10 juin 2025
Réparations à faire suite au C.T. avant le 05/07. Dans les 800 € et encore, « on s’arrange », a dit le gars. C’est pas que ça m’arrange, moi, en ce moment, mais de toute façon il faut le faire. Je commence à regarder tout ce que je peux vendre pour récupérer un peu de sous. Le projecteur par exemple : depuis combien de temps je ne m’en suis pas servi ? Pareil pour tous ces ordis stockés au grenier. Hier j’ai vu qu’une carte mère pouvait être revendue jusqu’à 30 ou 40 €. C’est la mode du DIY où les gens essaient de rafistoler tout un tas de choses avec même un certain « style ». Claviers mécaniques avec touches en bois ou en plastique fondu reconverti en touches vernissées, boîtiers de box ou de home bidule en tout genre. Avec les imprimantes 3D, rien de plus simple désormais. Mon voisin, ingénieur en retraite rescapé d’une greffe de foie, fait tourner la sienne en pleine nuit. Il m’a raconté les nuits qu’il a passées à discuter avec les plus jeunes pour la monter. Parce que vous savez, c’est tout en kit comme chez les Suédois, et là le plan est vraiment qu’en chinois.
Faut que je m’arrête, je raconterais ma vie, celle des voisins, la vie de tous les habitants de la rue, du village, du département si je ne m’arrêtais pas. J’ai tellement l’impression de connaître tout le monde. Et pourtant je peux passer des semaines sans piper mot à qui que ce soit. J’ai déjà testé. Il faut dire que c’était à Paris. Que mon boulot était de parler de 17 h à 21 h à la France entière pour lui demander ce qu’elle avait regardé comme chaîne et si elle avait vu la pub et si durant la pub la France avait zappé pour aller voir autre chose. C’était encore facile à l’époque, y avait pas tant de chaînes. Je ne sais pas comment ils font aujourd’hui. Peut-être que tout est désormais inclus dans la télé ou dans la télécommande. Là aussi faut que je m’arrête. Sinon je vais encore partir sur des plombes là-dessus, la bêtise audiovisuelle, la mesure d’audience, et pendant que j’y suis, les sondages politiques. « Je vote Chirac parce qu’il présente bien. Ah non, j’aime pas machin parce qu’il est trop petit. » Bref.
Pas avancé d’un iota sur la proposition de la semaine. La voix dans la nuit, la voix dans la journée... tout ça est resté en plan. En revanche j’ai construit un script de recherches super pointu dans SPIP. Je donne un mot, je peux choisir sur le site entier, sur une rubrique et il m’affiche ensuite toutes les phrases où le mot est utilisé. Avec export en format .md ou PDF. J’essaie de faire un script parallèle sur l’analyse des phrases. Je galère pour les fonctions PHP et là où j’en suis désormais tout est pratiquement nickel : je peux sélectionner le nombre de mots, le type de ponctuation, presque me fabriquer de nouveaux textes rien qu’avec des phrases de 5 mots ou 3. Sauf que j’ai un problème de formatage quelque part, mes phrases sont truffées de losanges puis de caractères sibyllins. Là aussi faut que je m’arrête.
J’ai passé le Kärcher dans la cour pour me détendre. C’était pas du luxe. 800 €, merde, je me disais. Peut-être que vu que je m’en sers une fois l’an, je peux revendre aussi le Kärcher...
Repairs needed following the MOT before 05/07. Around 800 quid and even then, "we’ll sort something out," said the bloke. It’s not that it suits me right now, but there’s no getting around it, really. I’m starting to look at everything I can flog to scrape together a bit of cash. The projector, for instance—how long since I’ve actually used the bloody thing ? Same goes for all those computers gathering dust in the loft. Yesterday I saw that a motherboard could fetch thirty or forty quid. It’s all this DIY craze where people are trying to cobble together loads of stuff with a certain "style," whatever that means. Mechanical keyboards with wooden keys or melted plastic converted into varnished keys, cases for modems or home-thingummy boxes of every description. With 3D printers, nothing’s simpler these days. My neighbor, a retired engineer who survived a liver transplant, runs his through the night. He told me about the nights he spent chatting with the younger lads to get it assembled. Because you know how it is, it’s all flat-pack like the Swedes, except the instructions are entirely in Chinese.
