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Camisole numérique

Depuis quelques temps je lis de plus en plus de posts, d’articles, de billets dont leurs auteurs (triées) font part d’un état de dépression, de maladie, de confusion mentale aussi intempestif qu’incontrôlable. J’ai d’abord pensé à un effet indésirable dû à toutes ces injections qu’on nous a fait subir au pas de charge ces derniers mois, puis à l’atmosphère mortifère produite par les américains sur l’Europe et qui a forcé la Russie à réagir violemment, et puis à ces élections législatives qui arrivent, à toutes ces foutues promesses qui pleuvent de tout cotés, et puis j’ai arrêté de penser. J’ai levé le nez et j’ai vu de gros nuages blancs qui s’effilochaient sur fond de ciel bleu. J’ai vu le vent agiter les feuilles de l’olivier, écouté aussi la porte de l’atelier qui grince, sans subir l’agacement habituel que ce couinement provoque généralement. Je me suis soudain senti bien calme, présent dans ma cour à lire puis à écrire ce billet. Cela fait quelques jours que je ne regarde plus trop les informations, ni à la télé,ni sur le net, nulle part. Je sais qu’il se passe tout un tas de choses bien sur , mais je m’en fous. Je me concentre sur ce que j’ai à faire et quand je n’ai rien à faire je me concentre aussi sur ça, ne rien faire proprement n’est pas si facile qu’on croit. Je crois qu’on peut parvenir à s’échapper un temps de cette camisole numérique qui nous maintient dans une acidité de cornichon. Pour un peu je tenterais bien de concocter une posologie spéciale anti déprime, avec comme ingrédient un peu de chaux, du salpêtre et du calcaire. À lécher sucer avaler… je ne sais pas trop Enfin pour rétablir un équilibre basique en tous les cas.|couper{180}

Camisole numérique

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Parler pour être entendu.

Je viens de lire le malheur de quelqu’un. Il se plaint de n’avoir pas été entendu. Mais alors… faut-il parler pour être écouté ? et là je tombe à nouveau des nues. Il faudrait que je rumine un peu ça. Car je parle pour le plaisir de parler, et d’ailleurs assez souvent pour ne pas dire grand chose. Et aussi faut-il penser à l’herbe que l’on fauche, aux grands arbres qui tombent sous les scies. Parlent-ils pour dire des choses importantes qui m’auraient à ce point échappées ? Et le caillou que l’on prend au chemin pour le jeter à l’eau Et toutes ces fleurs qu’on cueille pour offrir son cœur soi disant ? De quoi ça parle tout ça vraiment ? Ai je raté vraiment quelque chose ?|couper{180}

Parler pour être entendu.

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Construire une communauté

C'est à la mode depuis toujours, cette idée de construire des communautés. Avec internet d'autant plus encore que ce terme soit pudique car il s'agit plus d'audience. Je me demande toujours si j'ai besoin d'une communauté, d'une audience, cette question revient lancinante lorsque je suis fatigué, voire légèrement déprimé. Et là je peux avoir un avis assez mitigé. Si je voulais vendre quelque chose, je pourrais me soucier d'une audience. Ce serait même nécessaire voire capital d'entretenir des liens avec celle-ci. De les resserrer le plus possible pour faire surgir le top du top : le fameux fan. Celui capable de tout, de lire tout ce que j'écris, et voire d'acheter tout ce que je proposerais alors. Mais ne rêvons pas, du moins pas à ça, c'est tellement dégradant à la fois pour l'autre comme pour moi quand j'y réfléchis. Que la seule relation à retirer de cet échange, de ce partage, puisse passer par le commerce et l'argent Et je crois bien que malgré moi j'y ai depuis le début renoncé. Même si comme je le disais parfois c'est fort tentant. Il faut être raisonnable, un peu, et se connaitre beaucoup. Car je suis infoutu d'entretenir des liens, je suis bien trop libre pour supporter le moindre lien trop serré, soit-il amoureux ou amical Et par conséquent je ne peux décemment pas infliger d'obligation ou d'élan en ce sens à personne. Et puis pour les afficionados des thèmes astraux ma maison 12 est vide, il n'y a pas même un seul grain de poussière. Je crois qu'il faut travailler beaucoup sur la conséquence de nos actes. Sur l'intention surtout. Quand l'intention est juste pour nous-mêmes il ne peut rien se produire en aval de celle-ci qui ne soit dommageable. Mon intention n'a jamais été de fonder un Ashram, une communauté, une chapelle ni même une clientèle. Je viens juste là à l'aube ou à la tombée de la nuit côtoyer les loups, les lionnes et les serpents, tout ce qui a des poils des plumes et des écailles en respectant chacun, et surtout cette trêve, que depuis la nuit des temps les animaux ont passés entre eux pour venir boire à l'oasis.|couper{180}

Construire une communauté

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Poésie et chapelle

C'est dû à une éducation religieuse de penser que pour aborder le sacré il faille entrer dans l'obscurité des chapelles, des églises ou tout du moins dans un état d'esprit propice. Ce qui est une erreur bien sur. Le sacré comme l'état de l'esprit n'étant que des points de vue. Alors quoi pourquoi est-ce que le lis parfois d'un œil bovin de la poésie et qu'elle ne me fait rien. C'est sans doute parce que je désire qu'elle me fasse quelque chose. Et c'est une erreur supplémentaire. Ce n'est pas la poésie qui fait quoi que ce soit, mais la relation que je désire, à un moment donné, entretenir avec elle. Il est donné par qui ou par quoi ce moment ? Et est-ce important vraiment de le savoir ? Ce qui est à retenir c'est de ne se sentir coupable ni fier de rien. D'en revenir au jouir qu'une telle relation procure, avec en accompagnement, en bruit de fond plus ou moins persistant, quelque chose dont on peut ou pas s'abstraire. Et ni le calme pas plus que l'agitation ne sont responsables ou fautifs d'une peine quelconque à jouir de la poésie non plus. Encore une fois il ne s'agit de rien d'autre qu'une décision, d'un choix que l'on peut murir suffisamment ou pas.|couper{180}

