fardeau

porter en soi le désordre du monde est-ce un choix. Et quel choix de se tenir en ordre afin de n’en rien montrer, exhiber. Politesse et respect sans cesse invoqués. Ou bien la raison en serait-elle plus trouble. La honte, la culpabilité de ne pas savoir si bien se tenir justement. peut-être que le désordre est un cri. Le monde crie et tout en toi est ce même cri. tu voudrais chanter en parallèle, est-ce bien raisonnable. Tu peins de beaux tableaux c’est vrai mais ça ne résout en rien le désordre. Il est toujours là dès que tu regardes à nouveau autour de toi.

tu n’as pas choisi ce désordre tu vis avec. L’immanence du désordre. Tout ce que tu fais comme efforts pour trouver le calme, l’harmonie, la beauté ce sont des murs de paille qui s’envolent au premier vent. Tu les voudrais plus solides, des murs de pierre, si tu croyais au loup. Mais c’est toi le loup mon vieux tu le sais à présent.

de la poule ou de l’œuf qui arrive en premier, ordre ou désordre. Et si tu t’en fichais, que ton attention se porte vers l’ailleurs tout en restant bien campé là. Sans doute verrais-tu autre chose. Rien que le rythme des opposés qui dansent une sarabande. Et des frontières qui deviennent de plus en plus floues. Serait-ce plus net ainsi.

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener