Métaphore
C’est comme ça. Comme il arrive elle repart. Comme on dit. Comme on fait son lit on se couche. Comédie. Comme elle est belle. Elle est belle comme le jour. Elle est sage comme une image. C’est un jour comme un autre. Une image comme mille mots. Comme les copains, comme les jours se suivent et ne se ressemblent pas, comme deux gouttes d’eau, comme un soleil, comme un jour à marquer d’une pierre blanche, venez comme vous êtes, en un mot comme en dix, comme si ça suffisait, comme si ça excusait tout, faites donc comme ça, faites comme ci, comme des chiens, comme des cons, long comme un jour sans pain.
Le jour est comme la nuit, la nuit comme un manteau, la lune comme un pièce d’argent, l’herbe comme un tapis, l’eau comme une peau, la terre comme une croûte, la douleur comme un aiguillon, la joie comme une présence, l’absence comme une présence, la mort comme une fatalité.
Un mot comme un autre, une fille comme une autre, un jour comme un autre, une main comme une autre, un gars comme un autre, un arbre comme un autre, une maison comme une autre, une fenêtre comme une autre, un mur comme un autre
Ça ressemble à l’Italie, ça ressemble au pesto, ça ressemble à rien.
Des journées longues comme sans pain. De longues journées sans croissant, sans brioche, sans pain russe. Des journées suffisamment longues pour qu’on se demande où est le pain. Une journée de la taille d’un pain de quatre livres. Des jours ressemblant à des nuits, des nuits ressemblant à des jours, on ne savait plus si on était le jour ou la nuit, on était comme perdu, égaré, on avait perdu le goût de l’eau.
Un petit goût de reviens-y. Il a un goût de chiotte celui-là. Des goûts et des couleurs, comme ça ne se discute pas. Comme une rue morte. Comme une ville morte. Comme un rien. Comme un tout. Ce n’est pas comme si tu voulais vraiment dire quelque chose. Tu te prends pour qui quand tu dis ça. Comme le goût de l’oseille sur la langue. Son rouge à lèvre a un goût de fraise. Elle fait une bouche en cul de poule. Elle a les yeux revolver. Elle arrive on dirait une panthère mouchetée, et lui un éléphant dans un magasin de porcelaine. Elle a des yeux verts yeux de vipère, elle est blonde comme les blés, elle a une peau de bébé, il sent bon le sable chaud, on dirait bien qu’il va pleuvoir comme vache qui pisse. Comme un ouragan s’abattant sur Monaco, là bas au loin, dans les années 90, tandis qu’ils végétaient dans la villa en bordure de la Grande Corniche.
Comme une andouille il en bafouilla, puis il décampa.
L’ennui s’abat comme une chape de plomb. C’est ce fichu point de vue figé sur le monde comme vous pouvez le constater qui fut la cause d’une telle désespérance. Comme un chat il possède neuf vies. Celle-ci fut un coup pour rien, un coup à blanc, un brouillon. La prochaine serait peut-être un chef d’œuvre, mais rien n’était moins sur. En attendant il peint il écrit comme un dératé.
Elle est bonne comme le bon pain. Il est chaud comme la braise. Ils baisent comme des lapins.
