Simulations
Juive de Tanger en costume d’apparat Eugène Delacroix.
Il n’y a que dans la matière par la matière que l’esprit peut expérimenter à la fois la limite et l’amour . C’est pourquoi l’esprit a crée la matière et non le contraire. Le fait de l’oublier est le passage obligé.
Là aussi, dans l’examen de ce que peut offrir la matière, notamment le corps de l’autre, il y a beaucoup à apprendre, et l’égarement est aussi nécessaire que chacune des pseudos vérités que l’on s’inventera pour penser qu’on est enfin parvenu à bon port, que l’on s’est retrouvés.
Maria me laisse libre cours. Toutes les pulsions sont accueillies. La seule contrepartie que je dois accepter c’est l’absence de simulation. Elle ne m’encourage dans aucune voie afin que je traverse de mon plein gré mes propres illusions.
Elle ne m’encourage pas pas plus qu’elle ne me tient en otage d’un plaisir que je considérerais comme but.
Pas de gémissement, pas de cris, aucune révulsion de l’œil dans son orbite, aucune goutte de sueur ne coule sur ses reins.
Seulement de la tendresse que je cherche par tous les moyens possibles et imaginables à défoncer.
Jusqu’à l’éreintement.
Jusqu’au lâcher prise
jusqu’à l’éveil qui nait de la certitude claire, de l’impuissance poussée à son extrême et de la perception de son absurdité.
— Je vais faire du thé me dit-elle en se levant. Je suis du regard son corps magnifique qui ondule en dansant jusqu’à la porte de la chambre et la regarde disparaitre. Puis j’attrape une cigarette pour examiner une fois encore après avoir fait l’amour, ce grand vide, cette béance au plus profond de moi.
Malgré moi des images d’autres femmes surgissent spontanément dans ma mémoire à cet instant où je subis l’assaut de ce vide.
Des visages grimaçants pour la plupart qui s’associent à une jouissance animale si je puis dire.
Voilà ma vie d’avant. Et je ne peux m’empêcher désormais de comprendre qu’il ne s’agit que d’une simulation. C’est ce mot qui tourne comme un aigle au dessus de mes souvenirs.
La simulation qui se serait infiltrée jusque dans l’intime tant nous sommes désormais prisonniers des clichés et des mots d’ordre nous assaillant de tous cotés.
Faire l’amour est sans doute la dernière des grandes explorations possibles aujourd’hui. Sans doute est-ce encore plus fort, plus merveilleux que d’aller sur Mars ou de découvrir l’Amérique.
A condition de faire l’amour vraiment. Ce dont la plupart d’entre nous ne savent rien. A part nourrir hâtivement une illusion de s’être rapproché enfin d’une norme.
Nanterre 1987. On m’a prêté un appartement au haut d’une tour. Un ami iranien qui a du quitter la France précipitamment en raison des événements dans son pays. Je viens de me séparer de cette fille que j’avais connue en 1978. Une relation de presque dix années qui s’arrête soudain au retour d’un long voyage que je viens d’effectuer en Asie et qui je l’espérais secrètement me mettrait un peu de plomb dans la cervelle.
J’étais parti là-bas pour faire des photos de la guerre Iran-Irak, pour pénétrer aussi en Afghanistan, revenir avec des photographies extraordinaires que les agences s’arracheront. Il n’en fut pas vraiment ainsi. Après avoir franchi la frontière pakistanaise et m’être retrouvé dans les montagnes avec un groupe d’hommes aguerris, j’ai commencé à ressentir les premiers effets de la maladie. Une hépatite qui me crevait alors que j’avais justement besoin de toute mon énergie, de ma vigueur pour les suivre.
Quel dépit d’avoir à revenir avec un autre groupe de moudjahidines , de refaire le chemin inverse, pour rien pensais-je. J’avais éprouvé alors comme une sorte de sanction de la part du destin. Je me disais que quoique je fasse, cela se terminait toujours en eau de boudin. Je pestais contre l’univers tout entier et surtout sur moi-même qui n’avait pas pris suffisamment de précautions, qui m’autorisait à être malade dans de telles circonstances.