Poésie et chapelle

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Fini et infini

La physique moderne est certainement en train de faire un saut quantique en ce moment même. En acceptant l'idée que notre univers soit une simulation semblable à celle dans laquelle se perdent tous les adolescents boutonneux dans les jeux vidéos. En effet pour que la notion d'infini soit viable, elle ne peut l'être que par une somme d'éléments finis. Ainsi par exemple la suite des nombres qui tend comme on le sait vers l'infini à partir de zéro autant dire à partir de rien. On ne peut retrancher aucun de ces nombres puisqu'ils dépendent tous les uns des autres afin que nous puissions imaginer cette fameuse notion d'infini, à notre échelle humaine. On ne peut pas sauter du 1 au 9 sans affronter aussitôt le danger d'un anéantissement brutal de cette notion d'infini. Car dans ce cas le 9 n'aurait aucun lien avec le 1, ils seraient irrémédiablement séparés, ils n'entretiendraient aucun type de relation, ils seraient étrangers l'un à l'autre. L'infini serait alors perdu pour nous. Pour que l'infini perdure en tant qu'idée avant toute chose dans nos esprits il est nécessaire de s'appuyer sur les relations que toute chose finie entretient avec les autres. C'est dans la relation de l'achevé avec lui-même que l'infini seulement peut trouver une raison d'être ce qu'il est depuis toujours et à jamais. C'est aussi la raison pour laquelle on peut douter de la théorie du Big Bang car elle implique un commencement. Or s'il y a un début, il y a forcément une fin et donc pas d'infini. Dans une simulation comme dans un jeu vidéo il y a des niveaux. Une simulation se développe d'une façon fractale. La question alors serait de savoir à quel niveau de la simulation nous nous situons ? Dans quel substrat ? Sommes nous à l'origine ou en périphérie ? De mon point de vue, et ce que j'observe autour de moi je doute que nous soyons à l'origine de cette simulation. La terre, comme le système solaire est probablement une couche de cette simulation, coincée entre d'autres couches que nous ignorons totalement. Une autre question que l'on peut se poser alors c'est la quantité d'énergie qui est nécessaire pour faire fonctionner une telle simulation, et aussi toutes les autres que nous ignorons. Quand on remarque la puissance de calcul requise pour faire fonctionner un simple jeu vidéo on peut s'interroger, cela doit être pharamineux. Car il faut que chaque point, chaque pixel si je peux dire puisse recevoir une information qui lui permettra de tenir son rôle sans affaiblissement dans le décor. A moins que par économie, dans un soucis pratique l'auteur ou les auteurs de cette formidable illusion n'aient eu l'idée de concentrer leurs efforts que sur chaque individu, chaque observateur et acteur de celle-ci. Et donc au final la physique moderne rejoint les plus anciennes philosophies antiques, notamment les hindoues qui évoquaient déjà l'idée de l'illusion, de la Maya et l'Akasha. Seul l'observateur, l'acteur, peuvent modifier l'expérience. Encore faut il pouvoir prendre conscience du programme ou de la destinée qui les fait effectuer une boucle d'un point A vers un point B. De la naissance à la mort. Ceux que l'on nomme les éveillés pourraient alors voir la simulation et leur propre programme. Et ils auraient la possibilité de les modifier. C'est certainement comme ça que Jésus transforme l'eau en vin et qu'il multiplie les petits pains. Ou que Saï Baba crache des pierres Ou que la Nasa fait croire au monde entier via les merdias que les américains ont atterri sur la lune. Car bien sur être éveillé ne signifie pas pour autant sage. Certains en profitent de façon éhontée pour asservir leurs contemporains. Sans vouloir entrer dans des théories complotistes à la mode en ce moment on peut tout de même s'interroger sur le fait qu'elles se sont mises à pulluler un peu partout sur la planète. Je parlais dans un autre texte de la disparition d'une croyance, celle dans le bon sens et par ricochet de la bêtise, de ce vieux couple qui a accompagné l'humanité depuis belle lurette, avec toutes les émotions traversées dont on se souviendra. Je m'interroge sur l'avenir. Sans ce couple raison/ imagination il n'y a plus qu'une somme d'actions qui se valent toutes, c'est à dire que l'émotion que l'on mettait dans chacune de nos actions humaines ne sert plus à grand chose si elle ne sert plus à nous positionner vis à vis du bien comme du mal. Si la morale n'a plus non plus d'importance capitale. Si l'humain tel que nous l'avons connu n'a plus de raison d'être par conséquent, si la chaine d'actions réaction peut s'en dispenser. Dans ce cas on peut imaginer qu'une poignée encore de personnes peu recommandables trouvera des solutions adaptées pour chaque problème qui se présentera désormais Démographique, écologique, économique, politique ... peu importe la nomenclature de ces problèmes. Des programmes seront crées pour les régler. Un virus, une guerre, une crise financière par exemple. Et si autrefois on pouvait encore imaginer qu'il s'agissait d'un accident, d'un coup de la providence, ou du fameux hasard, je crois que ce n'est plus raisonnable de le penser désormais. On peut douter encore d'un tas de choses et sans doute que ce doute aussi est savamment entretenu. En revanche si on décide d'agir, si chaque individu décide d'observer la matrice et les programmes qui le conditionne, tout peut alors changer en un clin d'œil, aussi rapidement qu'un électron peut à la fois changer de forme et de localisation. Il suffit pour cela d'éteindre la télévision, de se passer de la presse, et d'aller faire quelques pas dans les champs et les forets. En en finissant avec quelque chose on passe à autre chose et c'est exactement comme ça que fonctionne l'idée d'infini.|couper{180}

