Parler

Une poésie qui parle ou qui ne parle pas
La poésie qui leur parle ou pas
Il y a des poésies qui ne me disent rien
Cela ne me dit rien

Il faudra un jour qu’on en parle
Et bien justement parlons-en
Ils parlent derrière son dos
Ils parlent à voix basse
Ils parlent à tort et à travers
Ils parlent de tout et de rien

Ils lui ont mal parlé
Une parole maladroite
Il parle pour ne rien dire
Il veut avoir le dernier mot
Ses dernières paroles
C’est un homme de parole
Il n’a que de la gueule
Il n’est qu’un mot
En un mot comme en dix
Ils lui dirent ses quatre vérités
Il ne pipa plus mot
Parle moi d’amour
Le parler comme le manger
Il mangeait ses propres mots
Il parle dans sa barbe
Tu parles Charles
Donner sa parole
Serrer les dents
Ravaler ses mots
Revenir sur une parole
Manquer à sa parole

Parler de la pluie et du beau temps
La parole est un instrument de domination
Le dernier qui parle a gagné
Avoir le dernier mot
Mais si seulement ils pouvaient se taire
Ils se turent, leur parole tomba dans la nuit

Les Saint-Jean bouche d’or ou Chrysostome

Parler et écouter, entendre.
Mieux vaut être sourd que de ne rien entendre.

Assez parlé, chantons
Le déversement de la parole
Le fil ténu de ses paroles
Tu peux toujours parler
Parle à mon cul ma tête est malade

Ils ne savaient quoi dire , ils ne se parlaient pas. Ils restaient muets. Il n’y avait pas de mur. Ils ne se renvoyaient pas la balle. Ils n’éprouvèrent pas le besoin de parler

Elle parle lentement, elle le fait exprès, elle en profite. Tant qu’elle parle on ne pourra rien faire. Mais elle devrait parler plus vite, un peu plus vite. Le fait qu’elle s’applique à la lenteur pour parler devient suspect.

Elle domine par la parole, par la lenteur de sa parole. On est dans l’attente ainsi de ce qu’elle veut dire. Mais elle ne veut rien dire, elle veut juste prendre la parole.

C’est une torture de l’écouter parler. Parfois il est préférable de prendre ses jambes à son cou plutôt que de se laisser envahir, impuissant, par sa parole.

Il lui donne des coups, elle lui assène des mots. Le gamin compte les points.

Une parole incohérente une parole solitaire un monologue une parole vide des paroles stériles une parole féconde, la parole est d’argent le silence est d’or, joindre l’acte à la parole, des paroles mensongères, marcher sa parole, il tiendra parole, il déversera un flot de paroles, une histoire sans parole. Ce n’est pas parce que l’on parle qu’on a quelque chose à dire. On en parlera à un autre moment. On n’en parla jamais. Il aurait aimé pouvoir lui parler avant qu’il disparaisse. Il regretta ses paroles.

De quoi allons-nous donc encore parler
C’était un véritable moulin à paroles
Il avait son franc-parler
Tu parles.

La parole est à la défense
Des paroles vivres
Des lettres mortes
Il n’a qu’une parole
Cause toujours
Une parole incessante
Il a parlé
Ils ont parlé
Il leur a coupé la parole
Les écrits restent les paroles s’envolent
Des pourparlers
De sobres paroles
Des paroles inaudibles
Le vent emporte ses paroles
Lettre morte parole vive
Ils n’ont pas voix au chapitre
Ils ne manquent pas d’air
Ils parlent pour ne rien dire
Le patriarche a parlé
Désirez vous ajouter quelque chose ?
On en reparlera

Elle veut qu’ils se parlent, qu’il lui parle. Si on se parle ça va mieux. elle ne supporte pas le silence. Alors il parle de choses futiles, du temps qu’il fait, de choses insignifiantes, l’important est de parler pas d’avoir quelque chose à dire. Au bout d’un certain temps la parole ainsi fut pire que du silence.

Ils ne s’entendent plus.