I need to stop myself here or I’d end up telling you my life story, the neighbors’ lives, the lives of everyone on the street, in the village, in the entire bloody county if I didn’t put the brakes on. I have this overwhelming sense that I know everyone. And yet I can go weeks without saying a word to anyone. I’ve tested this. Mind you, that was in London. My job was talking to the entire nation from five to nine, asking what they’d been watching on telly and whether they’d seen the ads and if, during the ads, the nation had switched over to something else. It was easier back then—there weren’t so many channels. I don’t know how they manage it now. Maybe it’s all built into the TV or the remote these days. I need to stop again here or I’ll be off on one for hours about audiovisual stupidity, audience measurement, and while I’m at it, political polling. "I’m voting for Blair because he looks the part. Oh no, I don’t like that other bloke because he’s too short." Christ.
Haven’t made the slightest progress on this week’s project. The voice in the night, the voice in the day... all of it’s been left hanging. On the other hand, I’ve built this incredibly precise search script in SPIP. I give it a word, I can choose to search the entire site or just one section, and it shows me every sentence where the word appears. With export to .md or PDF format. I’m trying to build a parallel script for sentence analysis. I’m struggling with the PHP functions, and where I’ve got to now, everything’s practically perfect—I can select word count, punctuation type, almost construct new texts using nothing but five-word or three-word sentences. Except I’ve got some formatting problem somewhere, my sentences are riddled with diamonds and mysterious characters. I need to stop here too.
I took the pressure washer to the courtyard to unwind. Not a moment too soon. Eight hundred quid, bloody hell, I was thinking. Maybe since I only use it once a year, I could flog the pressure washer as well...
Pour continuer
Carnets | juin 2025
30 juin 2025
Gros boulot sur le base de données. Renommage de toutes les tables et suppressions de certaines qui semblaient poser problème. Je n'ai pas encore réussi à nettoyer la rubrique import de toutes les balises wp dont sont truffés les articles. Après moult essai et l'importation d'un dernier script, j'envoie un ticket à OVH. J'ai rétrogradé ma version php de manière à être dans les clous avec la version 4.4.4 de SPIP. Bref, accaparé par ces contingences techniques je ne peux pas dire que ce soit une journée palpitante. De gros coups de chaud mais pas dûs aux températures. Demain nous allons à C. S. et moi pour voir E. et l'après-midi rendez vous avec le remplaçant de B. Le tableau est prêt. Nous verrons L. et A. seulement dimanche avec M. et C. Espèrons qu'il leur plaise. Préparation pour affronter Avignon. Avec cette chaleur, j'avoue que je ne me vois pas du tout arpenter la ville. Je prévois d'apporter un carnet à dessin et de me mettre à l'ombre. Petite pluie tout à fait ridicule en fin de journée. pas grand chose d'autre à ajouter. Le mois se termine en queue de poisson on dirait bien.|couper{180}
Carnets | juin 2025
29 juin 2025
Réveil 3h30. Il faut un petit laps de temps pour que je retire le masque de mon visage. Le temps de visualiser l'enchaînement des gestes. D'abord appuyer sur le bouton off de la machine. Puis retirer l'harnachement de sangles et de lanières. Ne pas oublier de déloger les deux petits pitons de leurs encoches respectives, de chaque côté du morceau de plastique dur. Enfin libéré, se diriger vers l'interrupteur et allumer. Puis démonter la partie souple en contact avec le nez pour se rendre à la salle d'eau et la plonger dans le bol préparé la veille. Mélange d'eau et de savon. Ne pas oublier non plus de vider le réservoir d'eau, de le rincer et de le retourner sur une serviette afin qu'il sèche. Ne reste que le long tuyau rigide à rincer. Eau et savon encore mais au-dessus de la baignoire cette fois. Puis l'accrocher sur l'étendage afin que tout soit de nouveau opérationnel pour la nuit prochaine. Hier vers la mi-journée j'ai achevé la commande de A. et L. J'ai pris une photographie et je la leur ai envoyée. J. arrive vers 12h. Nous prenons un moment pour faire le point sur nos faiblesses, nos obstacles, nos maladies avant de nous mettre à table. Poulet rôti et pommes de terre au four. Nous testons le vin restant dans le cubi. Il est encore correct. Sieste ensuite. Puis nous sortons sous la chaleur, nous prenons la Twingo pour aller chercher la fraîcheur à Saint-Pierre-de-Bœuf. Marche le long de la rivière. Spectacle assuré par les canoteurs. Puis nous avisons un petit établissement. Terrasse ombragée. Café et verre d'eau glacé. Nous restons là à prévoir notre prochain séjour en Avignon. S. nous a trouvé un hébergement à Montfavet. On ira certainement voir la tombe de Camille Claudel. De mon côté je préviens que je ferai cavalier seul. Un programme parallèle qui me dispensera de me jeter dans cette course annuelle et frénétique vers les salles de théâtre. Il doit bien y avoir des choses à visiter autres que des théâtres, dis-je. Nous restons encore un peu puis nous repartons. Les sièges de la Twingo sont bouillants. Nous proposons à J. de dormir à la maison mais il décline. Il prend le train de 8h02 pour Lyon.|couper{180}
