il y avait aussi je crois bien des bonbons.|couper{180}

La ville

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Implicite et explicite

C’est dans cette distance entre l’implicite et l’explicite que j’habite. Sans doute qu’écrire m’aide à mieux comprendre cette distance entre ces deux mots. Et donc à mieux mesurer mon propre espace. Souvent comme dans la vraie vie une sorte de réduit, une exiguïté, mais dont je ferais tout pour repousser les murs, à ma guise. C’est à dire que même la notion d’exiguïté qui serait pour tout à chacun évidente, même ça est sujet au questionnement. Ce qui revient à s’interroger sur la compréhension à la fois commune et personnelle de l’espace en général. Toutes ces chambres d’hôtel où j’ai passé une grande partie de ma vie, je ne les ai pas choisies pour rien. Ce n’était pas une fatalité que je subissais, même si par lassitude parfois j’ai pu abdiquer afin de ne pas vouloir en cerner les vraies raisons, même si parfois je m’en suis plains pour pénétrer dans la peau d’un personnage Dostoieskien, seule l’imagination aura été responsable d’une telle plainte. Mais si je réfléchis aux avantages que j’ai pu tirer d’habiter ainsi dans une sorte de métaphore de l’exiguïté, de l’enfermement je pourrais bien être surpris par ce que j’y découvrirais. Créer justement un espace propice à la création. Le seul au bout du compte qui me convienne. Le seul qui comme un port d’attache puisse me permettre de naviguer entre l’implicite et l’explicite, d’aller les explorer comme on explore des pays étrangers, puis revenir dans cet espace afin de mieux comprendre les raisons d’être de leur géographie, de leur économie de leur politique, leurs autochtones, leurs mœurs tout l’ensemble des us et coutumes, à la manière d’un ethnologue Tout nous parait si évident quand on vit sans y penser, sans penser qu’un jour on va mourir. C’est cette évidence qui depuis toujours m’aura paru le plus suspecte. Comment pouvions nous nous enfoncer ainsi dans cette évidence qui de fait n’en est absolument pas une. Je veux dire l’accepter si facilement et de façon commune, de plus tacitement, implicitement. Et de quoi alors se constitue en creux tout l’explicite quand on possède un tel déni de l’implicite … Je viens de découvrir un texte de Fabienne Swiatly extrait de son livre « Elles sont en service » que nous a proposé François Bon toujours dans le cadre de l’atelier d’écriture ##40jours la ville. Ce sont des portraits de femmes sur des lieux de travail la plupart du temps, avec une contrainte , un nombre de mots entre 70 et 90 tout au plus. Ainsi sous cette forme de paragraphes on peut apercevoir des vies, des portraits de femme dans l’univers de leur travail, et sentir en tellement peu de mots la contrainte sociale qu’elles subissent, la violence du monde L’accumulation de tous ces textes produit un effet troublant, sans grand discours, avec une économie de moyen ces petits portraits sont de grandes pièces j’y vois comme de très grands tableaux de très grands formats personnellement en tant que peintre. Il y a aussi ce blog « la trace bleue » dont j’ai envie de partager le lien : https://latracebleue.net/index.php Et puis soudain je me rends compte que je suis touché attiré par le fait que Fabienne Swiatly est née en 1960, son langage m’est compréhensible absolument tout autant dans l’implicite que l’explicite. D’une limpidité qui me secoue m’étreint.|couper{180}

Implicite et explicite

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Encore un mot sur les commentaires

