Cette année 2022 s’est achevée. Et quelle année ! Un peu plus de 10 000 visiteurs ont consulté le blog, soit une augmentation de 39 % par rapport à 2021. 1008 articles ont été publiés. Je tiens à remercier sincèrement chacun et chacune d’entre vous, abonnés ou non, pour le temps consacré, l’attention portée, et surtout l’indulgence face aux contenus proposés.

Lorsque j’ai commencé à rédiger mes premiers textes il y a cinq ans, je n’imaginais pas pouvoir faire preuve, envers moi-même avant tout, d’une telle régularité ou obstination pour écrire et publier quotidiennement. Pourtant, je n’ai jamais eu le sentiment de m’imposer cette tâche comme une corvée. Au contraire, c’est un plaisir, étrange certes, qui m’anime. Étrange, car ce plaisir me renvoie à l’idée de confort, de jouissance, parfois même de nonchalance. Et dès que j’en prends conscience, cela m’agace. Mon caractère me pousse à vénérer le travail, et ce sentiment de facilité face à l’écriture quotidienne semble presque une faute. Je place le travail sur un tel piédestal que je crois que l’abstinence en serait la meilleure offrande.

Je n’ai jamais ressenti cette fatigue satisfaisante qui signale qu’il est temps de prendre un repos bien mérité. Si un jour la médecine s’intéressait à mon cas, elle poserait sans doute un diagnostic plus précis sur cette dépendance, cette addiction à l’écriture. Peut-être devrais-je être interné, à tourner en rond comme un derviche, en proie à ma persévérance.

Il m’est impossible de dire où l’écriture mènera ce blog. J’ai abandonné tout plan, toute trajectoire précise. C’est là l’un des effets positifs de 2022 : la prise de conscience que la notion de projet, cette « carotte » pour laquelle on court, n’a finalement aucun sens pour moi. Réaliser un projet, c’est se réaliser soi-même, et peut-être s’achever. Alors, je préfère renoncer à la carotte et accepter le bâton pour continuer à avancer, inconscient des buts qui m’attendent. Je n’ai donc aucun projet déclaré pour 2023, excepté ceux, secrets, bien cachés au fond de ma poche.

Pour conclure, je vous adresse mes meilleurs vœux pour 2023, non par respect pour le temps — qui n’est qu’une illusion — mais dans l’espoir que vous trouverez cette largesse d’esprit et de cœur à laquelle vous aspirez.