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Revenons à nos pinceaux
Fleurs travail d'élève Si l'au-delà est strictement pareil à l'ici, alors il faut peaufiner l'ici, en attendant d'être au-delà. Je me suis dit que je recommençais encore et toujours les mêmes erreurs en écrivant tout azimut, en publiant comme un dératé tout et n'importe quoi. Comme s'il ne s'était strictement rien passé, et que je ne tirais aucune leçon de ma décision subite d'arrêter ce blog et de mon passage à l'acte qui s'étend sur une petite dizaine de jours à peine. Tentons donc de canaliser un peu plus les choses. Ne fatiguons pas la lectrice, le lecteur... Cantonnons nous à la peinture. Du moins autant qu'il sera humainement possible de s'y atteler. Donc, nous avons fini de peindre des nuages et nous sommes attelés aux fleurs. C'est ce que je voulais dire surtout et puis j'ai oublié, j'ai dérivé, j'ai erré comme d'habitude. Les fleurs, il faut voir la tête de mes élèves... ça ne les emballe pas spécialement et ça se voit, ils ont peine à le dissimuler. Pourquoi les fleurs d'ailleurs ? A cause de la délicatesse qui sera une marche supplémentaire à gravir pour continuer vers une idée de l'érotisme en peinture comme je l'avais proposé il y a de cela quelques semaines. Les nuages c'était la notion de légèreté, nous avons vu à quel point l'interaction du ciel et des nuages était importante dans le rapport des valeurs qu'on y installe. C'est un peu la même chose avec les fleurs, c'est d'ailleurs la même chose toujours entre le sujet et le fond. —Dessinez-moi d'abord une fleur toute simple, revenez à vos 5 ans et ne vous censurez pas ! —...? — Non Madeleine, tu n'as pas 5 ans lorsque tu dessines cette fleur, tu dois être âgée entre 10 et 15 ans, revois ta copie je te prie. — Super Simone, là je vois que c'est toi à 5 ans et si tu le permets je vais montrer ce que tu as fait à tout le monde. Regardez la fleur de Simone, c'est une vraie fleur d'enfant de 5 ans, une fleur minuscule dans un petit coin de la grande feuille. Alors que toi Madeleine la tienne occupe tout l'espace de la feuille, et que ton dessin est déjà très structuré. Rappelez-vous : on se fiche que ça soit beau et bien fait ce n'est pas ce qui nous intéresse dans cette première peinture . Il faut juste que ça soit "juste" pour vous. fleur travail d'élève — Mais moi à mon âge j'ai oublié mes 5 ans me dit Madeleine. — Ah bon ? Tu crois ça vraiment ? tu ne te souviens de rien ? Rappelle toi l'odeur de la classe, celle de l'encre violette, l'écorce des platanes dans la cour, les moment d'averse où tout le monde se réfugie sous le préau et l'odeur de chien mouillé, rappelle-toi aussi du gout du pain frais, et celui des Roudoudous. — Ah oui je me souviens aussi des doryphores dans les patates, et aussi le poids d'une cerise dans la main, de celle qu'on chipe chez les voisins ajoute Simone, qui a l'air véritablement emballée. — On n'oublie pas son enfance Madeleine, même quand celle-ci s'est bien passée. Allez un petit effort de laisser-aller enfantin, essaie tu verras bien ! Le second exercice sera de réaliser une fleur en noir et blanc avec seulement trois valeurs de gris. Le dernier exercice sera de tirer partie des deux autres peintures pour réaliser un tableau abstrait. Et pour corser le tout car je dois partir vraiment pile poil à l'heure aujourd'hui je vous donne une contrainte supplémentaire : le temps, on va dire 10 minutes pour la fleur naïve, 25 minutes pour le noir et blanc et il restera donc environ 20 minutes aussi pour l'abstraction. Ensuite comme d'habitude on aligne tout et on commente. A vos pinceaux, partez ! Fleur travail d'élève|couper{180}