Plus j’avance, plus j’ai l’impression d’avancer, est-ce que j’utilise le bon mot quand j’utilise ce verbe, car il signifie se rendre à une destination implicitement et je ne parviens toujours pas à en définir une pour ce blog, simplement j’ajoute des textes au fur et à mesure où le temps passe, où les journées se succèdent les unes aux autres dans ce que je peux parfois nommer « l’inéluctable », en un mot vers une fin, vers la mort soyons clair, plus j’écris au fur et à mesure du temps qui passe moins j’ai l´impression où le sentiment de savoir vraiment écrire. cela vient surtout du fait que je considère ces textes comme des notes, des brouillons, des esquisses que je réalise en vue de quelque chose d’autre, un livre à venir peut-être, tout en le plaçant toujours dans un avenir flou sans date sans contour et surtout sans fil directeur encore. Cet atelier d’écriture avec François Bon est encore une occasion, un prétexte sans doute pour essayer d’élucider quelque chose concernant la notion de thème. Je me rends compte à quel point tout concourt au fond de moi pour échapper systématiquement à la consigne, surtout si j’essaie avec une étonnante « bonne volonté » de m’y résoudre. Plus j’y mets de la bonne volonté moins je n’y parviens en fait ce qui est risible, et me rappelle une scolarité fondée presque tout le temps sur le malentendu. Ma grand-mère paternelle disait que je cherchais le bâton pour me faire battre, le cherchais ou le choisissais, soudain même cette expression m’échappe, se dissout, je n’en suis plus certain. En tout cas elle avait décelé chez moi une anomalie, une singularité qui l’avait effrayée et qu’elle devait juger d’assez mauvais augure. C’est que je me bats contre quelque chose à chaque phrase, à chaque ligne, presqu’a chaque mot sans même en prendre conscience au moment où j’écris, c’est en relisant que je m’en aperçois. Et surtout quand il s’agit de commentaires, en écrire comme en lire, même difficulté de relecture, car les sens peuvent être si multiples qu’ils créent souvent une mise en abîme de cette notion de sens, souvent j’essaie de m’accrocher à un premier degré, à un sens commun mais c’est presque toujours le résultat d’une capitulation. Ce qui au bout du compte me rend méfiant envers tout commentaire, autant ceux d’autrui que les miens vis à vis d’autres. D’où des périodes plus ou moins longues, variables, durant lesquelles je n’arrive plus à aligner deux mots de commentaire et surtout je n’arrive plus vraiment à lire ceux que l’on m’écrit sans en être troublé, effrayé. Grâce à cet atelier d’écriture je me rends compte aussi que très peu commentent, et que lorsque il y a commentaire cela tient plus du signe comme pour dire « coucou je t’ai lu, tu n’es pas tout seul » ce qu’aussitôt j’interprète sans doute mal comme une sorte d’appel du pied pour aller lire les textes des auteurs qui me font ce genre de signe, comme si je me sentais redevable, obligé par une convention que je me suis inventée seul de lire leurs textes voire de les commenter également. C’est la forme de politesse que j’apprécie le moins car elle n’a rien à voir avec la politesse. C’est bien plus du donnant donnant, un deal, c’est à dire encore une fois cette relation merdique que nous les gens créons entre nous désormais sans même y faire vraiment attention. Une façade.D’ailleurs si je résiste, si je ne commente pas les textes des autres je n’obtiens plus de commentaires non plus. C’est à dire que je tiens comme la preuve incontestable que j’ai bel et bien rompu un pacte et que le résultat de ce défaussement ne se laisse pas attendre longtemps. Tout ça pour dire que je n’arrive pas à entretenir de vraies relations où tout du moins de relations durables sur internet mais aussi dans la vie souvent justement à cause de ce genre de deal qui me répugne sans que je ne parvienne à m’en expliquer les tenants et les aboutissants. peut-être ai je été si loin dans la solitude que bon nombre de réactions spontanées, normales, me sont devenues soit étrangères soit suspectes. Pour m’en sortir pour rester à la surface commune des choses dans ce que j’en imagine, je ne trouve pas d’autre mode que de blaguer, parfois avec un humour douteux d’ailleurs, ou encore je retourne en enfance, à une spontanéité enfantine que je regrette presque aussitôt car elle réactive les mêmes douleurs qu’autrefois justement. Peut-être que de façon enfantine j’espère encore en une gratuité vis à vis de laquelle l’adulte que je suis a renoncé surtout à cause des multiples déceptions crées par cet espoir enfantin. Donc ce combat dans l’écriture et qui s’étend jusqu’aux commentaires, ce ne serait peut-être pas autre chose qu’une sorte de résistance enfantine à refuser l’horreur que l’adulte ne cesse de voir. Et personne ne gagne jamais vraiment, à chaque fois la guerre comme toutes les guerres s’achève temporairement par le compromis, des territoires qu’on cède après beaucoup de discussions, de tergiversations, en pesant bien les pour et les contre, bref une négociation continue perpétuelle, quasi commerciale, entre un épicier son fournisseur et ses clients.|couper{180}