Le retour en France fut d’une indicible tristesse. J’étais irascible. Aussi je profitais de la moindre occasion pour chercher querelle à cette compagne. A cette époque je me sentais tellement vulnérable que je m’imaginais toujours le pire. Notamment qu’elle puisse me tromper. Et bien sur lorsque nous faisions l’amour j’observais tout avec une acuité terrifiante comme si j’étais le spectateur de nos ébats. Je surveillais le moindre signe qui puisse me donner raison sur le fait qu’elle simule afin que je jouisse vite et pouvoir dormir enfin.
Pour moi c’était comme une sorte de trahison évidemment. Aujourd’hui je ne peux m’empêcher de voir que cette trahison dont je traquais le moindre signe chez cette fille était le but recherché. Qu’en m’appuyant enfin sur la certitude d’être trahi ou trompé je pourrais enfin m’en libérer une bonne fois pour toutes.
Mais à cette période je ne possédais pas une telle compréhension. Du moins mon coté sentimental proche de la sensiblerie me l’interdisait. Je crois que cette couche sentimentale a bon dos, elle sert souvent à nous aveugler. Ce qui au bout du compte nous oblige à faire semblant, à simuler tout un tas de comportement nous-mêmes. Jusqu’à ce que cela soit insoutenable.
Evidemment mon amour propre en avait pris un bon coup. Aussi me retrouver dans cet appartement était à la fois une sorte de bénédiction. J’aurais pu me reconstruire tranquillement en passant l’éponge sur les événements passés et aller de l’avant comme on dit.
Mais le ressentiment contre moi-même fut le plus fort. Cela vient du peu d’estime que je me porte à cette époque et qui me vient d’une grande carence dans ce domaine dès mon enfance. Attention, je ne me plains pas du tout de cette carence, je n’en veux à personne. Au contraire je pense que c’est grâce au manque chronique d’estime pour moi que j’ai pu justement effectuer tout ce chemin.
A l’époque c’était l’apparition des rencontres par téléphone et aussi du minitel. J’avais dégoté un job et ma vie se réduisait vraiment à une peau de chagrin. Boulot, métro, dodo. A la vérité je n’avais guère envie d’autre chose. Je n’avais pas envie de faire des photos, pas plus que d’écrire, pas plus que de peindre.
Je vivais comme un automate.
Puis j’ai trouvé dans un gratuit des annonces qui parlaient de ces rencontres par téléphone. J’ai essayé. J’ai rencontré un certain nombre de filles, de femmes ainsi dont pour la plupart je n’ai ai conservé que de vagues souvenirs.
En fait évidemment je me sentais seul, totalement délabré et comme beaucoup d’entre nous j’imaginais que l’autre quel qu’il soit pourrait me venir en aide, même si je ne me l’avouais pas clairement.
En refusant de me l’avouer, j’ai crée une nouvelle simulation évidemment. Je me suis rabattu sur le sexe. j’ai pensé que le sexe allait être la solution au problème. Et comme je ne fais pas les choses à moitié j’ai enchainé les rencontres et les parties de jambes en l’air comme on dit.
Mais toujours et plus encore je ne pouvais me départir de ce que j’appelle une certaine lucidité. je ne cessais de me tenir à l’écart de tous ces ébats. D’observer à la fois ces femmes mimant le plaisir ou l’éprouvant réellement afin je crois de m’en dégouter pour de bon. D’en comprendre si on veut toute l’inutilité, la vacuité. Car évidemment dans ce genre de rencontres on n’y va guère par 4 chemins, on n’a pas besoin de beaucoup de préliminaires si je peux dire.
Parmi toutes ces rencontres une m’a intrigué plus que toutes les autres.
C’était une fille jeune, d’origine marocaine. Avec de longs cheveux noirs qui lui tombaient presque sur les fesses. Avec elle ce fut différent.