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Visage au fusain sur format carré
C’est un format 70x70 cm sur toile non montée encore sur châssis sur lequel j’ai préparé un fond au Gesso puis à l’acrylique. Ensuite un dessin préparatoire au fusain. Ce n’est pas un visage réaliste mais je crois qu’il dégage une expression intéressante… Reste à savoir si peindre par dessus ne détruira pas l’ensemble, c’est souvent le cas j’ai remarqué. Mais si on ne prend pas de risque quel intérêt ?|couper{180}
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Etre joyeux et con à la fois
https://youtu.be/EFG1QLCzICc J'y arrive sans problème. Il suffit d'appuyer sur le bouton, de claquer la porte derrière moi et de démarrer la voiture sans qu'elle ne cale immédiatement. J'effectue le trajet en écoutant la voix radiophonique du traducteur d'Eckhart Tollé, qui en anglais possède la voix de Donald Duck. Et voilà, je me retrouve dans la peau de ce personnage, je m'entraine depuis des années à épouser le rôle, me voici super entrainé, joyeux et con à la fois. C'est juste un moyen de conserver mon énergie cependant. Quelque chose de réfléchi puissamment. Comme par exemple cette découverte après de multiples analyses que le temps passe 10 fois plus vite comme ça qu'en étant intelligent et triste, cet autre rôle expérimenté, désormais parfaitement rodé aussi mais super fatiguant. Et puis surtout j'ai à faire à des enfants la plupart du temps, ils m'adorent lorsque je suis con et joyeux. Par contre avec les ados j'ai plus de difficulté, je suis nettement plus con que joyeux. C'est une affaire de miroir je crois. Et puis le soir les adultes arrivent, j'ajoute un peu de clownerie comme épice, ça ne mange pas de pain. Quand j'ai terminé mon show, que je remonte dans ma voiture pour revenir chez moi, j'appuie sur l'abonnement "André Dubois, du blog Traficmania sur sa chaine Youtube. Et là j'écoute religieusement tous les conseils qu'il dispense pour construire un blog intelligent, un blog qui rapporte de l'argent. Conseils que je ne suivrai probablement jamais évidemment car je sais pertinemment que cette partie de mon intérêt n'est là que pour revenir à l'essence de ma désespérance. C'est à dire au fait qu'en tant qu'artiste on puisse espérer gagner de l'argent sans trop se fatiguer et en prenant les gens pour des nigauds. Je sais que certains y parviennent sans trop d'efforts ni de scrupules, il suffit de peu de chose finalement pour que ça fonctionne comme sur des roulettes, et accessoirement fricoter avec le diable. C'est une affaire contractuelle avec soi-même. Car finalement il n'y a de diablerie que là. Etre con et joyeux à un moment de la journée puis s'imaginer intelligent, riche et beau à un autre moment pour terminer à la fin du jour en posant sa tête sur l'oreiller et se demander : —merde qui suis-je donc vraiment ?|couper{180}
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Les descriptions en littérature m’ennuient généralement.