Fini et infini

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Résister sans résister

On croit que résister c’est faire preuve à la fois d’unité et de rigidité s’accrocher à l’axe d’un but s’y tenir envers et contre tout, Faire fi des vents et des marées. Mais lâcher, sans crainte la barre vaut tout autant suivant la loi des toupies et des mondes. Et de quel but de quel axe parle t’on vraiment Quand il s’agit juste d’être présent|couper{180}

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Dévergondée

Une vielle baraque dans ma tête, une porte dévergondée, une bouche déformée par les coups de poings qui veulent lui imposer le silence S’accroche encore au dernier gond Comme dans l’attente d’un cœur D’un foyer , d’une simple caresse Qu’elle ne pourra supporter Qui l’abattra enfin Pour laisser place nette Aux quatre vents. Ni branlante ni défoncée Juste dévergondée|couper{180}

Dévergondée

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Querelle de clocher

Elle est plutôt du genre aide toi et le ciel t'aidera, tandis que lui à choisit le style Dieu y pourvoira. C'est évident que ça ne peut pas marcher entre eux. Cette évidence ne leur saute pas aux yeux, pour le moment tout est bleu. Le ciel, les draps, le papier peint, et même les tasses. C'est lorsqu'il est question de projet que les choses se mettent en désordre. Sur ce point, aide toi et le ciel t'aidera diverge beaucoup de Dieu y pourvoira. Il y a des disputes, des silences, des replis et des tentatives de réconciliation parce qu'ils disent que l'amour peut tout, que l'amour est toujours le plus fort. Ils ne voient même pas leur nez au milieu de leur propre visage. Comment pourraient-ils trouver un terrain d'entente ? Ce genre d'incompréhension est devenue tellement banale désormais, on ne se demande pas vraiment pourquoi ni comment. Chacun prêche pour sa chapelle continuellement prêt à prendre les armes pour un oui pour un non. Cependant si l'on regarde les choses bien en face on ne peut pas faire l'impasse sur la raison de toutes ces chamailleries. C'est Dieu ou le Ciel qui revient tout le temps. Et on dit le Moyen-Age, l'obscurantisme c'était avant. Moi je dis non c'est maintenant, c'est toujours présent.|couper{180}

Querelle de clocher

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L’insatiable

Il dit qu'elle est insatiable et je l'écoute. Il lui faut ce mur pour projeter quelque chose, et faire son cinéma. Je n'en peux plus dit-il, elle m'épuise. Insatiable voilà ce qu'il dit de son épouse. Au début je pensais à une affaire de cul. J'imaginais des nuits torrides et des citrons rabougris à force d'être pressés. Mais ce n'est pas cela. L'insatiabilité qu'il évoque n'est pas focalisée sur le sexe, mais sur tout. Il me parle d'une béance, il a beau tenter d'y pénétrer tout entier rien n'y fait. il est amer à cause de la perte d'illusion désabusé de devoir se désengager suite à un engagement vain. Un vagin avec des dents flotte au dessus de nous dans le bistrot où nous papotons. Nous y allons de bon cœur sur la cruauté de la vie en générale et des femmes en particulier. Et nous buvons comme des trous. La béance est en nous. Pour un peu on ne serait pas bien loin de se trouver au poil entre couilles en oubliant tout le reste. Qu'il dit. Mais lorsque la serveuse passe avec son plateau il n'est déjà plus là , son regard de caniche en laisse à la hauteur de son popotin. J'ai vu nos deux silhouettes dans le miroir au fond elles avaient le dos vouté et ça m'a agacé. Je me suis redressé tout à coup et je lui ai dit je m'en fous. Je m'en fous de ton histoire à la con de ton histoire de con insatiable. C'était la première fois que je réagissais ainsi, aussi crument avec un autre. ça m'a fait du bien je crois. Ensuite j'ai filé, la ville entière était une béance, chaque rue était une béance, moi aussi je n'étais que béance et je ne cherchais pas à combler quoique ce soit, je tentais juste de m'adapter tout en calmant ma soif à chaque arrêt.|couper{180}