Encore un mot sur les commentaires

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Dans la lumière d’un réverbère

Elle cherche ses clefs dans la lumière d'un réverbère on y voit bien plus clair c'est ce qu'elle se dit tout haut Et moi dans l'ombre l'ombre autour du réverbère j'entends ce qu'elle se dit Et moi dans l'ombre je l'observe cette femme cette femme plutôt jolie je vois cette femme qui veut voir clair dans la lumière d'un réverbère elle se demande à elle-même où sont ces clefs ? Je n'ose plus rien dire je regarde et je me tais. Mais je n'en pense pas moins. je pense que ce ne sont pas des clefs qu'elle cherche sinon elle chercherait autrement elle chercherait ailleurs aussi elle chercherait dans l'ombre l'ombre tout autour de la lumière l'ombre autour de la lumière du réverbère là où je suis et sans doute elle me trouverait bonsoir Madame je ne suis pas une clef je n'en dirais pas plus c'est sur en attendant je regarde j'écoute ça suffit d'ailleurs je suis déjà reparti. Image : Emile Bernard, Deux femmes sous un réverbère Musée Van Gogh.|couper{180}

Dans la lumière d'un réverbère

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Les relations entre les gens

( d'après un texte de Christophe Tarkos sur l'argent) toujours des notes que j'écris dans le cadre de l'atelier d'écriture bien sur ) Elles ne sont pas très bonnes les relations entre les gens, on ne sait jamais vraiment sur quel pied danser avec les gens, et d'ailleurs au bout d'un moment ça dégoute de danser franchement, c'est pourquoi je préfère marcher dans les rues et souvent seul. Un pas après l'autre dans un déséquilibre qui me convient plutôt que tous les pas de danse déjà essayés en vain. Non j'ai beau chercher avec ma lanterne c'est très rare, c'est impossible de croiser une ou un indifférent vraiment il y a toujours un petit intérêt qui vient flanquer la zizanie, un couac, appelons ça l'argent même si contre toute apparence ce n'a pas l'air d'être pas ça, ça finit toujours plus ou moins par le devenir. Pas seulement des pièces sonnantes et trébuchantes, non ce serait si simple, ce n'est pas cela tout de suite mais quand on s'aperçoit qu'on y est, il suffit de remonter peu à peu le fil des circonstances, des mots, des échanges on verra bien que tôt ou tard la seule valeur de tout ça c'est le fric le flouze l'argent plus ou moins directement. Il faut n'en avoir rien à foutre pour dire ça, ne plus avoir aucune sorte de pitié surtout, être débarrassé de cette pitié de merde qui ressemble à de la colle et qui nous englue sans arrêt dans les mots, les expressions toutes faites le réchauffé qui pue, les gestes les échanges qui ne servent qu'à éviter de parler de la vraie valeur des choses désormais celle qui mesure tous les échanges que l'on soit d'accord ou pas, conscient ou pas de cette valeur monétaire, fiduciaire, de tout échange tôt ou tard. Bien sur que tout est à mettre au conditionnel qu'avec des si et des donc on prendrait moins de gants de pincettes bien sûr on va dire que ça ne se passe pas comme ça il faut être beaucoup plus rusé ou poli ou faire l'innocent le benêt. Mais la peur d'être découvert n'a jamais éloigné le danger d'être intéressé, ça se saurait. Elles ne sont vraiment pas bonnes les relations entre les gens désormais il suffit de regarder d'observer ne serait ce que dans les mots que l'on échange il y a les bons mots et puis les mauvais, les bons mots rapportent de l'argent ; les mauvais ne rapportent rien. Comment ça vous ne me croyez pas, essayez vous verrez, si vous n'essayez pas vous ne pouvez pas savoir jusqu'où ça peut aller. Il faut vraiment se rendre compte jusqu'au bout. Je répète : les bons mots