Sonnette intelligente photo trouvée sur internet... Et cela m'ennuie d'être ennuyé par si peu. Mais il est vrai que sitôt que l'on commence à me décrire un personnage, un lieu, un bouquet de fleurs, et même une scène de cul, je baille désormais. Le bâillement est une chose formidable dont on ne parle presque jamais de la bonne façon, c'est à dire pour en constater et en relever les vertus. Plus je vais vers la fin plus je fais attention à mes bâillements. Plus je m'y fie. Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est un phénomène digestif, je vous en prie, pas d'enfantillage. D'ailleurs même si ce n'était que cela, et puisque désormais l'intestin est considéré comme notre véritable cerveau, tout bâillement devrait appartenir à la sémantique du colon, à son vocabulaire, et sa syntaxe. Je trouve que flanquer des descriptions dans une histoire c'est tricher et se moquer des lecteurs. C'est les prendre par la main en disant viens voir par là je vais t'en narrer une bonne que tu vas en rester bouche bée durant 300 pages, alors qu'en vrai 50 auraient largement suffit pour énoncer cette somme de stupidités. Sans compter évidemment ce désastre écologique dû à la description. Toutes ces forets dévorées par des bavardages débiles si souvent. Je me demande si quelque part on ne pourrait pas parler de masturbation collective qui s'effectuerait ainsi en douce et à la barbe de l'Eglise via la littérature descriptive. Il faut être deux pour danser le tango bien sur, l'auteur et sa lectrice, l'autrice et sa lectrice les auteurs et leurs lecteurs. Mais on a déjà la télévision pour cela me semble t'il. Je veux dire pour sombrer dans l'onanisme en fin de journée en avalant des chips et des cacahuètes, faut-il vraiment en rajouter ?|couper{180}
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Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Artedot.com Tableau de Van Gogh les pommes de terre — Vous-y comprenez quelque chose à ce formulaire administratif ? Elle me demande. — Pas un traitre mot je réponds. De toutes façons y a longtemps que j'ai laissé tomber, désormais plus je perds de dents plus j'aime la purée. Méthode Coué ! — Comment ça ? n'avez donc pas de couverture santé ? n'avez pas la CMU ? — Non je travaille, j'ai la sécu, et même une mutuelle que je paie bonbon , mais à chaque fois que je reçois un imprimé de leur part je ne le lis pas, j'y comprends rien. Et puis de toutes façon il n'y a même plus de toubibs dans mon coin. — c'est peut-être bien fait exprès tout ça , elle dit d'un coup. — bah oui et j'accompagne mon hochement de tête d'un clignement de l'œil, histoire d'abouler dans son sens. Les formulaires administratifs de tout poil sont rédigés par des ronds de cuir martiens, j'ajoute. Quand on dit que les extraterrestres n'existent pas on se gourre. Ces gens là en sont, c'est certain. Ils ne peuvent absolument rien écrire de simple. — Pensez-vous que c'est pour qu'on se sente con ajoute t'elle soudain avec un regard illuminé à la Jane Birkin ce qui me rend illico Serge. — z'avez raison je lui dis, et en plus, ça marche vachement bien. Moi par exemple je me sens totalement con devant un formulaire administratif. Mais ça ne me dérange pas plus que ça, manquerait plus que je respecte ces gens qui ne me respectent pas en m'interpellant en chinois alors que je suis français moi madame ! —Et dire qu'on paie des types à rédiger des trucs comme ça, et que ça sort de nos poches en plus... — et oui ma brave dame, dans le fond pas grand chose de changé avec la révolution française... avant il fallait montrer patte blanche pour aller faire ses besoins dans des cabinets en faïence, désormais il faut apprendre à causer le martien chinois pour se faire plomber une dent. Le pire c'est que pas grand monde ne dit quoi que ce soit , par fierté ou par peur d'être con sans doute. S'il y avait une vraie révolution à mener, utile celle-là, ce serait d'appeler un chou un chou tu ne trouves pas dis-je en passant au tutoiement. — ah mais on se dit tu alors ? remarque t'elle tout de même... — oui y a qu'à commencer par être simples nous deux peut-être que ça se propagera, on ne sait jamais. Tu viens chez moi ou je vais chez toi ? j'ai juste envie d'être avec toi un petit moment si tu n'y vois pas d'inconvénient évidemment. — Oh mais tu ne trouves pas que ça va un peu vite, on pourrait peut-être y mettre les formes quand même, geint-elle en minaudant. — Et bien voilà, tout à recommencer je lui lance sans me retourner en marchant vers mon destin qui est comme je l'ai prévu en me levant de bon matin d'aller acheter de la purée mousseline au supermarché d'à côté. Il y a des jours où il serait bon de ne parler à personne car en général tout est assez mal compris même en français, et même quand on l'énonce le plus simplement du monde je me dis en écoutant le petit bip de la scannette et en remarquant la figure renfrognée de la caissière quelques minutes plus tard. D'ailleurs c'est la même fille je crois bien. Elle ne m'a même pas reconnu. Drôle de vie, drôle de monde... je crois qu'on est envahi par les martiens, ils se sont infiltrés partout désormais et il faut que je me pince plusieurs fois par jour pour être sur que je n'en suis pas devenu un moi-même... Pourquoi donc tenter de ressembler à un humain quand on est sans doute devenu soi-même un martien comme tout le monde ? je me le demande et je ne trouve pas.|couper{180}
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Doit-on croire encore à la gentillesse ?