D’abord on ne se rencontrait qu’à l’extérieur, dans des cafés, dans des parcs, et elle déployait tout un arsenal de postures d’attitudes de phrases interrompues, s’ouvrant sur des silences formidables qui se mêlaient à chaque fois aux lieux comme pour mieux les ancrer dans la mémoire. C’est à dire créer un décor inoubliable dans lequel évidemment elle-même serait inoubliable. D’ailleurs cela a bien fonctionné puisque je m’en souviens encore.
Je pense que c’était une véritable artiste. Nous n’avons jamais fait l’amour. Mais elle su amener l’excitation à son paroxysme de nombreuses fois rien qu’en posant sa main sur la mienne ou me fixer avec son œil noir et velouté.
Rien ne pouvait tenir face à elle de tous les artifices que je connaissais alors, la délicatesse comme les propos crus, l’élégance, l’esprit, les bons mots, tout ça elle s’en tapait comme de l’an quarante.
Ce qu’elle voulait ? je n’en savais fichtre rien. Je ne le sus jamais. Car au bout d’un moment les coups de fil affluaient de plus en plus et je me retrouvais noyé dans l’embarras du choix. Nous espaçâmes nos rencontres de plus en plus et pour finir elle disparut totalement de ma vie.
Ce qui me fait réfléchir sur les rencontres que nous effectuons ainsi dans notre vie. Ces rencontres je suis persuadé qu’elles ont toujours un sens mais qui nous échappe la plupart du temps. Enfin qui m’échappe en tous les cas.
Parfois je me demande si ce ne sont pas des guides qui parviennent à s’immiscer dans toutes les simulations, soit celles que nous subissons soit celles que nous inventons tout seul. C’est ainsi qu’elles viennent jusqu’à nous, jusqu’à notre âme véritable pour lui faire un petit signe et la remettre sur le chemin.
Pour continuer
Carnets | avril 2022
notule 10
Dernière mouture de cette toile qui finalement relève plus de l’icône.|couper{180}
Carnets | avril 2022
notule 24
Bientôt une nouvelle guerre avec toute sa panoplie d'inepties, c'est à prévoir comme on prévoit tranquillement les différents ingrédients d'une liste de course. On voit très bien désormais que la seule issue au capitalisme en cas de crise est de semer le désordre, de créer la confusion, pour parvenir à augmenter exponentiellement la peur dans les populations. Ce qui entrainera l'arbitraire des choix envers une cause apparente ou une autre larvée, peu importe. Et au final cette demande de sécurité, d'être rassuré, de s'en remettre à une autorité incontestable. La pantomime jouée par les faibles et les forts. Représenter l'horreur une fois de plus pour que les légendes reprennent du poil de la bête. Celle du héros, comme celui d'un âge d'or passé ou à venir. Avec toute la hiérarchie des couillonades habituelles, dont on peut déjà apercevoir les longs nez. La valeur travail, la valeur sincérité, la valeur solidarité, travail famille patrie. On secoue le pochon du loto et on tire à nouveau avec le hasard comme prétexte. On n'y coupera pas, c'est une nécessité car nous avons encore besoin de la douleur pour apprendre. Encore plus de douleur, pour parvenir à saisir l'inexistence de l'égo. De ce "je" à qui on ne cesse de demander son avis à seul fin de le renforcer. Sondages d'opinion, élections, cartes de fidélité et double voire triple authentification. Et plus cela devient raisonnable plus on obtient le contraire justement. Une irrationnalité qui se banalise, pour ne pas dire une bêtise qui se démocratise. Quand la bêtise devient la raison, la violence n'attend que ce feu vert pour se répandre, jetant à bas les institutions, en créant d'autres, toujours plus absurdes et kafkaïennes. Comme je le disais encore hier, concernant les gens de ma génération, les sexagénaires, nous avons englouti notre pain blanc qu'on l'accepte ou pas. Il en résulte une désagréable impression de satiété mal adressée pour les plus à l'écoute du pouls du monde. Un peu de culpabilité mais pas trop, et souvent une envie de réparer les pots