Pour continuer
Carnets | mai 2023
Disparitions
Je relis de vieux articles, pas fameux. Tout en bas, une ou deux personnes semblent s’y être arrêtées. Je clique sur leur avatar, curieux de voir ce qu’ils font sur WordPress. Et je tombe sur : L’auteur a effacé son site. Évidemment, ça m’embarque dans les allées d’un vieux cimetière, peut-être celui du Père Lachaise. Il y a les tombes célèbres, les visites obligées. Mais ce que je garde en mémoire, c’est l’émotion particulière face à une sépulture anonyme. Une dalle fendue, un nom presque effacé. Parfois, juste une nuance de terre signale qu’un corps repose là. Voir un site “effacé par son auteur” provoque un trouble semblable. Je pense à septembre, au blog que je n’ai plus envie de renouveler. Trop cher pour ma modeste bourse. Comment quitter la table avec élégance ? J’ai tout sauvegardé, au cas où WordPress décide de tout effacer à l’échéance. Peut-être que je remettrai tout en ligne ailleurs, chez un hébergeur plus abordable. Ou peut-être qu’il faut accepter de tourner la dernière page, pour pouvoir en ouvrir une autre. Ou peut-être que je ne toucherai à rien. Et je verrai bien ce qui se passe. C’est plutôt ça, mon style : faire avec.|couper{180}
Carnets | mai 2023
31052023
Une chose est importante quand on veut raconter des histoires, c'est de ne pas perdre le fil de celle-ci. Tous les menteurs savent le risque de se couper ainsi qu'il est d'usage d'employer ce mot. Mais si l'on utilise ce risque comme ressort de l'histoire, que se passe t'il ? Admettons un écrivain qui perd la mémoire de son histoire, qui du jour au lendemain ne se souvienne plus du nom de ses personnages, de leurs biographies fictives et qui passe son temps à tout modifier... non par malice bien sûr, mais parce qu'il ne peut faire autrement désormais. Comme en peinture le doute et l'hésitation provoqueraient un flop à coup sur. Donc c'est en assumant totalement cette perte de mémoire, en y allant à fond que ça risque d'être vraiment attrayant. En tous cas au moins pour celui qui écrira cette histoire. A part ça je suis passé à la clinique hier, quelques coups de laser dans chaque œil et un éblouissement fameux à la sortie. Heureusement, mon épouse m'a prêté ses lunettes de soleil. Il y avait un protocole à suivre avant l'opération que j'ai complètement zappé évidemment. Il fallait prendre une série de gouttes quelques jours avant et je fus penaud d'avouer au toubib que j'avais fait l'impasse. A un moment j'ai cru qu'il allait reporter le RDV au moins suivant. Mais non, restez là je reviens, il m'a flanqué des gouttes à lui dans chaque œil j'ai eu l'impression de passer un portail. tout est devenu supersensible, y compris les défaillances d'un spot du plafond que je n'avais pas remarquées auparavant. Ensuite une vingtaine de minutes d'attente pour laisser le temps à la pupille de se dilater et hop. Aucune douleur. Juste des éblouissements répétés. Fixez mon oreille gauche me disait le toubib... je ne voyais rien du tout, il fallait inventer, estimer une distance, une tête, une oreille et fixer l'œil sur cette création parfaitement imaginaire. "— juste un peu plus bas si vous pouviez" ajoutait-il parfois.|couper{180}
Carnets | mai 2023
Assemblage
Lire avec attention, mais en conservant du recul. Noter au fur et à mesure des groupes de mots qui paraissent déjà vus, bizarres, plats, comiques, illogiques. Et les mettre les uns derrière les autres à la queue leu leu. voir ensuite ce que ça fait. Grand mythe fondateur. Symbole de vie. Puissance magique. Dispensateur de bienfaits. Œuvre d'art comme telle. Savez-vous que. A travers. Vous apprendrez. Découvrez le lien. Découvrez enfin. Comment [...] pour mieux. Enregistrez ce produit. Partagez votre achat avec vos amis. A défaut de prétendre. Pour aller vers le réel. Les obstacles auxquels il se heurte. Dans le cadre de. Son vrai titre. Le garant du système. Conduire une politique. Représenter l'institution. A double-titre. Un organe de presse. Nombreux déplacements. Le côté professionnel. Inciter les citoyens. Lire la presse écrite. Corriger les inégalités. Un regard collectif. Nous ferons le nécessaire. Dans ce style qui le définit si bien. Un récit passionnant. Dont on ignore encore tant de choses. Accablé de chagrin. Il s'est retiré dans la solitude. Il commença à se dire qu'une nouvelle vie était possible. Retrouvant ses reflexes. Une tragique pollution. Protéger des malversations. En laissant courir les rumeurs. Une malédiction pèserait sur la ville. Une réalité objective. Commentaire autorisé et décryptage. Si l'on doit caractériser. Un angle mort. Un policier abat un jeune homme. Toute une population. Le contrôle au facies. Positiver le négatif. C'est une simple bavure. Un plan social. Une affaire de mœurs. La légitime défense. la tyrannie du politiquement correct. Un lynchage médiatique. Un quartier sensible. Coller à son époque. Des instances de médiation. La voix de son maître.|couper{180}