Sans titre
Travail d’élève sur la matière.
De quoi a-t’on peur vraiment sinon de perdre quelque chose que l’on considère important. Et si on se demande soudain ce qui est important vraiment, à part vivre, pas grand chose ne se place sur le même plan. Les gens qui disent : « je ne pourrais pas vivre sans une telle un tel, sans ceci ou cela » — ne l’ont pas expérimenté sinon ils ne seraient plus là pour en parler. Ils ne perdraient pas de temps à parler pour ne rien dire. Toujours s’ attendre à ce que tout disparaisse. Le conserver dans un coin de la tête et, en attendant, faire comme on peut pour sourire comme un idiot à toutes les promesses entendues. Rester ainsi « sociable » Ce que l’on possède ou ne possède pas. Mais a-t’on jamais possédé quoique ce soit ou qui que soit. C’est dans les rêves du matin que je peux le mieux voir toute l’illusion d’une vie. Quelques lueurs passent dans la pénombre, vaguement identifiables comme personnes, mais le plus souvent ce sont plus des caractères que des âmes. Et ces caractères ne sont constitués que de leurs non-dits en tant que personnes approchées. La durée de la vie si illusoire aussi dans ces moments étranges où il est possible enfin de percevoir tout ce qui se dissimule sous l’agitation. Chercher la sécurité autant que la détester. Paradoxe qui se résoudra aussi contre toute attente dans ces rêves du matin quand on saisit que l’on n’a pas besoin de ce mot. Une grande douceur, tendresse ? Et qui nous enlace du seul fait de la comprendre. Une sensation de douceur et de tendresse qui vaut tous les discours. Je prononce le mot mort avec un o fermé alors que j’entends certains qui insistent sur cette voyelle, la dramatise. Il y a mort et mort selon l’imagination qu’il nous conviendra d’en broder. S’écouter parler. Air connu. Mais plus encore s’écouter parler de la mort. Des fenêtres s’ouvrent, le froid et l’air frais qui s’engouffrent dans la pièce presque vide. Pas de Maitre pas d’élèves juste des êtres qui dorment plus ou moins profondément.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}