L'insatiable

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L’inquiétude

Un rien l'entraine vers l'inquiétude. C'est une seconde nature qui, lorsqu'elle fait mine de se dissiper, produit sur la première une sensation de vide inouï. Aussi recherche t'elle l'inquiétude à chaque instant. C'est devenu un reflexe. D'ailleurs s'il arrive qu'elle ne s'inquiète pas, cela l'inquiète. Je crois que c'est devenu chez elle un mode d'existence. Et puis ne faut-il pas aussi considérer les avantages qu'une personne tire de s'inquiéter perpétuellement de tout ? Car il est impossible que l'on s'inquiète pour rien , même si un rien vous inquiète, surtout si un rien vous inquiète. Je pense parfois à son inquiétude comme à un costume de théâtre dont elle se revêtirait pour être l'actrice d'une pièce. C'est à dire que pour jouer convenablement le rôle qu'elle s'est attribué l'inquiétude est indispensable, tout autant que n'importe quel autre accessoire, boucle d'oreille, bague, collier. Il n'y a que lorsque elle se drape d'inquiétude qu'elle se rassure enfin qu'elle se sent enfin elle-même pour ainsi dire. Comme si l'inquiétude et l'inéluctable se confondaient enfin. Sombrer dans l'inquiétude, s'abîmer dans celle-ci, je me demande pourquoi elle s'oblige ainsi à la répétition de ce naufrage volontaire, cela finit par m'inquiéter aussi par ricochet. Car on peut tout imaginer des raisons, sans qu'aucune ne soit meilleure ou pire qu'une autre. Ce qui fait rejaillir un vieil épouvantail ridicule au milieu du champs de mes investigations. Comme une caricature de ma propre impuissance, d'une vanité certaine à désirer ainsi la rassurer de quoique ce soit. Ce qu'elle me reproche amèrement la plupart du temps. — Tu ne me rassures pas. Et c'est vrai que je trouverais cela parfaitement faux et désolant d'avoir cette outrecuidance là. En quoi puis-je rassurer qui que ce soit ? Ce serait me placer à une position qui n'est pas la mienne dans la vie de tous les jours. Une position exceptionnelle et surtout usurpée. Si je peux parler de son inquiétude, c'est parce que je la connais bien. Pour m'inquiéter moi aussi régulièrement de tout et rien. Est ce que je cherche à me rassurer cependant ? pas du tout, et dans l'expérience du phénomène j'en ai vu des vertes et des pas mures je peux vous le dire. Si vous rassurez, ou que vous tentez de rassurer quelqu'un qui passe le plus clair de son temps à s'inquiéter, nul doute qu'il vous en voudra de lui ôter son os ou son jouet. Inconsciemment cela sera transmuté en dette et personne n'aime être le débiteur d'autrui. Du coup il m'arrive d'abouler encore plus dans son sens, d'augmenter ses inquiétudes en lui ajoutant les miennes à voix haute avec des qu'est ce qu'on va devenir et des on ne s'en sortira jamais. Au moins de cette façon elle renonce à ce que je puisse la rassurer de quoi que ce soit, c'est établi aussi clairement qu'un contrat entre nous. Pour autant cela m'arrive de m'inquiéter sur les raisons pour lesquelles j'ai accepté de jouer ce petit jeu avec elle. Ce qui m'inquiète encore plus c'est de devenir conscient de cette inquiétude là que je ne percevais même pas auparavant, au paravent de qui ou de quoi ... ? et qui était dissimulé derrière tous les ça va aller, les t'inquiète pas je suis là, les baisers et les fureurs provoquées par l'impuissance à la rassurer. Un tonneau des Danaïdes qu'on ne peut jamais remplir et qu'on laisse en plan lorsqu'on se rend compte de l'ineptie. L'inquiétude est aussi un pouvoir qu'on a ainsi sur l'autre si je réfléchis bien. Implicitement bien sûr, voire même inconsciemment, déballer sans relâche son inquiétude, au delà de l'ennui vire à l'obscénité après être passé par le vulgaire. L'inquiétude est obscène, c'est une trouvaille de taille. Car tout désormais semble être fait pour la produire et la nourrir, de toutes parts, cette obscénité. L'humanité entière est en train, en ce moment même de se travestir d'inquiétude sans trop broncher et donc de filer vers l'obscénité généralisée. C'est sans doute le seul pouvoir qui lui reste de s'inquiéter ainsi d'un rien ou de tout. Reste à savoir si l'inéluctable répondra à l'appel.. Et ce n'est pas sûr du tout ! Si l'inéluctable adopte mon point de vue, qui est désormais celui de m'en foutre totalement et de laisser chacun à ses propres responsabilités.|couper{180}