Des petits oiseaux acrylique sur papier , travail d’élève Des gens s’avancent mains tendues, tout sourire. A priori on dirait bien de la gentillesse. Et puis vient soudain la pique qui s’insinue dans le cœur du cœur, la bévue, la maladresse des benêts ou l’habileté des âmes tortueuses. Je me suis souvent dit que ces gentillesses là portent tellement de préjudice à mon vieux rêve de gentillesse qu’il vaut mieux y renoncer. Surtout si je me surprends moi-même dans un reflet, une vitre, une glace, main tendue tout sourire mais que le cœur n’y est pas. Donc, peut-être que croire à la gentillesse est révolu, et que pour s’en préserver il faille renouer avec un savoir-vivre presque oublié, quelque chose qu’autrefois on nommait la politesse. Ce qui mériterait sûrement encore de se pencher sur le sujet. Les gens polis excessivement m’emmerdent évidemment aussi. Ils me rappellent simplement mes inaptitudes chroniques à lire le moindre mode d’emploi. Car dans la vie de tous les jours je suis souvent bien trop poli pour être honnête. Cependant je ne dévalise personne, je cherche seulement à ne pas heurter, blesser, jusqu’à ce que cela me crève et que soudain j’explose en quelques bons vieux jurons de derrière les fagots. Du coup cela m’énerve évidemment et je finis par ne plus voir quiconque, je me cloître afin de me donner tranquillement et sans vergogne tout un tas de petits noms d’oiseaux. Ma femme se moque, j’adore ça. Car c’est une réaction saine. Elle me désamorce comme ces démineurs de plages Normandes avec un timing d’une précision inouïe. Au millième de seconde elle prévient tout bang et boum. Du coup elle rit, je ris à mon tour et nous revenons à nos moutons le plus aimablement du monde. A noter qu’être aimable n’a pas grand chose à voir toujours avec la gentillesse ni d’ailleurs avec la politesse.|couper{180}
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Là où il n’y a pas d’âge.