rapportent gros, les mauvais rien. Et ça passe bien sur par tout un tas d'intermédiaires, par la politesse de rigueur, pas tout un tas d'entourloupettes quasi scientifiques désormais, des gens savants font des études spéciales sur le sujet, comment mieux baiser les gens comment mieux en profiter pour gagner de l'argent. Il n'y a que l'argent qui compte tout le reste ne compte plus, le reste dépense sans compter et forcément cela mène au désastre, à des déceptions, beaucoup de déceptions et de l'amertume au final. Alors que l'argent au contraire ça te redonne le moral, avec l'argent tout va toujours très bien, il ne fait évidemment toujours pas le bonheur mais sûr qu'il y contribue grandement. Il n'y a qu'à voir tous ces gens perpétuellement dans la plainte parce qu'ils n'ont pas d'argent, parce qu'ils n'ont pas d'ami, parce qu'ils n'ont pas de voiture, de chien, de cafetière, de réfrigérateur, de machine à laver la vaisselle, ils n'ont pas réussi à faire d'économie pour les vacances c'est un drame, ils ne pourront pas réserver en Espagne, en Corse, et à Pétaouchnok non plus, ils se plaignent ils n'ont pas suffisamment d'argent, et bien sur le monde entier s'est ligué contre eux, ils enragent ils en voudraient de l'argent, ils seraient prêts à tout d'ailleurs pour en avoir et ils disent "suffisamment" en mentant de façon vulgaire, éhontée. Est ce que suffisamment peut suffire à tous ces gens qui ne basent leur vie que sur l'argent ? Surement pas, jamais de la vie. La vérité c'est que s'ils en obtiennent suffisamment ça n'ira toujours pas ils en voudront toujours un peu plus, parce qu'ils n'ont pas le dernier modèle d 'IPhone, le dernier Mac le dernier pantalon troué aux genoux qui coute un bras, le dernier chien de race qui bave partout , la dernière bagnole décapotable pour faire le tour du rond point et tout est comme ça, c'est pour ça que les relations entre les gens ne sont pas bonnes, elles sont mauvaises les relations entre les gens. Et je ne parle pas d'une partie de la population je parle de tout le monde, même des artistes, surtout d'eux, ils jouent sans arrêt avec les émotions les sentiments les artistes, ils ont tellement l'habitude de se mentir à eux-mêmes et aussi ils ont tellement appris de tous ceux qui leur ont menti qu'ils finissent par embobiner un paquet de monde, c'est carrément pour eux devenu un réflexe, ils n'y pensent même plus . J'en connais pas mal des artistes j'ai vu les dégâts, les relations entre les artistes d'ailleurs ne sont pas très bonnes non plus elles sont souvent très mauvaises, la jalousie les étouffe quand ce n'est pas l'envie, en tous cas l'intérêt est toujours plus ou moins là bien présent, ce sont de sacrés joueurs d'échecs et les pires sont ceux qui font semblant de ne pas savoir jouer aux échecs. Ce sont les pires de tous, ils jouent à un autre jeu en parallèle je les ai vu faire et vous ne le savez pas car vous chercher un jeu classique, un jeu d'échecs or eux sont déjà passés maitres dans d'autres jeux dont le plus fameux de tous le jeu de go. Elles ne sont pas bonnes les relations entre les gens, aux échecs au go on croit qu'il n'y a pas d'enjeu d'argent mais on se trompe évidemment l'argent est toujours là il est partout. Il faut vraiment être un imbécile pour ne pas s'en rendre compte. D'ailleurs je préfère mille fois être un imbécile et ne pas vouloir me rendre compte, ça me fatigue trop, tellement de toujours me rendre compte que parfois je me réfugie dans l'imbécilité totale, il n'y a que là qu'on peut être tranquille à présent.|couper{180}

Les relations entre les gens

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La pauvreté comme condition de la franchise