cassés. C'est peut-être mon cas. Encore que cette envie je la trouve tout aussi suspecte que toutes les autres précitées. L'envie de fuir au fond d'une grotte ou au sommet d'une montagne, à priori ne me quitte pas depuis mes tous premiers pas. Comme si justement je savais déjà tout des tenants et des aboutissants de la satiété factice dans laquelle dès les premiers jours on m'a plongé. Les fameuses trente glorieuses ne sont rien d'autre qu'un tampon hygiénique, une sorte de bouchon à un phénomène périodique. Ma chance est d'être né prématurément quelques semaines trop tôt. Sinon je n'y coupais pas, j'allais devenir un petit robot comme les autres sans même m'en rendre compte. Le simple fait d'avoir été relégué dans une couveuse à l'hôpital Saint-Michel, dans le 15 ème arrondissement de Paris, est une chance. Car le déchirement, l'absence, le manque, à peine éjecté de la matrice maternelle m'auront donné le ressort nécessaire étrangement pour m'éveiller. C'est à dire une forme de rage directement reliée à l'amour et à ce constat d'impuissance de pouvoir le trouver normalement en l'Autre. Cette transition des limbes dans les limbes si l'on veut m'aura mis en contact immédiat avec une sensation d'équanimité qui doit venir de bien plus loin que ma naissance. Qui probablement remonte justement à cet indifférencié, ou le mal et le bien n'existent pas plus que l'ombre et la lumière. Où l'absence de séparation finit par créer le fantasme de la séparation comme pour mieux constater sa donnée immuable. Une sorte d'ennui ontologique. Je mentirais si je disais que je me souviens de cette période. Par contre lorsque mon imagination désire s'y alimenter elle n'y découvre aucune joie, et sans doute aucune peine véritable non plus Car pour éprouver ces deux émotions il faut bien évidemment les relier à quelque chose de défini, il faut bien créer une relativité. J'arrive au monde comme tout le monde par une femme, mais je n'ai guère le temps de nouer une relation claire avec elle en tant que mère, que déjà je m'en trouve séparé une seconde fois. N'est-ce pas étonnant d'y penser. Il en résulte en tous les cas un rapport d'étrangeté à la mère, à la femme puis aux autres et au monde finalement. Le fait que j'ai passé des années à suivre le penchant naturel de la plainte, m'y accrochant, parce qu'elle me construisait, ne me sert plus à rien. Je crois que l'échafaudage tout entier s'est effondré en 2003 au mois de février à l'hôpital de Créteil. Ma mère est allongée devant nous, mon père et moi. Elle a les yeux grands ouverts elle est shootée à la morphine, les yeux gris bleu immenses grands ouverts mais elle semble ne pas nous voir, nous distinguer. J'ai passé la main devant ses yeux pour voir si ils suivaient le mouvement, rien. Un regard de nouveau né au moment même de repartir dans l'indistinct. Elle nous a laissé seuls encore une fois j'ai pensé. Du coup j'ai pris les commandes avec un sang-froid comme celui que l'on s étonne de rencontrer sur un champ de bataille, durant un accident de la route, ou dans la panique d' une émeute. Je ne me suis pas laissé envahir par l'émotion, j'ai oublié que c'était ma mère, j'ai juste pensé à l'homme que j'accompagnais et qui était encore mon père à cet instant. Je n'étais plus un fils vraiment mais un compagnon apte à gouverner, à naviguer dans la confusion de ce moment. J'ai dit prends lui la main. Ce qu'il a fait sans broncher. Puis je me suis approché de l'oreille de la mourante et j'ai dit, c'est bon ma petite maman, rien ne te retient plus ici, tu peux y aller. Je n'en reviens toujours pas en y repensant. Cette froideur, cette totale absence d'émotion personnelle, et qui m'a autant effrayé que surpris d'où venait t'elle ? Tout de suite après nous sommes rentrés à la maison familiale à Limeil Brévanne . Nous n'avons pas échangé un seul mot. Et le lendemain matin très tôt l'hôpital a appelé pour dire que maman était