Annales akashiques, huile sur toile Patrick Blanchon 2018 C'est par hasard que le discours s'interrompt pour faire place au silence. Par hasard car à cet instant la volonté n'y est pour rien. Par hasard car on ne peut vouloir ce silence là,, on ne sait même pas qu'il existe. Disons donc par hasard. Je ne voulais plus discourir ainsi et un gouffre s'est ouvert en moi. Je ne voulais plus peindre ainsi et la toile soudainement s'est déchirée, par hasard, ou providentiellement. C'est à dire que dans cette déchirure le contenu n'a plus de sens, il ne reste plus que la forme floue à peine distinguable, un quelque chose. Ce flou provient à la fois de l'œil comme de l'ouïe. Ce flou est le sujet et le sujet c'est à nouveau le peintre. Qu'il peigne des nuages, des fleurs, son visage, un assemblage chaotique de taches, c'est exactement la même chose toujours. Le sujet est immortel, on aurait tort de croire que l'interruption, la pause, en marquerait un début comme une fin. La mort véritable elle-même n'y peut pas grand-chose. Le sujet s'auto- transmet comme un bâton qui court seul sa longue course de relais La forme en revanche est individuelle, unique. C'est la ressemblance qui aveugle le plus et interdit ainsi le passage. La structure du discours est unique si le contenu est bateau pour se diriger vers l'inconnu, errer. Ainsi Nadja. Ce livre bien complexe quand on tombe dessus sans filet. Ulysse-Breton accroché à son mat intellectuel est bien moins solide finalement que l'authenticité de cet amour qu'une soi-disant timbrée lui porte. Timbrée et prophétesse, tout pour plaire pourtant ... Mais non. C'est à dire que c'est pareil pour le chant des sirènes, cette incohérence qui fonde tout le chant, tout le langage, il faut s'accrocher pour le regarder vraiment telle qu'elle est sans ciller. Ce que dit Homère dans son récit est une chose, ce que fait Breton en est une autre, si proche mais tellement différente. Il se barre sans retour pour conserver sa tête, pour ce que ça lui sert, la belle affaire... Ce qui se jette dans l'amer d'être découvert ce n'est pas la sirène. Ce ne sera jamais elle. Ce qui se jette dans le néant c'est cette part enfantine en nous qui soudain comprend à quel point le babil général qu'elle tente d'imiter est vain. Cependant si on tient un peu plus loin, si on slalome entre les catégories, celles du courage et de la lâcheté, le silence bruit intensément, et le néant s'ouvre sur les grandioses fêtes foraines Akashiques. Le temps s'écroule sur lui-même et sitôt l'incohérence traversée, dépassée on en revient à ce pays natal, Là où il n'y a pas d'âge.|couper{180}
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Phoenix
« La résurrection de Lazare » par Le Caravage, musée régional de Messine (1609) Durant quelques jours il s’absente. On le cherche partout mais nul ne le trouve et on finit par l’oublier. Car voyez-vous la vie est faite ainsi, lorsqu’on ne trouve pas ce que l’on cherche on finit par oublier ce que l’on cherchait. Il n’y a pas de raison particulière à cela, c’est une sorte de constante sans laquelle la vie elle-même ne parviendrait pas à s’y retrouver. Un matin il baille et se lève du pied droit, dehors tout indique déjà l’arrivée du beau temps, peut-être même du printemps. Mais n’anticipons pas ! Restons là au présent. Quelques jours s’écoulent comme de l’eau qui s’évapore. Le sol de l’atelier est sec. Froid et sec, idéal pour y marcher nu-pied et retrouver ainsi le contact avec la réalité. Récapitulons. Le personnage principal de cette histoire est un peintre qui raconte sa vie de peintre. Ne nous égarons pas au-delà de ce périmètre. Même si le peintre en question possède des velléités d’écrivain, ou de chanteur, de coureur à pied, de cuisinier, de collectionneur de mignonnettes, de porte-clefs, de papillons, et qu’il pratique en douce l’art difficile de créer des herbiers, qu’il ne rechigne nullement à s’enfoncer des après-midi entières dans des puzzle, à relire des dictionnaires, des encyclopédies, principalement médicales, même si le peintre s’éparpille en confection de sauces, de ragouts, dans la quête effrénée du meilleur tandori, ou bien les mille et une versions de la crêpe Suzette, soyons généreux et bon avec le lecteur, ne l’égarons pas, retenons son attention de poisson rouge et repartons d’un bon pied, le droit comme je le précise encore et effectuons ce petit pas de côté. Dansons joue contre joue. Non zut, désolé c’est venu comme ça. Il suffit qu’on pose des limites pour que certaines personnes s’acharnent à ne pas les respecter. L’auteur notamment. Ou son personnage… Lequel