Moi aussi j'ai du faire la même chose, je me suis installé sur une chaise au jardin du Luxembourg j'ai tiré la chaise en fer devant une statue, je me suis assis et j'ai tendu la main. J'ai attendu comme ça toute une journée je crois. Il ne s'est rien passé. Sauf un ou deux passants qui m'ont demandé ce que je pouvais bien ficher comme ça à tendre la main devant une statue. Je m'entraine à ne rien recevoir j'ai répondu tout fier de m'être souvenu de cette phrase de Diogène. Evidemment ils n'ont rien compris, ils ont mis un index sur leur tempe et ils ont fait un petit quart de tour deux ou trois fois et ils sont repartis. Cela faisait partie de l'entrainement aussi d'accepter ça , d'être pris pour un doux dingue, mais je m'en fichais j'avais un but que je ne quittais jamais des yeux Mon but c'était d'atteindre quelque chose d'important dans mon souvenir, je pourrais dire une certaine pauvreté qui n'était guère qu'une étape intermédiaire. Le véritable but je l'ai découvert des années plus tard et après de nombreux mensonges, c'était la franchise. Oh pas la franchise vis à vis des autres, celle-ci on peut tout à fait vivre en s'en passant. Par contre vivre avec soi-même, demande de se pencher sur une autre franchise et si on se loupe aie aie aie c'est comme dans le film Gravity, on finit par errer seul enfermé dans un scaphandre dans l'espace intersidéral sans aucun espoir de retour.|couper{180}

La pauvreté comme condition de la franchise

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j’étais si proche de toi Virginia.

J'étais si proche d'elle, vers 20 ans je me suis enfoncé moi aussi dans la lecture de ses bouquins, j'ai connu ce vertige là au point de m'en imbiber dangereusement, j'aurais pu m'enfoncer dans la lecture de Virginia et ne jamais plus revenir sur la berge, explorer toute la profondeur d'un lac, d'un océan m'y noyer et ne jamais plus remonter à la surface tant la surface me semblait si détestable à l'époque. Je n'ai pas le temps d'écrire un long texte sur ce blog aujourd'hui car j'ai passé une grande partie de la nuit à faire mes devoirs d'élève, dans cet atelier d'écriture sur le thème de la ville, #40 jours, la ville de François Bon. Le thème du jour est parti d'un bouquin "Nevermore" de Cécile Wajsbrot la traductrice de vagues de Virginia Wolf je reporte ici le contenu du mail reçu de Francois pour nous mettre en branle Si Cécile Wajsbrot a bien traduit Vagues de Virginia Woolf, elle n’a pas traduit, ou du moins pas encore à ma connaissance, ce monument poétique qu’est son To the lighthouse. Ce qu’elle nous propose c’est donc non pas un essai, mais une fiction qui va par nappes, s’interroge en permanence sur la langue, le temps, la ville. Ou plutôt les villes, et, pour le temps, les forces à l’oeuvre de destruction et déclin. Ce qui fascinant dans ce Nevermore, c’est qu’on n’y traduit pas Virginia Woolf, mais à chaque torsion poétique de la langue on nous propose deux, trois quatre variantes en français qui pourraient en rendre compte, ou la transcrire. On est dans l’intérieur du chemin même de traduire — j’en avais parlé à la sortie du livre dans cette autre vidéo. Expérience personnelle peut-être, même probablement, mais cette narratrice qui s’installe quatre mois à Dresde, avec une bourse, pour traduire To the lighthouse, n’est pas Cécile Wajsbrot : si les expériences urbaines qu’elle décrit, documentées comme pour Tchernobyl, ou participant d’un travail personnel in situ, pour ses Interludes d’une remontée de la High Line à New York, le livre glissera progressivement vers une fiction inquiétante : la narratrice affronte son double, ce sont des ponts, des appartements, des rues la nuit qui deviennent hantise. Mais, tout cela étant dûment posé, ce livre a une sorte de magie à cause de cette narratrice elle-même : s’installer dans une ville, avec une bourse qui vous permet ce studio dans une pension, et la liberté du temps, le déroulé des journées, le choix de tel bistrot, telle bibliothèque, l’alternance des marches et du travail. Ce sont ces passages (et ceux-là seulement) que j’ai choisis en extraits. Non pas parler de l’écriture, mais parler du rapport à la ville de l’écriture. Est-ce que pour chaque ville traversée on n’a pas des souvenirs précis, lieux, lumières, temps, de ce qu’a été pour nous écrire ? j'ai donc écrit un texte inspiré par ce sujet que vous pourrez lire à cette adresse Vous ne pourrez par contre pas commenter ni mettre de like mais est-ce que c'est grave ? bien sur que non.|couper{180}

j'étais si proche de toi Virginia.