Carnets | juin 2025
28 juin 2025
À droite de l'écran se dresse d'abord un mur vert percé d'une fenêtre grande ouverte en raison de la chaleur que l'on cherche à expulser pour la remplacer par la fraîcheur matinale. Considérations climatiques futiles qui m'auront échappées puisque j'étais parti pour décrire les lieux. Mais j'y reviendrai peut-être. Sur le climat. Donc, nous avons une fenêtre de forme rectangulaire, il est rare par ici de voir des fenêtres carrées. Les rondes ou en losange sont encore plus rares. Ici aussi je crois qu'on pourra se passer de la géométrie. Au-delà de la fenêtre, un mur qui monte jusqu'à une ligne taillée en biseau, et qui est tout simplement le fait souligné d'une ombre encore plus noire que la pénombre. Si l'on veut laisser l'œil s'élever encore on peut avoir un triangle de ciel gris bleu dans la partie supérieure de la fenêtre. Avec peut-être une légère nuance purpurine. Description qui n'est que l'écho d'une page lue ce matin. Ce qui me fait penser à Laurent Mauvignier quand on lui demande quels sont les auteurs qui l'ont inspiré. Il parle de cet écho chez d'autres auteurs d'un quelque chose qu'il cherche à dire. Est-ce cela l'inspiration, je ne sais pas. Peut-être que ça parle de solipsisme prometteur plutôt. Comme si à la lecture on avait franchi un mur. On aurait découvert cette percée, cette fenêtre que j'évoque au début, on passerait par celle-ci et l'on se retrouverait dans un jardin, dans une ville, dans ce que l'on voudra, une bibliothèque. La seule chose dont on ne pourrait plus douter c'est que c'est à soi de s'occuper des lieux. Car pas de jardinier ici, pas d'éboueur pour ramasser les ordures, pas de bibliothécaire pour épousseter les ouvrages, balayer les sols. Tout nous appartiendrait, d'accord. Mais nous serions les seuls responsables à la fois des merveilles qu'on y trouve comme des dégâts qu'on y cause. Une idée fugace passe, laisse-la passer, ne la retiens pas. Patience. Si elle revient une seconde fois note qu'elle se représente avec un léger étonnement. Mais laisse-la passer encore. La troisième fois cependant note-la car il y a de grandes chances qu'elle ne se représente plus. Cet espoir de retrouver goût à la lecture lui tomba dessus comme la grâce. Qu'allait-il en faire lui qui dans chaque espoir décelait déjà les prémisses d'une deception à venir. Donc le mot propriété revient par la bande. C'est à dire que tu lis un livre, tu le lis parfois plusieurs fois, tu t'en imprègnes et à la fin de voici étrangement devenu son propriétaire . Je ne parle pas de placer le livre sur l'étagère de la bibliothèque, évidemment. Je parle de cette sorte d'avidité incroyable au fond de soi qui s'accapare le monde de toutes les manières dont on peut imaginer que le monde se présente à soi. Que ce soit une rue que l'on arpente à période régulière et dont on fait sa familère, comme jadis on parlait de favorite. Que ce soit les fleurs du jardin que l'on arrose le matin pour qu'elles ne dépérissent pas trop vite. Que ce soit les livres que l'on lit et dans lesquels parfois on se reconnaît plus ou moins. L'idée d'être assisté pour respirer. Par une machine. L'agacement soudain s'additionne à la chaleur, se cumule, s'amplifie. Vers 23h j'arrache le masque. C'est à dire que le confort au bout d'un moment m'est tout aussi insupportable que tout le reste. C'est à ce moment, ne parvenant plus à dormir que j'ouvre les Nouvelles Complètes de Conrad, chez Quarto. Je n'avais jamais lu la préface de Jacques Darras. Il évoque la présence de Rimbaud et de Jozef Konrad Korzeniowski au même moment à Marseille, en 1875. Et surtout cet attrait des deux jeunes hommes pour les langues étrangères notamment l'anglais et le français pour le jeune polonais. "L'oreille devient organe majeur, les recherches linguistiques saussuriennes sont proches d'une formulation théorique". Hier encore je m'interrogeai sur l'utilité d'un récit de voyage et aussitôt que je lis ces pages ce sont les noms de lieux qui attirent l'oeil. l'île de Bangka au nord de Sumatra Semarang Singapour et Bornéo Aden Kinshasa Stanley Falls Harar L'hôpital de la Conception à Marseille.|couper{180}