des deux ? Mystère et esquimau. —Et donc t’es mourus ou pas ? S’interroge le lecteur qui se pince comme pour se demander si lui-même ne rêve pas, s’il est bien là en ce moment même en train d’assister à la renaissance d’un Phoenix, et en direct je vous prie. N’est-ce pas encore une tromperie, une trahison, un coup fourré, bref quelque chose de totalement scandaleux de voir un mort se relever comme Lazare de Béthanie et se remettre en branle comme si de rien n’était ? —Où donc est Jésus bordel sans qui rien de ce genre ne peut exister ? La chatte roupille sur son coussin et lâche un pet dans son rêve de chatte. Jésus par Minou. Le peintre ouvre les yeux, il se tâte, les couilles évidemment c’est la partie la plus centrale de l’homme. Tout est là, bien en place. Mystère et esquimau. Le peintre prend une nouvelle toile, essuie ses pinceaux, il prépare de nouvelles couleurs sur sa palette. Le voici parcouru d’un léger frisson, il a froid aux pieds. Alors Il se dit qu’il faut bouger pour se réchauffer, peut-être même danser, sautiller, peindre vite, très vite entre deux pensées L’auteur aussi sent soudain ses pieds se réchauffer. Et il écrit : sentir mais pas que des pieds. Comme c’est bizarre tout cela, qu’il suffise de laisser s’exprimer son personnage pour en vivre les sensations. Car l’auteur en général évidemment n’a pas du tout de sensation. Il s’adapte à tous les temps, à toutes les températures, à tous les climats. On ne sait même pas si l’auteur est un être vivant. On serait bien en peine de le dire. Donc, tout ce que l’on peut imaginer, car il ne reste que l'imagination, c’est qu’il n’est pas mort non plus. Tout le monde sait pertinemment que les morts n’ont rien à dire. D’ailleurs ils n’en ont pas besoin, puisque les vivants comme les personnages, sont exactement crées pour cela.|couper{180}
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La mort du petit cheval.
https://youtu.be/rOCaizRD_dA Le petit chat est mort, non zut le petit cheval, mieux, l'âne. Quelque chose est mort. Ce blog s'achève ainsi en queue de poisson. Comme son personnage principal le très fameux, Patrick Blanchon. Ne riez pas, ne pleurez pas, gardez vos humeurs, votre humidité pour des temps de sècheresse à venir. Arthur Rimbaud aussi a arrêté la poésie pour devenir trafiquant d'armes. Tout doit avoir une fin. Bonne ou mauvaise peu importe. Comme je n'ai cessé de le dire tout dans ce blog ou à peu près ne fut jamais autre chose que de la fiction, le produit de l'imagination. De l'article en apparence le plus sérieux, au plus délirant. Prenez donc du recul , conseil de peintre ne confondez pas le doigt avec la lune. Et tous les compliments, les critiques, les conseils, l'auteur, silencieux, vous en remercie et rend à César ce qui appartient à tout le monde comme il se doit. J'ai pensé à écrire une petite épitaphe mais cela serait encore bien exagéré, et inutile. Les histoires sont ainsi faites qu'elles ne sont que des coups de vent, on n'en voit que les effets mais la cause reste invisible. Y a t'il d'ailleurs une cause à quoique ce soit ? On le voudrait et en même temps on le craint. L'ignorance est confortable, sécurisante, c'est de là qu'elle tire son énergie et sa durée. L'auteur lui ne meurt pas. Il continue sa route bon an mal an vers d'autres aventures. Un auteur doit avoir un instinct de survie hors du commun je crois. Il doit être comme un renard, toujours prêt à y laisser une patte lorsque le piège s'est refermé. Il doit se ronger l'os tout seul et repartir sur trois pattes en espérant avoir des liens de filiation avec les lézards. Les choses sont têtues, que ce soient les histoires que l'on se ressasse ou la queue des lézard, on n'en finit pas avec elle comme ça. Tout se transforme, se métamorphose sans relâche. Il faut juste étudier les rythmes consciencieusement pour se rendre compte. Tout ce que Patrick Blanchon pourrait dire c'est qu'il s'est bien amusé en jouant l'écrivain, le peintre, l'artiste, tout ce qui se passe ensuite à partir de là lui échappe comme il se doit car on n'écrit pas pour soi évidemment. Ou alors une certaine qualité de soi qui est synonyme de l'autre. Ce dont Patrick Blanchon se défendra évidemment en souriant comme un benêt. Pour vous qui avez suivi ce blog un grand merci ! Il n'y aura pas de cérémonie, pas de messe, rien de tout cela. Juste cette masse de textes que vous pourrez revisiter si le cœur vous en dit jusqu'à ce que tout ça disparaisse dans les tréfonds du net qui riment avec oubliettes.|couper{180}
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Arrête ton cirque !