décédée. J'éprouve le besoin de dire maman comme pour me rassurer encore. Pour me dire que moi aussi j'ai eu une mère, même si le lien entre nous aura été d'une telle bizarrerie... Je nous dois bien cela. Pourquoi je reviens encore à cela ? Pourquoi partir de ce constat que la guerre est inéluctable pour parvenir à la mort de maman. Tout simplement par ce que sans doute c'est à cette occasion qui nous est offerte, la guerre ou la mort et ce même si nous imaginons les circonstances désagréables, que nous sommes sans doute le plus nous-mêmes véritablement. Sans les oripeaux, les déguisements, les mensonges dont nous nous revêtons dans l'illusion du groupe, de la famille de la patrie ou je ne sais quelle autre illusion , nécessaire pour nous distinguer au sein de la confusion générale. En fait comme à peu près à chaque fois que j'écris je me laisse déborder par les mots qui s'inscrivent. Cette fois comme le petit Poucet j'ai pris soin d'inscrire quelques mots clefs dans la case "étiquettes" de l'éditeur que j'utilise pour rédiger ces billets. J'avais écrit "avoir un but", "supporter la douleur" et "croire en un but". J'avais pensé à la question, à la torture je crois en démarrant ce texte. Je m'étais posé la question de savoir si mon but en tant qu'être humain me permettrait de résister à toutes les douleurs qu'un bourreau pourrait m'affliger pour obtenir je ne sais quelle information. Ce qui m'a amené à considérer cette idée de but. Puis partant, en remontant encore en amont du but ce qui pouvait sans faille le créer. Je ne trouve que la foi comme source ou comme raison et cause. Donc pour résumer et pour résister à la torture , il faut croire qu'un but existe même si on ne sait pas lequel car nous ne savons pas qui nous sommes sans cette foi. Peut-être que pour résister à la douleur il faut croire qu'il existe un but, et qu'à force d'y croire il finira par exister vraiment. Peu importe si on y laisse sa peau sous la main du bourreau. Et là comme vous me voyez je peux très bien être Harrison Ford avec tout son attirail d'aventurier le précipice est devant moi, j'avance une jambe, je ferme les yeux et j'avance. Bien sur c'est très américain, cinématographique, risible à première vue. Joe Biden sans doute aussi a coiffé un drôle de chapeau mou alors que le monde entier est face au précipice. Avance t'il aussi sa jambe pour voir si quelque chose de solide supporte le poids de sa foi , de son idéal américain, de sa croyance dans le pognon, dans la démocratie à l'américaine ? Et s'il s'agissait seulement d'un pari encore, d'une simple bévue, une erreur nécessaire juste avant de projeter le monde dans un cataclysme ? Comme ma grand-mère le disait à juste raison il ne faut pas tenter le diable surtout si on a la certitude qu'il n'existe pas. Bientôt la fin de l'ère du poisson, on ne pourra plus filer entre deux eaux. Je ne pourrais plus non plus achever mes textes en queue de poisson ni peindre avec une queue de morue. Quant à l'ère du Verseau elle promet effectivement d'être plutôt glaciale du point de vue des gens qui vivent aujourd'hui. L'émotion ne sera plus nécessaire, les sentiments non plus mais ce sera probablement à ce prix que l'âge d'or reviendra. Etrange âge d'or, incompréhensible encore à l'aube d'une nouvelle fin du monde.|couper{180}
Carnets | avril 2022
notule 9
Si je dis je de façon inconsidérée c’est un blasphème. Si je est un personnage crée par soi c’est différent. Mais c’est dangereux. Le danger de confondre moi et soi. Le blasphème serait de dire je au présent sans rien créer. Je crée mais ce n’est jamais l’ego qui crée. De même pour les maladies On ne devrait pas dire j’ai mal Mais plutôt j’ai eut mal jusqu’à présent Et c’est déjà du passé. Ça a l’air con comme ça si on n’est pas dedans. Mais si on y est c’est magnifique ! Cela dit voilà l’exemple typique d’un tableau bousillé suite à une erreur d’aiguillage entre je et soi.|couper{180}