Pour continuer

Carnets | mai 2023

Disparitions

Je relis de vieux articles, pas fameux. Tout en bas, une ou deux personnes semblent s’y être arrêtées. Je clique sur leur avatar, curieux de voir ce qu’ils font sur WordPress. Et je tombe sur : L’auteur a effacé son site. Évidemment, ça m’embarque dans les allées d’un vieux cimetière, peut-être celui du Père Lachaise. Il y a les tombes célèbres, les visites obligées. Mais ce que je garde en mémoire, c’est l’émotion particulière face à une sépulture anonyme. Une dalle fendue, un nom presque effacé. Parfois, juste une nuance de terre signale qu’un corps repose là. Voir un site “effacé par son auteur” provoque un trouble semblable. Je pense à septembre, au blog que je n’ai plus envie de renouveler. Trop cher pour ma modeste bourse. Comment quitter la table avec élégance ? J’ai tout sauvegardé, au cas où WordPress décide de tout effacer à l’échéance. Peut-être que je remettrai tout en ligne ailleurs, chez un hébergeur plus abordable. Ou peut-être qu’il faut accepter de tourner la dernière page, pour pouvoir en ouvrir une autre. Ou peut-être que je ne toucherai à rien. Et je verrai bien ce qui se passe. C’est plutôt ça, mon style : faire avec.|couper{180}

Carnets | mai 2023

31052023

Une chose est importante quand on veut raconter des histoires, c'est de ne pas perdre le fil de celle-ci. Tous les menteurs savent le risque de se couper ainsi qu'il est d'usage d'employer ce mot. Mais si l'on utilise ce risque comme ressort de l'histoire, que se passe t'il ? Admettons un écrivain qui perd la mémoire de son histoire, qui du jour au lendemain ne se souvienne plus du nom de ses personnages, de leurs biographies fictives et qui passe son temps à tout modifier... non par malice bien sûr, mais parce qu'il ne peut faire autrement désormais. Comme en peinture le doute et l'hésitation provoqueraient un flop à coup sur. Donc c'est en assumant totalement cette perte de mémoire, en y allant à fond que ça risque d'être vraiment attrayant. En tous cas au moins pour celui qui écrira cette histoire. A part ça je suis passé à la clinique hier, quelques coups de laser dans chaque œil et un éblouissement fameux à la sortie. Heureusement, mon épouse m'a prêté ses lunettes de soleil. Il y avait un protocole à suivre avant l'opération que j'ai complètement zappé évidemment. Il fallait prendre une série de gouttes quelques jours avant et je fus penaud d'avouer au toubib que j'avais fait l'impasse. A un moment j'ai cru qu'il allait reporter le RDV au moins suivant. Mais non, restez là je reviens, il m'a flanqué des gouttes à lui dans chaque œil j'ai eu l'impression de passer un portail. tout est devenu supersensible, y compris les défaillances d'un spot du plafond que je n'avais pas remarquées auparavant. Ensuite une vingtaine de minutes d'attente pour laisser le temps à la pupille de se dilater et hop. Aucune douleur. Juste des éblouissements répétés. Fixez mon oreille gauche me disait le toubib... je ne voyais rien du tout, il fallait inventer, estimer une distance, une tête, une oreille et fixer l'œil sur cette création parfaitement imaginaire. "— juste un peu plus bas si vous pouviez" ajoutait-il parfois.|couper{180}

Autofiction et Introspection

Carnets | mai 2023

Assemblage

Lire avec attention, mais en conservant du recul. Noter au fur et à mesure des groupes de mots qui paraissent déjà vus, bizarres, plats, comiques, illogiques. Et les mettre les uns derrière les autres à la queue leu leu. voir ensuite ce que ça fait. Grand mythe fondateur. Symbole de vie. Puissance magique. Dispensateur de bienfaits. Œuvre d'art comme telle. Savez-vous que. A travers. Vous apprendrez. Découvrez le lien. Découvrez enfin. Comment [...] pour mieux. Enregistrez ce produit. Partagez votre achat avec vos amis. A défaut de prétendre. Pour aller vers le réel. Les obstacles auxquels il se heurte. Dans le cadre de. Son vrai titre. Le garant du système. Conduire une politique. Représenter l'institution. A double-titre. Un organe de presse. Nombreux déplacements. Le côté professionnel. Inciter les citoyens. Lire la presse écrite. Corriger les inégalités. Un regard collectif. Nous ferons le nécessaire. Dans ce style qui le définit si bien. Un récit passionnant. Dont on ignore encore tant de choses. Accablé de chagrin. Il s'est retiré dans la solitude. Il commença à se dire qu'une nouvelle vie était possible. Retrouvant ses reflexes. Une tragique pollution. Protéger des malversations. En laissant courir les rumeurs. Une malédiction pèserait sur la ville. Une réalité objective. Commentaire autorisé et décryptage. Si l'on doit caractériser. Un angle mort. Un policier abat un jeune homme. Toute une population. Le contrôle au facies. Positiver le négatif. C'est une simple bavure. Un plan social. Une affaire de mœurs. La légitime défense. la tyrannie du politiquement correct. Un lynchage médiatique. Un quartier sensible. Coller à son époque. Des instances de médiation. La voix de son maître.|couper{180}

Autofiction et Introspection