En ce moment c'est cette phrase qui tourne en boucle, un impératif désagréable à entendre mais qu'il faut bien écouter à un moment ou à un autre. — Arrête ton cirque ! Arrête de réfléchir ! Arrête la masturbation ! Arrête la cigarette ! Arrête tout ça et peins ! Tu nous fais chier, voilà c'est dit. J'en pleurerais. Ou Je défoncerais un truc, n'importe lequel, tiens ce tableau par exemple sur lequel j'ai passé quelques heures aujourd'hui et qui ne donne rien. Puching-ball dérisoire. —Tu sais qu'il y a des gens qui n'ont pas le quart de tes possibilités et qui eux en font quelque chose ? Tu veux quoi à la fin ? Et ne commence surtout pas avec ton "je ne veux rien". Tu nous emmerdes avec ça. Une fois Jimmy m'avait dit un truc dans le même genre. ça remonte à loin, 30 ans pas moins. — On dirait que tu es assis au milieu d'une pièce et que tu attends que les gens passent et t'en collent une, tu dois être une saleté de maso. J'avais rigolé à l'époque. Un rire jaune. Car il n'avait pas tort. J'ai toujours voulu qu'on me défonce la gueule, je ne connais rien d'autre que ça comme relation avec les autres au bout du compte. Bien sur je pourrais encore me repasser le disque, la ritournelle d'une enfance malheureuse, celle d'un gosse battu comme plâtre. Mais ça n'apporterait rien de plus je le sais désormais. Personne ne peut comprendre ce genre de chose. On est juste horrifié d'y penser, mais ça n'excuse pas tout non plus. La sélection naturelle revient toujours à un moment donné sur le tapis. Les forts, les faibles. Si tu ne te relèves pas, tant pis pour ta gueule c'est que tu n'es pas si fort qu'on l'avait espéré voilà tout. Et puis on passe à la suite. Au temps qu'il fait, à celui qu'il fera demain. On enchaine, on ne perd pas de temps. Enfin résultat des courses que reste t'il comme choix vraiment une fois ces choses posées ? Fermer ma gueule, serrer les dents. Essayer d'avoir l'air à peu près normal — Bonjour, bonsoir, il fait beau, la baguette est tout chaude, bien sur, je vais sortir la poubelle, puis je balaierai l'atelier. Je ferai tout bien propre pour recevoir les élèves. Je ferai même bruler de l'encens que j'ai dégotté chez Action pour que ça sente bon. Je rangerai tout mon bordel, je le remballerai. Je ferai de cet espace un lieu vide et net, genre clinique aseptisée. Et désormais je dirais aussi prenez donc un modèle, tracez des petits carreaux, copiez, copiez jusqu'à vous en faire péter la rétine, et pendant ce temps je vous passerai de la musique qui adoucit les morts. — On aimait mieux avant quand tu nous parlais philosophie, désormais on t'a perdu. Tu n'es plus vraiment là, t'es là mais en même temps absent. Je ne pipe pas mot, j'encaisse. Filer juste un doigt ils vous bouffent le bras. Tout ça pour des sommes dérisoires, une mauvaise réflexion de départ, une inaptitude chronique avec le pognon et l'obsession de vouloir être aimé, apprécié, de renforcer cette putain de "belle image" pour que personne ne voit la ruine, le délabrement, le désert. J'ai tout bien planqué, même à moi-même. Surtout à moi-même. Et là quand j'essaie juste de dire la moindre chose quelque chose m'appuie de nouveau sur la tête. Rien n'a changé. Rebelotte. Des gros cons qui savent tout commentent : — tu devrais plutôt faire ceci, cela. Oh non tu te trompes, tu ne vois pas les choses de la