L'inquiétude

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Tu ne te plaindras plus

Cette plainte je la connais bien, c’est une fille facile qui couche avec tout le monde, et puis qui nous revient remplie de mille mots usés, comme un ballon gonflé d’eaux sales. Rebonds après rebonds elle s’en vient à mes pieds et les lèche la pauvresse, la salope, pour que j’opine du chef, que j’aboule dans son sens, par ici la monnaie. Elle me dégoûte d’autant qu’elle pourrait être mon enfant, mon reflet inadmissible , ma ruine, mon désastre. Je l’ai autrefois tant aimée…et connue comme Noé ses enfants sur son radeau fluctuant. J’étais baryton dans la chorale si je me souviens bien et elle me menait à la baguette, c’était si bon de sombrer doucement et surtout de concert, en chœur dans sa fente, on l’imaginait forte et capable d’accueillir le port entier et ses bateaux et l’océan. Mais en vrai on se trompait tellement, une bande de faux semblants attirée par le grégaire et la fragilité des chairs tremblantes. Des vieux salauds sans queue ni tête se complaisant dans la complaisance comme dans une fosse d’aisance. La merde est chaleureuse et la plainte une haleine de charogne qu’on ne repousse plus. Et puis un jour j’ai pris mes cliques et mes claques de ce claque ou chacun par la plainte éculée fait la claque. Ciao la machine à café, l’entrée des stades, la buvette et les Barnum post électoraux. J’ai reposé mon verre en essuyant ma bouche et j’ai murmuré plus jamais, comme on dit never more en reluquant les corbeaux. Plus jamais, c’est dit. Tu ne te plaindras plus.|couper{180}

Tu ne te plaindras plus

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L’enchanteresse

Elle est désirable comme une promesse toujours renouvelée, et quand elle parle, les mots simples qu’elle utilise, ouvrent des silences profonds dans les parois blindées de l’idiotie. Une tension silencieuse et vive en jaillit qui s’enroule autour du calme et le serre, savamment , vigoureusement, pour en exprimer le cri. Un cri de gypaète le voici, qui emplit le ciel entier, vautour autrement dit, aveuglé par la profusion du voir. Meurt dans l’herbe haute, à l’ombre du cerisier dont les fruits acides apaisent les chagrins. Et des globes laiteux veinés de rose, l’iris se rétracte et s’écarquille, longs spasmes photographiques, rafales automatiques, torrent discontinu qui file vers la vallée Qui les absorbe Et l’amertume, et des regrets la clique. Vers l’hébétude tranquille des désirs repus par ses étranges charmes. Alors elle rit et danse devant les lions , les taureaux furieux, Réveillés de l’ivresse Où les a mené toute une somme d’impuissances désormais éclairées Car c’est ainsi seulement qu’on peut aimer la magicienne.|couper{180}

L'enchanteresse