meilleure façon. Et si je me rebiffe ? Silence, baffes virtuelles, dédain, insultes et quolibets. Tout ce que j'aime en fait, tout ce que j'attends pour être sur encore une fois d'être dans le même cauchemar. Le cauchemar familier. Je fais tout ça rien que pour ça. Pour être assis là au milieu de cette pièce et que chacun passe et me balance son mal être, sa violence, son amour insupportable. — Et surtout reste assis là, ne bouge surtout pas. Arrête ton cirque ! J'ai beau jouer des coudes dans l'utérus peine perdue. Toute naissance serait une mort assurée. On ne me loupera pas à la sortie. C'est cela et pas autre chose. J'ai essayé tellement de choses, j'en essaie chaque jour des milliers. De l'explosion à la fragmentation en passant par la diversion, l'éparpillement. Est ce que c'est un jeu ? Un putain de jeu ? Est-ce qu'on a la possibilité à un moment de dire pouce ? Je le prends le moment, je fais un doigt d'honneur pour être parfaitement compris. Une fois de temps en temps, comme je peux, en passant. Personne ne voit, ne comprends. "il plaisante". — continue à te lamenter sur ton sort ça va surement faire avancer les choses Faire avancer les choses ? Mais quelles choses bordel ? De quoi est-ce qu'on parle vraiment ici ? Ils espèrent quoi ? Des fois je me dis qu'ils espèrent que je crève. Rien que pour exorciser leur propre trouille de crever. — Arrête ton cirque , sois donc le gentil que tu es au fond, on le sait, on le voit. Refais nous encore une fois le clown qui sourit, pas le méchant clown qui nous fout la pétoche. ça... je ne peux plus vraiment le décider je me dis, je n'y crois plus vraiment, il faudrait que je fasse des efforts surhumains encore pour y accéder. Et je n'ai absolument plus rien du tout de surhumain. vous m'avez usé jusqu'à la corde. La corde pour me pendre, vous me l'avez mise sous le nez. Comme une devinette préparée de longue date, il fallait que je trouve tout seul, pas simple déduction, en profitant de mon esprit si compliqué pour vous en payer une bonne tranche. Possible que je me tue un de ces quatre, possible que je vous tue tous aussi avant cela comme dans les journaux télévisés. Que je devienne incompréhensible pour toute forme de société humaine. J'attendrais que vous soyez là avec vos gueules enfarinées prêts à éclater de rire en prévoyant déjà ma dernière connerie ou clownerie Je vous laisserai même le dire encore une dernière fois — Arrête ton cirque ! Et tatatatatata bang bang ! je tirerai dans le tas.|couper{180}
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Délicatesse
Avec le ciel et les nuages nous avons abordé la légèreté. Désormais nous allons nous diriger vers la délicatesse. Le problème… pour un éléphant dans un magasin de porcelaines…c’est de ne pas tout flanquer par terre, alors on prend son temps, on y va cool, ce n’est pas pour un musée, juste une étude ! Huile sur toile 46x55cmAutre étude 46x55cm|couper{180}
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Avant, après
Avant je ne voyais pas l’espace désormais il est partout. Je n’ai rien brisé, rien rangé, rien caché J’ai juste gratter un peu les murs Ma main est passée au travers Ma curiosité ensuite Qui s’est ouverte en fleur sans but ni raison Puis ont cédé tout doucement L’avant , l’après Devant l’espace immense du moment présent Aquarelle 2019|couper{180}